Ils s’entretiennent ensemble de ce qu’ils voient et de ce qu’ils goûtent : ils foulent à leurs pieds les molles délices et les vaines grandeurs de leurs anciennes conditions qu’ils déplorent : ils repassent avec plaisir ces tristes mais courtes années, où ils ont eu besoin de combattre contre eux-mêmes et contre le torrent des hommes corrompus, pour devenir bons : ils admirent le secours des Dieux qui les ont conduits, comme par la main, à la vertu, au milieu de tant de périls. […] Ils chantent les louanges des Dieux, et ils ne font tous ensemble qu’une seule voix, une seule pensée, un seul cœur. […] Ils règnent tous ensemble, non sur des trônes que les mains des hommes peuvent renverser, mais en eux-mêmes avec une puissance immuable ; car ils n’ont plus besoin d’être redoutables par une puissance empruntée d’un peuple vil et misérable ; ils ne portent plus ces vains diadèmes, dont l’éclat cache tant de craintes et de noirs soucis. […] On l’approche tout ensemble avec liberté et avec retenue. […] L’éthopée et la posographie se trouvent souvent jointes ensemble, et n’en sont l’une et l’autre que les plus piquantes et plus agréables ; ce portrait d’un jeune fat dans La Bruyère, en est un très bel exemple.
L’ensemble de ces principes invariables forme ce qu’on appelle la grammaire générale. […] La conjonction est une espèce de mot qui sert à lier ensemble les phrases ou les membres d’une même phrase. […] L’ensemble se nomme syllogisme, mot tiré du grec qui signifie proposition déduite. […] De plus, malgré l’unité du sujet, qui doit les lier ensemble, elles doivent être distinctes, et ne pas rentrer les unes dans les autres. […] Cette phrase, qui forme un ensemble si régulier, est elle-même la partie d’un ensemble plus grand où règne encore l’unité : elle est extraite du premier discours du Petit Carême de Massillon ; et tout, dans ce discours, tend à faire ressortir l’influence de l’exemple donné par les princes.
Enfin, il arrive souvent que l’orateur doit tout ensemble instruire, plaire et toucher. […] Les deux premières portent ensemble le nom de prémisses. […] La disposition influe sur tout l’ensemble du discours, mais elle embrasse deux objets principaux. […] Si votre composition oratoire ne peut subir cette épreuve, le plan repose quelque part sur le faux, et il pèche nécessairement dans l’ensemble ou dans les détails. […] C’est, dit l’abbé Marcel, le développement d’une morale puisée dans l’ensemble de la vie du héros, et, du moins en partie, appuyée sur son éloge.
L’ensemble frappe, et rien n’attache : c’est une ville d’hier, qu’un grand homme a jetée dans l’espace sur de vastes proportions pour un magnifique avenir ; mais cet avenir n’est pas encore venu2. […] ô problème redoutable que nous avons si souvent agité ensemble !
Que je sois tout ensemble idolâtre et chrétien ! […] Sont-ce tous deux ensemble, ou chacun à son tour ? […] Jetez sur votre fille un regard paternel : Ma mort suivra la mort de ce cher criminel ; Et les dieux trouveront sa peine illégitime, Puisqu’elle confondra l’innocence et le crime, Et qu’elle changera, parce redoublement4, En injuste rigueur un juste châtiment : Nos destins, par vos mains5, rendus inséparables, Nous doivent rendre heureux ensemble, ou misérables ; Et vous seriez cruel jusques au dernier point, Si vous désunissiez ce que vous avez joint. […] Après avoir deux fois essayé la menace, Après m’avoir fait voir Néarque2 dans la mort, Après avoir tenté l’amour et son effort, Après m’avoir montré cette soif du baptême, Pour opposer à Dieu l’intérêt de Dieu même, Vous vous joignez ensemble ! […] Je satisfais ensemble et peuple et courtisans, Et mes vers en tous lieux sont mes seuls partisans ; Par leur seule beauté ma plume est estimée ; Je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée, Et pense toutefois n’avoir point de rival A qui je fasse tort en le traitant d’égal.
De tous les exercices propres à agrandir et à fortifier les facultés intellectuelles, le plus efficace est cet ensemble d’études dont la base est celle des langues anciennes, et auquel nos pères ont donné par excellence le nom d’humanités. […] Cet ensemble d’études commence par celle de la langue nationale. […] Tandis que l’élève s’habituera de lui-même à cette science de la méditation, que le professeur mette entre ses mains les livres, les discours, les traités les plus remarquables ; qu’il lui fasse observer et comprendre les divers mérites et l’artifice de la composition, non-seulement sous le rapport de la pensée, mais sous celui de l’ordre et du style ; que souvent il le ramène sur ses pas, soit pour se rendre un compte plus exact des intentions de l’écrivain, soit pour mieux retenir l’ensemble et les détails ; que, dans les discussions politiques, judiciaires, philosophiques, il lui présente, autant que possible, le pour et le contre, surtout si la question a été traitée par deux rivaux dignes l’un de l’autre.
Sans elle la composition devient défectueuse et désagréable, les parties détachées de l’ensemble s’isolent et annulent la majesté de l’effet général. Elle se lie tellement à l’unité d’action, qu’on dit généralement que l’unité c’est l’ harmonie, C’est elle qui constitue invariablement la beauté, la supériorité, la perfection ; c’est en un mot l’absence de tout élément qui ne semblerait point faire partie d’un bel ensemble. […] Pour achever de faire voir aux élèves ce que c’est que l’ensemble d’une composition, je vais, à l’exemple de Quintilien, comparer un auteur à un architecte qui veut construire un palais.
