Il semble que le temps soit un ennemi commun contre lequel tous les hommes sont convenus à conjurer : toute leur vie n’est qu’une attention déplorable à s’en défaire ; les plus heureux sont ceux qui réussissent le mieux à ne pas sentir le poids de sa durée ; et ce qu’on trouve de plus doux, ou dans les plaisirs frivoles1, ou dans les occupations sérieuses, c’est qu’elles abrégent la longueur des jours et des moments, et nous en débarrassent sans que nous nous apercevions presque qu’ils ont passé.
« Fénelon avait cet heureux genre d’esprit, de talent et de caractère, qui donne infailliblement de soi, à tout le monde, l’idée de quelque chose de meilleur que ce qu’on est.
Que cette transition est heureuse, pour amener le morceau important qui suit, et qui était le grand sujet du discours !
Ce précieux résultat exerce en même temps une influence heureuse sur les compositions auxquelles on applique les élèves, et leur esprit arrive enfin à cette maturité de jugement qui est le triomphe du bon goût.
On lit ailleurs : « Je serais fort heureuse dans ces bois, si j’avais une feuille qui chantât.
Emmagasiner, pour ainsi dire, toutes les idées que peut enfanter l’esprit humain, les classer régulièrement, en attachant à chaque compartiment son étiquette, en sorte que, une fois les ressources et la distribution de l’entrepôt bien connues, l’écrivain puisse les retrouver selon les exigences du sujet, et s’approvisionner au fur et à mesure des besoins, c’est là évidemment une utopie décevante, une conception singulièrement heureuse, si elle était réalisable.
Il n’a pas toujours été aussi heureux ; celle de Waverley, par exemple, est longue et pénible.
Bientôt ces termes neufs et originaux, employés par les écrivains les plus médiocres, perdent le premier éclat qui les distinguait ; ils deviennent familiers : alors les hommes de génie sont obligés de chercher d’autres expressions, qui souvent ne sont pas si heureuses ; c’est ce qui produit le style forcé et sauvage dont nous sommes inondés.
Ma femme est morte : et bien, par Dieu (da jurandi20) ie ne la resusciteray pas par mes pleurs : elle est bien, elle est en paradis pour le moins si mieux ne est21 ; elle prie Dieu pour nous, elle est bien heureuse, elle ne se soucie plus de nos miseres et calamitez ; autant nous en pend à l’œil ; Dieu gard le demourant1 !
Quelques-unes naissent spontanément et tout exprimées ; c’est la facile conquête de ceux qui sont nés sous une constellation heureuse : mais combien d’autres qui sont le fruit d’une poursuite ingrate ; qu’il faut remanier sans cesse ; qui, après avoir contenté un moment l’écrivain, le rebutent2 ; qui ne paraissent jamais qu’une image imparfaite du vrai, mais non le vrai lui-même !
est pour l’homme de goût la plus heureuse rencontre d’idée et d’expression à la fois gracieuse, piquante et rapide.
Mais une étude simplement spéculative de la morale chrétienne ne nous seroit pas d’une bien grande utilité, puisqu’elle seule ne nous rendroit ni meilleurs ni plus heureux.
que j’étais heureux !
Là, on célébra Rocroy délivré1, les menaces d’un redoutable ennemi tournées à sa honte, la régence affermie, la France en repos, et un règne qui devait être si beau, commencé par un si heureux présage.
Jourdain qui était trop heureuse, étant petite, de jouer à la madame avec nous.
De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.
Les martyrs (1809), épopée en prose, fidèle aux formes consacrées, nous montrent l’application souvent artificielle, mais parfois heureuse de la poétique développée dans le Génie du christianisme.