Magnin, se plaisent, dans leurs jeux, à sortir d’eux-mêmes, à imiter les grandes personnes, à jouer les rôles de père, de général, de roi ; ces peintures imparfaites de la société et des passions humaines les intéressent souvent plus vivement que leurs jeux favoris, la course en plein air, les exercices corporels. […] Le théâtre donnait ainsi aux mœurs publiques un caractère de stoïcisme en rapport avec le but de la société. […] Il n’a pas le ton élevé de la tragédie ; il choisit ses personnages autour de nous ; il représente la société telle qu’elle est ; enfin, il est l’expression des mœurs modernes. […] Le poète comique n’est pas toujours un homme gai ; c’est souvent, comme Molière, un philosophe sérieux et observateur, qui connait à fond le cœur humain et la société, qui en saisit les côtés faibles et les traduit sur la scène avec génie ou avec esprit. […] Le comique bourgeois, qui peint les mœurs et les ridicules de la société moyenne : c’est le plus fécond et le plus facile à saisir ; le Bourgeois gentilhomme par exemple.
On ne comprend point l’intelligence sans la parole, ni l’homme sans la société. […] Alors commence cette guerre intestine, et toujours subsistante dans les sociétés, entre les classes supérieures et les classes assujetties. […] L’Évangile n’a point fondé une société, n’a point donné un code ; il s’est adressé à l’homme, à l’homme laissé dans tout son libre arbitre. […] Dans la tourmente révolutionnaire, la destinée extérieure et intérieure, l’État et la société avaient été également compromis. […] La société moderne n’existait pas aux mêmes conditions que l’ancienne.
La dure épreuve qu’il faisait de la vie le jeta plus avant dans les rêves chimériques qui occupaient sa pensée ; il conçut l’ambition d’aller fonder en Russie une société nouvelle dont il devait être le législateur. […] Rousseau, mais qui témoignaient de son zèle pour le perfectionnement moral de la société humaine. […] C’était une noble réclamation du sentiment religieux contre les doctrines du dix-huitième siècle, qui tendaient à rejeter Dieu de la nature, pour l’exiler ensuite de la société.
Il n’est pas possible que l’histoire ou la société actuelle fournisse au poète une action propre à être mise sur la scène avec toutes ses circonstances. […] Il n’est pas douteux pourtant qu’on ne puisse mettre sur le théâtre un tragique puisé dans les classes inférieures de la société. […] Disons plutôt, avec Domairon, que le poème comique est, en général, celui où l’on introduit sur la scène des personnages qui font une action amusante et risible, mais commune, c’est-à-dire relative, au caractère aux mœurs, à la manière de vivre des hommes dans la société ordinaire. En un mot, la comédie diffère de la tragédie par le sujet, qui est gai au lieu d’être triste ; par la condition des personnages, qui sont pris dans la vie commune et la classe moyenne, ou la basse classe de la société ; par le style et le ton du dialogue, qui doit être en rapport avec le sujet et les personnages. […] Par exemple, un avare, dans la société, ne donne ses preuves d’avarice que de loin en loin.
« Sous d’autres rapports, cette forme de société fournissait peu à l’imitation des mœurs privées et à la fiction romanesque. […] Ce roman est une vraie création originale, que nous trouvons chez tous les peuples d’origine germanique ; il remonte, sans nom d’auteur, au onzième siècle, et circule partout, dans toutes les classes de la société, tant il est profondément national : c’est l’œuvre de tout le monde, c’est la peinture de la vie humaine, analyse fine et narquoise, tableau grossier, naïf, plein de naturel et de vérité. […] La position élevée des femmes dans la société moderne, leur action puissante dans la vie privée et publique, entrent pour beaucoup dans cette importance qu’a prise le roman dans nos mœurs actuelles.
L’élite des esprits sera moins brillante ; mille et mille esprits sortiront de leur indigence intellectuelle, et dans ce genre aussi la petite propriété, héritant de la grande, deviendra le plus ferme rempart de la société, qui n’est mise en péril que par ceux qui ne possèdent rien dans le champ des connaissances et des idées. […] je les ai relues dans de bien mauvaises heures, à la veille et au lendemain de ces émotions populaires qui menaçaient notre société d’un affreux cataclysme ! […] Quels bons moments que ceux que l’on passe avec eux, et où l’on réussit presque à se croire de leur siècle et de leur société ! […] Il faut les aimer, avoir leur image dans le cœur comme on a leurs noms dans la bouche, et se faire d’eux une société tendre et familière. » Je rencontre encore ce passage si vivement senti : « Honneur à ceux qui conservent le culte des choses de l’esprit et qui l’entretiennent dans les autres !
Les lettrés, au dix-huitième siècle, prennent un rang nouveau dans la société. […] Il frappe la société de ses éloquentes invectives, et la société, dit Villemain, « devient plus folle que jamais de ses ouvrages. » C’est une époque nouvelle qui s’annonce. […] La société anglaise, encore mal connue en France, fut pour Voltaire comme une révélation. […] peut-on même supposer qu’il y eût des vertus avant la société ? […] Ils prennent aisément des habitudes de société, mais jamais des mœurs.