Plus de ces périodes puissantes aux membres nombreux bien joints ensemble et formant un corps sain et robuste : des phrases courtes, sans nerfs et sans muscles, incapables de porter des pensées de quelque poids. […] ô problème redoutable que nous avons si souvent agité ensemble ! […] Au coin de son feu, dans sa chambre d’étudiant, qui ne l’a vu se lever à demi-vêtu, et, marchant à grands pas, développer avec une émotion persuasive, avec une verve toujours renaissante, les pensées qui l’agitaient, évoquer en causant tous les maîtres de l’esprit humain, et les opposer l’un à l’autre ou les concilier ensemble, comme s’il eût espéré s’en faire écouter ?
L’ensemble de ces modèles, qui s’enchaînent, se continuent et s’expliquent les uns les autres, devient ainsi l’abrégé d’une histoire agissante et vivante, qui nous permet de suivre les progrès ou les transformations de la langue nationale, comme on descend le cours d’un beau fleuve dont les eaux s’abandonnent à leur pente, et reflètent les paysages de leurs rives. […] Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si l’on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre, par une direction tout ensemble libérale et sévère, à séparer le mort du vif, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais, ou du médiocre.
Nul ne sait plus adroitement conduire une action, soutenir le rôle d’un personnage imaginaire, faire parler un caractère, peindre une physionomie, préméditer ses effets, les préparer dans leurs causes, émouvoir par la logique de ses combinaisons, créer d’emblée l’ensemble et les détails d’une fable, en un mot, construire un mécanisme si savant que le dénoûment se déduit comme une conséquence de ses prémisses. […] Il se fit un moment de silence parmi les assaillants ; puis, tous ensemble, et comme par un commun accord, ils poussèrent une clameur de guerre pour s’étourdir, et ne pas entendre les gémissements de l’homme qui brûlait.
L’ensemble de ces modèles, qui s’enchaînent, se continuent et s’expliquent les uns les autres, devient ainsi l’abrégé d’une histoire agissante et vivante, qui nous permet de suivre les progrès ou les transformations de la langue nationale, comme on descend le cours d’un beau fleuve dont les eaux s’abandonnent à leur pente, et reflètent les paysages de leurs rives. […] Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre par une direction tout ensemble libérale et sévère à séparer le mort du vit, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais ou du médiocre.
Pour lui faciliter les premiers essais, il est bon, comme nous l’avons dit plus haut, de commencer par des imitations : on lit, on raconte un fait, une anecdote, un trait d’histoire, une description ; on cherche à en faire bien saisir à l’élève les détails et l’ensemble, puis on l’abandonne à ses souvenirs : il doit reproduire de son mieux ce qu’il a entendu. […] Venons au fait : vous payez une pension à M. de Sévigné ; vous avez ici un ménage : mettez le tout ensemble, cela fait de l’argent, car votre louage de maison va toujours. […] Si vous fussiez entré une heure après dans ma chambre, nous nous fussions moqués de moi ensemble. […] Un peintre habile sait ménager dans un tableau l’ombre et la lumière, et tirer du clair-obscur de merveilleux effets : l’art de l’écrivain est le même ; l’opposition des tons et des couleurs, donne à l’ensemble du mouvement, de la variété, et fait ressortir les parties essentielles. […] Cette analyse doit considérer un morceau dans son ensemble et dans tous ses détails, y montrer l’application de toutes les règles de l’art d’écrire, faire ressortir les beautés ou les défauts qui s’y trouvent.
Non, si l’on entend par art un ensemble de connaissances dérivant de principes absolus. […] La parole n’est qu’une note dans le concert de l’éloquence : sans le concours du geste, de l’attitude et de l’intonation, il n’y a pas d’ensemble, pas d’harmonie. […] Comme le prélude dans une mélodie, il ouvre l’âme aux impressions que l’ensemble du plaidoyer doit éveiller en elle. […] C’est une série d’arguments rattachés ensemble par le lien de la proposition maîtresse et qui s’appuient l’une sur l’autre en se succédant. […] Étudiez-la, dis-je, mais plutôt comme un ensemble d’observations curieuses que comme une suite de procédés à imiter.
Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ». […] Il a fait mouvoir tous les astres dans des espaces libres : dès lors plus de fluide, plus de résistances, plus de frottements ; les liens qui unissent ensemble toutes les parties du monde, ne sont plus que des rapports de gravitation, des êtres purement mathématiques.
Ce sont deux arts1 qui ont une étroite liaison ensemble. […] Et si tous les hommes apprenaient la musique, ne serait-ce pas le moyen de s’accorder ensemble, et de voir dans le monde la paix universelle ?
Les deux premiers vers du premier tercet riment ensemble ; et le troisième rime avec le second ou le dernier du second tercet. […] Les Grecs et les Latins n’ont rien en ce genre de si parfait : car il comprend ensemble tout ce qu’il y a de beau dans l’ode pour la magnificence du style, et tout ce que l’épigramme a de grâce pour sa brièveté. » Ce qui est dit ici de la magnificence de l’ode et de la brièveté de l’épigramme manque assurément d’exactitude ; mais il est vrai qu’on cherche à mettre à la fin du sonnet, et même dans ses différentes sections, quelque pensée vive et ingénieuse, comme dans les épigrammes et les madrigaux dont nous parlerons tout à l’heure.
Loin de se presser ou de s’embarrasser l’un l’autre, ils doivent s’aider mutuellement, et marcher ensemble au même but. […] Le dialogue en est élégant, les caractères parfaitement bien soutenus, et l’ensemble admirable. […] L’on confondait ensemble l’histoire, l’éloquence et la poésie. […] Lorsqu’elle jette un regard au berger qui la poursuit, que ses pieds et ses yeux s’accordent mal ensemble ! […] C’est un poème régulièrement et strictement épique dans son ensemble, orné de tout ce qui peut embellir ce genre de composition.