Il se montre vaillant, laborieux, ami de la justice et de la gloire, et lorsque l’ambition l’entraîne à la guerre, ses armes heureuses et rapides paraissent justes à la France éblouie. […] ………………… Vous avez senti et dignement loué le mérite de votre prédécesseur, vous, Monsieur, dont la carrière, toujours heureuse et facile, a été si différente de la sienne. […] Mais en écrivant ainsi sous la dictée du public, et lui rendant ce qu’il vous donnait, que de vues heureuses et fines, que d’intentions comiques, quel vif et piquant dialogue marquaient votre part dans ce travail commun ! […] Sans vous louer autant, je puis remarquer l’art ingénieux et délicat de vos principaux ouvrages, le mouvement toujours vif et libre du drame, la vérité des impressions, lors même que le langage est parfois trop paré ou trop éphémère, l’habileté de l’auteur à suivre et à retourner en tous sens une donnée dramatique, la manière heureuse dont le dialogue a tour à tour de la grâce, de la simplicité, de l’émotion, et de l’esprit toujours1. […] Voilà ces mots heureux, ces expressions énergiques et vives, qui sortaient comme d’elles-mêmes de la bouche du professeur !
O champs de Pressagni, fleuve heureux, doux coteaux, Alors, peut-être, alors mon humble sépulture Se cachera sous les rameaux, Où souvent, quand mes pas erraient à l’aventure, Mes vers inachevés ont mêlé leur murmure Au bruit de la rame et des eaux. […] Ainsi tout passe, et l’on délaisse Les lieux où l’on s’est répété : « Ici luira sur ma vieillesse L’azur de mon dernier été. » Heureux, quand on les abandonne, Si l’on part, en se comptant tous, Si l’on part sans laisser personne Sous l’herbe qui n’est plus à vous1 ! […] Qu’un plus riche qui te possède Soit heureux où nous l’étions tant2 !
Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait ; mais on veut être plus heureux que les autres ; et cela est presque toujours difficile, parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont. […] Il faut vous préparer une arrière-saison tranquille, heureuse, indépendante. […] est-il un homme heureux ? […] Heureux, lui ! […] — C’est mon bon ange, Excellence, puisque je suis assez heureux pour retrouver mon ancien maître.
Jourdain qui était trop heureuse, étant petite, de jouer à la madame avec nous. […] Voilà, direz-vous, une étrange manière de les rendre heureux. […] Je serai heureux, Sire, si j’apprends de lui que l’éloignement et les occupations commencent à faire le bon effet que nous avons espéré. […] Nous jouissons de cette heureuse médiocrité que vous vantiez si fort. […] Souvent avec des passions qu’on ménage bien, on va à dame, et l’on gagne la partie : le plus habile l’emporte, ou le plus heureux.
Ceux qui s’en vont sont plus heureux que ceux qui restent, ils n’ont plus rien à pleurer. […] Dès qu’il la tient, il se croit » trop heureux : Je verrai M. d’Argenson ! […] Pour être heureux, il faut, ou ne pas vous connaître, ou ne vous jamais quitter. […] Bernardin de Saint-Pierre et Chateaubriand, ont ce talent heureux de donner à leurs descriptions une sorte de poésie animée et de vie morale. […] Heureuse métaphore qui se continue dans les trois vers suivants, où l’on croit voir le rossignol s’échapper joyeux des filets de l’oiseleur.
qu’est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s’honoraient du nom de fainéants ; S’endormant sur le trône, et me servant sans honte, Laissaient leur sceptre aux mains ou d’un Maire, ou d’un Comte ! […] Désires-tu d’être heureux ? […] ——————————— Non, non, sans le secours des filles de mémoire144, Vous vous flattez en vain, partisans de la gloire, D’assurer à vos noms un heureux souvenir. […] Que j’aime à contempler, dans mes heureux caprices, Des profondes forêts le silence et l’horreur, Les rochers sourcilleux, les vastes précipices ! […] Ses criminels attentats Des plus paisibles états Troublent l’heureuse harmonie.
