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57. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

si je dois vivre encore, si les jours de Démosthène doivent être conservés, que mes conservateurs soient mon pays, les flottes que j’ai armées à mes dépens, les fortifications que j’ai élevées, l’or que j’ai fourni à mes concitoyens, leur liberté que j’ai défendue, leurs lois que j’ai rétablies, le génie sacré de nos législateurs, les vertus de nos ancêtres, l’amour de mes concitoyens qui m’ont tant de fois couronné, la Grèce entière que j’ai vengée jusqu’à mon dernier soupir ; voilà quels doivent être mes défenseurs : et si dans ma vieillesse je suis condamné à traîner une vie importune aux dépens des autres, que ce soit aux dépens des prisonniers que j’ai rachetés, des pères dont j’ai doté les filles, des citoyens indigents dont j’ai acquitté les dettes.

58. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Jamais on ne le vit en braver avec autant d’audace les loix les plus sacrées, et réunir toutes ses forces avec autant d’adresse pour en sapper les fondemens. […] Mais la raison et la conscience leur crient sans cesse qu’il existe un être, seul éternel, seul indépendant, seul principe de tous les êtres, et dont ils se sentent forcés de reconnoître la nécessité, que Voltaire a si bien exprimée dans ces vers : C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste.

59. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Nos grands orateurs sacrés avaient peut-être cette conviction : car il n’est pas rare de les voir recourir aux plus grands efforts du pathétique ; leurs ouvrages en offrent de fort beaux modèles. […] Mais si, dans les luttes judiciaires, les moyens de l’invention se présentent dans cet ordre, il est vrai de dire que, dans l’éloquence sacrée, dans les grands débats parlementaires, l’ordre contraire se présentera plus ordinairement.

60. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. […] Le long des sacrés murs sa brigade le suit : Tout s’écarte à l’instant ; mais aucun n’en réchappe ; Partout le doigt vainqueur les suit et les rattrape. Évrard seul, en un coin prudemment retiré, Se croyait à couvert de l’insulte sacré Mais le prélat vers lui fait une marche adroite : Il l’observe de l’œil ; et, tirant vers la droite, Tout d’un coup tourne à gauche, et, d’un bras fortuné, Bénit subitement le guerrier consterné.

61. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Jean-Baptiste Rousseau 1670-1741 » pp. 441-444

Il eut l’intelligence plutôt que le sentiment de la poésie sacrée, et l’âme des prophètes ne l’échauffa guère.

62. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

citoyens, vous qui avez foulé, à ce point, l’autorité du Sénat, méconnu les égards dus à l’ennemi, les privilèges sacrés des ambassadeurs, violé le droit des gens. […] Mais, qu’il n’y ait rien de sacré, ni foi, ni religion, ni piété, osons-le, cet affreux attentat, si notre perte n’y est attachée. […] Il voit souillée la bandelette sacrée et c’est un grand-prêtre. […] et je vis, et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue ! […] À quoi ne pousses tu pas le cœur des humains, sacrée soif de l’or ? 

63. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

C’est un feu dévorant qui flétrit tout ce qu’il touche, qui exerce sa fureur sur le bon grain comme sur la paille, sur le profane comme sur le sacré ; qui ne laisse partout où il a passé que la ruine et la désolation ; qui creuse jusque dans les entrailles de la terre, et va s’attacher aux choses les plus cachées ; qui change en de viles cendres ce qui nous avait paru, il n’y a qu’un moment, si précieux et si brillant ; qui dans le temps même qu’il paraît couvert et presque éteint, agit avec plus de violence et de danger que jamais ; qui noircit ce qu’il ne peut consumer, et qui sait plaire et briller quelquefois avant que de nuire. […] A l’heure où le plaisir vous appelle aux spectacles, aux fêtes, accourt en grande hâte près du ministre sacré : un chrétien touche à ses derniers moments, il va mourir, et peut-être dune maladie contagieuse : n’importe, le bon pasteur ne laissera point expirer sa brebis sans adoucir ses angoisses, sans l’environner des consolations de l’espérance et de la foi, sans prier à ses côtés le Dieu qui mourut pour elle, et qui lui donne, à cet instant même, dans le sacrement d’amour, un gage certain d’immortalité. […] La peur, l’airain sonnant dans les temples sacrés Font entrer à grands îlots les peuples égarés.

64. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

. — Que vos esclaves Filent pour votre époux les robes laticlaves3 ; Je les ferai veiller jusqu’au chant de l’oiseau De qui la voix sacrée annonce un jour nouveau. […] La maison d’une épouse est un temple sacré, Où les yeux du soupçon n’ont jamais pénétré ; Et son époux absent est une loi plus forte3 Pour que toute rumeur se taise vers sa porte.

65. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

Ils n’oublierent pas cela aussi les empereurs romains, de prendre communement le tiltre de tribun du peuple, tant pour ce que cest office estoit tenu pour sainct et sacré, que aussi qu’il estoit establi pour la deffense et protection du peuple et soubs la faveur de l’Estat.

66. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Près du chevet du lit, selon le sacré rite, Un rameau de buis sec trempait dans l’eau bénite ; Ma main avec respect le secoua trois fois, En traçant sur le corps le signe de la croix ; Puis je baisai les pieds et les mains. […] De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.

67. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Ses Pensées sont inspirées par le feu sacré d’une âme éprise du vrai et dévouée au bien de l’humanité. […] Ce qui m’y a véritablement porté est l’union que je trouve en sa personne sacrée de deux choses qui me comblent également d’admiration et de respect, à savoir l’autorité souveraine et la science solide ; car j’ai une vénération toute particulière pour ceux qui sont élevés au suprême degré ou de puissance ou de connoissances.

68. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Pourquoi voudra-t-elle, du moins, laisser à la médisance et à l’envie, pour qui il n’y a rien de sacré, un prétexte de murmurer en secret, si elle ne l’ose en public, contre la plus belle et la plus florissante réputation du monde, qui est celle de votre Majesté ? […] Ministres sacrés de la justice, ou pour mieux dire juges et magistrats de toutes les sortes, qui êtes la justice même, c’est à vous que je m’adresse. […] Pourquoi croyez-vous que les Romains fussent si jaloux de mettre leurs aigles et leurs dieux à la tête de leurs légions, et que les autres peuples affectassent de prendre ce qu’il y’avait de plus sacré dans leurs superstitions, et en traçassent les figures et les symboles sur leurs étendards, sinon pour empêcher que le tumulte et l’agitation des guerres ne fit oublier ce qu’on doit aux dieux qui y président, et afin qu’à force de les avoir sans cesse devant les yeux on fût comme dans une heureuse impuissance de les perdre de vue ? […] On voit dans ses capitulaires la source pure et sacrée d’où il tira ses richesses. […] Vous les échauffez sous vos ailes et dans votre sein paternel ; vous faites briller à leurs yeux le flambeau sacré de la foi ; l’envie n’entre pas dans leur cœur ; l’ambition ne le trouble point ; l’injustice et la calomnie ne peuvent pas même l’aigrir.

69. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

Bourdaloue, Bossuet, Massillon, Fléchier, donnèrent à l’éloquence sacrée autant de force, d’agréments et de majesté, que Démosthène et Cicéron en avaient donné à l’éloquence profane.

70. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Surtout qu’en vos écrits la langue révérée, Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. […] Le soir, dit-il, toute la nature rend hommage au Créateur : L’univers est le temple, et la terre est l’autel ; Les cieux en sont le dôme, et ces astres sans nombre, Ces feux demi-voilés, pâle ornement de l’ombre, Dans la voûte d’azur avec ordre semés, Sont les sacrés flambeaux pour ce temple allumés ; Et ces nuages purs qu’un jour mourant colore, Et qu’un souffle léger, de couchant à l’aurore, Dans les plaines de l’air repliant mollement, Roule en flocons de pourpre au bord du firmament, Sont les flots de l’encens qui monte et s’évapore Jusqu’au trône du Dieu que l’univers adore. […] Andromaque, captive de Pyrrhus, qui lui offre son trône et sa main, répond : Seigneur, tant de grandeurs ne nous touchent plus guère ; puis elle apostrophe les murailles de sa patrie, auxquelles la rattache son souvenir : Non, vous n’espérez plus de nous revoir encor, Sacrés murs que n’a pu conserver mon Hector !

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

., et ne pourront rimer qu’avec sacrée, frappée, enchantée, ou autres mots semblables. […]             Sacrés monts !

72. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

On voit par là que l’Église dut expliquer en langue vulgaire les textes sacrés, devenus alors inintelligibles pour des générations illettrées ; et nous savons aussi que l’étude de l’idiome Roman fut imposé au clergé par le concile de Tours, vers 813. […] Si l’Italie fut, elle aussi, en proie aux luttes intestines, elle avait du moins le privilège d’être voisine des sources sacrées.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Parmi les orateurs sacrés de notre temps, il se distingue par la hardiesse des vues, par l’essor d’une verve originale, par la nouveauté, l’ardeur, l’éclat, l’imagination, la poésie, les illuminations soudaines, le mouvement, l’accent pathétique. […] S’il m’était permis de raconter vos efforts, vos veilles, votre dévouement de toutes les heures aux intérêts sacrés dont vous êtes les dépositaires, j’étonnerais certainement les esprits superficiels qui considèrent le noble métier des lettres comme une distraction élégante, mais en même temps j’enflammerais d’une sainte ardeur tous les jeunes courages impatients de lutte dédaigneux de la fortune sans la gloire, chastes amants des beautés idéales, serviteurs désintéressés du vrai !

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