/ 220
78. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

— Si tout meurt avec le corps, qui est-ce qui a pu persuader à tous les hommes de tous les siècles et de tous les pays, que leur âme était immortelle ? […] — Cependant cette idée si extraordinaire est devenue l’idée de tous les hommes : ce sentiment, qui n’aurait pas dû même trouver un inventeur dans l’univers, a trouvé une docilité universelle parmi tous les peuples. — Ce n’est pas ici une collusion ; car comment ferez-vous convenir ensemble les hommes de tous les pays et de tous les siècles ?

79. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Le premier avait été député des villes de la Germaniea, vers les Romains, pour se plaindre des vexations des Préteurs qu’ils avaient envoyés dans ce pays. […] Nous quittons les cités, nous fuyons aux montagnes ;         Nous laissons nos chères compagnes ; Nous ne conversons plus qu’avec des ours affreux, Découragés de mettre au jour des malheureux, Et de peupler pour Rome un pays qu’elle opprime.

80. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Il n’y a point d’endroit, point de lieu, ni dans la maison, ni dans l’église, ni dans ce pays, ni dans ce jardin où je ne vous aie vue ; il n’y en a point qui ne me fasse souvenir de quelque chose, et de quelque façon que ce soit : aussi cela me perce le cœur. […] Terre de son fils, dans le pays Nantais.

81. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. […] Qu’on me pardonne cette faiblesse, j’admire mon pays et j’aime mon temps.

82. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre III. »

Tout à coup un bananier s’offre à sa vue : c’est l’arbre de son pays ; il s’élance, l’embrasse en sanglotant et en s’écriant avec transport : « O-taïti !

83. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Introduction. » p. 4

. — L’y grec s’emploie le plus souvent pour deux ii, comme dans pays, moyen, joyeux : prononcez pai-is, moi-ien, joi-ieux 2.

84. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

La jeune fille a été offerte en sacrifice, puis dérobée aux regards des sacrificateurs et transportée dans un autre pays, où la loi ordonnait de sacrifier les étrangers à la déesse. […] On voit qu’un même mot peut être mot propre et glose, mais non pas dans le même pays. […] L’auteur comique doit mettre, dans la bouche de chacun de ses personnages, la langue parlée dans son pays ; mais, dans celle d’un étranger, la langue parlée dans le pays où il est. […] Il faut connaître non seulement les ressources de son propre pays, mais encore celles des pays limitrophes ; savoir ceux avec lesquels une guerre est probable, afin d’être en paix avec ceux qui sont plus forts et de se réserver de faire la guerre avec ceux qui sont plus faibles. […] Il n’est pas moins nécessaire d’avoir considéré l’issue de la guerre, non seulement dans le pays, mais chez d’autres peuples, car les causes semblables amènent, naturellement, des résultats analogues.

85. (1875) Poétique

Dans ce pays, c’était l’usage de sacrifier tous les étrangers qui y arrivaient par mer. […] J’appelle propre le mot dont tout le monde se sert dans un pays, et étranger celui qui appartient à la langue d’un autre pays. Ainsi le même mot peut être propre et étranger selon les pays : σίγυνον, épieu, est propre chez les Cypriens, étranger chez nous.

86. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — [Introduction] » pp. 18-20

Si le style est modifié par les qualités de l’esprit et de l’âme de l’écrivain, on a remarqué que les différents pays ont un genre de style particulier et analogue au caractère et au génie de leurs habitants.

87. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

On est l’honneur de son corps sans être la gloire de son pays. […] Réduit à se contenter des superbes monuments qu’il laissa sur les bords de l’Araspe, il ramena son armée par une autre route que celle qu’il avait tenue, et dompta tous les pays qu’il trouva sur son passage. […] Pour remplir avec succès ce dernier objet, il faut qu’il joigne à la finesse de l’esprit, à la délicatesse du goût, une étude sérieuse et une connaissance réelle des matières que ces auteurs ont traitées ; qu’il lise leurs écrits sans la moindre prévention ; qu’il remonte jusqu’aux temps où ils ont vécu, se transporte dans les pays qu’ils ont habités, et observe la religion, les mœurs, les usages, le goût dominant de leur siècle.

88. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Cette distinction faite, la première règle est de donner aux personnages en général les mœurs de leur temps et de leur pays. […] Les mœurs seront convenables, c’est-à-dire que les personnages parleront et agiront selon leur sexe, leur âge, leur état ; selon leur caractère, leur éducation, leurs passions ; selon leur siècle, leur pays, leur gouvernement ; et d’après l’histoire, ou la renommée, ou l’opinion. […] Le sujet de ce poème n’est ni une guerre, ni le monde en armes pour une femme ; c’est un nouveau pays découvert à l’aide de la navigation.

89. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Je ne sais si c’est la tyrannie ou la liberté qui donna naissance à l’apologue ; je me borne à remarquer qu’on a goûté ce genre dans des pays et dans des temps fort divers, et que de toutes les conventions littéraires qu’on nomme genres, il n’en est aucune dont s’accommodent un plus grand nombre d’esprits. […] Dites à un enfant que Crassus, allant contre les Parthes, s’engagea dans leur pays sans considérer comment il en sortirait ; que cela le fit périr lui et son armée, quelque effort qu’il fit pour se retirer.

90. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Expliquez-moi par quelle raison il est sorti d’où il était, et comment il a passé tant de pays pour venir jusqu’à moi : pourquoi il vous a incommodée tout d’un coup plus qu’à l’ordinaire, et par quelle impatience vous avez voulu renvoyer devant vous à Paris. […] Elle personnifie la Provence, et semble souhaiter que ce beau pays prenne une forme humaine pour venir remercier Mme de Grignan du soin qu’elle a pris à mettre dans tout leur jour la beauté de ses jardins. […] Je sors de la vie sans tache ; je meurs pour mon pays, pour mon roi, estimé des ennemis de la France, et regretté de tous les bons Français. […] quelle horrible gloire que celle de détruire son propre pays ! […] Si vous l’avez observée, notre hirondelle se prévient volontiers en faveur des figures bienveillantes ; elle se fie, comme une étrangère de lointain pays, aux procédés du bon accueil ; elle aime qu’on ne la dérange pas, et s’abandonne à qui l’aime.

91. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — De la Poétique » pp. 2-4

Il a été mis, dans quelques pays, au nombre des livres classiques.

92. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Pour connaître l’homme, l’écrivain doit d’abord s’étudier lui-même, puis étudier les autres dans les diverses modificacations que leur font subir les éléments suivants : l’âge, le sexe, le tempérament, le climat, le pays, le siècle, la religion, les institutions politiques et sociales, l’éducation, les travaux et les habitudes journalières, enfin, la combinaison de tous ces éléments avec les objets naturels ou artificiels qui les environnent, ce qui constitue la couleur locale. […] Il doit être naturel et opportun, car il varie suivant les pays et les siècles, et, en mainte occasion, n’est point admissible.

93. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Les lieux influent aussi sur les mœurs ; il faut donc examiner où l’on place le théâtre de son action, et faire parler les personnages en conséquence :   Des siècles, des pays étudiez les mœurs. […] Il pourrait paraître hors de propos d’engager un auteur à ne point contredire les notions topographiques que l’on a sur les pays où se passe une action.

94. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

C’est une âme pleine qui cherche à s’épancher : c’est un vrai citoyen qu’afflige l’état de son pays et l’insouciance de ses concitoyens ; il veut le bien et la gloire de tous, et il sent que pour faire l’un et l’autre, il faut exposer la vérité dans tout son jour, et sacrifier sans balancer tous les vains ménagements d’une fausse délicatesse. […] L’orateur continue : « Il fut un temps où nous possédions Pydna, Potidée, Methon et tous les pays adjacents ; où une partie des états subjugués par Philippe étaient encore indépendants : si Philippe, faible alors et sans alliés, eût désespéré de ses succès contre nous, s’il se fût dit : Moi, attaquer les Athéniens, dont les garnisons commandent mon territoire, et les attaquer sans secours, sans alliés ! […] si vous voulez adopter enfin des sentiments semblables, si chacun de vous est prêt à servir son pays autant qu’il le doit, et qu’il le peut ; si les riches sont disposés à contribuer de leur bourse, les jeunes gens à prendre les armes ; si vous voulez enfin redevenir vous-mêmes, vous pourrez encore, avec le secours des Dieux, retrouver et mettre à profit les occasions imprudemment négligées, et châtier l’insolence de cet homme qui vous épouvante aujourd’hui.

/ 220