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30. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Et pourtant moi, ta mère, ô Marcius, je la subirai : oui, je me jetterai suppliante à tes pieds. » À ces mots, Véturie tombe à terre. […] » À ces mots, Volumnie se jette, avec sa belle-fille, aux pieds de Coriolan qui s’écrie aussitôt : « Ô ma mère, que fais-tu ?  […] Aie donc ce courage : jette-moi où tu voudras, à la poupe, à la proue, dans la sentine, partout enfin où je pourrai le moins être un embarras pour tes compagnons. […] Des lâches, toujours prêts à jeter leurs armes pour fuir plus vite. […] Contrainte de déployer ses voiles aux tempêtes, elle doit aller se briser sur les récifs où les eaux irritées la jetteront.

31. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Je suis, dit-on, un orphélin2 Entre les bras de Dieu jeté dès ma naissance, Et qui de mes parents n’eus jamais connaissance. […] , ch. 11, v. 13.) — Après l’aspersion du sang de la victime, on la découpait, et on jetait du sel sur les parties qu’on posait sur l’autel. […] S’il se jette dans la morale, ce n’est pas lui, c’est le divin Platon qui assure que la vertu est aimable, le vice odieux, ou que l’un et l’autre se tournent en habitude. […] Il se jette d’un extrême dans un autre.

32. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Il se jeta d’abord sur l’omelette avec tant d’avidité, qu’il semblait n’avoir mangé de trois jours. […] Accolade, bras jetés autour du cou.

33. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Sa jeunesse jeta des étincelles de son mérite. […] Jetterons-nous au vent l’écume du coursier ? […] que l’estomac et les eaux qu’il jette par ses glandes ne sont pas faits pour préparer par la digestion la formation du sang ? […] Bientôt le Russe opulent s’empare des richesses qu’on lui présente et jette l’or, sans compter, à l’avide marchand. […] Qui te jette, dis-moi, dans cette fantaisie ?

34. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

M. de Turenne se jeta en bas du carrosse aux cris de Madame de Choisi. […] Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur ? […] Jetez-vous votre langue aux chiens ? […] Mais vous irez vous engager dans des détours infinis, dans quelque chemin perdu ; vous vous jetterez dans quelque précipice. […] Le fougueux coursier que je monte, animé d’une noble ardeur, veut se jeter dans l’eau ; mais moi, plus modéré, je mets pied à terre.

35. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Si l’on décrit une tempête, on peut jeter de belles couleurs sur ces éléments déchaînés ; mais si l’on y voit l’homme luttant contre le péril et la mort, combien l’intérêt n’en sera-t-il pas augmenté ? […] La trompette a jeté le signal des alarmes : Aux armes ! […] Quelques nuages étaient jetés sans ordre dans l’orient, où la lune montait avec lenteur ; le reste du ciel était pur ; vers le nord, formant un glorieux triangle avec l’astre du jour et celui de la nuit, une trombe, brillante des couleurs du prisme, s’élevait de la mer comme un pilier de cristal supportant la voûte du ciel. […] Il n’est pas défendu de semer les réflexions dans un récit, mais il faut en user sobrement : toute réflexion qui n’est pas amenée naturellement, qui ne fait pas corps avec le reste de la narration, qui se prolonge outre mesuré, ne sert qu’à jeter du froid dans l’action et à en entraver la marche. […] Quel pouvoir t’a jeté sur ce globe fragile ?

36. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Le peuple, cette bête féroce, si redouté des orateurs, vos devanciers, qui souvent se jetait sur eux et les mettait en pièces, dompté désormais par la musique de votre éloquence, n’aura plus pour vous que des caresses, et si par moments ses appétits sanguinaires se réveillent, eh bien ! vous leur jetterez vos ennemis en pâture. […] Ils brodent sur leur début comme sur un thème à développements ; ils l’ornent, ils l’embellissent, ils y jettent toutes les fleurs de la diction, ils y épuisent tous leurs moyens et tout leur pathétique ; ils font à leur discours la tête plus grosse que le corps. […] Pressé trop vivement, il bat en retraite, mais sans jeter les armes et sans cesser de s’en couvrir. […] Ému, courroucé, impatient du dieu qu’il portait dans son sein, il avait une manière de jeter cette phrase, en secouant sa crinière, qui faisait dire à chacun : Silence !

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre V. Des sermons de Bossuet. »

« Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas ! […] C’est là que les impies se retranchent comme dans une forteresse imprenable : c’est de là qu’ils jettent hardiment des traits contre la sagesse qui régit le monde, se persuadant faussement que le désordre apparent des choses humaines rend témoignage contre elle.

38. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

plus heureux lorsqu’il expire dans quelque fossé au bord d’une grande route, et que la charité du Samaritain jette en passant un peu de terre étrangère sur ce cadavre ! […] La troupe sainte se relève, et, sans jeter ses javelots, elle marche l’épée haute à l’ennemi. […] » Et elle se jette dans les bras d’Eudore, qui se retourne vers elle. […] Lorsqu’elle les eut sous sa main, elle les prit l’un après l’autre et les jeta dans le large foyer au milieu des lisons brûlants. […] Malheureusement l’ennemi, averti par le bruit, jeta des pots à feu qui éclairèrent la route comme en plein jour et lui permirent de la couvrir d’une grêle de projectiles.

39. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Elle se jeta en jenoulz par devant le roy son signeur et dist ensi : « Ha ! […] Elle se jeta à genoux devant le roi son seigneur et dit ainsi : « Ah ! […] Nous jetez-vous ici des grains de raisin ? […] Monsieur539 fit mine de se jeter à genoux devant elle : quatre ou cinq princesses, qui tremblaient de peur, s’y jetèrent effectivement. […] Il se jeta d’abord sur l’omelette avec tant d’avidité, qu’il semblait n’avoir mangé de trois jours.

40. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Elle jette la Noix. […] Tout ce qui m’entourait me racontait ma perte ; Quand la nuit dans les airs jeta son crêpe noir, Mon père à ses côtés ne me fit plus asseoir, Et j’attendis en vain à sa place déserte, Une tendre caresse et le baiser du soir.

41. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Et ceux qui ont vu la vanité de cette prétention vous ont jeté dans l’autre précipice, en vous faisant entendre que votre nature était pareille à celle des bêtes, et vous ont porté à chercher votre bien dans les concupiscences3 qui sont le partage des animaux. […] Villemain dans l’éloquent morceau sur Pascal que contiennent ses Mélanges, le passage où cet écrivain décrit avec une admirable énergie la longue et étrange guerre de la violence et de la vérité… Démosthène, Chrysostome ou Bossuet, inspirés par la tribune, ont-ils rien de plus fort et de plus sublime que ces paroles jetées à la fin d’une lettre polémique ? 

42. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

La dure épreuve qu’il faisait de la vie le jeta plus avant dans les rêves chimériques qui occupaient sa pensée ; il conçut l’ambition d’aller fonder en Russie une société nouvelle dont il devait être le législateur. […] Il n’y a point de voix dominantes : ce sont des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douceur.

43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Quand Brutus inspirait au peuple romain un amour immense de la liberté, il ne songeait pas qu’il jetait dans les esprits le principe de cette licence effrénée par laquelle la tyrannie qu’il voulait détruire devait être un jour rétablie plus dure que sous les Tarquins. […] Comme un arbre que le vent semble caresser en se jouant avec ses feuilles et avec ses branches : bien que ce vent ne le flatte qu’en l’agitant, et le jette tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, avec une grande inconstance, vous diriez toutefois que l’arbre s’égaye par la liberté de son mouvement. […] « Autant que ce grand arbre s’était poussé en haut, autant semblait-il avoir jeté en bas de fortes et profondes racines. » Voilà une grande fortune, un siècle n’en voit pas beaucoup de semblables ; mais voyez sa ruine et sa décadence : « Parce qu’il s’est élevé superbement, et qu’il a porté son faîte jusqu’aux nues, et que son cœur s’est enflé dans sa hauteur : pour cela, dit le Seigneur, je le couperai par la racine, je l’abattrai d’un grand coup et le porterai par terre ; il viendra une disgrâce et il ne pourra plus se soutenir. […] Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas ! […] « Abimer l’État. » Le verbe abîmer est pris dans son sens étymologique : « Jeter dans un abîme. » 1.

44. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Jetez-vous votre langue aux chiens ? […] je me jette entre vos bras ; donnez-moi la grâce de bien mourir. » Que désirez-vous davantage ? […] où me jeter, je ne dis pas pour trouver rien de meilleur, mais quelque chose qui en approche ? […] Je ne sentis point devant lui le désordre où nous jette ordinairement la présence des grands hommes. […] Que les hommes privés qui se plaignent de leurs petites infortunes jettent les yeux sur ce prince et sur ses ancêtres !

45. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Vous dites il y a, tandis que pour ne point prononcer y-a-il, vous jetez entre les deux derniers sons un t insignifiant, et que l’euphonie seule explique et justifie. […] Mais déjà Alexandre réveillé s’est élancé dans les plaines d’Arbelle, et voilà que, brusquement, sans transition, la forme interrogative nous arrache aussi au lit du duc d’Enghien, et nous jette d’un seul bond à travers la mêlée où l’emporte la téméraire intrépidité de sa jeunesse ; et une fois là, voyez les phrases coupées, le cliquetis des antithèses, l’infinitif qui se multiplie et court de tous côtés comme le prince. […] — Racine : Mais que si vous voyiez, ceint du bandeau mortel, Votre fils Télemaque approcher de l’autel, Nous vous verrions, touché de cette affreuse image, Changer bientôt en pleurs ce auperbe langage, Eprouver la douleur que j’éprouve aujourd’hui, Et courir vous jeter entre Calchas et lui.

46. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là4. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’étoit jeté sur le corps, qui ne vouloit pas le quitter, et se pâmoit de crier. […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer.

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