Ainsi, le riche Luculle, veut dire seulement, Luculle qui est riche, sans marquer qu’il y a plus d’un Luculle. Au contraire, Luculle le riche, marque qu’il y a plusieurs Luculle, dont celui-ci est distingué par ses richesses, étant comme le riche d’entre les Luculle. Si un substantif est accompagné de plusieurs adjectifs, qui expriment des qualités opposées, il faut, avant chaque adjectif, répéter l’article, soit simple, soit particulé : = les pauvres et les riches citoyens sont égaux dans le sanctuaire de la justice : = votre ami a une profonde connaissance de la géographie ancienne et de la moderne. […] L’article particulé se répète aussi avant plusieurs superlatifs relatifs, quand ils précèdent leur substantif. = Votre oncle vous a fait une donation de la plus grande, de la plus riche, de la plus belle terre qu’il possédait. […] Il en est de même de l’adverbe autrement, et de son adjectif autre : = la science donne plus de considération, que la fortune ne peut en donner : = il écrit mieux qu’il ne parle : = ces fruits sont meilleurs qu’on ne se l’imagine : = il est moins riche qu’il ne le paraît : = c’est autre chose que je ne croyais.
N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et, après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par le péage de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir et la rendre plus digne de lui et de sa fortune. […] Riche et fameux commerçant de Bourges, qui devint argentier (trésorier de l’épargne) de Charles VII : ce prince le combla d’honneurs, mais finit par le sacrifier.
Outre ce livre pénétré de l’esprit antique et des inspirations supérieures de la sagesse chrétienne, Fénelon a laissé d’excellents traités philosophiques et religieux, d’éloquents sermons et plusieurs autres ouvrages, produit spontané de l’imagination la plus riche et la plus facile. […] Dans ces profondes vallées, on voit croître l’herbe fraîche pour nourrir les troupeaux ; auprès d’elles s’ouvrent de vastes campagnes, revêtues de riches moissons.
Voilà un homme doué d’un jugement étendu, d’une riche imagination, d’une mémoire heureuse, d’une organisation délicate : l’âme d’un artiste unie à la raison d’un philosophe. […] Que son intelligence, nourrie de fortes études, soit comme une source d’où les développements les plus riches puissent couler avec abondance et se répandre heureusement sur les sujets les plus variés. […] Comme il est pauvre et que ces bonnes gens sont riches, et qu’il veut tirer d’eux quelque argent pour achever de conquester son royaume, il les flatte, il se fait modeste et humble ; on dirait un débiteur devant ses créanciers. […] Annibal et Napoléon montrent à leurs soldats, du haut des Alpes, les belles contrées du Piémont et de la Lombardie : « Je vais vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde ; vous y trouverez de grandes villes, de riches provinces ; vous y trouverez honneur, gloire et richesses. » Les représentants de l’armée de Sambre-et-Meuse enflamment les soldats de 93 avec les mots de patrie et de liberté. […] Il n’y a pas de langues plus riches en figures que celles des peuples primitifs et ignorants.
Tu céderas, ou tu tomberas sous ce vainqueur, Alger, riche des dépouilles de la chrétienté114. […] Représentez-vous, chrétiens, dans une sédition, une populace furieuse, qui demande arrogamment, toute prête à arracher si on la refuse : ainsi dans l’âme de ce mauvais riche ; et ne l’allons pas chercher dans la parabole, plusieurs le trouveront dans leur conscience. […] Vous y viendrez vous-même, riche impitoyable, aux jours de besoin et d’angoisse. […] Il forme des pauvres bienheureux, des affligés qui trouvent la joie dans les larmes, et des riches qui craignent d’avoir leur consolation en ce monde ; tout milieu entre le siècle et Jésus-Christ est ignoré ; ils ne savent que prier, se cacher, souffrir, espérer. […] Enfin, les droits légitimes ou usurpés ne se soutenaient que par de l’argent ; les princes, pour en avoir, dépouillaient les temples, confisquaient les biens des plus riches citoyens : on faisait mille crimes pour donner aux Romains tout l’argent du monde.
