Elle considère les hommes non seulement comme hommes, mais comme images du Dieu qu’elle adore. […] Qu’ai-je vu, ô Seigneur, et quelle admirable image des effets de votre lumière infinie ! […] Les esprits justes, et qui aiment à faire des images qui soient précises, donnent naturellement dans la comparaison et la métaphore. […] Le héron nous présente l’image d’une vie de souffrance, d’anxiété, d’indigence. […] Dieu a créé l’homme à son image, c’est-à-dire libre.
Ce sont là comme les couleurs dont la poésie, qui est une peinture parlante, se sert pour peindre plus vivement les images des choses dont elle parle. […] Ainsi donc, pour être véritablement poète, il ne suffit pas d’inventer, c’est-à-dire de trouver les objets qui existent et qui peuvent exister et de présenter des actions, des images, des sentiments réels, possibles et vraisemblables ; il faut encore rendre ces objets aussi sensibles à l’esprit et au cœur, que l’est aux yeux du corps un objet représenté sur la toile. […] Mais c’est surtout dans l’épopée et dans l’ode que les pensées doivent prendre un caractère de hardiesse qu’elles n’ont nulle part ailleurs ; tout y est image, tout y est animé. […] Il préfère surtout les expressions pittoresques qui font image, et s’attache à tout ce qui est extraordinaire par la richesse, la hardiesse, la force ou la nouveauté. […] Elle est l’image des ingrats.
Mais quand je considère cette infinie multitude de peuples qui attend de leur protection son salut et sa liberté ; quand je vois que, dans un état policé, si la terre est bien cultivée, si les mers sont libres, si le commerce est riche et fidèle, si chacun vit dans sa maison doucement et avec assurance2, c’est un effet des conseils3 et de la vigilance du prince ; quand je vois que, comme un soleil, sa munificence porte sa vertu jusque dans les provinces les plus reculées, que ses sujets lui doivent, les uns leur honneur et leurs charges, les autres leur fortune et leur vie, tous la sûreté publique et la paix, de sorte qu’il n’y en a pas un seul qui ne doive le chérir comme un père : c’est ce qui me ravit, chrétiens ; c’est en quoi la majesté des rois me semble entièrement admirable ; c’est en cela que je les reconnais pour les vivantes images de Dieu, qui se plaît de remplir le ciel et la terre des marques de sa bonté, ne laissant aucun endroit de ce monde vide de ses bienfaits et de ses largesses4. […] Celui-là qui se plaint qu’il travaille trop, s’il était délivré de cet embarras, ne pourrait souffrir son repos ; maintenant les journées lui semblent trop courtes, et alors son grand loisir lui serait à charge : il aime sa servitude, et ce qui lui pèse lui plaît ; et ce mouvement perpétuel, qui les engage en mille contraintes, ne laisse pas de les satisfaire, par l’image d’une liberté errante. […] Image de la vie humaine 2 La vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice affreux. […] Voulez-vous voir une image de l’enfer, et d’une âme damnée, regardez un pécheur. » Plus loin, il appelle les pécheurs « des damnés vivants ».
Péroraison de l’Éloge funèbre du Prince de Condé Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend. […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Les sources du sublime sont les grandes images, les grandes passions, les grands sentiments, en un mot tout ce qui est grand et au-dessus des actions ordinaires de l’homme. […] Les images, dans le style, peignent les idées avec une telle vérité, qu’on croit, avoir les choses sous les yeux. Quelquefois l’image est dans un mot, mais le plus souvent elle est dans une description courte et vive. […] Quel effet les images font-elles dans le style ? […] Puisque l’allégorie ne doit point expliquer le sens des images, il n’est pas nécessaire qu’elle le laisse aisément deviner ?
Il est très probable que, dans le même temps, on entreprit de tracer, sur une superficie plate, l’image d’un objet avec ses couleurs naturelles. […] Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.
