L’incendie augmente ; l’orient paraît tout en flammes ; à leur éclat, on attend l’astre longtemps avant qu’il se montre ; à chaque instant on croit le voir paraître ; on le voit enfin. […] Tel qu’un beau lis au milieu des champs, coupé dans sa racine par le tranchant de la charrue, il languit et ne se soutient plus ; il n’a point encore perdu cette vive blancheur et cet éclat qui charme les yeux, mais la terre ne le nourrit plus, et sa vie est éteinte : ainsi le fils d’Idoménée, comme une jeune et tendre fleur, est cruellement moissonné dès son premier âge. […] Ce fil libérateur, il le baise, il l’adore ; Il s’en assure, il craint qu’il ne s’échappe encore : Il veut le suivre, il veut revoir l’éclat du jour ; Je ne sais quel instinct l’arrête en ce séjour. […] C’est lui qui produisit tant d’actions immortelles dont l’éclat éblouit, nos faibles yeux, et tant de grands hommes dont les antiques vertus passent pour des fables depuis que l’amour de la patrie est tourné en dérision.
Cependant son ouvrage ne serait point un vrai poème, si cette instruction n’était animée, embellie de l’éclat et du coloris poétique. […] Le grand art, pour intéresser dans un poème didactique, est de reposer et d’amuser le lecteur, en liant au sujet quelques épisodes agréables propres à donner plus d’éclat à l’ouvrage. […] Mais si le poète doit instruire, il faut qu’il anime l’instruction en offrant à l’imagination des figures et des circonstances qui lui plaisent, qui lui dérobent la sécheresse du sujet, et le couvrent en quelque sorte d’un vernis poétique ; il faut qu’il relève tout ce qu’il dit par le choix des épithètes, l’emploi des termes métaphoriques, l’harmonie et la vivacité des tours, la hardiesse et l’éclat des figures, en un mot, par tout ce que le style poétique a d’attrayant et d’enchanteur. […] Son style ordinairement aisé, simple et facile, saura trouver de la grâce et de l’éclat, lorsque le sujet le demandera.
ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! […] La langue poétique se distingue par des expressions et des tours hardis, les grandes images, la couleur et l’éclat. […] Tout le monde convient aussi, avec Boileau, qu’un excellent sonnet vaut mieux qu’un poème d’une longueur démesurée, dont l’action serait peu intéressante et la versification sans éclat. […] La fleur que tant d’éclat colore N’est pas la dernière au jardin Elle a bien d’autres sœurs encore, La fleur que tant d’éclat colore ! […] La fleur que tant d’éclat colore N’est pas la dernière au jardin !
Nous n’en prétendons pas conclure qu’il faille renoncer à s’exprimer d’une manière ingénieuse, nouvelle et piquante, et s’interdire ce qu’on appelle les finesses du style ; non sans doute : nous voulons seulement prémunir les jeunes gens contre les écueils d’un genre qui les séduit aisément par son éclat passager, et auquel ils sont naturellement disposés à sacrifier tout le reste. […] Le style fleuri est rempli de pensées plus agréables que fortes, d’images plus brillantes que sublimes, de termes plus recherchés qu’énergiques ; et la métaphore dont il emprunte son nom est justement prise des fleurs, qui offrent plus d’éclat que de solidité.
Geruzez, les fleurs plaisent à l’ignorant comme au botaniste par leur parfum et l’éclat de leurs couleurs ; mais le naturaliste qui sait leurs noms, qui connaît leurs familles, les retrouve comme de vieilles connaissances avec un sentiment qui tient de l’amitié. […] On préféra la netteté du mot propre à l’éclat ou au piquant du rapprochement, on demanda à chaque idée son expression individuelle.
L’imagination suppose un esprit vif et une âme sensible : un esprit vif saisit les rapports, les ressemblances et les différences, et les peint en leur donnant du mouvement et de l’éclat ; une âme sensible est facilement impressionnée, et reproduit fidèlement son émotion par des images. […] Saint Augustin ajoute : C’est aussi l’éclat du bon.
Ses descriptions ont de la couleur, de l’éclat et un charme pénétrant ; peintre ému, il mêle à ses tableaux un accent domestique et bourgeois qui est une importante nouveauté dans notre littérature. […] L’incendie augmente, l’orient paraît tout en flammes : à leur éclat, on attend l’astre longtemps avant qu’il se montre ; à chaque instant on croit le voir paraître : on le voit enfin.
Dans les recueils destinés aux classes de grammaire et aux classes supérieures des lettres, nous avons pensé qu’il convenait d’adopter, pour le classement des auteurs, l’ordre chronologique, comme favorable à l’exercice de la mémoire et susceptible d’ajouter à l’utilité de la lecture, en plaçant sous les regards, avec la marche insensible de notre idiome parvenu à sa maturité, le magnifique développement de notre littérature arrivée à son plus grand éclat. […] À tous les éclats de risée, il haussait les épaules et regardait le parterre en pitié ; et quelquefois aussi, le regardant avec dépit, il lui disait tout haut : Ris donc, parterre, ris donc. […] « Vous ne savez donc pas, reprit-elle, ce que c’est que la lumière, qui est si belle et si agréable, et le soleil, qui a tant d’éclat et de beauté ? […] Elle semblait vouloir honorer le soleil, en paraissant claire et illuminée par le côté qu’elle tournait vers lui ; tout le reste était obscur et ténébreux, et un petit demi-cercle recevait seulement dans cet endroit-là un ravissant éclat par les rayons du soleil, comme du père de la lumière. […] Les jeunes gens sont éblouis de l’éclat de l’antithèse, et s’en servent.
