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33. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Il attend toujours une inscription, qu’il n’aura que quand j’aurai produit quelque chose qui m’immortalise. — Et quand l’aura-t-il ? […] — Je le cherche, mais inutilement. » Après avoir l’un et l’autre épuisé toutes les conjectures possibles, et le président persistant à déloger au plus vite, milord Chesterfield se promène un peu, se frotte le front comme un homme à qui il vient quelque pensée profonde, puis s’arrête tout court, et dit : « Président, attendez ; mon ami, il me vient une idée. […] Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau.

34. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

L’équivoque caractérise donc l’énigme : elle y donne le change au lecteur, qui d’ailleurs, doit s’y attendre. […] Qui, mon Dieu, la grandeur de mon impiété Ne laisse à ton pouvoir que le choix du supplice ; Ton intérêt s’oppose à ma félicité, Et ta clémence même attend que je périsse. […] Ces vœux doivent se rapporter principalement à la douceur de l’union que forment les nouveaux époux, et aux fruits heureux qu’ils peuvent en attendre. […] Prononcez vos derniers serments ; L’Hymen et l’Amour les attendent.

35. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

moment trop attendu ! […] ) Dorine… Mon beau-frère, attendez, je vous prie. […] Ici depuis longtemps vous êtes attendu. […] se faire attendre ! […] Il ne faut point l’attendre.

36. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Les capitaines de son armée, les religionnaires mêmes, dont le courage endurci par les coups de la fortune ne rebroussait pas facilement contre le danger, comparant les forces de son ennemi avec les siennes, ne voyaient pas bien quel expédient les pourrait tirer de ce péril, et appréhendaient extrêmement pour le salut du roi, duquel dépendait celui de tout l’Etat ; de sorte que dans un conseil qu’il tint le cinquième de septembre, la plupart concluaient que, laissant ses troupes à terre fortifiées dans des postes où elles pourraient aisément soutenir les attaques de l’ennemi et attendre les renforts qui lui devaient arriver, il mît sa personne sacrée en sûreté, et qu’il s’embarquât au plus tôt pour prendre la route d’Angleterre ou de la Rochelle, de peur que, s’il tardait davantage, il ne se trouvât investi par mer aussi bien que par terre : ce que les vaisseaux que le duc de Parme avait tout prêts pourraient faire bien aisément, avec les barques qui descendaient de Rouen en très-grande quantité. […] Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.

37. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Il faut donc s’attendre qu’en vivant avec les hommes on trouvera des humeurs fâcheuses, des gens qui se mettront en colère sans sujet, qui prendront les choses de travers, qui raisonneront mal, qui auront un ascendant plein de fierté, ou une complaisance basse et désagréable. […] Les défauts étant aussi communs qu’ils sont, c’est une sottise d’en être surpris et de ne pas s’y attendre.

38. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Attendez qu’on vous en demande plus d’une fois, et vous ressouvenez de porter toujours beaucoup d’eau. […] Attendez donc, s’il vous plaît. […] Attendez. […] quel précipice l’attend ! […] Mais attendez un moment : voici une autre scène.

39. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Voilà Louis XIII pris métaphoriquement pour Jupiter ; et l’imagination s’attend à voir cette figure soutenue. […] Une dame de distinction attendait dans l’antichambre d’un parvenu. […] Là, d’un long mur de jonc l’ondoyante souplesse, Puissante par leur art, forte par sa faiblesse, Sur le bord qu’il menace attend le flot grondant, Trompe sa violence et résiste en cédant. […] La vie entière de Socrate, et les remords inévitables qui attendent ses bourreaux. […] L’on sent combien cette circonstance de mettre son paquet dans le bateau et d’attendre le vent, affaiblit la première idée, et lui fait perdre de dignité.

40. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

Ensuite il revint chez lui ; il y changea de vêtement et de chaussure ; il attendit quelque temps, comme il arrive d’ordinaire, que sa femme fût prête ; enfin il partit. » Que de longueurs ! […] Nous supposons bien, en effet, sans qu’il soit besoin de le dire, que la chaise de Milon ne stationnait pas, avec sa femme, à la porte du sénat ; qu’il dut rentrer chez lui, quitter son costume de sénateur pour prendre la calige et le manteau de voyage ; et la petite épigramme contre les dames qui se font attendre nous semble assez mal séante devant un tribunal où siégeait Caton. […] La description à laquelle il ne s’attend pas l’effraye ; celle qu’il ne désire pas l’impatiente.

41. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Si l’on attend un âge, plus avancé pour se choisir un état, les attentions n’en sont pas pour cela plus sérieuses ; c’est le hasard et l’occasion qui en décident d’ordinaire. Une dignité sacrée à laquelle on ne s’attendait point nous dépouille à l’instant de l’ignominie du siècle, et nous place dans le lieu saint. […] Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée.

42. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

c’est là que je vous attends. […] Le Juge. — Cela ne m’étonne pas, je m’y attendais. […] Si vos jurés conservent le moindre soupçon, si l’innocence de l’accusé ne leur apparaît pas aussi claire que la lumière du jour, plus de pitié à attendre d’eux ; ils se renferment dans la résolution inflexible de sévir.

43. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

Chacun fuit ou se cache ; quelques-uns sont arrachés des bras de leurs femmes ou de leurs enfants ; mais la plupart nus, dans les rues, ou fuyant dans la campagne, tombent aux mains de ceux qui les attendaient dehors. […] Une soupente élevée de sept ou huit pieds, où l’on montait par une échelle, c’était là le coucher qui nous attendait, espèce de nid dans lequel on s’introduisait en rampant sous des solives chargées de provisions pour toute l’année.

44. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Qu’attendez-vous ? […] Je prie à Dieu que vous puissiez attendre Qu’on ouvre l’huis, une nuit toute entière, Tout en pourpoint dessous une gouttière, Et que l’huis à vous ne veuille entendre102. […] Il a voulu faire improviser à la langue française ce qu’elle devait attendre de « longueur de temps », et il a mis la bride sur le cou de samuse, qui ne s’arrêta jamais : Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. […] Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain ; Cueillez dès aujourd’huy les roses de la vie160. […] à m’attendre, Car je n’estois resté que pour cueillir ta cendre Et ta mémoire sainte orner comme je doy ; Maintenant que j’ay fait ce devoir pitoyable, Las de pleurer, de vivre et d’estre miserable, J’abandonne la terre et vole aupres de toy.

45. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

S’il n’eût été qu’un simple citoyen, je me serais rendu chez lui ; mais je crus que la première leçon que je devais à un prince, était celle de la dépendance et de l’égalité : j’attendis qu’il vînt chez moi ». […] S’il n’eût été qu’un simple citoyen, je me serais rendu chez lui ; mais je crus que la première leçon que je devais à un prince, était celle de la dépendance et de l’égalité : j’attendis qu’il vînt chez moi ». […] Je ne touchais ses mains défaillantes qu’avec respect ; et le lit funèbre où il attendait la mort, me semblait une espèce de sanctuaire.

46. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Prévenez ce temps-là, je vous conjure, et n’attendez pas à être de ses amis jusques à ce que vous y soyez contraint. […] Il veut être le premier de son opinion, et qu’on attende par respect son jugement. […] Quel est ce changement, et qui aurait jamais attendu d’une douceur si plaisante une cruauté si impitoyable ? […] Que le Midi, que l’Orient, que les îles inconnues les attendent, et les regardent en silence venir de loin. […] Entouré des coupables qui attendent leur arrêt de sa bouche, il va prononcer leur pardon.

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre III. De l’Éloquence chez les Romains. »

« J’ai toujours cru, dit-il, que ce qui importait le plus n’était pas de décider une prééminence qui sera toujours un problème, attendu la valeur à peu près égale des motifs pour et contre, et la diversité des esprits ; mais de bien saisir, de bien apprécier les caractères distinctifs et les mérites particuliers de chacun. […] On devait naturellement s’attendre à voir, sous leur verge funeste, le goût se corrompre et le talent se décourager.

48. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Tout ce qui m’entourait me racontait ma perte ; Quand la nuit dans les airs jeta son crêpe noir, Mon père à ses côtés ne me fit plus asseoir, Et j’attendis en vain à sa place déserte, Une tendre caresse et le baiser du soir. […] Que puis-je attendre enfin !

49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi ; car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. […] Manilius avait dit la même chose, au début du livre IV de ses Astronomiques, en peignant les chimériques illusions qui dévorent la vie humaine : Victuros agimus semper, nec vivimus unquam ; Et Voltaire a traduit ainsi ce vers : Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie.

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