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42. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il déploie tous les trésors du langage poétique avec un art qui paroît inimitable. […] Le personnage y paroît irrésolu, et délibérant, pour ainsi dire, avec lui-même sur ce qu’il doit faire. […] Le poëte y fait paroître plusieurs personnages qui ont chacun leur intérêt particulier. […] Elles sont presque toujours suivies d’une dause formée par les personnages qui ont paru sur la scène. […] Agamemnon paroît, suivi d’Iphigénie, qu’il ne regarde qu’en soupirant, et dont il reçoit à peine les embrassemens.

43. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

L’ancien régime paraît avoir capitulé. […] Fleury parut la ménager d’abord, mais pour l’endormir. […] Je ramassai la bourse, qui me parut pesante. […] Creuts s’égarât et ne parût pas. […] Combien un repas grossier paraît savoureux !

44. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Saint Jean Chrysostôme me paraît le modèle achevé d’un prédicateur ». […] Bourdaloue n’était pas loin du terme de sa carrière, lorsque parut le P.  […] Celles qu’on fait entrer finement dans le corps du récit, de manière qu’elles paraissent essentielles au récit même, y font un meilleur effet que partout ailleurs. […] Mais l’art y paraît trop à découvert : tout ce que l’éloquence a de plus brillant, y est étalé avec trop de pompe. […] Il est mort en Héros chrétien, parce qu’il a fait paraître, en mourant, toute la grandeur de son âme.

45. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

C’est là qu’elle paraît dans toute sa pompe, dans toute sa dignité, qu’elle déploie toute sa force et toutes ses grâces pour étonner l’imagination, pour intéresser le sentiment. […] Saint Jean Chrysostôme paraît le modèle achevé d’un prédicateur22. […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Les années paraissent longues quand elles sont encore loin de nous ; arrivées, elles disparaissent, elles nous échappent en un instant, et nous n’aurons pas tourné la tête que nous nous trouverons, comme par un enchantement, au terme fatal qui nous paraît encore si loin et ne devoir jamais arriver. […] Il faut se contenter de rappeler les principales circonstances de sa vie à quelques époques marquées, et de ramener les faits et la morale à quelque vertu dominante qui paraît avoir animé toutes les autres.

46. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IX. De quelques autres figures qui appartiennent plus particulièrement à l’éloquence oratoire. »

Son artifice consiste à paraître consulter ceux que l’on veut persuader, et à soumettre à leur propre décision des choses auxquelles il leur sera impossible de ne pas donner leur assentiment. […] « Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes ; Jésus-Christ paraître dans sa gloire au milieu de ce temple… je vous le demande donc : si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de cette assemblée pour nous juger, pour faire le terrible discernement des boucs et des brebis ; croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ? […] Retranchez ces quatre sortes de pécheurs de cette assemblée sainte, car ils en seront retranchés au grand jour : paraissez maintenant, justes ; où êtes-vous ? […] Il n’est d’ailleurs guère de figures, parmi celles que je passe sous silence, qui ne rentrent plus ou moins dans celles que je viens d’analyser ; cette liste, qui peut s’étendre ou se resserrer, au gré de chaque rhéteur, me paraît avoir ici l’étendue convenable.

47. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

L’on ne mesure bien, d’ailleurs, la force et l’étendue de l’esprit et du cœur humains que dans ces siècles fortunés ; la liberté découvre, jusque dans l’excès du crime, la vraie grandeur de notre âme ; là, brille en pleine lumière la force de la nature ; là, paraît la vertu sans bornes, le plaisir sans infamie, l’esprit sans affectation, la hauteur sans vanité, le vice sans bassesse et sans déguisement. […] Il changeait sans peine d’application et de travail ; il paraissait né pour remplir avec distinction les emplois subalternes, qui renferment beaucoup de minuties. […] Lorsque la fortune1 a paru se lasser de le poursuivre, la mort s’est offerte à sa vue. […] Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints. […] La fortune, qui l’a réduit à les écrire, me paraît injuste.

48. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

ᾜ pour ἢ m’a paru nécessaire pour donner un sens à ce passage. […] Dans ce passage, le mot λϐγους a paru suspect à Schneider, à Coray, et, après eux, à Letronne (Appendice des Lettres d’un Antiquaire à un Artiste, p. 28, note), qui demande si « on a jamais dit dans aucune langue : voir des discours ? […] Ce sens du mot θεωρεῖν paraît avoir échappé aux derniers éditeurs du Thesaurus d’H. […] Pourtant, il y a encore dans ce développement bien des traits obscurs qui ne paraissent pas tenir à la corruption du texte, mais à la négligence de la rédaction d’Aristote.

49. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Il eut l’éloquence de César, mais paraîtrait un Catilina si, par la pénitence, il n’avait pas expié ses scandales. […] M. de Lisieux prit plaisir aux violons ; Madame de Vendôme ne se lassait point de voir danser mademoiselle sa fille4, qui dansait pourtant toute seule ; enfin, l’on s’amusa tant, que la petite pointe5 du jour (c’était dans les plus grands jours d’été) commençait à paraître quand on fut au bas de la descente des Bonshommes. […] Il me répondit : « Effectivement, je crois que ce pourraient bien être des diables4. » Comme nous avions déjà fait cinq ou six pas du côté de la Savonnerie, et que nous étions par conséquent plus proches du spectacle, je commençai à entrevoir quelque chose ; et ce qui m’en parut fut une longue procession de fantômes noirs, qui me donna d’abord plus d’émotion qu’elle n’en avait donné à M. de Turenne ; mais, en réfléchissant que j’avais longtemps cherché des esprits, et qu’apparemment j’en trouvais en ce lieu, je fis deux ou trois sauts vers la procession1 ; les gens du carrosse, qui croyaient que nous étions aux mains avec tous les diables, firent un grand cri, et ce ne fut pourtant pas eux qui eurent le plus de peur. […] Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.

50. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

L’éloge de Marc-Aurèle paraît moins entaché de ce vice radical que les autres discours de Thomas, c’est-à-dire, qu’il y est moins choquant ; mais il n’y règne pas moins. […] Mais un morceau généralement admiré, un morceau qui paraissait avec raison à La Harpe de la plus grande beauté, c’est celui où Marc-Aurèle est représenté comme prêt à abdiquer l’Empire, dont le fardeau l’épouvante. […] Un autre homme parut. […] Enfin, il parut un homme des rives du Danube. […] Prince, il parut se ranimer un moment pour toi : sa main mourante te présenta à tous ces vieillards qui avaient servi sous lui ; il leur recommanda ta jeunesse.

51. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Les traits de son visage paraissaient avoir été coulés en bronze. […] C’est bien la conduite de la vanité, qui veut paraître partout et s’élever au-dessus de tout. […] Il n’est point aussi riche qu’il le dit, mais il veut paraître tel. […] Corneille me paraît ressembler à ces Titans audacieux qui tombent sous les montagnes qu’ils ont entassées ; Racine me paraît le véritable Prométhée qui a ravi le feu des Cieux. […] C’est là une affirmation qui paraît certaine ; mais la réplique est victorieuse.

52. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Il paraissait alors à Édimbourg un journal littéraire rédigé par les savants les plus distingués du royaume, sous le titre de Edinburgh Review. […] L’on a formé là-dessus un grand nombre d’hypothèses, et jusqu’ici, toutes m’ont paru peu satisfaisantes. […] Cela montre combien il est souvent difficile de descendre avec grâce, sans paraître tomber. […] Notre prononciation moderne leur eût paru d’une monotonie mortelle. […] On n’aime pas tout ce qui sent l’affectation, et le désir de paraître harmonieux entraîne souvent

53. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Aucune frayeur, mais aussi aucune joie, ne paraissait sur le visage des héros chrétiens. […] Cette eau me parut excellente ; j’en bus abondamment, car je mourais de soif. […] Guizot, agrandi de toute son expérience d’homme d’État, n’a paru s’être élevé plus haut. […] Augustin Thierry parut en 1823 et excita une vive admiration. […] Ils y paraissent quand l’heure est venue, et Rome s’écroule sous leur souffle.

54. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Il ne paraît pas qu’on l’ait défini. […] Leur esprit paraît vide. […] Cela paraîtrait bien extraordinaire. […] Ce que vous dites paraît incroyable. […] Comment vous parut-il ?

55. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Ce second empire me paroît même d’un ordre d’autant plus élevé que les esprits sont d’un ordre plus élevé que les corps ; et d’autant plus équitable qu’il ne peut être départi et conservé que par le mérite, au lieu que l’autre peut l’être par la naissance ou par la fortune. Il faut donc avouer que chacun de ces empires est grand en soi ; mais, Madame, que Votre Majesté me permette de le dire (elle n’y est point blessée), l’un sans l’autre me paroît défectueux. […] Et afin que cette grande merveille parût accompagnée de tous les sujets possibles d’étonnement, le degré où les hommes n’avoient pu atteindre est rempli par une jeune reine, dans laquelle se rencontrent ensemble l’avantage de l’expérience avec la tendresse de l’âge, le loisir de l’étude avec l’occupation d’une royale naissance, et l’éminence de la science avec la foiblesse du sexe. […] Cousin dit de Pascal (Études sur les Pensées) : « Dans Pascal, la forme n’est pas autre chose que le vêtement le plus transparent que prend la pensée pour paraître le plus possible telle qu’elle est, créant elle-même l’expression qui lui convient, qui n’ôte rien, mais surtout n’ajoute rien à sa valeur propre. […] Et encore, loin de s’épancher, comme les faibles, Pascal fait effort pour se contenir ; l’ardeur de son âme ne paraît qu’à travers la sévérité de son esprit.

56. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Là, les folles amours4 ; là, le luxe, l’ambition et le vain désir de paraître exercent leur empire sans résistance. […] À mesure qu’il approchait, je la voyais disparaître ; le faible croissant diminuait peu à peu ; et quand le soleil se fut montré tout entier, sa pâle et débile lumière, s’évanouissant, se perdit dans celle du grand astre qui paraissait, dans laquelle elle fut comme absorbée. On voyait bien qu’elle ne pouvait avoir perdu sa lumière par l’approche du soleil qui l’éclairait ; mais un petit astre cédait au grand, une petite lumière se confondait avec la grande ; et la place du croissant ne parut plus dans le ciel, où il tenait auparavant un si beau rang parmi les étoiles. […] Elle est d’une hauteur prodigieuse1, parce que rien ne paraît plus élevé ; elle est toute d’or2, parce que rien ne semble ni plus riche ni plus précieux. […] Ce que vous pensiez avoir vu si distinctement n’est plus qu’une masse informe et confuse, où il ne paraît ni fin ni commencement ; et cette vérité si bien démêlée est tout à coup disparue parmi ces vaines défaites.

57. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Loin de les décrier, je les ai fait paraître : Et souvent, sans ces vers qui les ont fait connaître, Leur talent dans l’oubli demeurerait caché ; Et qui saurait sans moi que Cotin à prêché ? […] Je le déclare donc : Quinault est un Virgile2 ; Pradon comme un soleil en nos ans a paru ; Pelletier écrit mieux qu’Ablancourt ni Patru ; Cotin, à ses sermons traînant toute la terre, Fend les flots d’auditeurs pour aller à sa chaire ; Sofal est le phénix des esprits relevés ; Perrin… Bon, mon esprit, courage ! […] Pour tous ces ouvrages et ces auteurs inconnus, comme dit très-bien Boileau, on nous permettra de renvoyer les curieux aux notes que n’ont point épargnées les éditeurs de ce poëte ; il nous paraît superflu d’en surcharger notre travail. […] On a regretté, non sans quelque raison, que Boileau ait été le Zoïle de Quinault : ce dernier poëte, qui a laissé de beaux vers, n’a pas en effet de supérieur dans le genre de l’opéra, où il s’est principalement exercé, et Voltaire a pu dire justement de lui : « C’est un des beaux génies qui ont fait honneur au siècle de Louis XIV. » — Toutefois ou ajoutera, pour excuser Boileau, qu’à l’époque où cette satire fut composée, Quinault n’avait pas encore fait paraître les ouvrages auxquels il a dû sa plus grande réputation. […] Ribou avait été l’imprimeur de plusieurs satires dirigées contre l’auteur de Lutrin ; quant à la critique qui concerne Hainaut (ou Hesnault), elle a paru peu juste, parce que cet écrivain, qui ne manquait pas de distinction dans l’esprit, a laissé des vers énergiques.

58. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Outre que les fables font imaginer plusieurs événements comme possibles qui ne le sont point, et que même les histoires les plus fidèles, si elles ne changent ni n’augmentent la valeur des choses pour les rendre plus dignes d’être lues, au moins en omettent-elles presque toujours les plus basses et moins illustres circonstances, d’où vient que le reste ne paraît pas tel qu’il est, et que ceux qui règlent leurs mœurs par les exemples qu’ils en tirent sont sujets à tomber dans les extravagances des paladins de nos romans et à concevoir des desseins qui passent leurs forces. […] Au contraire, je comparais les écrits des anciens païens qui traitent des mœurs à des palais fort superbes et fort magnifiques qui n’étaient bâtis que sur du sable et sur de la boue : ils élèvent fort haut les vertus, et les font paraître estimables par-dessus toutes les choses qui sont au monde ; mais ils n’enseignent pas assez à les connaître, et souvent ce qu’ils appellent d’un si beau nom n’est qu’une insensibilité, ou un orgueil, ou un désespoir, ou un parricide1. […] Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n’appartiennent qu’aux femmes, et que pour paraître homme de cœur on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille. […] Or, je ne veux point vous conseiller d’employer toutes les forces de votre résolution et constance pour arrêter tout d’un coup l’agitation intérieure que vous sentez ; ce serait peut-être un remède plus fâcheux que la maladie : mais je vous conseille aussi d’attendre que le temps seul vous guérisse, et beaucoup moins d’entretenir ou prolonger votre mal par vos pensées ; je vous prie seulement de tâcher peu à peu de l’adoucir, en ne regardant ce qui vous est arrivé que du biais qui vous le peut faire paraître le plus supportable, et en vous divertissant le plus que vous pourrez par d’autres occupations3. […] « Enfin parut en France un génie puissant et hardi, qui entreprit de secouer le joug du prince de l’école.

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