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54. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Fais lire au prince, en dépit de l’envie, Pour son instruction l’histoire de ta vie : D’un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d’un petit ornement. […] Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer jadis tant à craindre et qui, dans cette offense, M’as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains ; Passe, pour me venger, en de meilleurs mains. […] les oreilles chez eux sont de si peu d’usage, Qu’autour d’elles le son frappe inutilement ; Et le nez que votre art plante sur leur visage   Ne leur y sert que d’ornement.

55. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

) Quel ornement, madame, étranger en ces lieux ! […] Il a été déjà question de cet ornement dans les paroles suivantes que Fatime, compagne de Zaïre, lui adresse, act.

56. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre V. Genre didactique et descriptif en vers. »

Enfin, le style doit être le principal ornement du poème : c’est par là que le sujet se relève et s’embellit.

57. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Elle n’admet ni les ornements superflus, ni le style ambitieux, ni le bel esprit. […] Il doit donc s’appliquer à semer sur sa composition quelques ornements, afin de la rendre agréable et gracieuse. […] Mais il doit faire en sorte que ses ornements soient toujours très modestes, et jamais pompeux ni fleuris. […] Le style d’une correspondance ne doit pas être surchargé d’ornements ; il faut qu’il soit pur, clair, et rien de plus. […] L’épopée n’admet que des ornements d’un genre grave et austère ; le badinage et l’affectation y sont tout à fait déplacés.

58. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Et, sans mêler à l’or l’éclat des diamants, Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornements ; Telle, aimable en son air, mais humble dans son style, Doit éclater sans pompe une élégante idylle.

59. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Principes généraux des Belles-Lettres. » pp. 1-5

Les Belles-Lettres servent, comme l’a si bien dit Cicéron après Aristote, d’ornement dans la prospérité, et de consolation dans l’adversité.

60. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

3° Etudier les qualités essentielles et accidentelles de l’élocution, et les ornements dont elle est susceptible, et que l’on comprend sous le nom de figures. […] A mesure que le sujet s’élève, on peut arriver à la richesse et à la magnificence : La richesse qui ajoute à la noblesse l’éclat des images, l’abondance des ornements, le nombre de la phrase, ou qui encore renferme sous peu de mots des idées fécondes ; La magnificence qui est la grandeur dans la richesse.

61. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Les digressions sont des ornements dans l’histoire : elles y répandent une agréable variété, qui charme l’esprit du lecteur, sans cesser de l’occuper utilement. […] On sent que ces sortes d’ouvrages ne sont susceptibles ni de grands détails, ni de bien riches ornements. […] Le style de ce capitaine historien est pur, simple, précis, et peut-être trop dénué d’ornements.

62. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Parmi nos textes, il en est qui pourront être uniquement la matière d’explications et d’analyses, tandis que d’autres, et les plus parfaits, serviront en outre à la culture et à l’ornement de la mémoire.

63. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

L’Anglais, sage jusque dans ses écarts, se permet peu d’ornements, tend directement au bon sens, à la raison, et s’embarrasse peu d’adoucir l’aspérité des sentiers qui y conduisent.

64. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de L’Hospital, 1505-1573 » pp. -

