Nous avons déjà dit que l’éloquence consiste non-seulement dans la preuve, mais encore dans l’art d’exciter les passions. […] Ce qui sert à plaire pour persuader, est bon ; les preuves solides et bien expliquées plaisent sans doute. […] Ainsi tout se passe en exclamations sans preuve et sans peinture. […] Il examine quelles preuves on doit employer dans ces trois genres d’éloquence. […] Permettez-moi, mon cher abbé, de vous dire librement pensée ; cette liberté est la preuve de mon estime.
Chez les Romains mêmes, où plusieurs avocats se succédaient dans la même cause, je présume que, des deux parts, la preuve et la réfutation allaient de suite et sans alternative. […] L’éloquence judiciaire doit être principalement forte de preuves, pressante de raisonnements, adroite et déliée dans les discussions, impétueuse et passionnée dans les mouvements, et puissante à émouvoir les affections dans le cœur des juges. […] Il ne lui est pas permis en effet de chercher de longs développements, de se jeter dans l’amplification des preuves. […] Fond, — L’emploi de toutes les ressources de l’invention est évident dans cette proclamation. 1° Les preuves sont les faits, ils sont exposés avec concision ; 2° les mœurs sont exprimées avec adresse. […] 1° Dans un débat, quel qu’il soit, tachons de trouver de bonnes preuves, solides et concluantes.
3° L'épichérème est un syllogisme dans lequel chacune des prémisses est appuyée de sa preuve. […] La réfutation a pour objet de renverser les preuves contraires à celles que nous avons présentées. […] L'ironie est un moyen de réfutation dont l'orateur n'use qu'avec beaucoup de réserve, et seulement lorsque les preuves de son adversaire ont fait peu d'impression. […] La péroraison est une espèce d'analyse du discours ; elle renferme le résumé des preuves les plus fortes que l'orateur a développées dans la confirmation. […] 17° La prolepse prévient les objections, les preuves, pour les réfuter avant qu'on les ait présentées.
On peut dire, toutefois, que les preuves sont les raisons elles-mêmes, dont les arguments ne sont que les formes. […] Ces principes sont une autre forme de la preuve. […] Par-là, elle est le lieu d’un argument et rentre dans la preuve. […] L’ordre des preuves dépend des convenances du sujet. Le plus suivi et le plus puissant consiste à mettre les preuves les plus concluantes au début ou à la fia de la confirmation, et les plus faibles au milieu.
Elle ne peut se dispenser d’apporter en preuves de son jugement, et les beaux, et les médiocres, et les faibles endroits de l’ouvrage qu’elle a pesé dans sa balance. […] Si, en matière de religion, il s’est seulement trompé sur certains articles, le critique doit se borner à réfuter son erreur par des preuves sans réplique, écrites avec modération, suivant l’esprit de la charité chrétienne.
C’est pourquoi, quand je vous ai dit que la grandeur et la gloire n’étaient parmi nous que des noms pompeux, vides de sens et de choses, je regardais le mauvais usage que nous faisons de ces termes, etc. » Toute cette seconde partie n’est qu’une suite de raisonnements toujours fortifiés de leurs preuves, et appuyés partout du témoignage irréfragable des livres saints. […] Souvent son raisonnement n’est qu’un trait de sentiment, et sa preuve, une image brillante.
Preuves de l’existence de Dieu : nécessité de la religion. […] L’auteur a entrepris de développer cette pensée de Pascal : « A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison ; puis, qu’elle est vénérable ; faire souhaiter qu’elle soit vraie et montrer ensuite qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. » Le plan, dit La Harpe, est parfaitement tracé ; les preuves sont bien choisies, fortifiées par leur enchaînement et déduites dans un ordre lumineux.
