Ce sont ces principes et ces règles que nous nous sommes efforcé de réunir dans ce Cours classique de littérature. […] Nous croyons même que l’on pourrait utilement commencer l’étude de la littérature vers la fin de la quatrième. […] Quelques établissements ne consacrent que deux années à la littérature, et ne peuvent par conséquent s’occuper de l’étude de la poésie.
Ceci s’applique surtout à ce déluge de romans écrits à la hâte, qui inondent les littératures modernes. […] Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. » Si l’esprit des jeunes gens a été bien préparé par les moyens que nous venons d’indiquer, ils acquerront promptement le sentiment du beau et du bon, qui est le but de tous les arts ; et ils aimeront la littérature, les bonnes lettres, comme disaient les anciens, les belles-lettres, comme disent les modernes. […] Nulle étude n’est plus avantageuse sous ce rapport que l’histoire de la littérature, sous la direction d’un guide éclairé. […] La critique est l’application raisonnée des lois du goût à l’appréciation des œuvres d’art et de littérature. […] En littérature, il consiste à produire des œuvres qui satisfassent le goût.
Comment discerner, entre deux extrêmes aussi opposés, le point juste d’où l’on peut apprécier cet homme vraiment célèbre, qui a rendu de grands services à notre littérature, et qui s’est distingué surtout par une justesse de principes et une sûreté de goût, qui ont placé pour toujours son nom à côté de celui de Quintilien ? […] Rousseau, entre autres, et du grand Corneille, du ton sage, mesuré, respectueux même, qu’il adopta depuis dans le Cours de littérature, et l’on sentira tout ce que peut l’empire de la raison dans un esprit bien fait, sur la force des préjugés, et sur les illusions même de l’amour-propre. […] Ce serait louer trop faiblement un pareil ouvrage, que de le mettre simplement au-dessus de ce que nous avions de mieux en ce genre : il faut dire franchement que nous ne connaissons point de code aussi complet, en fait de goût et de littérature, et qui soit en général aussi bien exécuté. […] C’est le vœu que formait Quintilien à l’égard de Sénèque, et ses paroles s’appliquent d’elles-mêmes à M. de La Harpe et au Cours de littérature : Multa enim probanda in eo, multa etiam admiranda sunt ; eligere modò curæ sit ; quod utinàm ipse fecisset. […] Voyez le Cours de Littérature, tome 16, deuxième partie, dans la notice.
La Harpe, moins heureux toutefois en jugeant Corneille que lorsqu’il apprécie Racine ; Geoffroy, dans son Cours de littérature dramatique ; Lemercier, dans son Cours analytique de littérature générale ; les Observations critiques de Palissot, dans son édition de Corneille ; le travail que François de Neuf-château joignit à la collection des Chefs-d’œuvre de cet auteur (Didot, 1814-1819) ; l’Histoire de la littérature française de M. […] « C’était, a dit Voltaire, un homme d’un grand mérite et d’une vaste littérature. » Il fit quarante-deux pièces de théâtre, dont quelques-unes obtinrent un brillant succès. […] La tragi-comédie du Cid (on donnait alors ce nom aux pièces tragiques dont le dénoûment était heureux), jouée en 1636, est une grande date dans notre littérature, puisque ce fut le début des chefs-d’œuvre de Corneille en même temps que de ceux de notre théâtre. […] Terme aujourd’hui inusité pour soulagement, consolation ; mais ce n’est pas sans raison que Marmontel le signale parmi plusieurs mots perdus qui sont à regretter : voy., dans ses Eléments de littérature, l’article Usage. […] Au sujet des sentiments qui animent don Diègue, on consultera avec fruit, dans le Cours de littérature dramatique de M.
Mais dès que les sons prétendent représenter une pensée, une image, un sentiment, soit sous les formes vagues et souples de la musique, soit dans le langage plus strict et mieux défini de la littérature, l’oreille ne se contente plus de sa première jouissance, elle n’est pleinement satisfaite que par l’accord entre les sons et l’idée ou l’émotion à laquelle ils s’appliquent. […] Voilà le principe de toutes les lois de l’harmonie générale en littérature. Et bien entendu que je parle ici de la littérature écrite comme de la littérature parlée. […] Voyez les articles Articulation, Harmonie, Prosodie, Nombre, dans les Éléments de littérature.
