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25. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Je n’admettrai pas, avec Voltaire, que le poëte doive jamais sacrifier la pensée à l’élégance de l’expression ; mais s’il désespère de traiter élégamment une idée, qu’il suive l’avis d’Horace, qu’il y renonce, … Et quæ Desperat tractata nitescere posse, relinquit90 Au reste, il est rare qu’une idée, quelle qu’elle soit, se montre obstinément rebelle au travail qui veut la polir, et le dédain de l’élégance n’est le plus souvent qu’une excuse de la paresse ou de la vanité. […] Voltaire donne pour modèle du style fleuri ces jolis vers de Quinault dans l’opéra d’Isis : Ce fut dans ces vallons, où par mille détours Inachus prend plaisir à prolonger son cours, Ce fut sur son charmant rivage Que sa fille volage Me promit de m’aimer toujours. […] « La finesse, dit Voltaire, est une énigme dont les gens d’esprit devinent tout d’un coup le mot. » Les lecteurs savent gré à l’écrivain qui paraît les estimer gens d’esprit, dût-il y être trompé lui-même ; car tous ne devinent pas le mot. […] Un ami de Voltaire lui indiquait un vers dont la suppression eût donné plus de finesse à la pensée. […] « Le style froid, dit Voltaire, et il entend par là celui qui nous laisse froids, vient tantôt de la stérilité, tantôt de l’intempérance des idées, souvent d’une diction trop commune, quelquefois d’une dieuon trop recherchée. » 92.

26. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

• Comparer l’état de la littérature française à la paix de Nimègue (1678) et à la mort de Voltaire (1778). […] • Des ouvrages historiques de Voltaire. (21 novembre 1882). […] • Lettre de Voltaire à Frédéric II en lui envoyant le Siècle de Louis XIV. (13 novembre 1883). […] Voltaire est du même avis. […] Le plan est trop analytique ; Voltaire raconte d’abord toutes les guerres, puis les anecdotes, puis le gouvernement intérieur, puis les finances, etc.

27. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

La Rochefoucauld, Pascal, Voltaire, sont des modèles de précision. […] La Rochefoucauld, La Bruyère, Voltaire, ont souvent des traits de finesse dans leur style. […] Voltaire. […] Voltaire. […] Voltaire.

28. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

. — Quant à Pierre Corneille, « la France, dit Voltaire, lui donna le surnom de Grand non-seulement pour le distinguer de son frère, mais du reste des hommes ». […] Ce passage a été dignement apprécié par ce vers de Voltaire (IIIe de ses Discours sur l’homme) : C’est ainsi qu’un grand cœur sait penser d’un grand homme. […] On peut lire, dans le Siècle de Louis XIV par Voltaire, un récit de la première conquête de cette province. […] Voltaire rend ce même témoignage à Louis XIV dans sa lettre à milord Hervey, que l’on trouvera dans les Morceaux choisis à l’usage de la classe de seconde.

29. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

On connaît le parallèle de Pierre Ier et du roi de Suède, par Voltaire ; on sait que c’est un des morceaux brillants de l’histoire de Charles XII. […] (Voltaire.) […] Puisque l’histoire est et doit être un tableau, l’historien doit donc observer les règles de la perspective ; et c’est ce qu’a fait Voltaire.

30. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Ainsi il y a une faute dans cette phrase de Voltaire : Heureusement j’ai lu dans madame Dacier, qu’un homme peut parler avantageusement de soi, lorsqu’il est calomnié. […] Ainsi il y a une faute dans cette phrase de Voltaire : une foule d’écrivains occidentaux a prétendu que les Mahométans niaient la providence . […] Quant à la préposition vis-à-vis, voici ce que dit Voltaire dans sa lettre à l’Abbé d’Olivet. […] Ainsi il y a une faute dans ces vers de Voltaire : J’ai prévu ta réponse. […] Voltaire lui-même a relevé une pareille faute, dans son commentaire sur les tragédies de Corneille.

31. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Lemierre imite aussi et reproduit, à l’élégance près, les tirades philosophiques de Voltaire. […] La société anglaise, encore mal connue en France, fut pour Voltaire comme une révélation. […] Rentré en France, Voltaire hésite sur le lieu où il se fixera. […] De cette retraite, habilement choisie pour garantir son indépendance, Voltaire continue à agiter le monde. […] Il mourut le 3 juillet 1778, un mois et trois jours après Voltaire.

32. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Le style de Quinault est plus facile que celui de Despréaux, d’après Voltaire, qui accordait le même avantage à Bossuet sur Fléchier. […] La nécessité d’une langue coûte peu à apprendre, dit Voltaire, ce sont les finesses et les délicatesses qui coûtent le plus. […] Racine, de Vertot, de Buffon, de Voltaire, de Bernardin de Saint-Pierre, de Delille, de Chateaubriand et de Lamartine. […] L’élégance est, d’après Voltaire, le premier mérite du style poétique. […] Voltaire.

33. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Ces sortes d’oppositions qui terminent une comparaison par une circonstance plus grande que toutes les autres, sont imitées du chantre de l’Iliade, et l’on regrette, avec raison, que Voltaire n’ait pas pris plus souvent, dans sa Henriade, ce véritable ton de l’épopée. […] Mais si le goût y condamne avec raison des fleuves rendus rapides par le débordement des parricides ; des montagnes de morts qui se vengent eux-mêmes ; des troncs qui exhalent de quoi faire la guerre aux vivants, etc., cette description ne serait-elle pas bien au-dessous de son sujet, renfermée, comme le voulait Voltaire, dans ces deux vers secs et mesquins : Le destin se déclare, et le droit de l’épée, Justifiant César, a condamné Pompée. […] Personne n’a plus de droits que Lefranc de Pompignan à cette espèce de réparation publique : personne n’eut plus à se plaindre que lui des vengeances de l’esprit de parti ; et, trop longtemps victime d’un zèle, indiscret peut-être, mais toujours estimable par son objet, il n’est guère connu de la jeunesse actuelle que par les pamphlets et les sarcasmes de Voltaire. Ses Poésies Sacrées surtout, la partie la plus recommandable de ses Œuvres, devinrent, pour le patriarche de la secte, la source d’une foule de plaisanteries, plus dignes, pour la plupart, d’un bateleur de la foire, que d’un homme tel que Voltaire.

34. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VIII. Épître. »

Voltaire est inimitable dans ce dernier genre. […] Voltaire, Gresset, J.

35. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

Que Voltaire traite un sujet sérieux sur le ton de la plaisanterie, ceci appartient à sa manière d’envisager les choses ; mais il est bien évident que s’il a pris le ton simple ou tempéré, qui est celui de la plaisanterie, c’est qu’il n’aura pas eu l’intention de s’élever aux idées générales, et s’il lui arrive, chemin faisant, d’agrandir sa pensée, son ton s’élèvera forcément dans la même proportion. Remarquez d’ailleurs que, dans tous ces degrés divers, le style restera toujours le style de Voltaire. […] Etudiez les prosateurs français qui ont le mieux connu le génie de la langue : au xvie  siècle, Amyot, Montaigne, du Bellay ; au xviie , Pascal, Bossuet, Fléchier, la Bruyère, madame de Sévigné ; malgré les reproches que la critique a pu adresser aux trois derniers, je les recommande pour l’excellence de leur forme ; au xviiie , les quatre maîtres, Voltaire, Rousseau, Buffon et Montesquieu ; j’ajouterais volontiers le duc de Saint-Simon lu avec prudence. […] « Presque toujours, dit Voltaire, les choses qu’on dit frappent moins que la manière dont on les dit ; car les hommes ont tous à peu près les mêmes idées de ce qui est à la portée de tout le monde.

36. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Outre la césure obligée, il y a encore des césures mobiles et variables, qu’on nomme aussi coupes ou suspensions : elles ont pour but de varier agréablement la forme du vers : Voltaire a dit : Observez l’hémistiche, | et redoutez l’ennui, Qu’un repos uniforme | attache auprès de lui. […] Voltaire. […] Voltaire. […] Voltaire.

37. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Voltaire est le plus parfait représentant de l’esprit français à cette époque. […] Voltaire, entouré de gens de lettres, occupé de petites querelles, travaillant toujours, mais travaillant vite, n’a laissé aucun grand monument, et rarement il s’élève au-dessus du style de sa jeunesse, celui de Fontenelle, qu’il a gardé et en même temps porté à sa perfection, en y ajoutant une vivacité supérieure. Voltaire, en effet, hâtons-nous de le dire, est un artiste accompli dans le genre tempéré. […] Ce n’est pas, en effet, la prose de Voltaire, d’un tour aisé et d’une étoffe un peu légère, c’est la prose forte et laborieuse de Rousseau qui a servi de modèle à M. de Chateaubriand, le père de la littérature contemporaine.

38. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VII. des passions  » pp. 89-97

Corneille, le plus pacifique des hommes, a dû ressentir la haine monstrueuse de Cléopâtre ; Molière, le plus généreux, les transes ridicules de l’avare ; Voltaire, le plus sceptique, le religieux enthousiasme de Lusignan ; Shakespeare enfin, toutes les passions, car en est-il une qui lui ait échappé ? […] Rousseau, Delille, Boileau, Corneille, Voltaire et M. de Fontanes. […] Comparez ces compositions l’une à l’autre, c’est un exercice que je recommande d’ailleurs aux jeunes gens, vous remarquerez que cette matière, purement didactique pour les deux premiers, est animée par l’attendrissement dans M. de Fontanes, par l’enthousiasme dans Voltaire, par l’indignation contre l’opinion contraire dans Boileau, et plus vivement encore dans Corneille.

39. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

(Voltaire.) […] » (Voltaire.) […] (Voltaire.) […] (Voltaire.) […] (Voltaire.)

40. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

La Chine a un théâtre aussi fort ancien : Voltaire en a tiré l’Orphelin de la Chine. […] Ce n’est pas pourtant que ce ressort soit indispensable, puisque sans lui la tragédie antique a atteint la perfection : Athalie et Mérope sont les chefs-d’œuvre de Racine et de Voltaire, et ne contiennent aucun rôle d’amour. […] S’il dégénère en discours efféminés, en fades conversations, comme dans la Mort de Pompée, de Corneille, et dans l’Œdipe de Voltaire, il produit un effet tout contraire au but de la tragédie ; il manque d’intérêt et de pathétique. […] Corneille, Racine, Crébillon, Voltaire, Lamotte, Lagrange Chancel, Lemierre, de Belloy, Laharpe, M. […] Corneille, Scarron, Molière, Racine, Quinault, Brueys et Palaprat, Regnard, Baron, Montfleury, Visé, Dufresny, Dancourt, Voltaire, Destouches, Lamotte, Marivaux, Piron, Gresset, Collé, Favart, Sedaine, Desmahis, Boissy, Lesage, Barthe, Beaumarchais, Fabre d’Églantine, Andrieux, C. 

41. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Voltaire admira cette rare intelligence ; elle lui offrait l’exemple d’un talent candide et sincère qui participe à la beauté morale d’un caractère et d’une conviction. […] L’infortune que Vauvenargues souhaitait ne lui a pas manqué ; mais il a fait mieux que de déchirer ses entrailles : il a supporté ses maux avec tant de constance, que Voltaire a pu dire de lui : « Je l’ai toujours vu le plus infortuné des hommes, et le plus tranquille » ; et que Marmontel a pu ajouter : « On n’osait être malheureux auprès de lui… c’était avec lui qu’on apprenait à mourir. » 1. […] « Je vais lire vos Portraits, lui écrivait Voltaire ; si jamais je veux faire celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas. » Vauvenargues disait ailleurs : « On doit se consoler de n’avoir pas les grands talents, comme on se console de n’avoir pas les grandes places : on peut être au-dessus de l’un et de l’autre par le cœur. » Citons encore de lui quelques pensées détachées : « Les feux de l’aurore ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire. » « Les orages de la jeunesse sont environnés de jours brillants. » « Les premiers jours du printemps ont moins de grâce que la vertu naissante d’un jeune homme. » « La servitude abaisse l’homme jusqu’à s’en faire aimer. » « La liberté est incompatible avec la faiblesse. » « Le fruit du travail est le plus doux plaisir. » « C’est un grand signe de médiocrité que de louer toujours modérément. » « Si vous avez quelque passion qui élève vos sentiments, qui vous rend plus généreux, plus compatissant, plus humain, qu’elle vous soit chère. » « Les conseils de la vieillesse éclairent sans échauffer, comme le soleil d’hiver. » « Les longues prospérités s’écoulent quelquefois en un moment, comme les chaleurs de l’été sont emportées par un jour d’orage. » 1.

42. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Voltaire appelait ce rôle l’effort de l’esprit humain. […] C’est là le vrai sublime, ajouterons-nous avec Voltaire. […] L’âge suivant fut plus juste, et Voltaire, pendant quarante ans, parla de la grande tragédie biblique comme du chef-d’œuvre de la scène et de l’esprit humain. […] « Qui ne se plaît pas à Regnard n’est pas digne de Molière », disait Voltaire. […] La diction n’est pas la partie la moins faible des tragédies de Voltaire.

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