Du plan. […] Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il faut se tracer un plan, et y introduire trois qualités essentielles : l’unité, la simplicité et la division. L’unité et la simplicité du plan ont pour but d’empêcher l’auteur de se perdre dans les détails de son œuvre. […] Quoique le genre épistolaire doive presque tout son agrément au naturel et à l’abandon, il ne faut pas croire qu’une lettre puisse être écrite sans ordre ni plan. […] Nous indiquons, dans la seconde partie de l’ouvrage, le plan qui confient spécialement à chaque genre d’ouvrage.
Pour réussir dans l’invention, il faut se tracer un plan où ne doivent entrer que les premières vues et les principales idées ; c’est en marquant leur place sur ce plan, qu’un sujet sera circonscrit et que l’on en connaîtra l’étendue ; c’est en se rappelant sans cesse ces premiers linéaments, qu’on déterminera les justes intervalles qui séparent les idées accessoires et moyennes qui serviront à les remplir. […] Ce plan une fois conçu dirigera la disposition, la soumettra à des lois, et réglera le mouvement de l’Elocution. […] Les ouvrages de la nature ne sont si parfaits que parce que chacun d’eux est un tout, et qu’elle travaille sur un plan dont elle ne s’écarte jamais. […] Pour s’aider dans la méditation du plan, on peut conseiller deux choses aux jeunes gens : 1° c’est d’étudier le mécanisme par lequel l’intelligence fonctionne ; 2° c’est de recourir à ce qu’on nomme les lieux communs. […] Le second moyen pour s’aider dans la méditation du plan est de recourir aux lieux communs.
Aussi nous sommes nous bornés, pour nos développements ou nos plans, aux devoirs donnés par la Sorbonne pendant les deux dernières années, en 1884 et en 1885. […] Développements ou plans des compositions françaises données à la Sorbonne en 1884 et en 1885. […] Le plan est trop analytique ; Voltaire raconte d’abord toutes les guerres, puis les anecdotes, puis le gouvernement intérieur, puis les finances, etc. […] Buffon s’étend sur la nécessité du plan dans les ouvrages de l’esprit, et a pratiqué trop peu son précepte. […] 1º De l’Ordre. — Nécessité du plan.
Chaque volume offre un plan harmonieux et complet, dans lequel l’estimable auteur suit une marche logique, présente des divisions claires et naturelles, des définitions exactes et nettes. […] J’y ai trouvé un plan net et précis, une méthode claire, des définitions pleines de justesse. […] Il vous a suffi de décrire les lignes tracées sur votre plan. […] Même exactitude au point de vue des enseignements de la foi, même netteté dans le plan de l’ouvrage, même clarté dans la méthode, même justesse dans les définitions, même hommage rendu aux modèles parfaits que l’on trouve dans les écrivains sacrés. […] La simplicité du plan, la logique de la méthode, la clarté des divisions, l’exactitude des définitions, le choix des exemples, la sagesse des conseils et la sobriété didactique du style ne laissent rien à désirer.
Nous parlerons seulement du Plan général qui convient à toute composition sérieuse. Section II. — Du Plan Le Plan est le dessin d’ensemble des premiers rudiments d’un ouvrage. […] Le plan détermine la disposition générale et particulière des différentes parties d’un ouvrage. […] « C’est, selon Marmontel le premier travail de l’orateur, du philosophe, de l’historien, de tout homme qui se propose de faire un tout qui ait de l’ensemble et de la régularité. » Si nous commençons par nous tracer un plan, nous appellerons à nous les idées ; elles se réveilleront dans notre imagination, et nous pourrons ensuite les mettre en œuvre. « C’est faute de plan, dit Buffon, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer.
Souvent les définitions manquent d’exactitude et de netteté ; souvent aussi le plan n’est ni assez logique, ni assez complet. — Nous nous sommes efforcé de remédier à ces inconvénients. […] Nous n’avons rien négligé pour donner à toutes les réponses, et surtout aux définitions, autant de justesse que de lucidité, pour établir des divisions aussi claires que naturelles, et pour renfermer dans notre plan tous les principes et toutes les règles des compositions poétiques. […] Après avoir pris connaissance de notre plan et de notre méthode, il nous écrivait dernièrement en ces termes : « Votre ouvrage me paraît très heureusement conçu et parfaitement divisé. […] Tout en cherchant à améliorer le plan et la méthode, nous nous sommes bien gardé de perdre de vue le côté moral et religieux des belles-lettres.
