Elle s’approche pour lui demander s’il était aveugle de naissance, ou s’il l’était devenu par quelque accident. […] ils ne vous demandent que le superflu, quelques miettes de votre table, quelques restes de votre grande chère. […] Je demande un poète aimable, proportionné au commun des hommes, qui fasse tout pour eux et rien pour lui. […] je vous le demande, et vous l’ignorez, et je l’ignore moi-même ; vous seul, ô mon Dieu ! […] Vous me demandez des conseils ; il ne vous en faut point d’autres que votre goût.
La représentation dure deux heures, et ressemblerait parfaitement, si l’action qu’elle représente n’en demandait pas davantage pour sa réalité. […] Il demandait des nouvelles à tout ce qui en sortait sans que presque personne osât lui répondre. […] On lui demanda s’il voulait qu’on ouvrît ceux des Ptolémées ; il dit qu’il avait voulu voir le roi, et non pas les morts. […] Faut-il demander la raison pourquoi des joueurs très habiles se ruinent au jeu, pendant que d’autres hommes y font leur fortune ? […] Madame, quel dessein vous fait me demander ?
On peut se le demander. […] Ainsi, pour montrer que Denys conspirait en vue du pouvoir tyrannique lorsqu’il demandait une garde, on allègue que Pisistrate, lui aussi, visant à la tyrannie, demanda une garde et que, après l’avoir obtenue, il devint tyran. […] Les choses dont on veut l’existence réelle valent mieux que celles auxquelles on ne demande que l’apparence. […] Emprunter à la personne qui fera mine de demander, et demander à qui fera mine de réclamer son dû ; faire une réclamation au moment où l’on vient nous demander, et faire des compliments pour avoir l’air de demander, et insister après avoir été refusé ; car ce sont autant de marques d’avarice. […] Voilà pourquoi Amasis ne pleura pas sur son fils que l’on conduisait à la mort, et pleura sur son ami qui demandait l’aumône.
Le tyran le sait ; il est aussi loin de m’accorder la paix que je suis loin de demander grâce. […] Il demande si l’empereur a jamais été marié ; mais personne ne lui apprendra que Ninus a eu deux femmes. […] Or, je vous demande s’il est rien qui, selon les sentiments naturels, doive plus attirer notre aversion et notre indignation ? […] Faut-il que mes soupirs vous demandent sa vie ? […] Allez : vos frères vous attendent ; Ne pensez qu’aux devoirs que vos pays demandent.
Il demande pour toute grâce la permission de voir un instant le Grand-Maître. […] Il y a, dans l’entrevue de ce petit Mignon avec l’Empereur, des circonstances qu’on est bien aise de savoir, et qu’il raconte avec une grande naïveté : cet élan d’un enfant, cette botte saisie, cette jambe héroïque secouée, et l’entretien qui s’établit : « — Que me demandes-tu ?
On allait au temple pour demander les faveurs des dieux : ce n’était1 pas les richesses et une onéreuse abondance ; de pareils souhaits étaient indignes des heureux Troglodites ; ils ne savaient les désirer que pour leurs compatriotes ; ils n’étaient au pied des autels que pour demander la santé de leurs pères, l’union de leurs frères, l’amour et l’obéissance de leurs enfants. […] Que demandez-vous donc de nous ?
Si je sers tes besoins, c’est lui qui me l’ordonne : Les présents qu’il me fait, c’est à toi qu’il les donne… Mon suc, dans la racine à peine répandu, Du tronc qui le reçoit à la branche est rendu : La feuille le demande ; et la branche fidèle, Prodigue de son bien, le partage avec elle. […] Dans un sage conseil, par les chefs assemblé, Du départ général le grand jour est réglé ; Il arrive, tout part : le plus jeune peut-être Demande, en regardant les lieux qui l’ont vu naître, Quand viendra ce printemps par qui tant d’exilés Dans les champs paternels se verront rappelés1 ? A nos yeux attentifs que le spectacle change : Retournons sur la terre, où jusque dans la fange L’insecte nous appelle, et, certain de son prix, Ose nous demander raison de nos mépris2… De l’empire de l’air cet habitant volage, Qui porte à tant de fleurs son inconstant hommage Et leur ravit un suc qui n’était pas pour lui, Chez ses frères rampants qu’il méprise aujourd’hui, Sur la terre autrefois traînant sa vie obscure, Semblait vouloir cacher sa honteuse figure.