Si donc l’histoire ou la société contemporaine fournit au poète une action qui puisse, avec toutes ses circonstances, être mise sur la scène, il la représentera sans y rien changer. […] Dans l’action comique, l’exposition n’est jamais bien difficile, cette action se passant communément dans le cercle d’une société, d’une famille. […] C’est de la compassion que relève la noblesse humaine : c’est elle qui rattache nos cœurs aux intérêts de nos semblables, à la prospérité de nos villes, à tous les mouvements de la société publique. […] Il s’efforcera de réunir sur un seul individu tous les traits d’un caractère, distribués entre plusieurs membres de la société. […] La farce est une espèce de comédie grossière et bouffonne, qui a pour but de faire rire, par une peinture familière et chargée des ridicules et des vices de la société.
Il faut y chercher son portrait en même temps que le tableau de la société qu’il éblouit sans la rendre meilleure. […] Avouez, en effet, monsieur, que ce sont là de ces petits malheurs particuliers, dont à peine la société s’aperçoit. […] Mais il faut les aimer malgré l’abus qu’on en fait, comme il faut aimer la société, dont tant d’hommes méchants corrompent les douceurs ; comme il faut aimer sa patrie, quelques injustices que l’on y essuie. […] Il y a dans Paris un grand nombre de petites sociétés où préside toujours quelque femme qui, dans le déclin de sa beauté, fait briller l’aurore de son esprit. […] Adieu, société charmante qui valez mieux que tous les royaumes.
Oui, les Belles-Lettres nous inspirent le goût des vertus morales, de la pratique desquelles dépendent l’harmonie et le bonheur de la société civile. […] Combien de fois au contraire ne préfère-t-il pas l’humble silence de la retraite, à l’éclat bruyant des sociétés !
Dans ce livre, dont l’idée répondit aux besoins d’une société inquiète, apparaissait déjà sous le docteur orthodoxe un logicien impérieux, paradoxal et inflexible, dont le zèle alarma ceux même qui applaudirent en lui un nouveau Bossuet. […] L’individu et la société sont responsables avant tout de l’héritage céleste qui doit être transmis aux générations successives de la race humaine. […] Fénelon a dit : « Dieu a mis les hommes ensemble dans une société où ils doivent s’aimer et s’entre-secourir comme les enfants d’une même famille, qui ont un père commun. […] L’amour de ce père commun doit être sensible, manifeste, et inviolablement régnant dans toute cette société de ses enfants bien-aimés.
Les lettres ont un cérémonial particulier ; elles exigent la connaissance de certaines convenances établies par les usages de la société. […] Nos fautes sont nombreuses dans la vie, parce que la société est exigeante, et qu’on blesse souvent les convenances sans intention. […] Qu’on se figure qu’on est au milieu d’un salon, et qu’on expose un fait devant une société choisie.
Dans les sociétés polies, où la parole n’est que l’éclair qui annonce de loin la détonation, il ne suffit pas d’être entreprenant, il faut avoir raison. […] Relisez les récits mérovingiens et l’histoire du vase de Clovis, ou plutôt assistez à cette scène qui vous peindra au vif les orages de cette société tumultueuse. […] Telle société, telle éloquence. […] Cette dernière condition était la plus nécessaire de toutes ; un simple tableau de la société athénienne vous fera comprendre qu’elle était aussi la plus difficile à remplir. […] Pour gérer une société, il suffit d’avoir de la probité, de l’application aux affaires : pour mener un peuple par la persuasion, il faut le génie de la parole.
Quant à l’officier, il fut et sera le même dans tous les temps parmi nous, et partout on le reconnaîtra sans peine dans le portrait suivant : « Idolâtre de son honneur et de son pays, bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie, quittant gaîment les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage partout autour de lui ; né pour les douceurs de la société, comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier, orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit.
Dépeignez la triste situation qui est faite dans la société à l’homme qui a perdu l’honneur. […] Vous direz le rôle du travail dans les sociétés, sa place dans la morale, sa nécessité, sa dignité. […] La dispersion de cette société d’élite se produisit à temps. […] Ce n’est point un caprice, un tour de force, un jeu de société, c’est un œuvre sérieuse. […] Ils vivent dans les Caractères d’une vie plus intense que dans la société.
Je vous l’ai déjà dit : dans la société des nations, comme dans celle des individus, il doit y avoir des grands et des petits. La France a toujours tenu et tiendra longtemps, suivant les apparences, un des premiers rangs dans la société des nations.
• Discours de Guillaume Penn aux émigrants puritains venus en Amérique pour y fonder une société nouvelle (1682). (11 novembre 1881). […] Les peintures trop fidèles de la société où a vécu Pétrone font du Satyricon une œuvre où l’esprit satirique est malheureusement gâté par une complaisance évidente à reproduire les turpitudes morales de la société la plus corrompue qui fut jamais. […] Non, Tacite ne calomnie pas l’humanité ; il peint sans ménagement, mais sans colère, une société corrompue et des âmes dégradées. […] Et La Fontaine parle pour tous, il n’exclut aucune classe de la société. […] Elle est le fléau des ridicules et des mauvaises mœurs, non seulement de tous les temps, mais surtout de la société au sein de laquelle elle se développe.