Les ouvrages de critique, en matière de littérature, se rapportent au genre didactique, parce que l’écrivain y mêle toujours à la discussion le développement de quelques préceptes ou plusieurs observations utiles qui en tiennent lieu. […] On trouve souvent dans leurs ouvrages des jugements motivés sur les œuvres des contemporains ou sur quelque point de littérature ; mais c’est, la plupart du temps, à propos d’autre chose. […] Pour ne citer ici que les auteurs ou les ouvrages les plus connus, et qui roulent sur les matières purement littéraires, nous avons à compter l’Académie française, dans les Sentiments sur le Cid ; Corneille lui-même, dans ses examens de ses pièces ; Boileau, dans ses Réflexions critiques ; Voltaire, dans une multitude de passages et d’articles ; La Harpe, dans son Lycée ou Cours de littérature ; Clément (de Dijon), dans ses Essais de critique ; Chénier, dans son Tableau de la littérature ; enfin, les rédacteurs des journaux de critique et de littérature qu’on avait autrefois, et qui ont gardé jusqu’ici leur ancienne réputation.
Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique. […] Nisard, dans son Histoire de la littérature française, c. […] Voltaire s’est trop peu rappelé, en l’appréciant, l’influence considérable qu’il a exercée sur l’idiome et sur l’esprit français ; il n’a pas été assez frappé, ce semble, de la propriété d’expression, de la pureté soutenue, de la clarté et de la rigueur de langage qui font l’originalité suprême de cet écrivain, et qui devinrent par lui les qualités de notre littérature.
Outre les connaissances spéciales, les recherches particulières au sujet qu’il traite, un historien, pour être complet, doit avoir pénétré les secrets de la nature et du cœur humain, étudié les lois et les constitutions des peuples, et acquis sur la politique, la religion, la philosophie, la littérature, les arts, le commerce, l’industrie, l’économie politique, des notions générales et suffisantes. […] L’histoire de la littérature est aussi un complément nécessaire de l’histoire politique : si celle-ci présente le tableau des événements, celle-là fait comprendre la marche des esprits. C’est par la littérature que se traduit le génie d’une nation, c’est là qu’il faut puiser pour le saisir dans ses manifestations les plus vives et les plus complètes.
Les épines attachées à la littérature et à un peu de réputation ne sont que des fleurs en comparaison des autres maux qui de tout temps ont inondé la terre. […] est-ce de vous détourner de la route de la littérature ? […] Point de politique en littérature. […] Dans l’éloquence, dans la poésie, dans toute espèce de littérature, on les trouve, comme dans l’histoire, abondants en choses et sobres à juger. […] Célèbre érudit français (1674-1755), s’occupa de politique, d’histoire et de littérature.
Je n’ai pas manqué depuis de le faire, pour contribuer de plus en plus à la saine instruction de la jeunesse ; et je crois devoir dire ici que j’ai été encouragé à continuer ce travail, par les suffrages dont les bons instituteurs ont honoré la première Édition ; par le jugement favorable qu’en ont rendu les journalistes français ; par la mention flatteuse qu’en a faite l’auteur de la Bibliothèque (allemande) des Sciences et des Arts, et par l’annonce de la Traduction qui en a été publiée en cette langue à Léipsick, avec des additions sur la littérature allemande. […] Mais j’ai ajouté un assez grand nombre d’articles ; j’en ai développé bien d’autres avec beaucoup plus d’étendue, et je crois n’avoir rien omis, pour offrir, dans cette nouvelle Édition, un petit Cours complet des Belles-Lettres, où l’on pourra puiser les notions essentielles de toutes les parties de la littérature, depuis les premiers éléments de notre langue, jusqu’aux règles du Poème épique.
Science et littérature. […] — Il serait injuste, après les trois grands genres en prose, de n’en pas citer d’autres moins considérables, où notre littérature compte des trésors. […] Tous ajoutèrent à la gloire de la littérature et de la langue ; mais l’âge de la perfection était passé. […] De nos jours, une admiration puérile s’est attachée aux singularités et aux défauts des littératures modernes, plus encore qu’à leurs beautés. […] Gérusez, Cours de Littérature, p. 145.
Il ne faut pas s’étonner que le roman soit devenu un genre important de littérature ; il peut avoir de graves inconvénients, nous le savons, et nous en signalerons plus loin les abus ; mais il a aussi un charme universel qui fait sa force, et dont il faut tenir compte. […] L’esclavage domestique formait une première et grande uniformité ; le reste de la vie des citoyens, se passant sur la place publique, était trop ouvert à tous les yeux pour que l’on y pût supposer avec vraisemblance quelque aventure extraordinaire, quelque grande singularité de caractère ou de destinée, enfin, la condition inférieure des femmes, leur vie retirée, affaiblissaient la puissance de cette passion, qui joue un si grand rôle dans les romans modernes. » Pourtant la littérature grecque n’est pas absolument dépourvue de romans : la Cyropédie de Xénophon est un véritable roman philosophique, comme le remarque Cicéron ; c’est le Télémaque réduit aux formes de l’histoire. […] Ce fut une vraie découverte ; on ne connaissait pas jusque-là ces peintures piquantes de mœurs, ce développement profond des caractères, cette habile ordonnance de l’intrigue, ce ton naturel et vrai de la narration, cette satire de bon goût qui devait chasser de la littérature toutes les fades et extravagantes aventures de la chevalerie.
