La conviction cependant est un moyen que l’orateur ne doit point négliger : c’est une des routes qui conduisent le plus sûrement au cœur ; et l’on ne reste pas persuadé longtemps d’une vérité dont on n’était pas convaincu.
Elle ne peut avoir que deux objets : ou il s’agit de conduire les hommes par le devoir, et c’est alors dans les principes du juste et de l’injuste qu’elle puise ses forces et ses moyens : ou il s’agit de les déterminer par leur intérêt, et c’est leur passion qu’il faut émouvoir.
Souvent la peur d’un mal nous conduit dans un pire.
L’analyse consiste à cacher d’abord son intention ou le but de son discours, et à conduire insensiblement les auditeurs jusqu’à la conclusion. […] Un dialogue ainsi conduit est une lecture infiniment agréable, qui, au moyen du partage d’opinion entre les personnages, donne une juste idée des arguments que l’on peut avancer en faveur des deux côtés de la question. […] Quelques-uns cependant, comme dans le traité de l’Orateur, sont agréables et bien conduits. […] Nous sommes conduits à travers des scènes lugubres jusqu’au moment où la mortalité s’étend sur la flotte. […] Il doit satisfaire notre curiosité sur tous les points, nous conduire jusqu’à la fin de l’action dont il a tracé le plan, et s’arrêter.
Madame de Lambert a dit : « Les enfants aiment à être traités en personnes raisonnables ; il faut entretenir en eux cette espèce de fierté, et s’en servir comme d’un moyen pour les conduire où l’on veut.
De ces reflets naît cette dégradation de lumière qui, d’un objet à l’autre, conduit la vue par des passages imperceptibles. […] Ainsi, dans les Méditations sur l’Évangile de Bossuet, le cheval dompté par le cavalier, qui représente si bien le chrétien sous la main de Dieu, et dans les Sermons, cette magnifique image de la vie humaine, dont on peut rapprocher, le style de Bossuet à part, un passage ingénieux des Inductions morales et physiologiques de M. de Kératry, où le monde est un palais dont le maître invisible accueille des voyageurs qu’y conduit un pouvoir inconnu.
mon Dieu, non ; au pied de l’escalier Qui conduisait de l’aire au rustique palier, Comme un pauvre accroupi sur le seuil d’une église, Une figure noire était dans l’ombre assise, Immobile, le front sur ses genoux couché, Et dans son tablier le visage caché. […] Partout où l’amitié consacre un cœur aimant, Partout où la nature allume un sentiment, Dieu n’éteindra pas plus sa divine étincelle Dans l’étoile des nuits dont la splendeur ruisselle, Que dans l’humble regard de ce tendre épagneul, Qui conduisait l’aveugle et meurt sur son cercueil !!!
et si le grand vaisseau qu’il conduisait avait à se perdre, n’a-t-il pas témoigné qu’il y voulait mourir devant tous les autres ? […] On dit que demain on le fait conduire à Pignerol ; car le roi change l’exil en une prison77. […] Il le conduira jusqu’à Pignerol, où il le laissera en prison sous la conduite d’un nommé Saint-Mars, qui est fort honnête homme, et qui prendra cinquante soldats pour le garder… Voilà une grande rigueur. […] La gloire des conquêtes est toujours souillée de sang304 : c’est le carnage et la mort qui nous y conduit ; et il faut faire des malheureux pour se l’assurer. […] Le maréchal de L’Hospital, qui lui avait été donné pour le conseiller et pour le conduire, secondait par sa circonspection ces ordres timides.
Il conduit l’intrigue la plus embarrassée avec une merveilleuse dextérité.
Un Je me trompais 6 a souvent tant de grâce, et peut conduire un homme si loin !
L’athée L’athée croit qu’un État ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince ; il croit qu’une maison ne peut subsister sans la vigilance et l’économie d’un père de famille ; il croit qu’un vaisseau ne peut être bien conduit sans l’attention et l’habileté d’un pilote ; et quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l’orde et dans la paix, il conclut, sans hésiter, qu’il y a un esprit, une intelligence qui y président.
Il a, si l’on peut le dire, l’innocence de la bassesse ; il ne se doute pas qu’il y ait une autre morale, un autre honneur au monde que le succès auprès du pouvoir ; il tient pour fou, je dirais presque pour malhonnête, quiconque ne se conduit pas comme lui.
Je choisis le cardinal d’Estrées comme l’homme le plus éclairé que je puisse mettre auprès de vous ; il me sacrifie son repos, sa santé, peut-être sa vie, sans aucun dessein que celui de marquer sa reconnaissance ; et quand vous avez le plus besoin de ses talents ; quand il est le plus nécessaire de prendre de promptes résolutions pour votre sûreté et celle de votre royaume, vous faites voir en vous une malheureuse facilité à croire que tout d’un coup vous pouvez gouverner seul votre monarchie, que le plus habile de vos prédécesseurs aurait eu peine à conduire dans l’état où elle est présentement.
« Il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue dont chaque point représente une idée ; et lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir. » Toutes les vertus du style, tous ses charmes naissent donc de cet ordre, qui en est lui-même le charme et la vertu suprême. […] Le texte est tiré de l’évangile du jour : Jésus fut conduit par l’esprit dans le désert pour y être tenté par le diable.
Il faut pour la rime féminine prendre la convenance des sons de l’avant-dernière syllabe des mots, comme dans ceux-ci : monde, féconde | bocage, ombrage | cantique, portique | nature, verdure | jaillissent, bondissent | instruire, conduire, etc. […] Enfin, il lui fera faire toutes les belles actions, par lesquelles les plus grands hommes pourraient se signaler dans une pareille entreprise, et il le conduira, de cette manière, jusqu’à l’entier achèvement de l’action principale.
Un trouvère nous apprend aussi qu’au ix e siècle des vers satiriques furent composés contre un comte de Poitiers qui s’était conduit lâchement en face des pirates Normands. […] Cette époque, qui achève la ruine de la féodalité, consacre le triomphe de la monarchie, invente l’imprimerie et découvre l’Amérique, est la transition qui nous conduit du moyen âge à la renaissance, sur le seuil d’un nouveau monde.
quel sera mon étonnement, lorsque le juge sévère qui préside dans l’autre siècle, où celui-ci nous conduit, nous représentant en un instant toute notre vie, nous dira d’une voix terrible : « Insensés que vous êtes, qui avez tant estimé les plaisirs qui passent, et qui n’avez pas considéré la suite qui ne passe pas ! […] Le cheval dompté Voyez ce cheval ardent et impétueux, pendant que son écuyer le conduit et de dompte ; que de mouvements irréguliers !