Distinguez bien la gloire de la réputation. […] Ce qui distingue la réputation de la gloire, c’est que la réputation est le jugement de quelques-uns, et que la gloire est le jugement du plus grand nombre, de la majorité dans l’espèce humaine. […] Sa main n’a pas encore manié des instruments pesants ; son dos n’a pas été courbé sur une charrue ou sur un atelier, ses cheveux flottent au gré des vents et de la belle nature, sans avoir été décolorés bizarrement, brûlés avec art, et souvent ridiculement contraints, sa peau n’a pas été ternie par un soleil ardent, ou gercée par le froid ; la tempête n’a pas encore fondu sur sa tête ; il ne voit la vie qui se présente à lui que comme une route semée de fleurs ; il ne prévoit aucun des dangers et des malheurs qui l’attendent ; le chagrin n’a pas ridé son front et effacé la noblesse de ses traits ; l’on y distingue encore la première origine du roi de la nature ; la défiance n’a pas rendu sa démarche arrêtée et suspendue, son regard inquiet, son coup d’œil fixe et sinistre ; son esprit, dégagé de préjugés et de soucis, ne lie que des idées agréables, n’enfante que des images gracieuses ; si quelques peines légères viennent troubler les beaux jours qui sont tissus pour lui, elles sont toutes hors de lui, elles ne laissent aucun souvenir, elles se dissipent rapidement avec les objets qui les ont fait naître : que lui manque-t-il pour offrir l’image la plus fidèle des grâces, de la gaîté, de l’agrément, des charmes et de la gentillesse ? […] Remplacez la fin du morceau par : il broie les cailloux, il ensanglante les lambeaux de pourpre, il vomit des flots d’ écume rouge, il se consume en efforts de rage, la colère l’étouffe, il tombe enfin épuisé de douleur, vous aurez encore un tableau plein de vie et de coloris ; mais rien ne distinguera cette fin du commencement, ce pronom il trop répété arrêtera votre style, ces propositions bien distinctes rendront vos allures plus lentes, et l’on regrettera l‘absence d’une gradation intelligente.
David, qui en est l’auteur, y remplit à la fois deux personnages également faciles à distinguer.
Si vous voulez distinguer les deux syllepses, appelez celle dont je parle ici syllepse grammaticale, et l’autre syllepse oratoire.
Par la force du génie, on se représentera toutes les idées générales et particulières sous leur véritable point de vue ; par une grande finesse de discernement, on distinguera les pensées stériles des idées fécondes ; par la sagacité que donnera l’habitude d’écrire, on sentira d’avance quel sera le produit de toutes ces opérations de l’esprit.
Le nouveau droit commun confond toutes les classes ; Je ne distingue plus ni familles ni races ; Le peuple est tout le monde, et les nobles anciens, Tombés nobles, se sont relevés citoyens.
Si parfois il arrive que l’intérêt, ou l’harmonie, ou les exigences de la mesure leur fassent subir quelque déplacement, il sera facile de s’en apercevoir et de les distinguer. […] Il importe donc, pour la clarté du discours, de soumettre ces sortes de phrases à une analyse rigoureuse, et d’apprendre aux jeunes élèves à distinguer les différentes espèces de propositions, et le rôle que chacune d’elles joue dans la phrase dont elle fait partie.
Les observateurs scrupuleux des limites qui séparent et doivent distinguer les genres divers de compositions littéraires, ont fait à ces harangues des reproches, fondés en apparence, mais qui cessent de l’être cependant, lorsqu’on se reporte au temps et au milieu des peuples où elles furent écrites.
Il s’ensuit de tout ce que je viens de dire, que le poète, pour être en état d’inventer, doit porter des yeux attentifs sur la nature, en bien saisir toutes les parties et le vrai beau ; distinguer tout ce qui est, et tout ce qui peut être ; observer les hommes et leurs divers caractères, étudier à fond le cœur humain, démêler tous les secrets ressorts qui le font mouvoir, tous les sentiments dont il est susceptible, toutes les passions qui peuvent le maîtriser dans toutes les circonstances possibles de la vie.