En effet, nous allons voir que le vieux français, ou langue romane, dérive directement du latin, qu’au xe siècle il eut déjà son existence indépendante, qu’au xiie et au xiiie il produisit sa littérature, et qu’au xive il disparut insensiblement pour céder la place au Français moderne qui s’organisa au xve siècle, s’enrichit au xvie , et atteignit sa perfection dans les deux âges suivants. […] Le xiie siècle sera l’adolescence de cette littérature. […] Son livre est un monument qui nous rappelle l’œuvre principale du xve siècle, l’unité de la France conquise enfin par la victoire définitive de la monarchie, dont les destinées furent intimement liées à celles de notre langue et de notre littérature. […] La gloire européenne d’une littérature que nous envieront toujours nos ennemis les plus arrogants ne prouve-t-elle pas avec évidence que l’esprit français n’a point renié ses vertus propres, pour avoir si merveilleusement profité des leçons et des exemples qui le rendirent à la conscience de lui-même ? […] Le mélange d’élégance et de grossièreté que nous offre sa cour se réfléchira dans la littérature de son temps.
Les plans d’études les plus récents de l’enseignement secondaire ont établi qu’il serait fait usage, dans toutes les classes des lycées et des collèges, pour que la connaissance de notre langue et de notre littérature y fût plus répandu et plus approfondie, de recueils de morceaux choisis, empruntés à pos meilleurs écrivains, prosateurs et poètes, à ceux que nous pouvons appeler nos classiques. […] Nous avons voulu qu’au sortir de leurs cours, les élèves des lycées et des collèges connussent, avec les plus grands noms de notre littérature, ce qu’elle a produit de plus parfait ; et ce sera là, nous l’espérons, le fruit d’une étude attentive de ces recueils, conçus dans un dessein unique, malgré quelques différences de compositions qu’il a semblé à propos d’y introduire. […] Dans les recueils destinés aux classes de grammaire et aux classes supérieures des lettres, nous avons pensé qu’il convenait d’adopter, pour le classement des auteurs, l’ordre chronologique, comme favorable à l’exercice de la mémoire et susceptible d’ajouter à l’utilité de la lecture, en plaçant sous les regards, avec la marche insensible de notre idiome parvenu à sa maturité, le magnifique développement de notre littérature arrivée à son plus grand éclat. […] Grâce à elle, grâce à sa plume naturelle et fine, délicate et ferme, courant toujours et ne s’égarant jamais, la lettre, écrite jusqu’alors avec emphase, négligence ou affectation, est devenue l’un des genres dont la littérature française a le plus droit d’être fière. […] Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique.
L’édition a été rapidement épuisée ; un jury composé des hommes les plus compétents lui a décerné le prix quinquennal de littérature française, et le conseil de perfectionnement de l’enseignement moyen l’a adopté comme livre classique. […] Cousin, lorsqu’il disait, en sa qualité de ministre et dans une circulaire officielle : « La rhétorique actuelle doit être un cours de littérature générale. » Je ne confonds point avec la théorie d’un art l’histoire universelle de cet art. […] Histoire de la littérature française.
Marmontel a médit de lui : mais La Bruyère et Vauvenargues l’ont jugé avec élévation ; et, de son temps déjà, Saint-Evremond l’avait ainsi apprécié : « Il n’y a point d’auteur qui fasse plus d’honneur à notre siècle que Despréaux : en faire un éloge plus étendu, ce serait entreprendre sur ses ouvrages, qui le font eux-même. » La Harpe lui a consacré l’un des meilleurs articles de son Cours de littérature. […] Nisard, dans son Histoire de la littérature française, et M. […] Et l’on ne peut nier que Chapelain n’eût pour son temps beaucoup de littérature et de mérite : mais il fut un de ces poëtes attardés qui avaient le malheur de parler une tout autre langue que Boileau et ses amis. […] Daunou, sont au nombre des monuments dont notre littérature doit être orgueilleuse… On voit s’y succéder, et ressortir par leurs contrastes, les saillies de la gaieté satirique, les richesses de la poésie descriptive, les fictions hardies de l’épopée.
Les ouvrages de critique, en matière de littérature, peuvent se rapporter an genre didactique, parce que l’écrivain y mêle toujours à la discussion, le développement de quelques préceptes, ou plusieurs observations utiles qui en tiennent lieu. […] Longin, né à Athènes dans le troisième siècle de l’ère chrétienne, avait composé en grec des Remarques critiques sur les anciens auteurs, et d’autres ouvrages de philosophie et de littérature. […] Bouhours, et les Principes de la littérature, par l’abbé Batteux.