Jamais prince ne fut plus sage pour policer les peuples et pour les rendre tout ensemble bons et heureux. […] Reprenez-la, je suis heureux de vous la rendre. […] Vous méritiez, ma fille, un père plus heureux. […] Verra-t-on à l’autel votre heureuse famille ? […] Ô port trois fois heureux !
Je la compte seulement parmi celles-ci, parce qu’il n’est aucun genre d’écrits auquel ne s’applique le précepte de Boileau : Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Quelle fut en Grèce la conséquence de cette heureuse nature de langage, à laquelle contribuaient d’ailleurs le climat, l’éducation, le libre essor de la vie extérieure et l’instinct général de l’art ? […] Enfin, songeant aux résultats souvent prodigieux de toutes ces combinaisons, il arrive à cette conclusion incroyable : la beauté du style ne consiste ni dans l’heureux choix des expressions, ni dans la savante construction des phrases, mais dans l’harmonie à laquelle le poëte et l’orateur doivent tout sacrifier. […] Sans doute une heureuse rencontre en ce genre n’est pas à dédaigner, mais il ne faut ni courir après elle, ni crier au prodige, quand elle se présente ailleurs. […] Une hyperbate aussi hardie qu’heureuse présente d’abord le verbe, à la suite duquel, d’une marche pesante, inébranlable et active à la fois, s’avancent le sujet et ses compléments.
……………………………………………………………………………………………… Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice, Et qu’enfin votre livre aille, au gré de vos vœux, Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux : Que vous sert-il qu’un jour l’avenir vous estime, Si vos vers aujourd’hui vous tiennent lieu de crime, Et ne produisent rien, pour fruit de leurs bons mots, Que l’effroi du public et la haine des sots ? […] qu’est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s’honoraient du nom de fainéants, S’endormaient sur le trône, et, me servant sans honte, Laissaient leur sceptre aux mains ou d’un maire ou d’un Aucun soin n’approchait de leur paisible cour : [comte ? […] Moïse, moisir : cette rencontre de mots, cherchée ou non, n’est pas d’un heureux effet. […] C’est cet heureux mélange, recommandé par Horace (Art Poét. […] Hardiesse heureuse, analogue à celle d’Horace, lorsqu’il montre, dans la quinzième ode du Ier livre, Pallas préparant contre les Troyens son char et sa fureur : Currusque et rabiem parat.
» Le conseil était sage et facile à goûter : Pyrrhus vivait heureux, s’il eût pu l’écouter. […] Ce n’est pas que leurs sons, agréables, nombreux, Soient toujours à l’oreille également heureux ; Qu’en plus d’un lieu le sens n’y gêne la mesure, Et qu’un mot quelquefois n’y brave la césure4 : Mais c’est qu’en eux le vrai, du mensonge vainqueur, Partout se montre aux yeux et va saisir le cœur ; Que le bien et le mal y sont prisés au juste ; Que jamais un faquin n’y tint un rang auguste, Et que mon cœur, toujours conduisant mon esprit, Ne dit rien aux lecteurs qu’à soi-même il n’ait dit. […] Heureux qui dans ses vers sait, d’une voix légère, Passer du grave au doux, du plaisant au sévère ! […] Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] L’intelligence est donc, selon moi, la facilité heureuse qui, en histoire, enseigne à démêler le vrai du faux, à peindre les hommes avec justesse, à éclaircir les secrets de la politique et de la guerre, à narrer avec un ordre lumineux, à être équitable enfin, en un mot à être un véritable narrateur. […] Tous paraissaient purs, heureux, pleins d’avenir ! […] « Abondante, aisée, simple et lumineuse, son éloquence sait prêter un intérêt qui captive aux arides détails des affaires les plus compliquées, parcourir sans s’égarer tous les détours des questions les plus vastes, répandre sur les plus obscures le jour éclatant de l’évidence, semer comme en se jouant sur sa route les vérités brillantes et les mouvements heureux, et, cachant une méthode réfléchie sous les dehors d’une improvisation facile, déployer un art d’autant plus savant qu’il conserve tout le charme de l’abandon et tout l’entraînement du naturel ; reproduire enfin cette grandeur négligée qu’on admirait dans M.