L’autre en imitant leurs vertus, en rehausse l’éclat par ses belles actions. […] Il doit même revêtir ses preuves des grâces de la diction, de l’éclat des figures qui peuvent leur convenir. […] Car pour ce qui est des actions guerrières, il se trouve des gens qui prétendent en diminuer l’éclat, en soutenant que le soldat en partage la gloire avec le chef, qui dès là ne peut se l’approprier. […] Oui, César, tout est sensible ici à une telle générosité ; même ces murailles, qui voudraient, ce semble, marquer leur allégresse de ce que vous allez leur rendre leur ancien éclat, et rétablir le sénat dans son ancienne autorité ». […] Que l’éclat de la plus belle victoire paraît sombre !
Quel éclat de vertu trouvez-vous en sa fuite ? […] Si quelquefois il s’élève, ce sera moins par l’éclat des figures et la pompe de l’expression que par ces images frappantes et hardies que suggère une forte conviction. […] Il faut que, dans ses discours, les conséquences se lient si étroitement aux principes que l’auditeur soit obligé de se rendre à l’éclat de la vérité. […] Eux, ils baissent les yeux, ils se courbent, ils fléchissent sous l’éclat de ses rayons. […] Si elle est tumultueuse, étouffez le bruit sous l’éclat tonnant de votre voix.
La première partie va maintenant se décomposer, et nous montrer saint Louis humble devant Dieu avec plus de mérite, charitable envers le prochain avec plus d’éclat, sévère à soi-même avec plus de force et plus de vertu ; et la seconde établira que saint Louis a été, par sa sainteté même, grand dans la guerre et dans la paix, grand dans l’adversité, grand dans la prospérité, grand dans le gouvernement de ses États, grand dans sa conduite avec les étrangers. […] Enfin tout l’éclat de la fille de Sion était obscurci ; ses solennités et ses sabbats n’étaient plus que des spectacles lugubres. […] Les expressions de l’Écriture, bien employées, donnent un grand éclat et une grande noblesse au discours25 ; c’est au discernement de l’orateur d’y faire entrer à propos ce qu’elles ont de majestueux et de sublime. […] où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : « Madame se meurt ! […] Chez nous, l’éloquence politique ne s’est montrée avec tout l’éclat qu’elle peut avoir que depuis la réunion de la première assemblée constituante.
Mais son ouvrage ne seroit point un vrai poëme, si cette instruction n’étoit animée, embellie de l’éclat et du coloris poétique. […] Mais aucun de ces caractères ne pouvoit servir de caractère principal, parce qu’aucun d’eux n’a ni assez de force ni assez d’éclat pour dominer sur les autres, et les éclipser entièrement. […] Toutes les faveurs de la fortune, tout l’éclat imposant des dignités, toutes les douceurs d’un amour pur et honnête ne sont rien à ses yeux, en comparaison de la gloire dont se couvre le grand poëte. […] Voilà un style, qui, dans tout son éclat et toute son élévation, ne s’écarte nullement de la nature. […] La plupart des seigneurs de la cour de Louis XIV, dit Voltaire, vouloient imiter cet air de grandeur, d’éclat et de dignité qu’avoit leur maître.
l’éclat du sanctuaire, ou le Dieu qu’on y adore ? […] Bossuet jugeait ainsi la Majesté royale : Je n’appelle pas majesté cette pompe qui environne les rois, ou cet éclat extérieur qui éblouit le vulgaire : c’est le rejaillissement de la majesté, et non pas la majesté elle-même.
Il rechercha l’ombre comme d’autres aspirent à l’éclat du grand jour. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Ce fut alors qu’il charma ses loisirs par des études historiques, où les vues pénétrantes et parfois paradoxales d’un savoir aussi précis qu’enthousiaste s’allient à l’éclat d’une forme magistrale et à cette puissance d’imagination qui rend la vie à la poussière des morts. […] Si sa phrase n’a pas l’ampleur, la plénitude, l’éclat et la force de la phrase du xviie siècle, elle ne manque pas encore, ou plutôt elle ne manque jamais d’une suffisante solidité.
Il y en a de hardies qui, loin d’annoncer l’indigence, répandent sur le style le plus vif éclat. […] L’allégorie donne beaucoup d’éclat au discours, mais il faut craindre qu’elle n’y répande de l’obscurité. […] Tout ce qui brille avec trop d’éclat fatigue bientôt la vue s’il la frappe fréquemment. […] Rien de plus méprisable que ce faux éclat que certains écrivains affectent. […] Nonobstant, les désavantages que nous avons signalés, l’éloquence a brillé d’un vif éclat en France.
Nous citerons, parmi les principales, la simplicité, le naturel, la naïveté, la finesse, la délicatesse, la grâce, la vivacité, l’éclat, la hardiesse, la force, la majesté et la sublimité. […] La pensée qui a de l’éclat rappelle ces ouvrages de l’art dont le brillant charme les yeux, ou ces fleurs nouvellement écloses qui parent nos jardins de leurs vives couleurs. […] La mort en mille éclats en sort avec furie. […] Mais si l’objet, quoique sensible par lui-même, ne se présente à l’imagination que faiblement, confusément ou avec peine, l’image qui le peint avec force, avec éclat, et ramassé comme en un seul point, soulage l’esprit autant qu’elle embellit le style.
Quand le style est revêtu d’images, il prend de la couleur et de l’éclat : on dit alors qu’il est pittoresque. […] Le talent dépend sans doute des facultés naturelles de l’esprit, mais il a besoin d’être développé et perfectionné par l’étude, sinon il reste inconnu, semblable à ces pierres précieuses enfouies dans le sol, qui attendent la main du lapidaire pour briller d’un vif éclat.