4° Naturel Le Naturel du style consiste à rendre une idée, une image, un sentiment avec une vérité parfaite, et qui paraisse n’avoir coûté aucune peine à l’écrivain. Le naturel est ennemi de tout apprêt, de toute affectation ; dès qu’une expression recherchée, une image forcée, un sentiment exagéré se présente, le naturel est détruit. […] 6° Noblesse Le Noblesse du style consiste à éviter les images populaires et les expressions basses et triviales. […] La description suivante, intitulée : Une Vue des Pyrénées, est non moins brillante et gracieuse : les images y sont variées et abondantes, Lecture. — Une vue des Pyrénées. […] Dieu lava bien la fête son image.
Ce paragraphe se termine par une image charmante. […] Cette image, un peu grotesque, égaie la narration. […] Première image. […] Deuxième image. […] Nouvelle image.
« Jetez les yeux de toutes parts : voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et des fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien ne manque dans tous ces donneurs que celui à qui on les rend. […] « Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô prince, le digne objet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels ; je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier Jour, sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Lorsque David, un si grand guerrier, déplora la mort de deux fameux capitaines qu’on venait de perdre, il leur donna cet éloge : « Plus vites que les aigles, plus courageux que les lions. » C’est l’image du prince que nous regrettons ; il paraît en un moment comme un éclair dans les pays les plus éloignés ; on le voit en même temps à toutes les attaques, à tous les quartiers. […] Et pour nous faire comprendre clairement sa pensée : « Un corps désossé, ajoute La Harpe, n’est qu’une masse de chair : c’est l’image d’un discours sans logique. » Section III. — Des Passions § I. […] Cette image cruelle Sera pour moi de pleurs une source éternelle. […] 5° Crainte, Terreur La Crainte est un sentiment pénible excité dans l’âme par l’image d’un mal qui la menace. […] Legouvé nous raconte ainsi le Dévouement d’une mère pour sauver son enfant : La Tendresse maternelle Voyez la jeune Isaure, éclatante d’attraits ; Sur un enfant chéri, l’image de ses traits, Fond soudain ce fléau qui, prolongeant sa rage, Grave au front des humains un éternel outrage.
Leurs images sont modérées et justes, l’éclat de leur poésie est doux et égal mais, dans la haute poésie, le vers est trop souvent drapé dans un manteau de périphrases, noyé dans an verbiage alambiqué qui, à la longue, fatigue et rebute. […] Il s’entend surtout à rendre l’image de la brillante société française de cette époque de grandeur et de corruption élégante : lumière et ombre, gloires et hontes, vertus et vices, il reproduit tout. […] Comment, du reste, un homme qui exerçait à la fois son talent dans des poésies sacrées et dans des chants ou des épigrammes obscènes, — qu’il appela le Gloria Patri de ses Psaumes, — aurait-il pu rendre la sublimité des hymnes du roi inspiré ou des cantiques des prophètes, et s’assimiler, comme Racine et comme Bossuet, les images grandioses de la poésie hébraïque ? […] Quand il est soutenu par les grandes images qu’il emprunte, son style prend de l’élévation et de la chaleur ; il redevient sec et froid dès qu’elles l’abandonnent. […] Victime faible et tremblante, À cette image sanglante Je soupire nuit et jour ; Et dans ma crainte mortelle, Je suis comme l’hirondelle Sous les griffes du vautour107.
A tes plus chers amis ils ont prêté leur rage ; Tout trompe la simplicité : Celui que tu nourris court vendre ton image, Noire de sa méchanceté. […] Chacun veut de la vie embellir le passage : L’homme le plus heureux est aussi le plus sage… Jadis la poésie, en ses pompeux accords, Osant même au néant prêter une âme, un corps, Egayait la raison de riantes images ; Cachait de la vertu les préceptes sauvages Sous le voile enchanteur d’aimables fictions ; Audacieuse et sage en ses expressions, Pour cadencer un vers qui dans l’âme s’imprime, Sans appauvrir l’idée enrichissait la rime ; S’ouvrait par notre oreille un chemin vers nos cœurs, Et nous divertissait pour nous rendre meilleurs.
