Ligueur, frondeur, séditieux, tour à tour allié du parlement, de la cour et du peuple, il aima l’intrigue pour l’intrigue, sans avoir ni vues supérieures, ni suite dans ses desseins. […] Il aimait la gloire beaucoup plus que la morale ne le permet1 ; mais il faut avouer qu’il n’abusait qu’à proportion de son mérite de la dispense qu’avait prise sur ce point l’excès de son ambition ; il n’avait ni l’esprit ni le cœur au-dessus des périls, il n’avait ni l’un ni l’autre au-dessous, et l’on peut dire qu’il en prévint davantage par sa sagacité qu’il n’en surmonta par sa fermeté. Il était bon ami ; il eût même souhaité d’être aimé du peuple ; mais quoiqu’il eût la civilité, l’extérieur et beaucoup d’autres parties propres à cet effet, il n’en eut jamais le je ne sais quoi qui est encore en cette matière plus requis qu’en toute autre. […] Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.
qu’on l’élit roi, et que son peuple l’aime. […] On s’ennuie donc parfois quand on s’aime ? […] La Fontaine, qui charme les enfants, ne les aime guère. […] Il vit dans l’avenir par ceux qu’il aime. […] Le lion aime l’épithète de chétif.
Charmés par sa simplicité, transportés par ses accents sublimes, étonnés par ses hardiesses, nous aimons en même temps sa candeur, sa modération, sa droiture, sa bonté, sa raison et son bon sens. […] Aimons donc, aimons, chrétiens, la simplicité de Jésus, aimons l’Évangile avec sa bassesse, aimons Paul dans son style rude, et profitons d’un si grand exemple. […] Les bons rois sont les vrais pères des peuples, ils les aiment naturellement : leur gloire et leur intérêt le plus essentiel est de les conserver et de leur bien faire1, et les autres n’iront jamais en cela si avant qu’eux. […] Que tout le reste vous aime, mette en vous sa consolation et son espérance, et reçoive de votre bonté le soulagement de ses maux. […] Chacun est jaloux de ce qu’il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu’on remarque leur défaut : elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache.
Il n’est que trop vrai que Henri IV ne fut ni connu ni aimé pendant sa vie. […] Si je vous aimais moins, je vous plaisanterais sur votre paresse ; mais je vous aime, et je vous gronde beaucoup. […] S’il faut choisir entre deux erreurs, j’aime encore mieux la première. […] La servitude abaisse les hommes jusqu’à s’en faire aimer. […] Ceux qui ont vécu dans son intimité l’ont aimé avec passion.
Il faut que les bons vous aiment, que les méchants vous craignent, et que tous vous estiment. […] Il aimait avec confiance et tendresse tous ceux qu’il devait aimer ; mais il était ferme pour corriger ceux qu’il aimait le plus. […] N’allez pas lui parler des choses qu’il aimait le mieux il n’y a qu’un moment : par la raison qu’il les a aimées, il ne les saurait plus souffrir. […] Il n’aime plus les gens, il n’en est point aimé ; on le persécute, on le trahit ; il ne doit rien à qui que ce soit. […] Je suis le roi d’un peuple qui m’aime.
La seconde est d’avoir une extrême docilité pour les Avis de M. et madame Vignan, qui vous aiment comme leur enfant. […] Prenez-y garde, au moins, cela pourrait bien vous arriver, car je crois que je saurais aimer au-delà du tombeau. […] Si ce n’est qu’une infidélité passagère, je sens que je vous aime assez pour vous la pardonner. […] Il n’en est pas de même quand il est question du service de quelqu’un que j’aime autant que vous, et à qui je suis aussi proche. […] Que de sujets féconds et intéressants pour de jeunes esprits qui aiment naturellement ce qui est juste, beau et bon !
Vos inquiétudes détruisent votre santé, que vous devriez conserver, quand ce ne serait que parce que je vous aime. […] Vous ne serez jamais contente, ma chère fille1, que lorsque vous aimerez Dieu de tout votre cœur : ce que je ne dis pas par rapport à la profession où vous vous êtes engagée. Salomon vous a dit, il y a longtemps, qu’après avoir cherché, trouvé et goûté de tous les plaisirs2, il confessait que tout n’est que vanité et affliction d’esprit, hors aimer Dieu et le servir3. […] Aimez Dieu, soyez honnête homme ; prenez patience, et rien ne vous manquera. » 1.
Il aime les cimes supérieures, et sa devise pourrait être ; Haut les cœurs Dans Eleusis et Psyché, qui furent ses premières œuvres, et font revivre des légendes antiques, la nature semble être une médiatrice entre l’âme et Dieu. […] Une maitresse d’école Prnette 2 Elle aimait entre tous, de son amour de mère, Ceux dont l’âme innocente attend une lumière. […] Aimez votre jeunesse, aimez, gardez-la toute !
Je viens encore de perdre une sœur1 que j’aimais tendrement, et qui est morte de chagrin dans le lieu d’indigence où l’avait reléguée Celui qui frappe souvent ses serviteurs pour les éprouver et les récompenser dans une autre vie. […] Le poëte a peint plus volontiers les paysages voluptueux, Naples, Ischia, Baia ; Chateaubriand aime la tristesse de l’horizon sabin. […] J’aime à fouler aux pieds tes monuments épars, J’aime à sentir le temps, plus fort que ta mémoire, Effacer pas à pas les traces de ta gloire ! […] J’aime, j’aime à venir rêver sur ce tombeau, À l’heure où de la nuit le lugubre flambeau, Comme l’œil du passé, flottant sur des ruines, D’un pâle demi-deuil revêt tes sept collines, Et, d’un ciel toujours jeune éclaircissant l’azur, Fait briller les torrents sur les flots de Tibur. […] M. de Chateaubriand peint les objets comme il les voit, et il les voit comme il les aime.