Une raison patriotique dont la clairvoyance devine le fort et le faible de chaque parti, une ironie amère, un mépris superbe de la contradiction, le sang-froid de la passion qui se maîtrise au milieu de la colère, des ripostes foudroyantes, une inépuisable fécondité de preuves, une action théâtrale et dramatique, une voix tonnante, l’éclat des images qui ne sont que des arguments rendus sensibles, l’audace d’une volonté dominatrice, l’attitude hautaine d’une âme sincère qui réunit l’intelligence politique à la passion populaire : voilà les traits saillants de sa physionomie. […] Détachons du portrait de Mirabeau par Timon le passage suivant : « Dès qu’il aborde le débat, dès qu’il entre dans le cœur de la question, il est substantiel, nerveux, logicien autant que Démosthène ; il s’avance dans un ordre serré, impénétrable ; il fait la revue de ses preuves, dispose leur plan d’attaque et les rauge en bataille.
« Nihil est in nutura rerum omnium, dit Cicéron, quod se universum profundat et quod lotum repente evolet. » Tout écrivain a des preuves à énumérer, des motifs à faire valoir, des sentiments à exprimer ou h inspirer, des passions à allumer, à éteindre, à représenter. […] Dans le premier cas, on dispose les preuves, les idées, les expressions, de façon qu’elles aillent toujours augmentant de puissance et d’énergie.
Fontenelle, dans ses ouvrages scientifiques, nous montre souvent mal à propos le bel esprit ; mais on aime à voir Buffon orner de brillantes couleurs ses descriptions de la nature ; Chateaubriand, dans le Génie du Christianisme, animer de sa puissante imagination les preuves qu’il donne au sentiment religieux ; et Platon faire circuler dans ses dialogues philosophiques le souffle inspiré de la poésie35.
Il y en a que l’Écrivain, soit en prose, soit en vers, emploie avec art, pour porter plus surement la lumière dans notre esprit ; pour faire parler la raison avec plus de force et de justesse ; pour présenter une vérité sous le jour le plus favorable et le plus lumineux : celles-là sont les plus convenables à la preuve. […] Du Style simple, et des Figures convenables à la preuve. […] On compte parmi les figures qui lui sont propres, ou celles qui sont les plus convenables à la preuve, la prétermission, la licence, la concession, la correction, la communication, l’occupation, et la subjection.
Toujours conséquent, toujours nerveux, préférant aux mouvements passagers de fonction, des preuves frappantes que le temps grave toujours plus avant dans les esprits ; appelant le système entier de la religion au secours de chacun de ses sujets : raisonneur éloquent, moraliste sublime, il fera éternellement le désespoir des prédicateurs.
Il suffit parfois, pour amener la conviction, de reproduire toujours les mêmes preuves ; pour entraîner dans notre sentiment, d’appuyer sans cesse sur les mêmes idées et les mêmes expressions. […] Il devait appuyer énergiquement sur cette preuve.
Tous les deux, tenant un langage à la hauteur du rang qu’ils occupent et de l’énormité du forfait, font preuve d’une extrême sévérité. […] faut-il alléguer des preuves dans une cause de cette nature ? […] On verra par la suite ce que ses habitants vous donnèrent d’argent en secret pour cette exemption ; j’en ai la preuve dans leurs dépositions et dans leurs lettres. […] Le fait était évident, et l’avarice de Verrès était attestée par des preuves et par des témoins irréprochables. […] Je ne désire rien tant que cette preuve ; car on ne peut montrer ni citer de méchante action plus digne du dernier supplice.
Nous citerons de lui une de ces preuves de probité scrupuleuse qu’il est beau de donner à ses semblables, et qui devraient exciter plus que de l’admiration.
Ce vaste génie, qui embrassa toutes les sciences, et qui fit toujours preuve d’une incontestable supériorité, a laissé un art poétique, en prose, dont une partie est perdue.
La confirmation renferme les preuves ou arguments. […] Une fois les preuves trouvées et leur nature reconnue, il faut apprendre à les choisir, à les disposer, à les traiter, en ayant soin de remonter le plus souvent possible aux généralités.