Origène ne se bornait point à instruire de vive voix ses disciples : il composait des ouvrages qui ont assuré l’immortalité à son nom, et à la religion, des partisans de sa morale, dans tous les temps. […] Saint Basile, dit Fénelon, est grave, sentencieux, austère même dans sa morale.
Exemple : Il faut aimer ce qui nous rend plus parfaits, c'est un sentiment que Dieu a mis dans nos cœurs ; or, la morale chrétienne nous rend plus parfaits, car elle corrige nos mœurs et nous porte à aimer les hommes ; donc il faut aimer la morale chrétienne. […] A l'éloquence religieuse se rattache la morale. La morale est une partie essentielle de la philosophie ; elle a sa source dans l'intelligence des ouvrages de Dieu et dans l'étude de soi-même et des autres hommes. […] Trois choses principales, l'action, la morale et la poésie constituent l'épopée. […] L'épopée doit renfermer une leçon morale, et tous les personnages qu'elle emploie doivent porter l'empreinte de leur caractère.
Politique, VIII, 5 De l’Ame, II, 4 Morale Nicom., III, 13 VI, 2 Problèmes, XXX, 10 Hist. des Animaux, VIII, 1. […] Cependant Aristote le cite encore, sans exprimer le moindre doute, dans la Morale Nicom., VI, 7.
L’apologue, plus communément, mais moins exactement nommé fable, est l’exposé d’une vérité morale sous une forme allégorique. […] C’est une de ses meilleures et une de celles où la morale est la plus profonde et la plus vraie. […] Elle se distingue par une grande douceur d’idées et de style, mais l’action et la pensée manquent presque toujours ; la pièce se réduit alors à des lieux communs de morale ou de sentiment dont le lecteur se lasse promptement. […] Les épîtres philosophiques ont pour sujet une question de morale, de littérature ou quelque grande passion. […] Car, quand il ne s’agit que de ces ridicules qui ne portent aucune atteinte à la considération morale d’un homme, comme de faire de mauvais vers, ou de donner un repas mal ordonné, il n’y a pas plus de malice à le dire en vers qu’à le raconter comme on le fait tous les jours dans la conversation.
Les dogmes des Persans sur la morale étaient presque tous en proverbes ou apophtegmes, renfermés dans ces sortes de vers. […] Une ode morale, et à plus forte raison celle que l’on veut élever jusqu’au sublime, doit être pleine de chaleur et de vie. […] Elle ne diffère donc que par la forme, et non par son but et par sa nature, des traités en prose de morale, de philosophie et de critique. […] Il est remarquable par sa morale noble et sublime. […] Il n’est aucun sujet de cette espèce qui n’emporte naturellement avec lui quelque instruction morale ; et celle indiquée par Le Bossu se trouve incontestablement dans l’Iliade, et peut même être regardée comme la fin morale du poème.
Moins heureux aujourd’hui, l’écrivain qui lie essentiellement un cours de littérature à un cours de morale, trouve à chaque pas une erreur à réfuter, ou un obstacle quelconque à vaincre. […] Peut-être que, familiarisés davantage avec le style de ceux de tous les hommes qui ont parlé de la religion et de la morale de la manière la plus digne d’elles, ils concevront mieux qu’un grand prédicateur, qu’un véritable apôtre de l’Évangile, peut devenir un homme utile à la société ; et que celui qui, du haut de la tribune sacrée, annonce au peuple les paroles de la sagesse, contribue plus efficacement qu’ils ne le pensent à la félicité commune.
Elle donne de l’essor à la pensée, elle suscite des émotions bienfaisantes et fait aimer le progrès, la justice, le courage, l’indépendance morale. […] Il a, si l’on peut le dire, l’innocence de la bassesse ; il ne se doute pas qu’il y ait une autre morale, un autre honneur au monde que le succès auprès du pouvoir ; il tient pour fou, je dirais presque pour malhonnête, quiconque ne se conduit pas comme lui.
Vieillards, vous aimerez à retrouver dans les livres de morale le tableau du monde où vous aurez joué votre rôle et le souvenir affaibli des agitations de votre cœur. […] L’épopée est morte ; la tragédie antique, hôtesse des palais et des cours, est descendue dans la rue, elle a échangé sa pourpre pour les haillons du drame populaire ; la chanson a pris les ailes de l’ode ; la fable, cessant d’être une simple leçon de morale, s’est armée de l’aiguillon de l’abeille et s’est transformée en drame satirique ; le roman, fleur obscure chez les anciens et presque inaperçue, est devenu chez nous un arbre immense qui couvre tout de son ombre, mœurs, histoire, politique, sciences, arts, et qui menace d’absorber tous les autres genres ; l’éloquence a quitté l’ample toge, la vaste tribune, les horizons de la place publique, les grands mouvements des grandes multitudes ; elle s’est enfermée dans d’étroites enceintes, elle a pris le frac noir, les gestes sobres et mesurés, la convenance digne et froide des . […] Exercez-vous fréquemment à la parole dans la société des jeunes gens de votre âge : des discussions sur des points de droit, des improvisations sur des questions générales ayant trait à la politique, à la morale, à la science, à la philosophie, sont une excellente gymnastique oratoire.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Aussi avons-nous essayé d’esquisser des portraits, ou du moins (car ce mot serait trop ambitieux), d’indiquer avec choix ce qu’il y a de plus expressif dans la physionomie littéraire ou morale de chaque écrivain.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Aussi avons-nous essayé d’esquisser des portraits, ou du moins (car ce mot serait trop ambitieux) d’indiquer avec choix ce qu’il y a de plus expressif dans la physionomie littéraire ou morale de chaque écrivain.