Incapable de mener à fin un bon livre, il excellait pourtant à tracer en courant de belles esquisses ; mais ne lui demandons ni la tenue, ni l’équilibre du bon sens : sa plume est aussi téméraire que ses opinions ; un sophiste et un rhéteur se cachent sous l’artiste et le savant. […] Si vous me rencontrez dans les rues, je vous demande, pour toute récompense d’un service que je crois de quelque importance, de ne me pas reconnaître, et si par hasard il était trop tard pour vous sauver, et qu’on vous prît, de ne me pas dénoncer. » Cela dit, mon homme disparut, et laissa le président de Montesquieu dans la plus grande consternation. […] — Oui, fort mal. — Vous a-t-il demandé de l’argent, un petit écu pour prix de son avis ?
Et ces conditions, ces moyens, il les demande, il les impose : à ses soldats, s’il s’agit de discipline, d’exactitude et d’activité dans le service ; au gouverneur, si la question porte sur la solde des troupes, sur les approvisionnements, sur le choix des officiers. […] Mirabeau Ne me demandez pas ce que fut Mirabeau selon les maximes de la morale1, mais ce qu’il fit et quelle puissance il exerça sur les autres hommes. […] Washington, lui dit-il ; votre modestie égale votre valeur, et cela surpasse toute la puissance de parole que je puis posséder. » Enfin, en 1774, à la veille de la grande lutte, en sortant du premier congrès formé pour la préparer, Patrick Henry, l’un des plus ardents républicains de l’Amérique, répondait à ceux qui lui demandaient quel était le premier homme du congrès : « Si vous parlez d’éloquence, M.
Tout le monde sait qu’il n’est jamais permis aux particuliers de demander la mort de personne, et que quand un homme nous aurait ruinés, estropiés, brûlé nos maisons, tué notre père, et qu’il se disposerait encore à nous assassiner et à nous perdre d’honneur3, on n’écouterait point en justice la demande que nous ferions de sa mort : de sorte qu’il a fallu établir des personnes publiques qui la demandent de la part du roi, ou plutôt de la part de Dieu. […] Supposez que ces personnes publiques demandent la mort de celui qui a commis tous ces crimes : que fera-t-on là-dessus ?
Cette remarque demande un esprit désintéressé. […] C’est pour les dieux de la patrie que nous « demandons la paix ; nous la demandons pour les dieux « indigètes. […] Mais le goût intellectuel demande plus de temps pour se former. […] Il vient avec un vieux soldat ; il a fait sa demande. […] Gardez-vous de demander du temps : le malheur n’en accorde jamais… Eh !
Mon cœur, cependant, vous envoie ses vœux ; il demande pour vous, sinon le bonheur qui n’est point d’ici-bas, du moins ces secrètes consolations que la Providence fait couler d’en haut sur les âmes malades, ces joies intimes qui n’ont point de nom, parce qu’elles passent sur la terre comme quelque chose d’un autre monde, comme le souffle lointain de la patrie. […] Combien d’épaules sans force ont demandé de lourds fardeaux !
» ……………………………………………………… » Un cœur juste, un cœur saint, voilà ce qu’il demande. […] » Je demande, et saisis avec un cœur avide » Ces moments que m’éclaire un soleil si rapide ; » Dons à peine obtenus qu’ils nous sont emportés ; » Moments que nous perdons, et qui nous sont comptés. […] Dans le doute où flottait mon esprit incertain, Je me suis demandé quelle invisible main Dirigeait, dans leur cours, les choses de ce monde ; Ou si rien ne réglait leur marche vagabonde, Que le caprice vain d’un aveugle hasard. […] Le sage trouve tout cela dans son âme, et il est difficile au lecteur de ne pas ouvrir la sienne à ses discours : Heureux qui de ses mains cultive les sillons Où son champêtre aïeul planta ses pavillons, Qui demande à la terre un tribut légitime, Pour nourrir les mortels, l’épuise et la ranime, Et par l’utile effort d’un soin toujours nouveau, En devient l’économe et non pas le fardeau.
