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83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

L’action doit eu être tantôt vive, animée, et tantôt tranquille ; tantôt même cesser absolument, lorsque le discours est calme, ou dans l’extrémité contraire, lorsque la passion est portée au plus haut point.

84. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

Un air de joie et de divine allégresse anime sa parole.

85. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Mais son ouvrage ne seroit point un vrai poëme, si cette instruction n’étoit animée, embellie de l’éclat et du coloris poétique. […] Quand je pense, chargé de cet emploi sublime, Plus noble que mon corps, un autre être m’anime. […] Il n’en est pas ébranlé : il les bravera ; et il peut dire en un langage riche et pompeux : Que peut contre le roc une vague animée ? […] La passion et le sentiment qui les animent, doivent toujours percer à travers le raisonnement ; ou, pour mieux dire, le raisonnement doit toujours être tiré du fond de la passion et de la nature du sentiment. […] C’est pourquoi le style doit en être riche, brillant, animé et sur-tout pathétique.

86. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner1 de ses regards étincelants2 ceux qui échappaient à ses coups. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines3, qu’on voyait porté dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime ; mais enfin il faut céder.

87. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

L’autre anime nos cœurs, enflamme nos désirs, Et même en nous trompant, donne de vrais plaisirs : Mais aux mortels chéris à qui le ciel l’envoie, Elle n’inspire point une infidèle joie ; Elle apporte de Dieu la promesse et l’appui ; Elle est inébranlable et pure comme lui. […] Mais le peuple, animé par les Seize, barricada les rues et força les troupes royales à reculer.

88. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Dans le cours de la harangue populaire la plus animée, il ne faut jamais perdre de vue ce qu’on doit de respect et de ménagement à l’oreille des auditeurs.

89. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

Son principal ouvrage, les Soirées de Saint-Pétersbourg (1814), nous montre un docteur altier qu’anime une verve sombre, et l’éloquence convaincue d’une logique passionnée.

90. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Ses erreurs mêmes recouvrent parfois des instincts clairvoyants, et, si la science n’a pas grand-chose à démêler avec ses conjectures, il n’en faut pas moins regarder comme un service rendu cet appel qui anima la curiosité des intelligences, et les conduisit vers des sources trop oubliées. […] Car ils présentaient l’idée abstraite comme personne agissante ou objet animé ; et d’ailleurs les mots glissaient plus doucement quand ils étaient affranchis des ces le, la, les dont nos phrases sont maintenant comme saupoudrées. […]  — Issir (sortir avec vitesse) parlait à l’imagination, et n’a pas laissé sa vertu au verbe sortir (sortiri). — Rober (voler) s’applique à un rapt violent auquel ne suffit point dérober ou même ravir. — Tollir a une tout autre véhémence qu’enlever. — Liesse (lætitia) nous communique le sentiment d’une jouissance, d’une délectation, dont la plénitude n’est traduite que languissamment par des synonymes dégénérés. — Ramentevoir (remettre en mémoire) désignait je ne sais quelle réminiscence de souvenir éloigné, dont le vague rappel chercherait aujourd’hui vainement son verbe définitif. — Enfin souloir (solere) a droit au moins à une oraison funèbre, ne fût-ce qu’en mémoire de La Fontaine qui, dans son épitaphe, disait nonchalamment de sa vie écoulée : Deux parts en fit, dont il soulait passer L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire Je ne dirai rien de marri, d’accort, de discourtois, d’assagir, d’amusoir, de charlataner, de coquiner, de dévaller, d’embesogner, d’encager, de routiner, de pluviner et de tant d’autres vocables qui, tout morts qu’ils sont, pourraient bien être plus vivants que leurs héritiers ; car, après l’ostracisme qui sévit entre 1600 et 1620, nous avons été réduits à leur substituer des termes abstraits qui sentent l’officine des savants, au lieu d’avoir jailli de source vive, je veux dire de l’imagination populaire, si prompte à peindre et animer tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle touche.

91. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Marc Girardin Né en 1801 » pp. 275-278

A la Sorbonne, sa chaire est un fauteuil ; point d’apparat ; point de prétention, et cependant, sa familiarité judicieuse qu’anime le souffle de l’orateur a autant de prise sur les cœurs que d’autorité sur les esprits.

92. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Qu’on leur prête maintenant le sentiment qui animait le peuple hébreu ; qu’un poète distingué, qui fasse partie lui-même de l’exil, prenne alors la lyre, se transporte sur les rives de l’Euphrate, et ne voie plus dans les Français ses frères, que les tristes Israélites, nous pourrons avoir une idée du Super flumina Babylonis, etc. ; c’est-à-dire, de la plus belle élégie connue, du morceau le plus touchant que nous offre l’antiquité164. […] Voyez dans un autre endroit, comme au seul nom de Bossuet, l’enthousiasme du poète s’anime, et de quel ton il parle de lui !

93. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Tantôt les êtres animés changent entre eux les signes qui les expriment. […] Quelquefois on transporte l’expression d’une chose inanimée à une chose animée : Et de David éteint rallumer le flambeau, et réciproquement : Le flot qui l’apporta recule épouvanté.

94. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Ces deux figures combinées (l’ellipse et accumulation) donnent à l’expression une forme pittoresque et contribuent à rendre le récit brillant, animé et rapide. […] Aucun, certainement ; mais si l’on se reporte à ces temps primitifs, qui suivirent la création, où le Seigneur se communiquait quelquefois aux patriarches ; si l’on se persuade bien surtout que Dieu animait de sa vertu ces hommes privilégiés, l’étonnement cessera. […] Cette suite d’interrogations, d’exclamations, de répliques qui se croisent ou s’entrechoquent, rendent le dialogue extrêmement animé. […] D’abord il est modérément vif, et s’il s’anime au moment ou le taureau s’élance, ce n’est qu’un bond semblable à celui de l’animal qui bientôt s’arrête inquiet et trouble . […] Ce cas se présente surtout quand on fait agir des êtres animés, tandis que dans la peinture d’une nature morte, ou d’êtres pris à l’état d’immobilité, la description est moins vive, parce que les situations ne changent point, et qu’on ne peut reproduire la succession des mouvements.

95. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Ils appuyaient cet avis de tant de sortes de considérations que le roi même commençait à s’ébranler, quand le maréchal de Biron, qui avait entendu ce discours avec dédain, fâché qu’il fit plus d’impression qu’il ne devait, prit la parole et d’une voix animée de colère dit au roi : « C’est donc tout de bon, sire, que l’on vous conseille de monter sur mer, comme s’il n’y avait point d’autre moyen de conserver votre royaume que de le quitter.

96. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

Sa gaieté jeune, vive, active, animait tout, et sa légèreté de nymphe2 la portait partout comme un tourbillon qui remplit plusieurs lieux à la fois, et qui y donne le mouvement et la vie.

97. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Casimir Delavigne 1794-1843 » pp. 524-529

Il se tourna vers le théâtre, et y prouva la souplesse de son invention par des comédies spirituelles ou des drames animés, dont l’intérêt se soutient encore aujourd’hui.

98. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

La harangue militaire est un discours bref et énergique par lequel le général d’une armée prête à combattre anime le courage du soldat ; c’est encore la proclamation par laquelle un chef fait compliment à ses troupes de leur valeur. […] Cet emblème de la patrie absente est inséparable de l’honneur personnel, au point qu’un régiment se regarde comme déshonoré quand il a perdu son drapeau ; le guerrier l’aime donc autant et plus que soi-même, l’orateur n’a garde de séparer ces deux amis ; il leur donne la même part de gloire, parce qu’il sait bien qu’elle revient tout entière à l’être animé. […] L’orateur s’anime et semble épouvanté ; il voit donc quelque chose qui effraie les regards de l’homme, et nous ne sommes pas bien loin de nous effrayer nous-mêmes. […] —  Les souvenirs portés | sur les ailes d’un songe. —  Dans ces tableaux trompeurs, — par eux seuls animés, —  Il reprend ses travaux, — ses jeux accoutumés. —  Le berger endormi | tient encor sa houlette, —  Le poète son luth, — le peintre sa palette.

99. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Les idées sont trop actives, les partis trop animés, pour que l’histoire soit simplement une œuvre de recherche libre et désintéressée. […] Malgré la gaieté qui anime cet ouvrage, l’impression en est triste. […] comme tout y est animé et "y fourmille de vie, » selon le mot que Buffon applique à la nature. […] Vous voulez, dites-vous, faire renaître parmi nous ces illustres morts ; et j’avoue que vous leur donnez bien un corps ; mais vous ne leur rendez pas la vie : il y manque toujours un esprit pour les animer. […] Si Voltaire s’y montre animé d’un amour sincère pour l’humanité, on ne doit que regretter davantage les préventions sans justice qui l’amènent à nier les bienfaits du christianisme, à juger l’histoire des premiers siècles de l’ère chrétienne aussi peu digne d’être écrite « que celle des ours et des loups, » à donner enfin avec affectation de petites causes aux plus grands événements.

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