» On ne séparait point autrefois deux sciences qui, par leur nature, sont inséparables : le philosophe et l’orateur possédaient en commun l’empire de la sagesse ; ils entretenaient un heureux commerce, une parfaite intelligence entre l’art de bien penser et celui de bien parler ; et l’on n’avait pas encore imaginé cette distinction injurieuse aux orateurs, ce divorce funeste à l’éloquence, des expressions et du sentiment, de l’orateur et du philosophe ». […] « Heureuse, s’écrie-t-il, l’utile défiance de l’orateur sagement timide, qui, dans le choix et dans le partage de ses occupations, a perpétuellement devant les yeux ce qu’il doit à ses parties, à la justice, à lui-même ! […] Mais, bien loin de se laisser éblouir par l’heureux succès d’une éloquence subite, il reprend toujours avec une nouvelle ardeur le pénible travail de la composition.
Nous n’en citerons que les lignes suivantes : « Il s’en faut bien que la tragédie nous renvoie chagrins et mal satisfaits, la comédie tout à fait contents et de belle humeur car si nous apportons à la tragédie quelque sujet de tristesse qui nous soit propre, la compassion en détourne l’effet ailleurs, et nous sommes heureux de répandre pour les maux d’autrui les larmes que nous gardions pour les nôtres. […] C’est par l’action qu’on est heureux ou malheureux.] […] Iphigénie était accoutrée comme Mme de Sévigné, lorsque Boileau adressait ces beaux vers à son ami : Jamais Iphigénie, en Aulide immolée, N’a coûté tant de pleurs à la Grèce assemblée, Que dans l’heureux spectacle à nos yeux étalé N’en a fait sous son nom verser la Champmeslé.
Jusque-là des traits heureux de naïveté, de brillants essais, de téméraires hardiesses, avaient fait la gloire de Marot, de du Bellay, de Ronsard : Malherbe inaugura, non plus la poésie de telle province, de telle école, de tel homme, mais la véritable poésie française. […] C’est une partie de l’ode adressée à ce prince au sujet « de l’heureux succès du voyage de Sedan », entrepris contre le duc de Bouillon, en 1606. […] Heureuse imitation de l’imperiosius œquor d’Horace, Od.
Estimons-nous heureux d’avoir un pareil témoin, si nous remplissons notre devoir. […] vous ne cesserez jamais d’être heureux et remarquables entre tous. […] Aujourd’hui, tu es si heureux, si riche, que les vainqueurs sont jaloux du bonheur du vaincu. […] Où trouver des jours préférables à une telle nuit, et si l’éternité lui ressemble, est-il un homme plus heureux que moi ? […] Tes parents ne me sont pas inconnus ; dès ton enfance, j’ai étudié ton heureux naturel et j’en ai conçu les plus belles espérances.
., flattent l’œil, parce que ces figures sont régulières ; voilà leur beauté : cependant une heureuse variété est une source de beautés beaucoup plus féconde. […] Des sentiments du cœur majestueux théâtre, Le front s’épanouit en ovale d’albâtre ; Et doublant son éclat par un contraste heureux, S’entoure et s’embellit de l’ombre des cheveux. […] Le beau est donc, après le sublime, la source la plus féconde des plaisirs du goût ; nous venons de le voir : mais ce n’est pas seulement parce qu’ils sont beaux ou sublimes que les objets nous flattent ; ils empruntent, d’autres principes encore, l’heureuse faculté de nous charmer.
» Heureux donc ceux qui, ou comme vos enfants, ont trouvé dans la mort, ou comme vous, dans le chagrin de leur perte, une glorieuse indemnité ! Heureux ceux pour qui la main des dieux plaça la prospérité aux bornes mêmes de la vie ! Je le sens néanmoins, il sera difficile à vos cœurs de rester pénétrés de cette vérité, lorsque vous verrez vos concitoyens heureux de la possession de ces mêmes objets qui faisaient auparavant toute votre joie.