Ainsi, les mots, envie, confondue, agitée, terre, féconde, bocages, agréables, fleurissent, demandent, instruisent, etc., pourraient terminer un vers féminin. […] Ainsi monde ne rime point avec demande, quoique la dernière syllabe de ces deux mots soit la même. […] Les chiens à qui son bras a livré Jésabel150, Attendant que sur toi la fureur se déploie, Déjà sont à ta porte et demandent leur proie. […] Quand deux rimes, soit masculines, soit féminines, ne sont séparées de deux autres rimes semblables, que par deux rimes d’une espèce différente, comme dans ces vers de Voltaire : Soudain Potier se lève et demande audience.
Si l’on remet cette étude si pénible à un âge un peu plus avancé, et qu’on appelle la jeunesse, l’on n’a pas la force d’y persévérer ; et si l’on y persévère, c’est consumer à la recherche des langues le même temps qui est consacré à l’usage que l’on en doit faire ; c’est borner à la science des mots un âge qui veut déjà aller plus loin, et qui demande des choses ; c’est au moins avoir perdu les premières et les plus belles années de sa vie. […] Si on lui demande quelle heure il est, il tire une montre qui est un chef-d’œuvre ; la garde de son épée est un onyx1 ; il a au doigt un gros diamant qu’il fait briller aux yeux et qui est parfait ; il ne lui manque aucune de ces curieuses bagatelles que l’on porte sur soi autant pour la vanité que pour l’usage ; et il ne se plaint2 non plus toute sorte de parure qu’un jeune homme qui a épousé une riche vieille. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue3 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle1 lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions ; et il ajoute qu’elle fasse diète. […] Vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous paraphez ; je n’avais qu’une chose à vous demander, et vous n’aviez qu’une chose à me répondre : oui ou non.
Mais Votre Majesté nous a cédé Mayence3, que plusieurs campagnes n’ont pu mettre en notre pouvoir, et qui était dans le cas de soutenir plusieurs mois de siége ; mais le corps germanique demande à grands cris la paix, qui seule peut le sauver de son entière ruine ; mais la plus grande partie du Corps germanique, les États mêmes du roi d’Angleterre, seul instigateur de la guerre, sont en paix avec la République française4. […] Si, dans sa note, elle m’eût demandé des choses possibles, je les lui eusse accordées ; elle a demandé mon déshonneur2, elle devait être certaine de ma réponse. […] Je sens que peut-être j’irrite dans cette lettre une certaine susceptibilité naturelle à tout souverain ; mais les circonstances ne demandent aucun ménagement ; je lui dis les choses comme je les pense ; et, d’ailleurs, que Votre Majesté me permette de le lui dire, ce n’est pas pour l’Europe une grande découverte que d’apprendre que la France est du triple plus populeuse, et aussi brave et aguerrie que les États de Votre Majesté.
On comprend maintenant pourquoi nous demandions que cette étude précède celle de la rhétorique. […] Mais c’est par cela même que l’orateur et l’écrivain doivent se mettre en garde contre l’abus, et ne jamais perdre de vue ces excellents préceptes de Cicéron, auxquels il est difficile de rien ajouter : « Nous avertirons l’orateur, dit Cicéron59, de n’employer la raillerie ni trop souvent, car il deviendrait un bouffon ; ni au préjudice des mœurs, il dégénérerait en acteur de mimes ; ni sans mesure, il paraîtrait méchant ; ni contre le malheur, il serait cruel ; ni contre le crime, il s’exposerait à exciter le rire au lieu de la haine ; ni enfin sans consulter ce qu’il se doit à lui-même, ce qu’il doit aux juges, ou ce que les circonstances demandent, il manquerait aux convenances. […] On leur objecte que cette division est toute matérielle ; qu’elle se rattache à des signes extérieurs, et non au sens intime du discours ; on leur demande d’où ils font ressortir l’éloquence des livres qui présente souvent les différents genres.