La description et le tableau ne constituent pas, à parler rigoureusement, un genre particulier de composition ; ce sont des ornements, et les plus riches peut-être de l’éloquence et de la poésie. […] En trois vers Boileau a indiqué le style de la description : Soyez riche et pompeux dans vos descriptions ; C’est là qu’il faut du style étaler l’élégance, N’y présentez jamais de basse circonstance. Soyez riche, — Peignez avec des couleurs vives et tellement vraies qu’on ne puisse méconnaître l’objet décrit. […] La hardiesse et la beauté des métaphores ne sont pas moins dignes d’éloges, des îles d’ombres flottantes, une mer immobile de lumière, un océan de forets, le sein de la rivière ; sont des figures riches, la course azurée de la lune, son jour velouté, les zones diaphanes, formées par tes nuages, des bancs doux à l’œil, la rivière brillante des constellations de la nuit, la clarté donnante sur les gazons ; renfermement des épithètes qui tiennent à la fois de la métaphore et de l’image, et que peu d’écrivains emploient avec grâce.
Mais dans le genre lyrique, c’est le poète lui-même qui s’annonce et qui va chanter, le poète inspiré par les muses, et qui doit en parler le plus riche et le plus magnifique langage. […] Aussi a-t-il besoin, pour réussir dans ce genre, de ces qualité si rares et si précieuses qui, suivant Horace, font le véritable poète : un génie créateur, un esprit presque divin, et une diction toujours riche, noble, majestueuse et souvent sublime. […] Tantôt ce sera une peinture qu’animeront les traits les plus vifs et les plus frappants, et que suivront de grandes et nobles idées rendues avec une singulière véhémence de style, comme dans ces strophes de l’Ode à la fortune, de Rousseau : Quels traits me présentent vos fastes… Juges insensés que nous sommes… Tantôt ce seront des comparaisons riches et multipliées qui nous présenteront les objets dans toute leur grandeur, dans toute leur beauté, comme celle que nous offre l’Ode aux princes chrétiens sur l’armement des Turcs : Comme un torrent fougueux… La Palestine enfin, après tant de ravages… Tantôt, ce sera un enchaînement de figures vives et saillantes qui donneront aux pensées un nouveau degré de force et d’élévation, comme on le voit dans un passage de l’ode Qualem ministrum : Quid debeas, ô Roma, Neronibus… cum laude victorem. […] Ses tableaux, sans être trop riches, sont toujours frais et riants.
Il est aussi riche et aussi inépuisable que la nature même. […] Mais on y admirera toujours une poésie riche, brillante, forte et vraiment pittoresque. […] On pourroit dire que ses couleurs sont tour à tour riantes comme le printemps, étincelantes comme l’été, riches comme l’automne, sombres comme l’hiver. […] Mais peu de temps après, on nous en a donné un plus riche et plus complet, sous ce titre : Nouveau Théâtre Allemand par MM. […] C’est pourquoi le style doit en être riche, brillant, animé et sur-tout pathétique.
Tout cela fournit des faits, des observations, des images à combiner, et l’invention n’est rien autre chose ; plus riche est la mine, plus l’exploitation est facile et productive. […] Les rhéteurs romains aimaient dans l’adolescence ce luxe de végétation qui trahit les natures riches et vigoureuses.
Si dans une description riche, vous placez un détail trivial, vous choquez l’harmonie. […] 8° II veille à ce qu’il n’y ait rien de disparate dans tous ses arrangements à ce que tout concoure à la beauté, à la perfection de son palais — C’est l’harmonie de la disposition, 9° Enfin, il pose ses ornements, taille avec élégance ses colonnes, sculpte ses statues et ses vases, il couvre les murs intérieurs de riches tentures, de peintures agréables ; l’œil s’y repose satisfait sur des tableaux magnifiques et sur des couleurs séduisantes. — C’est le style, ce sont les figures, c’est, en un mot l’élocution dont nous allons parler avec étendue, parce que c’est, à proprement parler, toute la rhétorique de la jeunesse.
