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2. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

Voyez-le entrer dans un sermon1 où il apporte un zèle tout dévot, renforçant la solidité de la raison par l’ardeur de la charité. […] Il n’en faut pas davantage : l’homme, quelque plein de tristesse qu’il soit, si l’on peut gagner sur lui3 de le faire entrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps-là. […] Entrer dans un sermon veut dire entrer dans l’église où l’on va prêcher.

3. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

On y parviendra par la simplicité du récit, par le soin qu’on prendra de ne rien faire entrer de contraire au sens commun, et par un enchaînement des circonstances tel qu’elles expliquent naturellement le fait qui peut paraître extraordinaire. […] La première recommandation à faire est celle-ci : « Écrivez comme vous parleriez aux personnes avec lesquelles vous entrez en correspondance, c’est-à-dire avec ce naturel, cette clarté, cette facilité, qui règne ordinairement dans votre conversation. […] La première, c’est d’être extrêmement circonspect dans vos paroles et d’éviter la réputation d’être un parleur, qui est la plus mauvaise réputation qu’un jeune homme puisse avoir dans le pays où vous entrez. […] Si vous fussiez entré une heure après dans ma chambre, nous nous fussions moqués de moi ensemble. […] M. le cardinal entra dans les miennes ; la sorte d’amitié qu’il a pour vous le rend fort sensible à votre départ… Ne blâmez point, mon enfant, ce que je sentis en rentrant chez moi : quelle différence !

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Le parasite J’arrivai heureusement à Pennaflor1, et j’entrai dans une hôtellerie d’assez bonne apparence où je demandai à souper : c’était un jour maigre ; on m’accommoda des œufs. […] Je n’avais pas encore mangé le premier morceau, que l’hôte entra, suivi d’un homme qui l’avait arrêté dans la rue. […] Il me prit fantaisie d’y entrer.

5. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Il résulte de là que les mots terminés par un e muet précédé d’une voyelle et suivi d’une consonne, ne peuvent entrer dans le corps d’un vers, parce que l’élision est impossible ; ils ne peuvent se mettre qu’à la fin du vers, où la syllabe muette ne compte pas ; tels sont les mots joies, journées, lient, payent, etc. […] À peine de la cour j’entrai dans la carrière. […] Nous ne pouvons entrer ici dans le détail des règles de l’harmonie ; ce sont d’ailleurs des secrets qui se devinent et se sentent plutôt qu’ils ne s’enseignent ; une oreille sensible et délicate les trouvera sans peine, et saura les appliquer par instinct. […] Nous ne pouvons entrer ici dans les nombreux détails de la combinaison des stances, dont on peut citer plus de cent variétés ; nous nous contenterons d’indiquer, comme les plus usitées et les plus harmonieuses, les stances de quatre, de six et de dix vers.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Entré jeune au service, il brisa son épée pour se venger d’un passe-droit. […] La compagnie, quelque temps après, s’était retirée, et je causais avec madame de Saint-Simon, lorsqu’un ancien valet de chambre, à qui elle avait donné une charge de garçon de la chambre de madame la duchesse de Berry, et qui servait à table, entra tout effarouché. […] Elle entra dans le petit cabinet, d’où bientôt après elle sortit avec M. le duc d’Orléans, duquel l’activité et l’air turbulent marquaient plus l’émotion du spectacle que de tout autre sentiment. […] Le duc de Beauvilliers2, debout auprès d’eux, l’air tranquille et froid, comme à chose non avenue ou à spectacle ordinaire, donnait ses ordres pour le soulagement des princes, pour que peu de gens entrassent, quoique les portes fussent ouvertes à chacun, en un mot pour tout ce qu’il était besoin, sans empressement, sans se méprendre en quoi que ce soit ni aux gens ni aux choses ; vous l’auriez cru au lever ou au petit couvert servant à l’ordinaire.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Maillet, qui, mis en déportation par le Directoire, entra dans une école de Bretagne, dont il fit la fortune, pour des souliers et un habit, sans s’apercevoir ni de l’injustice des hommes, ni de son changement de situation, parce qu’il est toujours en repos, quoique toujours agité sur le sommet de ses idées ; M. […] Il rompt trop souvent les cercles tracés par sa magie ; il y laisse entrer des voix qui n’ont rien de surhumain, et qui ne sont bonnes qu’à détruire le charme et à mettre en fuite les prestiges. […] « Il ne se pique point d’être entré dans la lumière absolue, mais il est mieux éclairé, il juge la vie avec calme et sagesse. […] Ces pages qui donnent du prix aux moindres détails nous font entrer dans l’intimité de cet écrivain charmant.

8. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

Aussi ne dit-on pas stance de deux ou de trois vers, mais distique ou tercet ; et l’on appelle, en général, couplets, les petites stances qui entrent dans des chansons. […] Les stances de six vers se divisent en deux tercets et admettent une prodigieuse quantité de combinaisons, à cause des vers de différentes mesures, qu’on y fait entrer. […] Ce sont donc des stances dans la rigueur du terme, et non des strophes, qui entrent dans nos odes ; et si nous les appelons des strophes, il faut au moins nous souvenir que ces strophes différent essentiellement de celles des anciens.

9. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Amyot, 1513-1593 » pp. -

Lycurgus en les remerciant les renvoya, et feit entrer Alcander en sa maison avec lui, là où il ne mesfeit ne mesdit5 jamais d’une parole ; ains lui commanda seulement qu’il le servist, faisant retirer ses domestiques qui avoient accoustumé de le servir ordinairement. […] Ce qu’entendans certains espions qui estoient dedans la ville, l’allerent rapporter à Sylla, lequel incontinent sur la minuict10 approcha son armée de ce costé là, par où il entra dedans, et peu s’en falut qu’il ne la rasast toute11 ; mais au moins l’emplit il de meurtre, et fut la rue que l’on appeloit Ceramique12 toute arrosée de sang, estant Sylla plus indigné1 contre ceux de la ville pour certaines paroles injurieuses, que pour autre offense qu’ils luy eussent faitte : car pour se mocquer de Sylla et de sa femme Metella2, ils venoient sur la muraille et disoient : « Sylla est une meure3 aspergée de farine », et un tas d’autres telles mocqueries ; et par ainsi4 pour la plus legere chose du monde, comme dit Platon5, c’est à sçavoir pour des paroles, ils payerent une très griefve6 et très cruelle amende. […] -C), connu par sa rivalité avec Marius ; vainqueur de Mithridate, il entra à Rome, proscrivit ses adversaires et rétablit l’aristocratie, après avoir fait couler des flots de sang.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Là-dessus j’entrerais facilement en composition, pourvu qu’il me fût permis de la parcourir à mon aise ; mais en être venu si près, et n’y pouvoir mettre le pied, n’est-ce pas pour enrager ? […] Des soldats, qui sont entrés dans la bibliothèque du Vatican, ont détruit, entre autres raretés, le fameux Térence du Bembo, manuscrit des plus estimés, pour avoir quelques dorures dont il était orné. […] Il est vrai, lui dis-je ; mais puisque vous voilà sorti… Non, reprit-il, entrez chez moi, je suis à vous dans un moment.

11. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Quand on a trouvé toutes ou presque toutes les idées qui doivent entrer dans un sujet, il s’agit de les disposer. […] On se fait d’abord un plan général dans lequel n’entrent que les premières vues et les pensées principales. […] Après avoir distingué parmi les tropes, ceux d’usage ou de la langue qui entrent dans les habitudes communes du discours, et ceux d’invention ou de l’écrivain, qui appartiennent plus spécialement à celui qui les emploie, on peut rattacher à la métaphore : La métonymie, espèce de métaphore dans laquelle les expressions substituées au mot propre supposent une correspondance préalable entre les objets comparés, la cause pour l’effet, l’effet pour la cause, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée, etc. […] La communication, où l’on paraît entrer dans l’opinion de l’adversaire, pour le ramener à ses propres idées.

12. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Dites ce qu’il faut, et ne dites que ce qu’il faut : entrez en matière sans préambule, et passez d’un article à l’autre, sans chercher de transition. […] Quand il me prie, ou plutôt quand il m’oblige de vous le recommander comme un homme digne d’entrer dans la maison et dans la confidence d’un Prince, qui ne choisit que des gens de mérite ; quand il se persuade que vous voulez bien m’honorer d’une amitié intime, il s’imagine certainement que je peux plus que je ne le crois moi-même. […] « J’apprends, mon cher frère, que vous allez sortir de l’École Militaire, pour entrer dans la carrière des armes. […] « Entrez donc, mon cher frère, de l’École dans la carrière militaire.

13. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

. — Les adversaires de la république trouveront d’autres ni et d’autres comme ; et ici nous entrons dans les similitudes, les différences, les comparaisons, les contraires. […] Ceux qui indiquent aux jeunes gens d’autres sources d’invention les abusent, et en voulant donner trop de perfection à la rhétorique, ils en font, en réalité, une étude insignifiante et puérile. » Nous avouons avec Blair, et nous l’avons posé en principe, que la méthode d’invention la plus féconde est l’examen approfondi du sujet ; qu’il y aurait puérilité à multiplier les lieux, à les faire entrer tous, de gré ou de force, dans chaque matière. […] Et de même, qui prétend les utiliser tous dans chaque argument fait l’effet de celui qui voudrait faire entrer toutes les lettres dans chaque mot. » Mais il n’en est pas moins vrai que l’emploi des lieux, indispensable quand les circonstances ne permettent pas de creuser profondément une matière, ouvre, dans tous les cas, une vaste carrière à l’esprit.