Vous oyrez4 crier, braire et tempester à l’appetit d’une partie hargneuse5 ; vous verrez les langues impures, venales et mercenaires mettre l’honneur des plus vertueux, illustres et grands personnaiges en compromis6, et ce dont je ne me sçaurois assez estonner, ces asnes d’Arcadie à qui les judges debvroient, à toutes les fois qu’ilz s’oublient et s’esmancipent contre la decence de leur robbe, mettre ung mords de bride, et leur fermer la bouche avec une bonne et grave reprimande, ilz les laissent divaguer de maniere qu’il semble à ces effrontez qu’ilz ont faict quelque beau chef-d’œuvre quand ilz ont, dient-ilz, bien lavé la teste7 à ung homme d’honneur, et mettent ceste haulte et sotte vanterie parmy leurs trophées… Et neantmoins ce sont ceulx ordinairement qui ont le plus de praticque1, parce qu’ilz se mettent à tous les jours, à toutes les causes ; et les bons playdeurs2, qui intenteroient ung procez sur la pointe d’une eguille3, les recherchent plus volontairement que les aultres, dont les mœurs sont composees à la prudence et modestie4 : vray ornement d’ung sçavant homme de bien, d’advocat5, lequel, faisant trop6 plus de cas de l’honneur que de gaing, ne soubtient jamais de cause contre sa conscience ; aussy la deffend il avec tant de vigueur, de force et de solides raisons, que l’on recognoist à vue d’œil7 qu’il ne se fonde pour obtenir la victoire que sur la verité et la justice de sa cause.

65. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Le style de la narration varie suivant le sujet que l'on traite : la tragédie veut un style noble et pittoresque ; l'apologue est précis et naturel, mais riant et varié ; l'histoire n'emprunte ni la pompeuse diction de la tragédie, ni les futiles ornements de l'apologue ; elle raconte avec clarté et précision les événements qui intéressent les hommes. […] Elle ennoblit une pensée basse, ou répand de l'ornement dans le discours. […] Le genre épistolaire embrasse les lettres familières et l'épitre : les lettres familières doivent tout au naturel, au cœur, au sentiment ; c'est une conversation écrite : ce genre exige que l'on écrive comme l'on parle, mais il suppose que l'on parle correctement et sans affectation ; le style en est simple, il admet peu d'ornements et rien n'y est recherché, mais il évite le trop de négligence, et n'emploie jamais ces expressions triviales et ces proverbes populaires que rejette la bonne conversation. […] « Une femme bien née et qui pense mûrement ne consulte, dans sa parure, que la décence et la modestie ; loin d'afficher un luxe propre à fixer l'attention, elle rejette tous les ornements coûteux ou ridicules. […] Le merveilleux, c'est-à-dire ce qui surpasse les lois ordinaires de la nature, comme l'intervention des dieux, est un ornement que réclame le poëme épique.

66. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

Leurs textes qu’il citerait, seraient les plus beaux ornements du sien, etc. » (Lettre à l’Acad. sur l’Éloq.

67. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

De là, l’incompatibilité évidente de tout ornement étudié, soit dans les choses, soit dans le style, avec l’éloquence de l’âme et du sentiment.

68. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Quant aux ornements, ils se présenteront d’eux-mêmes, si le sujet en est susceptible ; et quoique l’orateur public ne doive en aucun cas négliger ce moyen de faire triompher la raison, il doit toujours, et avant tout, s’occuper des choses : cura sit verborum, sollicitudo rerum .

69. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Le poète ne les emploie que par occasion, et pour répandre dans son poème un ornement de plus, ou pour délasser et pour égayer le lecteur. […] Boileau ne pense pas que le christianisme puisse se prêter au merveilleux de l’épopée : De la foi d’an chrétien les mystères terribles, D’ornements égayés ne sont point susceptibles. […] Ces ornements épisodiques sont loin de manquer d’intérêt, lorsqu’ils sont présentés avec art.

70. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Les ornements recherchés sont aussi incompatibles avec le langage des passions ; mais les ornements que repousse le plus le véritable orateur, ce sont les artifices puérils et frivoles qu’on appelle communément fleurs de rhétorique. […] Nécessité de plaire ou ornements de la prédication. […] Les ornements qui conviennent au prédicateur ne sont pas de ceux qui font admirer un orateur profane ; ce sont ceux qui touchent et convertissent. […] Ces résumés exigent beaucoup de clarté, de justesse et de précision, mais peu ou presque point d’ornements. […] Plus que tout autre, l’orateur académique doit chercher à plaire par la variété des ornements ; mais il doit toujours les dispenser avec mesure.

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