Si vous êtes résolus d’imiter Philippe, ce que jusqu’ici vous n’avez pas fait ; si chacun veut bien s’employer de bonne foi pour le bien public, les riches en contribuant de leurs biens, les jeunes en prenant les armes ; enfin, pour tout dire en peu de mots, si vous voulez ne vous attendre qu’à vous-mêmes, et vaincre cette paresse qui vous lie les mains, en vous entretenant de l’espérance de quelques secours étrangers, vous réparerez bientôt, avec l’aide des dieux, vos fautes et vus pertes, et vous tirerez vengeance de votre ennemi. […] Et si les souffrances des pauvres se trouvent chez les riches, à quoi doivent être réduits les pauvres mêmes ?
A cet égard, Théocrite l’emporte sur Virgile ; ses descriptions sont plus riches en beautés naturelles et plus pittoresques que celles du poète latin. […] On comprend qu’il serait ridicule de donner aux bergers une imagination aussi hardie et aussi riche qu’à ceux qui ont vécu dans les villes, de leur supposer des pensées brillantes et profondes, des réflexions pompeuses et magnifiques.
Les riches sont quelques fois très-malheureux. — 12. […] L’Espagne presque tout entière est riche en mines de plomb, de fer, d’airain, d’argent et d’or. — 6. […] Le poëte Archias naquit à Antioche, lieu célèbre, ville autrefois populeuse, riche, et remplie d’hommes très-instruits. — 2. […] Jugurtha parvint à Thala, ville riche et considérable. — 4. […] Démarate, riche marchand, père du roi Tarquin l’Ancien, habitait à Corinthe dans le Péloponnèse.
Les fleurs, les fruits, les grains perfectionnés, multipliés à l’infini ; les espèces utiles d’animaux transportées, propagées, augmentées sans nombre ; les espèces nuisibles réduites, confinées, reléguées ; l’or, et le fer plus nécessaire que l’or, tirés des entrailles de la terre ; les torrents contenus, les fleuves dirigés, resserrés ; la mer même soumise, reconnue, traversée d’un hémisphère à l’autre ; la terre accessible partout, partout rendue aussi vivante que féconde ; dans les vallées de riantes prairies, dans les plaines de riches pâturages ou des moissons encore plus riches ; les collines chargées de vignes et de fruits, leurs sommets couronnés d’arbres utiles et de jeunes forêts ; les déserts devenus des cités habitées par un peuple immense, qui, circulant sans cesse, se répand de ces centres jusqu’aux extrémités ; des routes ouvertes et fréquentées, des communications établies partout comme autant de témoins de la force et de l’union de la société ; mille autres monuments de puissance et de gloire démontrent assez que l’homme, maître du domaine de la terre, en a changé, renouvelé la surface entière, et que de tout temps il partage l’empire avec la nature. […] Son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori.
Nous remarquerons cependant que notre langue est plus riche que celle des Romains pour exprimer les nuances du passé. […] Personne ne lui refuse cette qualité ; mais qu’on aille jusqu’à trouver son éloquence plus mâle, plus vive, plus riche que celle de Cicéron, c’est ce que personne ne pourra souffrir. […] Vous êtes assez riche lorsqu’il s’agit de satisfaire vos passions ; et vous ne l’êtes plus lorsqu’il s’agit de soulager vos freres ! […] N’êtes-vous riche que pour vivre dans une indigne mollesse ? […] Bourdaloue commence ainsi un sermon sur la Nativité : « J’annonce un sauveur humble et pauvre ; mais je i annonce aux grands et aux riches du monde.
Dans quelles sources plus abondantes et plus riches peut-il puiser la force et l’onction, la grandeur et l’élévation des idées, la magnificence de l’expression, le pittoresque et l’éclat du style ?
En suivant cette méthode, qui nous est spécialement recommandée par un grand poëte1, ils enrichiront leur esprit d’une foule de pensées nobles et fécondes, leurs cœurs s’épanouiront sous l’influence de sentiments élevés, et il se formera en eux comme un riche trésor de termes choisis et de tournures élégantes, où ils n’auront qu’à puiser quand il sera besoin d’écrire et de composer en latin.