Après avoir été enfermé longtemps dans les cachots de cette ville, rendu à la liberté par le soudan qui y commande, Orosmane, il va reconnaître son fils dans Nérestan, chevalier chrétien, qui était venu pour racheter les captifs de sa religion ; il retrouvera en même temps sa fille dans Zaïre, qui, tombée au pouvoir de l’ennemi comme son père et toute sa famille, avait été dès sa plus tendre enfance nourrie dans les erreurs du mahométisme, et semblait être alors sur le point d’épouser Orosmane. […] Une fille, trois fils, ma superbe espérance3, Me furent arrachés dès leur plus tendre enfance : O mon cher Châtillon, tu dois t’en souvenir ! […] Ma fille, tendre objet de mes dernières peines, Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines ! […] Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T’ouvrent leurs bras sanglants, tendus du haut des cieux.
Stoïcien tendre, il justifia par son exemple ce mot excellent qui est de lui : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Philosophe religieux par sentiment, il se conserva pur de toute contagion dans un siècle où la licence des mœurs atteignait les idées. […] Je n’ai pas besoin de vous en dire davantage ; vous connaissez ma tendre amitié pour vous, et je crois pouvoir toujours compter sur la vôtre2. […] Le trait dominant de son caractère fut un stoïcisme tendre, la sérénité dans la douleur.
Stoïcien tendre, il justifia par son exemple ce mot excellent qui est de lui : « Les grandes pensées viennent du cœur. »Philosophe religieux par sentiment, il se conserva pur de toute contagion dans un siècle où la licence des mœurs atteignait les idées. […] Il disait ailleurs : « La vue d’un animal malade, le gémissement d’un cerf poursuivi dans les bois par les chasseurs, l’aspect d’un arbre penché sur la terre, et traînant ses rameaux dans la poussière, les ruines méprisées d’un vieux bâtiment, la pâleur d’une fleur qui tombe et se flétrit, enfin toutes les images du malheur des hommes réveillent la pitié d’une âme tendre, contentent le cœur, et plongent l’esprit dans une rêverie attendrissante. » 2.
croyez-moi, la vraie, la solide, la tendre affection est la seule chose réelle, la seule qui ne passe point ; lorsque tout le reste change, caritas manet. […] Je ne saurais exprimer l’horreur que m’inspire tout ce qui tend à rompre le lien d’amour parmi les hommes, tout principe qui autorise à se haïr et à se nuire réciproquement, à cause des manières diverses de penser. […] J’ai vu tendre aux enfants une gorge assurée, À la sanglante mort qu’ils voyaient préparée, Et tomber sous le coup d’un trépas glorieux Ces fruits à peine éclos, déjà mûrs pour les cieux… 1. […] « On a beaucoup dit que la nature humaine tendait au bonheur : c’est là son instinct involontaire.
Mais il avait beau narguer la muse classique, se travestir en Espagnol ou en Italien, faire scandale par son persiflage impertinent, mêler le grotesque au bizarre ou à l’impossible, sous ces déguisements se révélait le poëte fin, gracieux, tendre, original et franc qui devait se classer parmi les maîtres, à partir du jour où, s’affranchissant du paradoxe ou de l’imitation, et cessant d’alarmer le goût comme le sens moral, il laisserait enfin parler sincèrement ses émotions. […] Il serre, désolé, ses fils sur sa poitrine ; Il ne lui reste plus, s’il ne tend pas la main, Que la faim pour ce soir, et la mort pour demain. […] La colline… La colline est ici l’emblème de l’idéal vers lequel tout esprit vraiment inspiré doit tendre sans relâche ; c’est le but divin de l’humanité.
Chez lui, tout tend à la persuasion ; il place chaque chose avec dessein. […] Il est tout ensemble sublime et populaire, et s’exprime presque toujours d’une manière tendre, affectueuse et insinuante.
Par la facilité et le charme naïf, Racan, né en 1589 à la Roche-Racan, en Touraine, page dès sa plus tendre jeunesse et qui porta les armes beaucoup d’années2, se rattachait à Marot. […] Mon père, à quelle fin tendent tous ces discours ?
On connaît le vrai bien comme le vrai baume : on fait l’essai du baume en le distillant dedans l’eau ; car s’il va au fond et qu’il prenne le dessous, il est jugé pour être du plus fin et précieux : ainsi, pour connaître si un homme est vraiment sage, savant, généreux, noble, il faut voir si ses biens tendent à l’humilité, modestie et soumission ; car alors ce seront de vrais biens ; mais s’ils surnagent, et qu’ils veuillent paraître, ce seront des biens d’autant moins véritables qu’ils seront plus apparents2. […] Douillet, diminutif de l’ancien français douille, mon, tendre, qui procède du latin ductilis, mou.