Quoique ces trois facultés de l’âme concourent toutes ensemble et en même temps à la composition d’un bon ouvrage, il est cependant vrai de dire que la principale fonction de l’esprit est de choisir le sujet ; celle du génie, de créer le plan ; celle du goût, de fournir les embellissements. Or les règles aident l’esprit dans le choix du sujet, soutiennent le génie dans la création du plan, dirigent le goût dans la distribution des ornements. Les règles servent de guide et de flambeau, pour qu’on puisse voir si le sujet est bien choisi, si le plan est bien construit, si les ornements sont bien assortis.
Voici la substance de son raisonnement : — Nous perdons un temps précieux à discuter le plan de M. […] Donc… — Écoutez le développement : « Avons-nous un plan à substituer à celui que M. […] Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fut-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. » — Le dilemme divise les moyens de l’adversaire en propositions contradictoires et le tient enfermé dans la conclusion, comme en une impasse. L’exemple cité plus haut revient à un dilemme : — Ou vous avez de meilleurs plans à proposer, et il est trop tard ; ou vous n’en avez pas, et il faut adopter celui qu’on vous présente. — Le dilemme est une suite d’enthymèmes présentés sous une forme vive et pressante.
Avons-nous un plan à substituer à celui qu’il propose ? […] Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu ; qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fût-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur peut se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il ne l’est pas ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque, sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. […] Il faut donc en revenir au plan de M. […] Manquer le moment décisif, acharner notre amour propre à changer quelque chose à un plan que nous n’avons pas même conçu, et diminuer, par notre intervention indiscrète, l’influence d’un ministre dont le crédit financier est et doit être plus grand que le nôtre. […] Détachons du portrait de Mirabeau par Timon le passage suivant : « Dès qu’il aborde le débat, dès qu’il entre dans le cœur de la question, il est substantiel, nerveux, logicien autant que Démosthène ; il s’avance dans un ordre serré, impénétrable ; il fait la revue de ses preuves, dispose leur plan d’attaque et les rauge en bataille.
On y trouvera des plans, des développements, des devoirs d’élèves, et, pour chaque école, la plupart des sujets qui ont été proposés aux candidats, depuis de longues années. […] Ils développeront ensuite les sujets dont nous ne leur offrons que le plan, et là encore ils auront la faculté de contrôler, en partie, leur travail. […] Les plans, les développements, les sujets s’adressent donc à tous. […] On n’oubliera pas, toutefois, qu’elle ne saurait aller au hasard et qu’elle a besoin de s’astreindre à un plan bien arrêté. […] Sa langue a la force avec la familiarité, l’ampleur avec la précision, et les plans de ses discours sont simples et lumineux.
C’est le plan qu’ont adopté quelques philosophes et publicistes de notre siècle. […] La clarté dépend alors de la conception du plan tout entier. […] N’oubliez pas maintenant que la clarté résulte surtout du plan, de la disposition, et que la loi souveraine de ce plan lui-même est, comme pour l’ensemble de tout ouvrage, la loi de l’unité. […] Wey, les plans comme les détails se présentent un à un à la pensée, et se traduisent sous la forme la plus naïve, sous une forme toujours la même.
À sa base, l’odeur des fleurs de la prairie, le plan incliné du gazon, le bruit du ruisseau qui fuit sous le feuillage, le chant du rossignol, etc., tout délasse et récrée. […] La disposition oratoire a pour but l’arrangement des moyens fournis par l’invention, et embrasse tout le plan du discours. Le plan élaboré par l’invention n’est autre chose que l’ordre, la gradation et l’harmonie sommairement exposées ; c’est le fond du discours réduit aux idées fondamentales : ses qualités sont la justesse, la netteté, la simplicité, la fécondité, l’unité et la proportion, comme on peut s’en convaincre en relisant les premiers préceptes de l’invention, extraits de Buffon. L’orateur, après avoir conçu son plan à l’aide de ses moyens d’invention le coordonne d’après les règles de la disposition. […] 2° Il fait un dessin général de son œuvre. — C’est le plan de la composition.
2° La disposition a pour but de mettre en ordre les idées fournies par l’invention, c’est-à-dire de tracer le plan général que l’on doit suivre, de manière que chaque chose soit mise à sa place, que les idées s’enchaînent naturellement : de cet ordre naît la clarté, et les transitions d’une partie à l’autre se présentent d’elles-mêmes. […] Si l’écrivain a bien médité son sujet, s’il s’est fait un plan, « il s’apercevra aisément, dit Buffon, de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; il n’aura même que du plaisir à écrire ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le sentiment se joignant à la lumière, l’augmentera, la fera passer de ce qu’on a dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. » Il est donc important de profiter de ce premier mouvement de verve qui suit la méditation ; il est ordinairement fécond en sentiments vifs, en pensées nobles et élevées ; c’est une flamme qui est d’autant plus précieuse qu’elle dure moins longtemps. […] Pour éviter cet écueil, tracez-vous un plan général, et entrez aussitôt dans le vif de la question.
