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75. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Mais les détails sont faibles souvent ; ils sont assez nombreux et variés, mais moins fins, moins fouillés, d’une observation bien moins originale et moins neuve que chez Balzac. […] Le troisième, qui est le plus remarquable, parut en 1724, et le quatrième, plus faible, onze ans après, en 1735. […] Après sa mort, toutes les nations barbares se redivisèrent ; mais les Romains étaient si faibles qu’il n’y avait pas de si petit peuple qui ne pût leur nuire. […] J’ai employé à cette recherche toutes les forces de ma raison ; et, quoique mes moyens aient été bien faibles, je peux dire que je n’ai pas passé un seul jour sans recueillir quelque observation agréable. […] Les parties faibles du discours de Rivarol sont celles qui portent la trace de l’école de Condillac.

76. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Nous ne pouvons rien, faibles Orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires. […] Éloignés de leurs amis par tant de terres et par tant de mers, dans un pays où l’on ne pouvait les entendre, où l’on ne voulait pas même les écouter, ils eurent recours à M. de Lamoignon, comme à un homme incorruptible, qui prendrait le parti des faibles contre les puissants, et qui débrouillerait ce chaos d’incidents et de procédures, dont on avait enveloppé leur cause. […] Il faut que l’orateur, en ne disant rien de faible, rien d’inutile, y fasse une courte récapitulation des preuves les plus solides qu’il a développées, de ce qu’il a dit de plus essentiel et de plus frappant, et qu’il représente dans un tableau raccourci, mais où les objets soient bien distingués, tout ce qui peut faire la plus vive et la plus forte impression sur l’auditeur. […] Qu’on en méprise la gloire, et qu’on veut de mal à ces faibles yeux, qui s’y sont laissé éblouir ! […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux Héros.

77. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Un homme livré à sa mollesse est un homme faible et petit en tout : il est si tiède que Dieu le vomit3. […] C’est précisément ce trait noté par Saint-Simon qui nous montre le prince habile jusque dans sa colère à apercevoir le faible d’un raisonnement.

78. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Ses dispositions naturelles, son caractère observateur, son talent de style sont certainement pour beaucoup dans le succès qu’il a obtenu ; mais les mœurs françaises, nos habitudes de société, le ton de notre conversation, notre langue enfin y sont aussi pour quelque chose ; et ce qui le prouve, c’est cette suite de poètes comiques du plus grand talent, que nous avons eus depuis sa mort, et cette innombrable quantité de comédies qu’ils nous ont données et dans lesquelles on trouve toujours, jusque dans les plus faibles, plus ou moins des qualités qu’il a mises dans les siennes. […] Ses comédies sont faibles et d’un comique un peu larmoyant. […] Aussi, dans toutes les pièces dont nous venons de parler, la gloire du succès est bien faible pour l’écrivain.

79. (1854) Éléments de rhétorique française

C’est ainsi qu’après avoir appelé un animal qui s’enivre de sang etjouit d’un carnage inutile, ils auront aussi donné le nom de tigre à l’homme cruel sans nécessité, qui faisait tomber les faibles sous sa massue. […] Bailly expose ainsi la théorie de l’aurore, sa cause et ses effets : Les rayons qui se plient pour s’approcher de nous, passent au-dessus de nos têtes avant de nous atteindre ; ils se réfléchissent sur les particules grossières de l’air, pour former d’abord une faible lueur, incessamment augmentée, qui annonce le jour et le devient bientôt. […] L’orateur doit commencer par des preuves solides, qui donnent une bonne idée de sa cause ; les plus faibles doivent se perdre dans le nombre, vers le milieu du discours ; enfin il faut garder, pour porter les derniers coups, des arguments décisifs qui commandent la conviction. […] Une lettre à un ami, où l’on exprime ce qu’on a vu et ce qu’on a senti, n’excitera que le dégoût et l’ennui, si l’auteur entame un second sujet avant d’avoir terminé le premier, puis quitte brusquement le second pour revenir au précédent, effleurant tout, brouillant tout, et ne suivant d’autre règle que le caprice d’un esprit faible et d’une imagination vagabonde. […] Rousseau s’exprime ainsi au sujet d’une maladie qui avait paralysé la moitié de son corps : Tel, quand le secours robuste Dont mon corps est étayé En laisse à mon sang aduste Régir la faible moitié, L’autre moitié qui succombe Hésite, chancelle, tombe, Et sent que, malgré l’effort Que sa vertu fait renaître, Le plus faible est toujours maître, Et triomphe du plus fort.

80. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Il y règne une éloquence vive et naturelle, quoiqu’on y trouve quelques endroits faibles, excepté dans celui de Saint Louis. […] Delà vient que le Prince de Condé valait seul à la France des années entières ; que devant lui les forces ennemies les plus redoutables s’affaiblissaient visiblement par la terreur de son nom ; que sous lui nos plus faibles troupes devenaient intrépides et invincibles ; que par lui nos frontières étaient à couvert, et nos provinces en sûreté ; que sous lui se formaient et s’élevaient ces soldats aguerris, ces officiers expérimentés, ces braves dans tous les ordres de la milice, qui se sont depuis signalés dans nos dernières guerres, et qui n’ont acquis tant d’honneur au nom français, que parce qu’ils avaient eu ce Prince pour Maître et pour Chef ». […] Les autres sont faibles, et pèchent contre le goût. […] Défendre, par le talent de la parole, les biens, l’honneur, la vie même des citoyens contre les détours frauduleux de la mauvaise foi, les artifices de l’imposture, et les attentats de la calomnie ; soustraire l’homme faible, indigent, et vertueux, à l’oppression et souvent à la rapacité de l’homme injuste, riche et puissant ; telle est la noble fonction de l’Orateur du barreau.

81. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

« Et quant au particulier de qui j’ai entrepris la défense, particulier maintenant et des moindres et des plus faibles, la colère de votre majesté, sire, s’emporterait-elle contre une feuille sèche que le vent emporte ?

82. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XV. » pp. 109-111

Racine paraît avoir deviné ce qu’Aristote lui-même écrit dans un passage de ses Problèmes (XXIX, 11) où il appelle la femme un être inférieur (πολὺ ἦττον) et plus faible (ἀσθενέστερον) que l’homme.

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.

84. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

Les autres se pavanent sur la considération de leur beauté, et croient que tout le monde les muguette1 : tout cela est extrêmement vain, sot et impertinent : et la gloire qu’on prend de si faibles sujets s’appelle vaine, sotte et frivole.

85. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Marie, ô toi que le chrétien révère, Ma faible voix s'anime en t'implorant ; Ton divin Fils est né pauvre et souffrant, Ah ! […] Virgile a dit, en parlant des abeilles : Et dans un faible corps s'allume un grand courage. […] 8° L'apposition emploie des substantifs comme épithètes : C'est dans un faible objet, imperceptible ouvrage, Que l'art de l'ouvrier me frappe davantage. […] A ces licences des grands poëtes, les prosateurs en vers ajoutent des chevilles que Maître Adam lui-même eût trouvées un peu faibles. […] Là, de l'éternité commencera l'empire, Et dans cet océan, où tout doit se détruire, Le temps s'engloutira comme un faible ruisseau.

86. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

Qu’à un faible degré.]

87. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

La légèreté dans le travail ne produit jamais que des œuvres faibles et médiocres.

88. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

La prière seule, l’accent du malheur, de quelque faible voix qu’il parte, émeut profondément dans ces vastes lieux. […] et quoiqu’ils soient si faibles, combien ils asservissent les esprits ! […] Corinne rappela les vers de Tibulle et de Properce, qui se glorifient des faibles commencements dont est sortie la maîtresse du monde21. […] Or, dans la hiérarchie des souverainetés, celle qui avait le titre de royaume, quelque faible qu’elle fut, devait prendre rang avant toutes les autres, et se trouvait la mieux placée pour faire valoir dans la suite, à leur détriment, un droit effectif de supériorité. […] Tous leurs soins se portaient dès lors sur Chlodobert, dont l’état ne donnait plus qu’une faible espérance.

89. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Leur gazouillement, faible encore, est plus lent et plus doux que dans le reste de la journée : il se sent de la langueur d’un paisible réveil. […] C’est lui qui produisit tant d’actions immortelles dont l’éclat éblouit, nos faibles yeux, et tant de grands hommes dont les antiques vertus passent pour des fables depuis que l’amour de la patrie est tourné en dérision. […] C’était trop peu pour moi d’une telle victime : La vengeance trop faible attire un second crime.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

Le ton de noblesse et de dignité qui y règne d’un bout à l’autre, s’annonce dès le début : « Une voix faible et inconnue s’élève ; mais elle sera l’interprète de tous les cœurs.

91. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Dans les caractères actifs et susceptibles, il est toujours tenté de croire à l’injustice, ou de se tourner en dépit et en envie ; dans les caractères mous et faibles, il amène l’insouciance et le découragement : l’humilier, c’est l’aigrir ou l’abattre1 ; on se tromperait fort si l’on croyait exercer par là une honte salutaire ; l’humiliation est toujours funeste à l’honneur : ou bien elle le blesse si vivement qu’il se révolte, ou bien elle le frappe si rudement qu’elle l’atterre2, et ôte la force de nous aider à nous relever.

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