/ 198
81. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

L’une trace la méthode et l’autre la suit ; l’une indique les sources, et l’autre y va puiser ; Tune enseigne les moyens, et l’autre les emploie ; l’une, pour me servir de l’expression de Cicéron abat une forêt de matériaux, et l’autre en fait le choix et les met en œuvre avec intelligence. […] II) ; enfin, de préférer l’attaque à la défense, ou bien la défense à l’attaque, selon que l’une ou l’autre promet plus d’avantage. […] Et l’une des raisons principales qui éloignent autant ceux qui entrent dans ces connaissances, du véritable chemin qu’ils doivent suivre, est l’imagination qu’on prend d’abord que les bonnes choses sont inaccessibles, en leur donnant le nom de grandes, hautes, élevées, sublimes. […] Le Cid enfin est l’un des plus beaux poëmes que l’on puisse faire, et l’une des meilleures critiques qui aient été faites sur aucun sujet est celle du Cid19. […] L’antithèse est une opposition de deux vérités qui se donnent du jour l’une à l’autre.

82. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Les scènes doivent être amenées l’une par l’autre, et être liées sans embarras, sans confusion. […] La comédie s’écrit en vers et en prose ; sous l’une ou l’autre forme, c’est toujours le ton de la conversation ; mais il est certain que les vers ont sur la prose l’avantage de l’élégance et de la rapidité20.

83. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Il rentra ensuite dans le monde, et par une excellente comédie, l’une des pièces dont la réputation s’est maintenue au premier rang après celles de Molière2, il montra combien il avait étudié avec fruit la société de son temps, combien il en savait reproduire les mœurs et parler le langage.

84. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.

85. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

J’ai à répondre à deux lettres de vous, mon cher duc, l’une du 11, l’autre du 17, et toutes deux aussi tristes qu’il convient à notre état présent1.

86. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Avant le temps où Florian exprimait déjà dans cette fable ses craintes et ses inquiétudes, et combattait les optimistes de 1789, en des jours plus heureux et plus confiants, il partageait ses fables entre les deux moralités que j’ai indiquées, la moralité privée et la moralité politique, faisant dans l’une la leçon aux individus, comme s’il espérait la corriger, et faisant dans l’autre la leçon au gouvernement et à la société, comme s’il espérait les réformer.

87. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Mais vous, première et vingtième légions, qui avez, l’une, reçu vos drapeaux de la main de Tibère, l’autre, eu tant de part à ses largesses, à ses combats, est-ce là la reconnaissance que vous témoignez à votre général ? […] D’autre part, il est souvent fort à propos de faire qu’elles s’accompagnent l’une l’autre ; et certains rhéteurs, avec quelque raison, n’en font point deux parties distinctes. […] Bossuet, dans l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, dit en employant cette figure : « Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces, l’une de l’avoir fait chrétienne, l’autre… Messieurs, qu’attendez-vous ? […] Il est bon de remarquer qu’elle s’unit très bien à l’éthopée et qu’elles n’en deviennent, l’une et l’autre, que plus agréables et plus piquantes. […] Ainsi l’on dira, en passant du sens propre au sens figuré, le feu du regard, la clarté du langage, une lueur ou un rayon d’espoir, l’une des lumières du barreau.

88. (1839) Manuel pratique de rhétorique

L’auteur a dû s’attacher à unir ces parties de telle manière que le passage de l’une à l’autre n’ait rien de choquant, rien de brusque, et cependant soit assez senti pour qu’elles restent distinctes. […] L’imagination est sujette à des écarts, et la sensibilité peut avoir ses excès : c’est le goût, un juste discernement, qui doivent régler l’une et l’autre. […] Quant au style de la confirmation, chaque genre de discours en a un qui lui est propre, chaque discours, en outre, en a un qui convient à son sujet, enfin, chaque partie de la confirmation doit être traitée, l’une avec force, l’autre avec clarté ; ici ce sont des ornements, là des mouvements doux, impétueux, élevés, nuancés enfin selon que le sujet ou le bien de la cause l’exige. […] De là, deux sortes de péroraisons, l’une en choses, l’autre en mouvement ; quelquefois même les deux moyens sont réunis dans une même péroraison. […] Dans ce même discours elle a un tour heureux et hardi : « Combien de fois a-t-elle en ce lieu remercié Dieu humblement de deux grandes grâces : l’une de l’avoir faite chrétienne ; l’autre, Messieurs, qu’attendez-vous ?

89. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; L’autre, qu’aux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire4. […] — Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours (Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes)2 Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours Qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre, et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône. […] Quant à son temps, bien sut le disposer ; Deux parts en fit, dont il soulait passer, L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.

91. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

On appelle hiatus ou bâillement la rencontre dans un même vers de deux voyelles sonores, l’une à la fin d’un mot, l’autre au commencement du mot suivant, comme dans porté ici.

92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Il s’en fait, par le mouvement, comme de grosses boules vertes roulant par milliers l’une sur l’autre avec une grâce infinie.

93. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

L’orateur peut, dans l’emploi de ses arguments, se servir de l’une ou de l’autre de ces méthodes auxquelles on a donné le nom d’analyse et de synthèse. […] L’on nous assure que les anciens Arabes étaient fiers de leurs compositions poétiques, et qu’ils en distinguaient deux espèces, l’une qu’ils comparaient à des perles détachées, l’autre à des perles enfilées. […] Souvent, le vers commence par une syllabe non accentuée, et quelquefois on en trouve deux de même nature immédiatement auprès l’une de l’autre. […] On trouve dans l’une et l’autre des beautés d’un ordre supérieur ; et, à beaucoup d’égards, elles méritent la réputation qu’elles ont obtenue. […] On doit les regarder comme l’une des meilleures productions de la poésie française.

94. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Sous son ministère, et de son aveu, il se forma deux sociétés de sciences morales et politiques, l’une, il est vrai, présidée par un jésuite, et siégeant à l’hôtel de Rohan ; mais l’autre, plus hardie et connue sous le nom de club de l’entresol, comptait parmi ses membres l’abbé de Saint-Pierre, le marquis d’Argenson, ce ministre patriote perdu dans le règne de Louis XV, et Bolingbroke, qui, bien que jacobite, était, par ses habitudes de liberté anglaise et de scepticisme, un grand révolutionnaire pour Versailles. […] L’une de ces doctrines, venue de l’Allemagne, est le pessimisme, tel à peu près que l’ont fondé Schopenhauer et Hartmann : système accablant, qui livre le monde au mal, fait de l’existence la pire des misères et ne laisse à l’humanité pour s’affranchir d’autre issue que celle d’un volontaire et complet anéantissement. […] Si cela est, disons en même temps qu’il est plus doux de végéter que de vivre, de dormir d’un sommeil apathique que d’ouvrir les yeux pour voir et pour sentir ; consentons à laisser notre âme dans l’engourdissement, notre esprit dans les ténèbres, à ne nous jamais servir ni de l’une ni de l’autre, à nous mettre au-dessous des animaux, à n’être enfin que des masses de matière brute attachées à la terre218. […] » Comme le désespoir lui ôtait la raison, pour prévenir sa perte, Domingue et moi lui attachâmes à la ceinture une longue corde, dont nous saisîmes l’une des extrémités.

95. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le Curé De quelque nouveau-saint, charge toujours son prône. […] Le poète traite dans l’une et dans l’autre des sujets de même nature, et, à peu de chose près, de la même manière. […] Mais voici ce qui peut distinguer l’une de l’autre. […] Il faut que sa morale soit toujours revêtue des plus brillantes couleurs, et animée de tout le feu de la poésie, comme on le voit dans l’une des deux strophes que j’ai citées de l’Ode à la Fortune, et dans le plus grand nombre des autres odes du même poète.

96. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Avant sa trente-septième année, l’auteur de tant de hautes conceptions tragiques nous donnait encore, dans le Menteur, notre première comédie de caractère, demeurée l’une des meilleures1. […] Celle-ci doit régner sur tes intentions, Celle-là présider à tes affections, Si tu veux de tes sens dompter la tyrannie ; L’humble simplicité vole droit jusqu’à Dieu, La pureté l’embrasse, et l’une à l’autre unie S’attache à ses bontés et les goûte en tout lieu.

97. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

L’une s’adresse plus particulièrement au sentiment, l’autre à la raison. […] Les mots sont plus ou moins agréables suivant qu’ils sont formés d’un mélange plus ou moins heureux de voyelles ou de consonnes, et dépouillés de consonnes qui réagissent l’une sur l’autre, ou de voyelles qui s’entrechoquent ; les voyelles donnent de la douceur aux mots, les consonnes de la vigueur aux sons. […] L’une et l’autre figure est sujette à la même règle ; il faut qu’elle soit dictée par la passion pour paraître naturelle. […] La différence se manifeste facilement par les effets produits ; l’une intéresse et flatte le lecteur, l’autre le fatigue et le dégoûte. […] Toute argumentation tend à prouver l’une de ces trois choses, qu’une proposition est vraie, moralement juste et convenable, qu’elle est bonne et profitable.

/ 198