Je me représente l’image vénérable d’un homme qui n’a pas pesé sur la terre, dont le cœur n’a jamais conçu l’injustice, et dont la main ne l’a point exécutée ; qui non-seulement a respecté les biens, la vie, l’honneur de ses semblables, mais aussi leur perfection morale ; qui fut observateur de sa parole, fidèle dans ses amitiés, sincère et ferme dans ses convictions, à l’épreuve du temps qui change et qui veut entraîner tout dans ses changements, également éloigné de l’obstination dans l’erreur et de cette insolence particulière à l’apostasie qui accuse la bassesse de la trahison ou la mobilité honteuse de l’inconstance : Aristide enfin dans l’antiquité, l’Hôpital1 dans les temps modernes, voilà l’honnête homme. […] Le jeune patricien s’y plaît et s’y donne ; il s’y plaît comme Démosthène, il s’y donne comme Cicéron ; et toutes ces images du beau, en le préparant aux devoirs de la cité, lui font déjà une arme présente contre les erreurs trop précoces de ses sens.
Il présente aussi-tôt des images qui sont les préceptes mêmes. […] Les horreurs, les atrocités, les images dégoûtantes ne doivent jamais être offertes aux yeux du spectateur. […] Un vaisseau est battu par la tempête ; voilà l’image du nœud de l’action. Il périt, ou il arrive au port ; voilà l’image du dénouement. […] Enfin une image trop vive de l’amour ne peut que corrompre l’esprit et amollir le cœur.
Nisard a dit avec esprit des Jardins de Delille, qu’ils étaient « des salons de verdure où la lumière vient des bougies plutôt que du soleil. » L’image est vraie de toute la poésie descriptive du dix-huitième siècle. […] Hugo, par exemple, dit du romantisme qu’il était le libéralisme en littérature ; il a encore comparé la poésie classique au palais de Versailles, et la poésie romantique à une forêt vierge ; mais ce sont là des images qui ne sauraient avoir ni la rigueur, ni la portée d’une définition. […] J’ai la satisfaction de voir un avare, effrayé des images que je présente à sa cupidité, ouvrir ses trésors et les répandre d’une prodigue main ; d’arracher un voluptueux aux plaisirs ; de remplir d’ambitieux les ermitages. […] Je soupais de grand appétit ; dans mon petit domestique, nulle image de servitude et de dépendance ne troublait la bienveillance qui nous unissait tous. […] quel éclat de paroles et d’images !
Imiter, dans un sens moins étendu, signifie emprunter d’un auteur des pensées, des sentiments, des images que l’imitateur déguise, et qu’il embellit même, s’il est possible. […] Racine, en donnant un tour différent à cette pensée, l’a revêtue de cette belle image. […] Quoique nous ne soyons pas les maîtres de nos mouvements, dit ce Rhéteur35, nous pouvons cependant nous faire des images si vives et si justes des choses absentes, qu’elles les rendent présentes et comme exposées à nos yeux. […] Jetez les yeux de toutes parts ; voilà ce qu’ont pu faire la magnificence et la piété, pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de cc qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant : et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs, que celui à qui on les rend. […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau ; ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire : votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je, ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface : vous aurez dans cette image des traits immortels ; je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour, sons la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
Nous en avons un exemple frappant dans les langues américaines, qui, selon les rapports les plus authentiques, fourmillent d’images et de métaphores. […] À cette lecture, l’image des supplices m’environne de toutes parts, et mes oreilles sont remplies de voix plaintives et de lamentations. […] La poésie prodigue volontiers les épithètes ; elle les admet sans trop de scrupule, pourvu qu’elles fassent image et qu’elles flattent l’oreille. […] Quelle gracieuse et touchante image pour représenter la fin de la vie ! […] La métaphore ne tombe que sur un mot, et ne présente qu’une image ; l’allégorie développe la métaphore, et accumule les images relatives au même objet.