14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — De Retz. (1614-1679.) » pp. 20-28

Le marquis de Nangis, mestre de camp2 du régiment de Navarre ou de Picardie, je ne me ressouviens pas précisément, et enragé contre la reine et contre le cardinal pour un sujet que je vous dirai incontinent, fut fort tenté d’entrer dans la cabale des Importants, cinq ou six jours devant que M. de Beaufort fût arrêté ; et je le détournai de cette pensée, en lui disant que la mode, qui a du pouvoir en toutes choses, ne l’a si sensible en aucune qu’à être ou bien ou mal à la cour. […] Comme tous ces sujets étaient extrêmement odieux au public, parce qu’ils étaient tous créatures de M. le cardinal de Richelieu, ils furent sifflés par tous les laquais dans la cour de Saint-Germain, aussitôt que le roi eut expiré ; et si M. de Beaufort eût eu le sens commun, ou si M. de Beauvais4 n’eût pas été une bête mitrée, ou s’il eût plu à mon père5 d’entrer dans les affaires, ces collatéraux de la régence auraient été infailliblement chassés avec honte, et la mémoire du cardinal de Richelieu aurait été sûrement condamnée par le parlement avec une joie publique. […] M. le duc d’Orléans, qu’ils trouvèrent dans le grand cabinet et qu’ils exhortèrent pathétiquement, les fit entrer au nombre de vingt dans la chambre grise.

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Quand il entra dans la Franche-Comté2, il avait pris ses précautions si justes du côté de l’Allemagne, qu’en une province ouverte de toutes parts les ennemis ne purent, dans une occasion si pressante, se faire un passage pour y jeter le moindre secours. […] Cependant il est merveilleux que, parmi les soins d’une guerre qui a dû, ce semble, l’occuper tout entier, ce prince soit encore entré dans le détail du gouvernement de son État, et qu’on l’ait vu aussi appliqué aux besoins particuliers de ses sujets que si toutes ses pensées avaient été renfermées au dedans de son royaume. […] Outre Thomas Corneille, qui succédait à son frère, Racine reçut dans cette séance un littérateur fort inconnu, Bergeret, en remplacement de l’historien Géraud de Cordemoy. — En prononçant, lorsqu’il entra à l’Académie en 1673, son discours de réception, qui n’a pas été conservé, Racine avait été beaucoup moins heureux.

16. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Je ne sais si vous entrez comme moi dans la surprise des Américains ; mais jamais il ne peut y en avoir eu une pareille dans le monde. […] M. d’Argenson1 voulait entrer dans le service ; mais des convenances d’affaires domestiques lui firent prendre la charge de lieutenant général au présidial2 d’Angoulême, qui lui venait de son aïeul maternel. […] Les personnes dont j’entends parler ici sont en si grand nombre et si importantes, que j’affaiblirais son éloge en y faisant entrer la reconnaissance que je lui dois, et que je conserverai toujours pour sa mémoire.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

les hommes ne travaillent à augmenter leur pouvoir que pour le voir tomber contre eux-mêmes dans de plus heureuses mains3 Un conservateur de bibliothèque J’allai l’autre jour voir une grande bibliothèque dans un couvent de dervis, qui en sont comme les dépositaires, avec l’obligation d’y laisser entrer tout le monde à certaines heures. […] J’eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m’avait fait perdre en un instant l’attention et l’estime publiques ; car j’entrai tout à coup dans un néant affreux. […] Ces discours les menèrent jusque sur la porte d’un café5, où j’entrai avec eux.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Il devient réellement insupportable de converser avec des hommes qui n’ont, dans le cerveau, que des cases où tout est pris, et où rien d’extérieur ne peut entrer. […] A peine de la cour j’entrai dans la carrière, Que mon âme éclairée, ouverte au repentir, N’eut d’autre ambition que d’en pouvoir sortir4. […] Le 12 mai 1588, le duc de Guise, chef des Ligueurs, étant venu à Paris, malgré la défense du roi Henri III, ce prince fit entrer des Suisses dans la ville, pour expulser le rebelle. […] Il devient réellement insupportable de converser avec des hommes qui n’ont, dans le cerveau, que des cases où tout est pris, et où rien d’extérieur ne peut entrer.

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