Quelquefois pourtant la comédie même élève le ton : voyez comme la colère inspire à Chrémès des accents pathétiques. […] Dites-moi si, à une table bien servie, on aime une symphonie discordante, ou des parfums grossiers, ou des pavots au miel de Sardaigne : non, car le souper n’avait que faire de ces hors-d’œuvre. — Il en est de même de la poésie : née pour plaire, destinée à charmer les cœurs, si elle ne s’élève au premier rang, elle tombe au dernier. […] 262Quelquefois, cependant, 263même la comédie élève la voix, 264Chremesque iratus : et Chrémès irrité 265gourmande son fils 266d’une bouche gonflée-par-la-colère ; 267et bien-souvent aussi 268l’acteur-tragique (la tragédie) 269se plaint en un langage pédestre (simple) : 270Télèphe ou Pélée, 271lorsque l’un-et-l’autre 272 est pauvre et exilé, 273rejette les paroles-ampoulées 274et les mots d’un-pied-et-lemi (l’emphase), 275s’il tient à émouvoir 276par sa plainte 277le cœur du spectateur.
Elle traite des sujets familiers, amusants, tendres ou badins ; et c’est en quoi elle diffère de l’ode qui s’élève jusqu’au sublime.
La Bruyère disait sur le même sujet : « Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » 5.
Ceux qui prétendent indiquer d’autres sources de raisonnement se moquent de leurs élèves, et en voulant porter la rhétorique jusqu’à un degré de perfection chimérique, ils n’en font réellement qu’une science vaine et puérile. […] Dans la description de cet attentat, chaque mot s’élève par gradation, et judices est placé à la fin avec beaucoup d’art. […] Son action est conduite avec un art admirable ; il s’élève par une gradation soutenue. […] Le poète ne s’élève plus jusqu’à chanter les dieux, les héros et les combats, mais il nous en dédommage par de charmantes peintures des mœurs des anciens temps. […] Mais le caractère auquel le poète donne une préférence marquée, c’est celui de Caton ; il s’élève au-dessus de lui-même toutes les fois qu’il le fait agir ou parler.
Nous avons même jugé que ce serait une innovation piquante et utile, de donner dans ces exercices préliminaires un rapide aperçu de la Méthode, de montrer à l’élève les principaux points de la carrière qu’il va parcourir. […] Sans exempter l’élève du travail de la réflexion, ils viennent au secours de son inexpérience. […] Comme il est destiné aux classes de grammaire, nous l’avons partagé (sans imposer absolument nos limites) en trois séries, graduées avec soin, dont la première se compose de 90 versions, pour les élèves de sixième : la seconde, de 60, pour ceux de cinquième : la troisième, de 50, pour ceux de quatrième. […] Les maîtres des colléges de province, auxquels manquent, la plupart du temps, les ressources littéraires que la capitale fournit en abondance, et qui attendaient un recueil de cette nature, y trouveront, outre les matériaux dont ils ont besoin, un terme de comparaison, qui excitera, ce nous semble, la curiosité et l’émulation de leurs élèves. […] Pour prévenir les élèves contre le découragement injuste ou la confiance présomptueuse que pourrait leur inspirer le nom de l’auteur, rapproché de chaque sujet, nous nous sommes interdit toute indication de ce genre.
Cette ode se compose de trente-trois strophes, dont voici l’analyse ; que l’élève veuille bien la suivre sur le texte qu’il trouvera partout.
Cette invocation est fort belle ; en définissant la raison comme le plus parfait, le plus noble, le plus exquis de nos sens, Montesquieu s’y élève jusqu’à la poésie.
Le sentiment que nous donne le bien accompli sous l’œil de Dieu renferme une certitude qui nous élève et nous console par-dessus tout, la certitude que notre vie est utile et qu’elle ne passe pas en vain dans le monde.
Un coup d’œil plus réfléchi sur les productions vraiment estimables de nos grands maîtres, leur apprendrait que c’est en se formant à l’école des anciens, qu’ils se sont rendus dignes de former à leur tour des élèves, et des rivaux de leur gloire et de leurs succès.