Le néant des grandeurs Comme les fleuves, quelque inégalité qu’il y ait dans leur course, sont en cela tous égaux, qu’ils viennent d’une source petite, de quelque rocher, ou de quelque motte de terre, et qu’ils perdent tous leurs eaux dans l’Océan ; là on ne distingue plus ni le Rhin, ni le Danube dans les petites rivières et les plus inconnues ; ainsi les hommes commencent de même, et après avoir achevé leur course, après avoir fait, comme des fleuves, un peu plus de bruit les uns que les autres, ils sont tous enfin confondus dans ce gouffre infime de la mort et du néant, où l’on ne trouve plus ni César, ni Alexandre, ni tous ces grands noms qui nous étonnent, mais la corruption et les vers, la cendre et la poussière qui nous égalent1.
Dans ses joues d’une blancheur éclatante, on distinguait quelques veines bleues.
Le pathétique est en effet son trait dominant, celui qui la distingue de l’éloquence grecque.
Il faut choisir un ou plusieurs bons modèles, y distinguer ce qui est véritablement beau, ce qui plaît également dans tous les temps et dans tous les lieux, et n’y prendre que ce qui peut convenir au genre qu’on traite, et aux mœurs du siècle pour lequel on écrit. […] Deux qualités cependant s’y font surtout distinguer ; une passion extrême pour la gloire, et une confiance aveugle dans les succès passés.
C’est ici qu’il faut vous distinguer par la délicatesse du sentiment. […] Pour bien remplir ce canevas, il est essentiel de bien faire attention aux signes indicatifs de remplissage, et de distinguer quand l’on n’a qu’à exprimer une idée en d’autres termes, ou lorsqu’il faut ajouter des idées accessoires. […] Quant à la disposition narrative, je séparerai toujours le canevas en trois parties, non que l’élève, dans son travail, doive faire trois alinéas, mais pour lui apprendre à bien distinguer l’exposition, le nœud et le dénouement. […] Kanaris voulait embraser d’abord le vaisseau amiral, mais il ne pouvait le distinguer dans une forêt de mâts. […] Une assemblée immense composée des quatre ordres de l’état, présentait une multitude de visages humains, qu’on distinguait très visiblement mais qu’on ne pouvait reconnaître.
Si ces substantifs ne servent, précisément, qu’à distinguer les personnes par leur nom, ils doivent être mis au singulier. […] Mais il est bon d’observer, après Duclos, que, dans ces cas, l’adjectif mis avec l’article avant le nom propre, ne sert qu’à qualifier cette personne dont on parle : placé après, il sert à la distinguer de celles qui portent le même nom.
Qui veut n’avoir point sujet de redouter leur puissance n’a qu’à bien faire ; car ils sont ministres de Dieu pour le bien45. » Et cette restriction rabaisse si peu leur puissance, qu’elle la relève, au contraire, beaucoup davantage, parce que c’est la rendre semblable à celle de Dieu, qui est impuissant pour faire le mal et tout-puissant pour faire le bien ; et que c’est la distinguer de celle des démons, qui sont impuissants pour le bien et n’ont de puissance que pour le mal. […] En effet, à la vivacité si brillante qui la distingue, à son enjouement si hardi et si spirituel, quel tendre dévouement aux maux de ceux qui l’entourent, quelles solides qualités d’un cœur droit, généreux et vraiment chrétien ne joint-elle pas ? […] Après un livre frivole, où des parties sérieuses portaient l’empreinte de son génie, il s’est immortalisé par plusieurs productions, entre lesquelles se distingue les Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains (1734) et l’Esprit des Lois. […] Le tigre, trop long de corps, trop bas sur ses jambes, la tête nue, les yeux hagards, la langue couleur de sang, toujours hors de la gueule, n’a que les caractères de la basse méchanceté et de l’insatiable cruauté ; il n’a pour tout instinct qu’une rage constante, une fureur aveugle, qui ne connaît, qui ne distingue rien, et qui lui fait souvent dévorer ses propres enfants, et déchirer leur mère, lorsqu’elle veut les défendre.
Soit que les maîtres insistent, dans leurs corrections verbales, sur les paragraphes auxquels nos chiffres renvoient les traducteurs ; soit qu’ils obligent ces derniers à formuler par écrit les applications qu’ils en auront faites, ils exerceront le jugement de leurs classes, ils habitueront en même temps les esprits à cette précieuse netteté de raisonnement, qui distingue surtout l’auteur de la nouvelle méthode.
Il se distingua d’abord à la bataille de Marathon, et gouverna ensuite la république avec tout le génie d’un grand homme d’état et d’un grand capitaine.