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68. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Si les arbres poussent leurs racines autant qu’il est convenable pour les soutenir ; s’ils étendent leurs branches à proportion, et se couvrent d’une écorce si propre à les défendre contre les injures de l’air ; si la vigne, le lierre et les autres plantes qui sont faites pour s’attacher aux grands arbres ou aux rochers en choisissent si bien les petits creux, et s’entortillent si proprement aux endroits qui sont capables de les appuyer ; si les feuilles et les fruits de toutes les plantes se réduisent à des figures si régulières, et s’ils prennent au juste, avec la figure, le goût et les autres qualités qui suivent de la nature de la plante, tout cela se fait par raison : mais, certes, cette raison n’est pas dans les arbres. […] Quelle figure y faisait Marie ?

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Quelle noble et douce figure que celle de cette femme aux yeux baissés, assise au milieu de ses esclaves, et leur donnant l’exemple du travail et des vertus austères ! […] A une pareille figure, il fallait un pendant digne d’elle : ce sera le personnage de Junius. […] Ce vers est beau, malgré le participe présent, qui fait toujours fâcheuse figure, en poésie.

70. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Il en est de même des adjectifs qui expriment la figure, la couleur, la saveur, la matière, une qualité de l’ouïe et du tact. […] Du Gallicisme et des figures de construction. […] Les figures de construction sont des irrégularités dans la grammaire, quoiqu’elles soient quelquefois des beautés et des perfections dans la langue. […] Cette figure de construction consiste aussi dans la réduplication (ou répétition) du régime ou du sujet du verbe. […] Aussi emploie-t-on souvent cette figure, en plaçant le sujet après le verbe, ou le régime avant le sujet et le verbe.

71. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Leur règle n’est pas de parler juste, mais de faire des figures justes. […] Est-ce une figure ? Naît-il des figures, ou du moins de quelques figures ? […] On opposait elegans signum à signum rigens ; une figure proportionnée, dont les contours arrondis étaient exprimés avec mollesse, à une figure trop roide et mal terminée. […] Evitez l’enflure et les figures outrées dans un plaidoyer.

72. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Les figures oratoires, les élans lyriques, sauf, bien entendu, ceux qui sont amenés par la situation. […] Quant au style de la comédie, il n’y a rien à ajouter à ce que nous avons déjà dit : qu’il soit simple, clair, familier sans pourtant être jamais ni bas, ni rampant, ni lâche ; assaisonné de pensées fines et délicates, d’expressions plus vives qu’éclatantes, sans grands mots, sans figures soutenues, sans tirades de morale ou de préceptes prétentieux : voilà certainement ce qu’il doit être en général. […] Ce ne sont que des ridicules individuels, qui passent sous nos yeux comme les figures d’une lanterne magique. […] Petit traité des figures, § 37, p. 75.

73. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Les différentes figures de ce tableau, leurs attitudes, leur expression, leur coloris, les différents corps de ce superbe édifice, les différentes parties de ce monument admirable existent ou peuvent exister séparément dans la nature. […] Ce sont les pensées les plus nobles et les plus hardies, les expressions les plus magnifiques et les plus animées, les métaphores les plus riches et les plus brillantes, les figures les plus vives et les plus pompeuses, les tours les plus nombreux et les plus variés, l’harmonie la plus agréable et la plus séduisante. […] Ils consistent dans le judicieux emploi des métaphores et des figures, et comprennent aussi l’inversion, qui, comme je l’ai dit ailleurs, fait précéder des mots, qui, dans l’ordre naturel, devraient suivre, et fait suivre ceux qui devraient précéder.

74. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Ainsi, le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux pour être agréablement reçu dans l’esprit humain : mais le faux y entre bien sous sa propre figure ; car c’est le lieu de sa naissance et sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger.

75. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — D — article »

On croit que c’est le même qu’Oannès, un des dieux syriens, et qui étoit représenté sous la figure d’un monstre, avec deux têtes, des mains et des pieds d’homme, et une queue de poisson.

76. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Mais si le poète doit instruire, il faut qu’il anime l’instruction en offrant à l’imagination des figures et des circonstances qui lui plaisent, qui lui dérobent la sécheresse du sujet, et le couvrent en quelque sorte d’un vernis poétique ; il faut qu’il relève tout ce qu’il dit par le choix des épithètes, l’emploi des termes métaphoriques, l’harmonie et la vivacité des tours, la hardiesse et l’éclat des figures, en un mot, par tout ce que le style poétique a d’attrayant et d’enchanteur. […] Quand le poète vent établir des principes de morale ou de physique, il doit, sans manquer en aucune manière à l’exactitude et à la précision, les orner de toutes les images, de toutes les comparaisons, de toutes les figures propres à donner de l’intérêt et de l’agrément à sa composition. […] Dans cette espèce de poème, on peut employer, selon la nature des sujets, les figures hardies, les descriptions brillantes, le style noble et sublime, comme aussi la simplicité de l’apologue.

77. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Un caractère est vrai et naturel, lorsqu’il renferme tous les traits distinctifs qui lui sont propres, de manière à présenter une figure, à former un type qui sera l’expression la plus haute et la plus parfaite du genre. […] L’auteur de la Henriade, au contraire, n’a pas d’autres agents du sien que ces allégories inférieures : la Discorde, la Politique, l’Envie, le Fanatisme, agissant sous des figures humaines et symboliques, jouent les principaux rôles de la Ligue ; et le héros n’a, de son côté, que l’ombre de saint Louis. […] Dans le second cas, les êtres surnaturels se mêlent aux hommes ; ils prennent une voix, ou plus souvent une figure humaine, ordinairement même un visage connu, parce qu’un inconnu causerait du trouble dans l’action qui se fait. […] Ce sera la même noblesse dans les pensées, la même élévation dans les sentiments, la même vivacité dans les images, la même pompe d’expressions, la même hardiesse dans les tours et les figures.

78. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Toujours rempli de son sujet, ses expressions seront toutes également expressives ; chaque phrase, chaque figure, contribueront à rendre le tableau plus frappant et plus complet. […] Rien de traînant, rien d’embarrassé dans le tour de sa phrase ; il vise à la concision ; ses périodes sont variées, sans affectation, sans la moindre apparence de recherche dans leur harmonie : ses figures, quand il en emploie, sont courtes et correctes, plutôt que hardies et brillantes.

79. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Pour que la vérité touche les cœurs, l’orateur doit employer ces grandes et nobles figures, ces images vives et frappantes, ce style pathétique et sublime, qui remuent, agitent, entraînent les âmes. […] Mais les figures brillantes y sont quelquefois prodiguées. […] Il doit même, en bien des occasions, y répandre les figures les plus brillantes et les plus animées, pour donner un tour piquant à des faits, dont le détail, quoique essentiel à la cause, pourrait, sans ces ornements, porter dans l’âme le dégoût et l’ennui. […] Mais quelle que soit la nature de la cause, l’orateur doit toujours s’attacher plus aux choses, qu’aux paroles, plus au choix et à la solidité des preuves, qu’à ce frivole assemblage de figures éblouissantes, qui ne parlent ni au cœur ni à la raison. […] Brillant et solide, il embellit ses raisonnements de nobles et magnifiques figures.

80. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Placé au rang des Dieux par les poètes, il est représenté sous la figure d’un homme nerveux, armé d’une grosse massue, dont il avait tué l’hydre de Lerne, et couvert de la peau du lion qu’il avait étranglé dans la forêt de Némée. […] On le représente sous la figure d’un jeune homme couronné de roses, avec un flambeau à la main. […] Philémon et Baucis Ces deux époux d’un fige avancé, reçurent, suivant la fable, dans leur petite cabane Jupiter et Mercure qui visitaient a Phrygie sous la figure humaine. […] On la représente sous la figure d’une jeune fille avec des ailes, portant d’une main une couronne, et de l’autre une palme.

81. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Il peut être animé par les figures les plus hardies, mais jamais orné, jamais recherché. […] Aucun ouvrage n’est plus rempli de figures hardies et animées que les livres saints. […] La lumière et les ténèbres, les arbres et les fleurs, les forêts et les campagnes cultivées, leur inspirent également de belles figures poétiques. […] Les neuf premiers chapitres sont de la plus haute poésie, embellie de tout ce que les figures du style ont d’agréable et de gracieux. […] Les malheurs s’accumulent à mesure que le poème avance ; tout contribue à rendre Achille plus grand, et à en former la figure principale, suivant l’intention du poète.

82. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre II. Seconde espèce de mots. » p. 7

Ainsi, l’on dit l’argent pour le argent, l’histoire pour la histoire ; mais alors on met à la place de la lettre retranchée cette petite figure (’) qu’on appelle apostrophe.

83. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

Pour ne parler que des femmes, voyez ces femmes toutes viriles de Corneille, que Balzac appelait d’ adorables furies, et dans Racine, ces la Vallière égarées à la cour du roi de Pont et des empereurs de Rome ; parcourez ensuite les femmes idéales et vaporeuses du drame allemand ou anglais ; passez aux romanciers, depuis Richardson, peintre si souvent fidèle, et qu’en dépit de la fastidieuse minutie de ses détails d’intérieur, on a eu tort de condamner à un complet oubli, jusqu’aux belles et chastes figures de Walter Scott, jusqu’aux portraits si chaudement et si spirituellement faux de la plupart des romanciers français de notre âge. […] Eh bien, suivez toutes ces figures, depuis ce guerrier à barbe blanche et tout bardé de fer, jusqu’au gentleman relevant par sa distinction native le frac noir et bourgeois de notre âge.

84. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Voulez-vous d’eux un Christ, une Vierge, un saint Georges, ils prennent un pinceau, et, sans carton, sans dessin, sans modèle, ils vous improvisent aussitôt la figure demandée. […] Vous le rencontrez, sa figure parle ; l’horreur, la colère, la pitié sortent de tous ses traits.

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