Il sort de ses yeux mourans je ne sais quoi de sombre et de farouche qui exprime les fureurs de son âme ; il pousse, du fond de sa tristesse, des paroles entrecoupées de sanglots, qu’on n’entend qu’à demi, et qu’on ne sait si c’est le désespoir ou le repentir qui les a formées ; il jette sur un Dieu crucifié des regards affreux, et qui laissent douter si c’est la crainte ou l’espérance, la haine ou l’amour qu’ils expriment : il entre dans des saisissements ou l’on ignore si c’est le corps qui se dissout, ou l’âme qui sent l’approche de son juge : il soupire profondément, et l’on ne sait si c’est le souvenir de ses crimes qui lui arrache ces soupirs, ou le désespoir de quitter la vie.
Il ajoute qu’à peine Massillon eut prononcé ces dernières paroles, qu’un transport de saisissement s’empara de tout l’auditoire : presque tout le monde se leva à moitié par un mouvement involontaire.
De là bruit, plainte, paroles hautaines du conseiller, qui eut l’audace de se porter accusateur.
Où ai-je lu que le cardinal de Retz, voulant entraîner le parlement, et voyant toute son éloquence près d’échouer : « Eh, Messieurs, s’écria-t-il tout à coup, si mes paroles ne suffisent pas pour vous convaincre, du moins ne récuserez-vous pas celles de l’orateur romain, dans une circonstance pareille » ?
A quoi bon mettre au jour tous ces discours frivoles, Et ces riens enfermés dans de grandes paroles ?
Car il ne veut pas être cru sur parole, et nous habitue au libre examen dont il use.
Cet espoir d’impunité est confirmé par les propres paroles et les aveux même de Clodius.
— Laisse aller ta parole où ton âme l’envoie ; Ne t’inquiète pas (toute chose à sa voie), Ne t’inquiète pas du chemin qu’elle prend !
Pour la seconde, tu, te, toi, singulier ; vous, pluriel des deux genres : il est singulier, quand on n’adresse la parole qu’à une personne. […] Je dois observer ici qu’une conjonction se rapporte bien souvent à plusieurs espèces, suivant le sens dans lequel elle est employée : = Comme vous êtes honnête homme, vous ne manquerez pas à votre parole : = C’est une affaire très importante : aussi devons-nous y apporter tous nos soins.
On aime à entendre cette parole française.
Cette réticence est plus pathétique que toute parole.
« Au reste, ne crois pas que les Scythes jurent l’amitié : notre serment, c’est le respect pour notre parole.
Je prie le lecteur de comparer les deux écrits, et surtout de méditer ces paroles : … cui lecta potenter erit res, Nec facundia deseret hunc, nec lucidus ordo, Ordinis hæc virtus crit et venus… etc.
Les luttes de doctrines ont du moins aguerri la parole et la plume.
Il alla à Genève embrasser la religion réformée, et là commença cette vie de travail, de controverse et de lutte par la plume, la parole et l’épée, qui lui donna un rôle considérable dans l’histoire politique et religieuse du xvie siècle et une place parmi ses écrivains. Il enseigna à Lausanne, il porta la parole au colloque de Poissy (voir au Musée du Luxembourg le chef-d’œuvre de M. […] L’abeille toutesfois, ouvriere sacree, En tire la liqueur dont son œuvre est sucree ; De mesme on void plusieurs s’abuser aux beautés Des paroles qui sont pleines de nouveautés ; Mais d’autres, n’arrestant450 à ces formes fleuries, Recueillent le beau sens voilé d’allegories451. […] L’amy qui se desole Vous grincera les dents au lieu de la parole. […] Les uns les portent d’or, et les autres de fer : Mais, n’en desplaise aux vieux554, ny leur philosopher, Ny tant de beaux escrits, qu’on lit en leurs escoles, Pour s’affranchir l’esprit ne sont que des paroles.
Mais ce défaut (si c’en est un) est si heureusement compensé par des beautés du premier ordre, par ces développements profonds du cœur humain, par cette abondance de pensées fortes ou sublimes qui mettent le héros tout entier sous les yeux du lecteur, que l’on pardonne volontiers à l’historien de prendre la parole, et de se mettre à la place d’un personnage qui n’eût pas toujours été capable de parler aussi bien.
La tragédie lyrique, ne peut être astreinte aux règles fixe& et sévères de la tragédie ordinaire : destinée à plaire surtout aux yeux et aux oreilles par le jeu mimique de la scène et par l’enchantement de la musique, sa composition littéraire devient d’une importance secondaire, et la plupart du temps, le spectateur s’inquiète peu. des paroles.