Du reste, le style varie suivant la nature de la pièce et la position des personnages : il s’abaisse ou s’élève au besoin pour prendre tous les tons.
On remarquera dans la période suivante que tous les membres, et les incises même, sont terminés par des mots pleins et sonores : Soit qu’il élève les trônes, | soit qu’il les abaisse ; (1er membre) : Soit qu’il communique sa puissance aux princes, | soit qu’il la relire à lui-même, | et ne leur laisse que leur propre faiblesse ; (2e membre) ; Il leur apprend leurs devoirs d’une manière souveraine et digne de lui ; (3e membre) ; Car, en leur donnant la puissance, il leur commande d’en user, comme il le fait lui-même pour le bien du monde ; (4e membre) ; Et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, | et que, pour être assis sur le trône, ils n’en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. (5e membre.)
Du milieu de cette assemblée auguste, une voix publique, formée par l’amour et par la douleur, s’élève contre moi et me reproche des louanges trop au-dessous de mon sujet, tandis que je parais craindre d’en donner d’excessives. […] Fléchier, dans l’Oraison funèbre de Turenne, dit en s’adressant à Dieu : Comme il s’élève du fond des vallées des vapeurs grossières dont se forme la foudre qui tombe sur les montagnes, il sort du cœur des peuples des iniquités dont vous déchargez le châtiment sur la tête de ceux qui les gouvernent ou qui les défendent.
Enfin, vous l’emportez, et la faveur du roi Vous élève en un rang qui n’était dû qu’à moi ; Il vous fait gouverneur du prince de Castille.
Elle habitue les jeunes élèves à se rendre compte des procédés ingénieux du langage ; elle leur révèle des voies mystérieuses dont les grands écrivains avaient seuls le secret ; elle ouvre devant eux un horizon qu’ils aimeront à parcourir, quand leur âme se sera épanouie sous l’influence féconde des études littéraires. […] Ce sens est tiré de la balance, dont le bassin le plus léger s’élève. […] — Tumulus est proprement de la terre amoncelée ; il signifie aussi tombeau, parce qu’on élève de la terre sur un mort.
— Nous n’avions point la pensée de rééditer cet humble opuscule, uniquement fait jadis pour les élèves qui furent confiés à notre direction au lycée de ***. […] « Le juste, dit Fléchier, regarde sa vie tantôt comme la fumée qui s’élève, qui s’affaiblit en s’élevant, qui s’exhale et s’évanouit dans les airs, tantôt comme l’ombre qui s’étend, se rétrécit, se dissipe, sombre, vide et disparaissante figure. » « Au lieu de déplorer la mort des autres, dit Bossuet, je veux désormais apprendre de vous à rendre la mienne sainte. […] Le sublime, différent comme je l’ai dit du style sublime, est un trait vif, inattendu, qui frappe, saisit, transporte l’auditeur, l’élève au-dessus de lui-même et lui fait sentir en même temps cette élévation : c’est, pour le dire avec Longin, le son que rend une grande âme . […] Mais lorsque, passant de solitude en solitude, l’espace s’étend sans bornes devant vous, peu à peu l’ennui se dissipe, le voyageur éprouve une terreur secrète qui, loin d’abaisser l’âme, donne du courage et élève le génie.
Il l’est, en particulier, dans le passage que je cite ici, et dans l’appréciation qu’il fait des hommes ; mais indépendamment de la fausseté des idées, qui ne doit pas nous occuper ici, n’est-ce pas un historien insupportable que celui qui néglige ou écarte les faits pour barder son récit de réflexions philosophiques ou de dissertations comme celle-ci, sur la gloire : La gloire est un sentiment qui nous élève à nos propres yeux, et qui accroît notre considération aux yeux des hommes éclairés.
Il est facile de voir que le poème burlesque est l’opposé du poème héroï-comique, puisque celui-ci élève ce qui est commun à la hauteur de l’épopée, tandis que celui-là, par le travestissement des mœurs et du langage, fait descendre les dieux et les héros au niveau de la populace.