L’imagination, ainsi cultivée par l’étude, tend à sortir d’elle-même et à devenir créatrice : elle est l’indice non équivoque du talent ou du génie. […] Ils ennoblissent la nature humaine, en excitant l’admiration pour le beau idéal, en nous pénétrant vivement de la pensée de l’infini, vers lequel tendent toutes nos destinées. […] La décadence a commencé ; elle tend à la décrépitude, à moins que les évènements humains ne viennent secouer l’engourdissement de l’esprit, et le régénérer en le retrempant dans des éléments nouveaux.
>Comme l’argent rend tendre ! […] >Comme l’argent rend tendre ! […] Nérine2 sort d’ici, qui m’a dit qu’Angélique Pour Dorante, votre oncle, en ce moment s’explique ; Que vous jouez toujours, malgré tous vos serments, Et qu’elle abjure enfin ses tendres sentiments.
Dans ce drame simple, décent, modéré, sobre et tendre, respire un génie virgilien qu’on applaudit en pleurant. […] Les troupeaux abattus sur les flancs des collines, le cou tendu vers le ciel, aspirant l’air, faisaient retentir les vallons de tristes mugissements ; le Cafre même qui les conduisait se couchait sur la terre, pour y trouver de la fraîcheur. […] Il a l’imagination tendre ; quelquefois il en abuse, il amollit la nature, Mais quand la fadeur ne gâte pas ses peintures, comme il y verse la lumière, le sentiment de la prière, du recueillement et du silence !
L’auteur du Poème des Jardins ; celui de la Chartreuse et de la Fête des Morts 166 prêtèrent à notre poésie ce charme rêveur, cette teinte de mélancolie douce, mais profonde, premier caractère de l’élégie sacrée, qui nourrie tour à tour de sentiments tendres et de pensées sublimes, doit s’adresser alternativement au cœur et à l’imagination, frapper et émouvoir tour à tour. […] Quelle tendre chaleur met la sensible Ruth, dans les instances qu’elle fait à sa mère pour obtenir d’elle la permission de ne la point quitter ! […] Il y a plus : l’auteur français cesse d’être tendre, affectueux et intéressant, dès l’instant qu’il quitte le ton et le style antiques, pour leur substituer le style et le ton modernes. […] Alors de toutes parts un Dieu se fait entendre ; Il se cache au savant, se révèle au cœur tendre : Il doit moins se prouver qu’il ne doit se sentir.
Casimir Delavigne 1794-1843 [Notice] Doué d’une imagination brillante et facile, d’une sensibilité tendre et généreuse, nourri de fortes études, Casimir Delavigne fut un artiste consciencieux qui, fidèle aux exemples des maîtres, les suivit pieusement dans toutes les voies où ils guidèrent son talent. […] Ces notes sont aussi tendres qu’ingénieuses.
Ses Essais de morale sont le miroir de son âme tendre et recueillie. […] Si l’on n’y trouve ni la vivacité piquante de La Bruyère, ni l’énergie de Pascal, ni l’enjouement de Montaigne, on y goûte la chaleur sympathique d’une raison sereine qui tend à maîtriser les passions en affermissant les croyances.
C’est ma tendre affection pour vous, mon amour pour la patrie qui me sollicitent à vous, demander quelques instants d’attention. […] Cependant, nous remarquâmes tous une tendre inquiétude sur son visage. […] Ce dieu a poursuivi Python contre lequel il a tendu pour la première fois son arc redoutable. […] Ce sont les grands yeux de la reine des déesses… Semblable au tendre rejeton du pampre, sa belle chevelure flotte autour de sa tête, comme si elle était légèrement agitée par l’haleine des zéphyrs. […] Ne le voyez-vous pas Descendre la colline et me tendre les bras ?
Dans celle-ci rien de superflu, tout doit tendre à la persuasion : plaire, émouvoir, n’en sont que les moyens. […] — Il faut plaire à ceux qui ont les sentiments humains et tendres. […] Il vous dira que toute la force de la parole ne doit tendre qu’à mouvoir les ressorts cachés que la nature a mis dans te cœur des hommes. […] Je ne m’en étonne plus, et je vois bien qu’il n’y a presque personne qui tende à ce but. […] Il faut avouer qu’ils sont tendres et propres à attendrir le lecteur.
Tout ce qui m’entourait me racontait ma perte ; Quand la nuit dans les airs jeta son crêpe noir, Mon père à ses côtés ne me fit plus asseoir, Et j’attendis en vain à sa place déserte, Une tendre caresse et le baiser du soir. […] moi je suis pauvre, et je vous tends la main.