Ce n’est que dans cette source divine qu’il pourra puiser ces grands traits de lumière qui éclairent l’homme sur ses devoirs, cette morale pure et sublime dont la pratique peut seule faire son bonheur. […] L’objet de l’orateur, dans le sermon, est d’expliquer les dogmes et la morale de la religion, c’est-à-dire toutes les vérités spéculatives que nous devons croire, et toutes les vérités pratiques qui doivent diriger notre conduite. […] Bourdaloue créa pour ainsi dire le vrai goût de la chaire, en introduisant cette éloquence noble, majestueuse, véhémente et sublime, qui convient à la grandeur de notre religion, à la profondeur de ses mystères, à la pureté de sa morale. […] Un juste mélange des éloges et de la morale fait la première perfection du panégyrique. […] Il faut se contenter de rappeler les principales circonstances de sa vie à quelques époques marquées, et de ramener les faits et la morale à quelque vertu dominante qui paraît avoir animé toutes les autres.
Voyez la Morale Nicom., I, 8. […] Même expression dans la Morale Nicom., V, 8.
L’ode varie de ton selon les sujets qu’elle chante : elle est héroïque, si elle célèbre les exploits ou le génie des grands hommes, les grands événements qui agitent le monde ; morale ou philosophique, si elle roule sur un sujet sérieux de morale, d’art ou de science ; badine, si l’objet du chant est simple, léger et gracieux.
Soit que tu racontes les renversements des États3, et que tu pénètres dans les causes profondes des révolutions ; soit que tu verses des pleurs sur une jeune femme mourante au milieu des pompes et des dangers de la cour ; soit que ton âme s’élance avec celle de Condé, et partage les ardeurs qu’elle décrit4 ; soit que, dans l’impétueuse richesse de tes sermons5 à demi préparés, tu saisisses, tu entraînes toutes les vérités de la morale et de la religion, partout tu agrandis la parole humaine, tu surpasses l’orateur antique ; tu ne lui ressembles pas. […] L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1.
Si elle lui fait un devoir quelquefois de sacrifices en apparence plus pénibles, ou réellement coûteux pour l’amour-propre, que l’on y réfléchisse un moment, et l’on verra bientôt que l’ordre social et l’intérêt du bonheur individuel commandent impérieusement ces sacrifices ; et l’on sera forcé de se prosterner devant ce chef-d’œuvre de la législation morale. […] « La morale des philosophes, dit-il, avait mis le pardon des offenses au nombre des vertus ; mais c’était un prétexte de vanité plutôt qu’une règle de discipline. […] C’est donc à l’évangile, et à l’évangile seul, qu’il appartenait d’épurer cette morale ; et, l’évangile l’a fait, parce que lui seul pouvait le faire.
À ce premier tableau de l’éducation physique de Marc-Aurèle, succède la description de son éducation morale. « Ainsi commençait à se former le prince qui devait vous gouverner ; mais c’est l’éducation morale qui achève l’homme et constitue sa grandeur : c’est elle qui a fait Marc-Aurèle. […] Romains, croyez-en un vieillard qui, depuis quatre-vingts ans, étudie la vertu et cherche à la pratiquer : la philosophie est l’art d’éclairer les hommes pour les rendre meilleurs ; c’est la morale universelle des peuples et des rois, fondée sur la nature et sur l’ordre éternel.
Le chœur avait pour effet de rendre la tragédie plus pompeuse et plus morale ; le poète s’y livrait à de sublimes élans lyriques ; la musique qui l’accompagnait donnait de la variété et de la dignité au spectacle. […] Cette situation de l’homme est, sans contredit, plus élevée et plus morale : on sent ici l’influence du christianisme qui a rendu à notre âme ses titres de noblesse en l’affranchissant du joug de la fatalité. […] Cependant la comédie ne doit point s’ériger directement en école de morale ; son effet est indirect : en montrant ses personnages ridicules, elle nous porte à éviter les défauts qui les rendent tels. […] Ainsi, toute difformité physique ou morale, pourvu qu’elle n’ait rien de repoussant, paraît comique, parce qu’elle fait contraste avec l’idée que nous avons des convenances physiques et morales ; toute situation bizarre, toute idée singulière, extravagante, est comique, parce qu’elle contraste avec les idées simples, ordinaires et naturelles.