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61. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Or, joindre deux idées qui ont du rapport ou disjoindre celles qui se contredisent, c’est juger. […] On pourra juger de la différence. […] L’exacte appréciation des mérites de la première fera mieux juger des mérites de la seconde. […] Veut-on juger de son importance, on n’a, comme on vient de le faire, qu’à prendre quelques passages de nos meilleurs écrivains anciens ou modernes. […] On dit par réversion : « Il ne faut pas vivre pour manger, mais manger pour vivre. » C’est par réversion encore qu’un orateur sacré a pu dire : « Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs par les mœurs et les usages, mais nous ne devons pas juger des mœurs et des usages par les règles et les devoirs.

62. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Préface de la première édition. » pp. -

On a jugé qu’un des moyens d’accélérer les progrès des Cadets Gentilshommes, serait de le leur mettre entre les mains imprimé.

63. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Pour les juger mettez-vous à leur place, sinon votre froide et rigoureuse analyse glacera toute imagination, étouffera tout sentiment. […] Gouniot (Nouvel exposé de la composition littéraire, narration et description), est insuffisant ; le portrait moral est trop abstrait ; il fatigue s’il est vulgaire ; s’il est original, il est mal compris ; s’il est chargé de trop de détails, il ressemble à un type, il est jugé impossible.

64. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Des formes nouvelles de talents se produisent chaque jour ; toutes les règles d’après lesquelles on s’était accoutumé à juger les choses mêmes de l’esprit sont déjouées ; l’étonnement est devenu une habitude ; nous marchons de monstres en monstres. […] Ce n’est pas avec des phrases toutes faites et des lieux communs qu’ils veulent être jugés : que de grands prêtres classiques ont tué la foi par la superstition !

65. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Règles pour les ouvrages de littérature »

Règles pour les ouvrages de littérature Ce que je viens de dire, doit faire juger qu’il y a des règles pour la composition des ouvrages de littérature ; règles qui, émanées de la saine raison, fondées sur la nature du cœur humain, sont invariables, et indépendantes du caprice des hommes, et qui, par conséquent, ont été et seront les mêmes dans tous les temps et chez toutes les nations.

66. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre II. Études du Prédicateur. »

Il est tout simple que nous devons exciter ici la pitié, où soulever l’indignation de ceux qui ne connaissent et ne jugent les prophètes que d’après les parodies absurdes ou les sarcasmes grossiers de certains critiques.

67. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Il a quitté Orléans assiégé parce qu’il a jugé qu’il avait un devoir plus pressant à remplir à Bourges auprès du roi. […] C’est ainsi que Lamotte jugeait Homère ; Voltaire lui-même, n’a pas toujours su rester dans la mesure, en appréciant Corneille. […] Si vous jugez que mes idées soient téméraires ou seulement prématurées, j’accepterai vos avis ; je ne puis, d’ailleurs, exercer ma charge qu’à la condition d’être libre d’accomplir des réformes que je crois nécessaires. […] On était porté à juger la fable comme un passe-temps indigne de l’honnête homme du xvii e siècle, comme l’amusement du premier âge. […] Il faut remarquer que sa critique, comme la critique d’alors, était très dogmatique et souvent peu éclairée : elle avait le tort de juger trop vite.

68. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

On doit juger, par ce seul exemple, que les noms substantifs peuvent être régimes et régissants. […] Nous nous sommes réunis à propos : = avant que ce procès soit jugé, vous vous serez l’un et l’autre déterminés à le finir : = doutez-vous que cette femme ne se soit réduite, par ses folles dépenses, à une extrême misère ? […] On dira, sans doute, qu’il ne faut pas juger les poètes si sévèrement, et que la poésie a des licences qui l’affranchissent des entraves de la prose. […] L’Académie ajoute qu’on dit aussi ; en la présence de Dieu, et qu’il y a encore quelques formules, où en reçoit immédiatement après lui l’article : = ce procès a été jugé en la grand-chambre : = conseiller en la seconde des enquêtes : = président en la chambre des comptes. […] Ainsi l’on dira fort bien : ne jugez pas ce criminel, sans l’avoir entendu et examiné.

69. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

On m’a dit autrefois que j’avais un peu trop de menton : je viens de me regarder dans le miroir pour savoir ce qui en est, et je ne sais pas trop bien qu’en119 juger. […] Les pères qui n’élevaient pas leurs enfants dans ces maximes, et comme il fallait pour les rendre capables de servir l’État, étaient appelés en justice par les magistrats, et jugés coupables d’un attentat envers le public. […] Vous jugez bien quel spectacle ce fut. […] Vous jugez bien que je ne cherche pas à vous chagriner, et que je n’ai autre dessein que de contribuer à vous rendre l’esprit solide, et à vous mettre en état de ne me point faire de déshonneur quand vous viendrez à paraître dans le monde. […] Vous pouvez juger par toutes les inquiétudes que m’a causées votre maladie combien j’ai de joie de votre guérison.

70. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

D’Aguesseau, selon Crévier, ayant à discuter les droits des prétendants à la succession d’un acteur de la Comédie italienne, ne se permit pas de le désigner par son nom de comédien : « Tiberio Fiorelli, dit-il, connu sous un autre nom dans le monde… » En marge, ajoute Crévier, est le nom de Scaramouche, qui a été jugé indigne d’entrer dans le texte. […] C’est ce que la critique du xviie  siècle n’a pas compris, et ses fausses idées sur la noblesse du style lui ont fait mal juger de tout ce qui s’y rattache.

71. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

 Tous les jours, à la cour, un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité… Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire ! […] Marmontel a médit de lui : mais La Bruyère et Vauvenargues l’ont jugé avec élévation ; et, de son temps déjà, Saint-Evremond l’avait ainsi apprécié : « Il n’y a point d’auteur qui fasse plus d’honneur à notre siècle que Despréaux : en faire un éloge plus étendu, ce serait entreprendre sur ses ouvrages, qui le font eux-même. » La Harpe lui a consacré l’un des meilleurs articles de son Cours de littérature.

72. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Arrivés qu’ils furent, il fit dire la messe en sa chambre, et comme le prestre estoit sur l’élévation du Corpus Domini, ce pauvre gentilhomme s’eslance au moins mal qu’il peut, comme à corps perdu sur son lict, les mains joinctes, et en ce dernier acte rendit son esprit à Dieu : qui fut un beau miroir de l’intérieur de son âme. » Nous n’aurons pas l’impertinence de juger en quelques mots un tel homme, et un tel écrivain. […] A certaine mesure basse2, on la peult juger par les preceptes et par art ; mais la bonne, la supreme, la divine, est au dessus des regles et de la raison.

73. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Gardez ma lettre, et la relisez, si jamais la fantaisie vous prenait de le croire, et soyez juste là-dessus, comme si vous jugiez d’une chose qui se fût passée entre deux autres personnes ; que votre intérêt ne vous fasse pas voir ce qui n’est pas : avouez que vous avez cruellement offensé l’amitié qui étoit entre nous, et je suis désarmée. […] Les hommes ne pensent point ainsi : lisez saint Augustin dans la Vérité de la Religion ; lisez l’Abbadie 2, bien différent de ce grand saint, mais très-digne de lui être comparé, quand il parle de la religion chrétienne (demandez à l’abbé de Polignac s’il estime ce livre) ; ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si frivolement ; croyez que, quelque manége qu’il y ait dans le conclave, c’est toujours le Saint-Esprit qui fait le pape ; Dieu fait tout, il est le maître de tout, et voici comme nous devrions penser (j’ai lu ceci en bon lieu) : « Quel trouble peut-il arriver à une personne qui sait que Dieu fait tout, et qui aime tout ce que Dieu fait ? 

74. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

On ne doit pas juger du mérite d’un homme d’après ses grandes qualités, mais par l’usage qu’il en sait faire. […] Ils se persuadent que c’est un moyen d’acquérir de l’estime ; ils la perdent, au contraire, auprès des personnes qui jugent sainement des choses. […] On peut juger quelle terreur saisit tout le monde en ce passage si subit d’une sécurité entière à la plus désespérée extrémité. […] On peut juger, par la manière dont j’ai traité le seul grand peuple de l’univers, de l’excès de ce mépris pour tous les autres. […] J’ai jugé sans haine, mais aussi sans pitié, les Romains étonnés. « Vous étiez libres, ai-je dit, et vous vouliez vivre esclaves !

75. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

On peut le définir le point à juger 1. […] On soutient qu’ils ont jugé la contestation ou qu’ils la préjugent. […] Mais comment juger de la force intrinsèque des preuves oratoires ? […] Qu’un homme ait à juger son ami, traduit en justice, il lui paraîtra ou que le tort de l’accusé n’est rien en lui-même, ou que c’est peu de chose. […] Il les exhortera à juger courageusement selon leur conscience.

76. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Parmi ceux qui l’ont bien jugé, il faut signaler encore Vauvenargues, Auger, Lemercier, Roger et M. […] On jugera par la lecture de cette hymne que l’étude des Odes et des Poésies diverses de Racine a été trop souvent et à tort négligée.

77. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Pour les classes de grammaire, où commence à s’éveiller le goût, où les élèves, par l’exercice de la version, s’essayent à écrire, nous avons jugé nécessaire, en vue de leur donner les premières leçons de style, d’être très-rigoureux dans nos choix ; nous les avons donc restreints à l’époque où, d’un accord unanime, le plus haut degré de perfection a été atteint parmi nous, au dix-septième siècle.

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