Heureux qui aime Dieu ! […] 3° Métonymie du contenant pour le contenu : Il aime la bouteille, pour il aime le vin. […] — Il faut aimer tout ce qui nous rend heureux. […] — Donc il faut aimer la vertu. […] Ainsi on peut dire indifféremment, ou en sous-entendant la mineure : Il faut aimer tout ce qui nous rend heureux, Donc il faut aimer la vertu.
La poésie pastorale est un petit tableau dramatique de la vie champêtre, dont les personnages sont ordinairement des bergers ; elle nous montre les mœurs de la campagne avec des charmes qui nous les font aimer. […] La poésie pastorale est donc une sorte d’idéal fictif et 1’allégorique ; elle chante la campagne à la ville ; elle l’aime l en imagination plus qu’en réalité ; ses bergers sont des bergers de convention ; les scènes rustiques sont embellies des riantes couleurs de la poésie. […] Son tour simple et naïf n’a rien de fastueux, Et n’aime point l’éclat d’un vers présomptueux.
Moraliste optimiste, il apprit, en s’étudiant lui-même, à aimer et à respecter ses semblables. […] C’est un homme que personne n’aime, qui lui-même n’aime que soi et son plaisir, et qui en fait profession avec impudence, un homme par conséquent inutile aux autres hommes, qui pèse à la petite société qu’il tyrannise, qui est vain, avantageux.
« Il y a pour chaque sentiment, dit Condillac, un mot propre à en réveiller l’idée ; tels sont : aimer, haïr. Quand je dis donc : j’aime, je hais, j’exprime un sentiment, mais c’est l’expression la plus faible. […] Si je l’aime ! […] exprime combien on aime, combien on hait ; moi, je ne l’aimerais pas ! […] fait sentir combien on croit avoir de raisons d’aimer ou de haïr. » Voilà la raison réelle de cette dernière catégorie de figures, que j’ai comprises sous le titre général de mutation on inversion, et à laquelle se rapportent l’exclamation, lépiphonème, l’apostrophe, l’interruption, la suspension, l’interrogation et la subjection, quand elles n’ont point pour but de dissimuler la pensée, et presque tout ee que les rhéteurs appellent figures de construction et de syntaxe, l’hyperbate, l’énallage, etc.
pour être aimés du Dieu qui se fit homme, Pour que le méchant même en s’inclinant vous nomme, Pour que votre foyer soit calme et fraternel ; Donnez ! […] préservez-moi, préservez ceux que j’aime, Frères, parents, amis et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! […] Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d’argent, sur les forêts où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons. […] Philtre mystérieux des dons de la nature ; Alambic distillant l’herbe et les fleurs pour nous ; Mamelle appétissante où boit la soif de tous ; Flanc fécond qui, donnant à la ferme ravie Ou la crème ou le lait, nous prodigue sa vie ; La vache, ô doux enfants, qui lui refuserait Un regard, un sourire, et qui ne l’aimerait ? […] Que ne puis-je accourir, enfant, quand tu m’appelles, Quand tu me dis : je t’aime et te veux caresser ; Et que tes petits bras, comme deux blanches ailes, S’ouvrent pour m’embrasser !
Qu’il s’aime, car il a en lui une nature capable de bien ; mais qu’il n’aime pas pour cela les bassesses qui y sont. […] Les bons rois sont les vrais pères des peuples, ils les aiment naturellement. […] tout ce qu’elle aimait devait être de peu de durée. […] Il s’est vu dans ses disgrâces méconnu de ceux qu’il aimait. […] Quittez cette chimère, et m’aimez.
Quittons ces vanités, lassons-nous de les suivre : C’est Dieu qui nous fait vivre, C’est Dieu qu’il faut aimer. […] Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté. […] Malherbe aime ces formes d’imprécation ; je les retrouve encore dans cet autre fragment : Allez à la malheure, allez, âmes tragiques, Qui fondez votre gloire aux misères publiques, Et dont l’orgueil ne connaît point de lois. […] Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
Les malheurs et les fautes d’un génie supérieur à sa condition le prédestinaient à faire retentir éloquemment les rancunes d’un déclassé qui, mécontent de lui-même et des autres, aima mieux déclarer la guerre à l’ordre social que de réformer son caractère ou d’accuser ses torts. […] J’ai un cœur trop sensible à d’autres attachements pour l’être si fort à l’opinion publique ; j’aime trop mon plaisir et mon indépendance pour être esclave de la vanité au point qu’ils le supposent. […] Plus tard Rousseau lui écrira ce qui suit : « Je ne vous aime point, vous m’avez fait les maux qui pouvaient m’être les plus sensibles, à moi votre disciple et votre enthousiaste. […] On voit trop ici que Rousseau aime la botanique. […] Je lis ailleurs : « J’aimerais la société comme un autre, si je n’étais sûr de m’y montrer non seulement à mon désavantage, mais tout autre que je ne suis.