Il est très difficile pour l’orateur de se tracer un plan régulier et satisfaisant. […] Maury cite comme un plan vaste et fécond celui du P. […] Plan du sermon de Massillon sur la vérité de la religion. […] Plan du panégyrique de saint François de Sales, par Bourdaloue. […] Il faut donc en revenir au plan de M.
Dans ses vastes et dramatiques tableaux, il sait à la fois embrasser un plan général, et descendre aux moindres détails, avec une précision toujours instructive même pour les lecteurs les plus compétents. […] Par exemple aussi, le lavis, le lever des plans. […] Si vous ne rêvez pas vie militaire, si vous ne dévorez pas les livres et les plans de la guerre, si vous ne baisez pas les pas des vieux soldats, si vous ne pleurez pas au récit de leurs combats, si vous n’êtes pas mort presque du désir d’en voir et de honte de n’en avoir pas vu, quoique ce ne soit pas de votre faute, quittez vite un habit que vous déshonorez.
Le décret fut reçu avec enthousiasme par le peuple d’Athènes, et attaqué avec acharnement par Eschine, qui basa son plan d’accusation sur trois infractions formelles faites aux lois. […] ce serment solennel, dont un des premiers articles est qu’il faut également écouter les deux parties, ce qui signifie bien positivement que vous devez vous dépouiller ici non seulement de toute espèce de prévention, et accorder aux deux parties une faveur égale, mais permettre à chacune d’elles d’adopter et de suivre le plan de défense qu’elle aura jugé le plus favorable à sa cause. […] Démosthène répond à cette inculpation par un tableau énergique de la conduite odieuse de Philippe, et de la nécessité urgente de s’opposer à ses desseins et de contrarier son plan d’invasion. […] Eschine avait commencé par l’exposé des infractions prétendues faites à la loi : c’était le fort de sa cause, et la partie faible de Démosthène, qui, trop adroit pour adopter le plan de défense que lui traçait son adversaire, commence par occuper les esprits de ce qu’il a fait de vraiment grand, de vraiment utile.
Abondant et méthodique, il tenait avant tout à l’enchaînement du discours, et à l’ordre d’un plan suivi. […] Ce plan n’est pas encore le style, mais il en est la base ; il le soutient, il le dirige, il règle son mouvement et le soumet à des lois ; sans cela, le meilleur écrivain s’égare, sa plume marche sans guide, et jette à l’aventure des traits irréguliers et des figures discordantes. […] C’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais ; elle prépare en silence les germes de ses productions ; elle ébauche par un acte unique la forme primitive de tout être vivant ; elle la développe, elle la perfectionne par un mouvement continu et dans un temps prescrit. […] C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées ; et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres ; il demeure donc dans la perplexité ; mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile2 ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. […] Isidore Geoffroy Saint-Hilaire apprécie ainsi Buffon : « Buffon fut sagace, ingénieux comme Linnée, mais dans un autre ordre d’idées ; négligeant de créer, de multiplier pour lui les faits d’observation, mais en saisissant toutes les conséquences, et, sur une base en apparence étroite et fragile, élevant hardiment un édifice dont lui seul et la postérité concevront le gigantesque plan ; dédaignant les détails techniques, les divisions systématiques, parce qu’il sait planer au-dessus dans ses hautes conceptions, et cependant, par une heureuse contradiction, créant lui-même un jour une classification méthodique digne de servir de modèle à tous ; s’égarant quelquefois dans ces espaces inconnus où il s’élance sans guide, mais de ces erreurs même sachant faire naître des vérités utiles ; passionné pour tout ce qui est beau, pour tout ce qui est grand ; avide de contempler la nature dans son ensemble, et appelant à son aide, pour en peindre dignement les grandes scènes, tous les trésors d’une éloquence que nulle autre n’a surpassée : en un mot, un de ces hommes puissants par la synthèse, qui franchissent d’un pied hardi les limites de leur époque, marchent seuls en avant, et s’avancent vers les siècles futurs en tenant tout de leur génie comme un conquérant de son épée. » Je lis dans M.