/ 236
2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Maillet, qui a perdu une assez grande fortune à Saint-Domingue, sans y prendre garde et sans pouvoir s’en souvenir, parce qu’il était occupé d’une fable de Phèdre, et que depuis il est perpétuellement aux prises avec une période de Cicéron, ou avec une des siennes ; M. […] Je voudrais que mon souvenir ne se présentât jamais à mes amis sans amener une larme d’attendrissement sous leurs paupières et le sourire sur leurs lèvres. […] Je voudrais que, jusqu’à la fin, ils se souvinssent ainsi de moi, qu’ils fussent heureux, et qu’ils eussent une longue vie, pour s’en souvenir plus longtemps. […] Nos passions ont fait de notre dernière heure un sujet de désespoir et d’effroi, un moment haï, d’où la prévoyance et le souvenir se détournent également. […] Sans moi, vous ne connaîtriez pas, hors de votre famille, les délices de la contradiction ; sans moi, rien ne rappellerait jamais à votre souvenir l’ancienne et douce égalité.

3. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Combien mes souvenirs vous sont restés amis, Royaumes de l’étude ! […] Tout ce qui m’y ramène est aimable à mes yeux, Tout, jusqu’au souvenir du maître sérieux Dont les sourcils, vers nous levés, toujours sévères, S’abaissaient adoucis en présence des mères. […] Non, mais de ma jeunesse et de mes jours prospères Je viens chercher la trace et les chers souvenirs. […] Il me semble à sa voix du passé revenir, Triste et fier à la fois de ce long souvenir ; Et, suivant son récit dans ma propre mémoire, Je me laisse, en rêvant, raconter mon histoire, Comme si de quelque autre on racontait les jours. […] Chansonnier du bon petit roi2, Ami bien cher, esprit bien sage, Du milieu de mon beau voyage Mon souvenir vole vers toi.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Dois-je les oublier, s’il ne s’en souvient plus ? […] de quel souvenir viens-tu frapper mon âme ! […] Qu’il ait de ses aïeux un souvenir modeste : Il est du sang d’Hector, mais il en est le reste ; Et pour ce reste enfin j’ai moi-même, en un jour, Sacrifié mon sang, ma haine et mon amour1. […] Andromaque, au travers de mille cris de joie, Porte jusqu’aux autels le souvenir de Troie : Incapable toujours d’aimer et de haïr, Sans joie et sans murmure elle semble obéir. […] Souvenir de Virgile, Én.

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Maître et initiateur d’une génération qui a conservé le souvenir ému de son enseignement, il a renouvelé la critique par l’histoire, la biographie, les détails de mœurs, et les aperçus féconds d’un esprit ingénieux dans les petites choses ou éloquent dans les grandes. […] Fénelon se souvint des triomphes du jeune roi, en retraçant la gloire et les fautes de Sésostris. […] Le secret de votre longue prospérité théâtrale, c’est, je crois, d’avoir heureusement saisi l’esprit de notre siècle, et fait le genre de comédie dont il s’accommode le mieux et qui lui ressemble le plus, une comédie vive, dégagée, pressée, non pas un grand tableau d’art, qu’on aurait peu le loisir d’étudier, mais une suite de portraits expressifs qui amusent, qui passent, et dont pourtant on se souvient. […] Vous avez su être original en les imitant ; et quelquefois le souvenir ou la contre-partie d’une idée de ce grand poëte vous a fourni toute une pièce nouvelle. […] Je me souviens qu’un critique célèbre d’Allemagne, un peu sévère pour nos poëtes classiques, et conduit au paradoxe peut-être, à force de savoir et d’esprit, préférait, en propres termes, le Solliciteur au Misanthrope.

6. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Il est… Je ne m’en souviens pas. […] Tu ne t’en souviens pas ? […] Tu ne t’en souviens pas ? […] Tu ne t’en souviens pas ? […] c’est du plus loin, parbleu, qu’il me souvienne.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Elle s’enferma dans son affliction comme en un sanctuaire où elle ne fit plus que chanter les litanies du souvenir. […] Le vent qui soufflait fort à la fenêtre l’étonnait aussi ; ma chambrette était pour lui un lieu enchanté, une chose dont il se souviendra longtemps, comme moi si j’avais vu le palais d’Armide. […] Dans vingt ans encore ils se souviendront de notre visite, parce que nous leur avons donné quelque chose de bon, et ce souvenir leur sera doux.

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Cousin 1792-1867 » pp. 257-260

(Souvenirs d’Allemagne.) […] (Fragments et Souvenirs. […] Cousin y recueillait pieusement tous les souvenirs de ses relations avec un ami, le comte de Santa-Rosa, patriote italien, qui était mort en Grèce, dans l’île de Sphactérie, en 1825, après avoir joué un rôle héroïque dans son pays.

9. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Souvent aux rayons de cet astre qui alimente les rêveries, j’ai cru voir le génie des souvenirs assis tout pensif à mes côtés. […] La multitude des souvenirs, l’abondance des sentiments vous oppressent ; votre âme est bouleversée à l’aspect de cette Rome qui a recueilli deux fois la succession du monde3. […] Vous sentez que ces ruines doivent prendre différents caractères, selon les souvenirs qui s’y rattachent. […] « Alors même que par une faveur singulière nous avons accompli ou possédé une partie de ce qui excitait nos désirs, quelle âme humaine n’a en elle-même au bout d’un certain temps assez d’illusions détruites, assez de déceptions accumulées, assez de ruines intérieures pour qu’au moindre souvenir qui les agite il ne s’en échappe, comme une noire vapeur, un nuage épais de tristesse ? […] « Chactas, qui raconte cette scène, se souvient du trépas sacré de Polyxène.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Soldats, matelots, fantassins, canonniers, cavaliers, soyez unis ; souvenez-vous que, le jour d’une bataille, vous avez besoin les uns des autres. […] … Adieu, mes enfants… mes vœux vous accompagneront toujours ; conservez mon souvenir… Proposition de paix 2 Bonaparte, premier consul, a Sa Majesté l’empereur et roi 3 Marengo, 27 prairial an VII (16 juin 1800). […] je veux lui donner la plus grande preuve du souvenir que j’en ai : elle est maîtresse de sauver à ses sujets les ravages et les malheurs de la guerre ; à peine commencée, elle peut la terminer, et elle fera une chose dont l’Europe lui saura gré. […] Rappelons la chanson de Béranger, le Vieux Drapeau, dont voici les premières strophes (édition Garnier frères, p. 284) : De mes vieux compagnons de gloire Je viens de me voir entouré ; Nos souvenirs m’ont enivré, Le vin m’a rendu la mémoire. […] (Les Souvenirs du peuple.)

11. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Souvenir de voyage Quand je quittai le Nottinghamshire1, on était au mois d’août. […] Ils apprennent du fabuliste à reconnaître leurs impressions, à se représenter leurs souvenirs. […] Heureux celui qui se souvient un jour qu’il a fait des études, et qui, dans un moment où il est accablé de son bien-être, s’avise de jeter les yeux sur sa bibliothèque, dont il n’estimait que le bois, et y prend ce qui lui a le moins coûté de tout son luxe, ce qu’il avait peut-être gardé, comme prévoyance, de sa médiocrité première, un livre qui le rend un moment à lui-même, et lui fait savourer la différence du bien-être par l’argent au bonheur par l’esprit1 !

12. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Les souvenirs de l’esprit sont acquis par l’étude ; les souvenirs de l’imagination naissent d’une impression plus immédiate et plus intime, qui donne de la vie à la pensée, et nous rend, pour ainsi dire, témoins de ce que nous avons appris. […] Si leur règne durait, tout serait perdu, même le souvenir de ces immortelles journées ! […] De plus cruels souvenirs ont fait oublier cet intérêt. […] En apprenant la langue grecque, alors très négligée de nos savants, il semblait se souvenir des jeux de son enfance et des chants de sa mère. […] C’est au nom de Chlodio que se rattachèrent, dans les temps postérieurs, tous les souvenirs de la conquête.

13. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

         Souvenez-vous que dans la vie Sans un peu de travail, on n’a point de plaisir. […] * Les Souvenirs du Collège. […] Qui donc toujours vous rouvre en nos cœurs presqu’éteint, Ô lumineuse fleur des souvenirs lointains ?

14. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre III. »

Les idées sont liées dans notre esprit, lorsque l’une réveille naturellement le souvenir de l’autre. […] » C’était le cri du cœur, le souvenir de la patrie : le bananier lui rappelait sa terre natale, sa famille, ses amis, toute sa vie passée.

15. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Qui se souvient de la Pétréide de Thomas ? […] Dans la comédie, Collin d’Harleville, Andrieux et Picard sont trois noms d’aimable souvenir. […] Le souvenir de Narva fut la principale cause du malheur de Charles à Pultava. […] Je vous souhaite un sort qui ne vous force jamais à vous en souvenir. […] Je me souviens qu’à mon service tu étais un assez mauvais sujet.

16. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Je dois rappeler leur souvenir, afin d’adoucir par l’énumération des louanges qui leur sont dues, les regrets qu’ils nous inspirent. […] En effet, plus la fin de leur vie a été noble et généreuse, plus ils ont laissé d’eux un souvenir qui double les regrets. […] Il est doux de vivre avec honneur et de mourir en laissant le souvenir immortel de son nom. […] Je m’adresse à ceux qui approuvent une sortie, à ceux dont le sentiment laisse encore subsister quelque souvenir de notre antique valeur. […] Achille, je t’en conjure, respecte les dieux, souviens-toi de ton père et prends pitié de moi.

17. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Aucun talent moissonné dans sa fleur n’a dû laisser de plus longs souvenirs et de plus vifs regrets que celui d’André Chénier. […] Quelle grâce naïve colore ses idylles et ses élégies, qui semblent un souvenir et un écho de l’antiquité classique ! […] Une vive sympathie a généralement accueilli les productions de ces noble jeune homme dont il n’était presque resté qu’un touchant souvenir.

18. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Il ne faut pas croire que la poésie pastorale appartienne à l’âge d’or ou à la vie patriarcale ; elle n’en est qu’un reflet lointain et un souvenir ; elle apparaît aux époques où la civilisation, déjà avancée, incline vers la corruption et la décadence. C’est alors, en effet, que les hommes, blasés sur les plaisirs tumultueux et factices des cités, se reportent, par le souvenir, aux douces jouissances des temps primitifs ; ils éprouvent le besoin d’aller se retremper aux sources du beau et du vrai, c’est-à-dire dans la nature. !

/ 236