Ces notes compléteront dans une certaine mesure, sur chaque poète, les notions nécessairement très resserrées dans le tableau d’ensemble qui précède chaque siècle. […] Adieu, vieille forest, adieu testes sacrees, De tableaux et de fleurs autrefois honorees, Maintenant le desdain des passans alterez, Qui, bruslez en l’esté des rayons etherez, Sans plus trouver le frais de tes douces verdures, Accusent tes meurdriers, et leur disent injures. […] Il excelle à chanter avril et mai ; — il traduit Anacréon (1555), dont les petits tableaux sont faits, comme on a dit, pour être gravés sur le chaton d’une bague ; — dans ses Petites inventions (1557) il chante en petits vers le papillon, la cerise, le ver luisant, les jeux de l’ombre, etc. ; — dans ses Amours et nouveaux eschanges des pierres precieuses, vertus et proprietez d’icelles (1566), il leur imagine une histoire allégorique et les décrit : c’est l’améthyste, le diamant, la perle, l’émeraude, le saphir, la turquoise ; ht pierre aqueuse est une nymphe, Iris a été aimée d’Opale. […] Byron s’inspira de lui, Goethe fut bien aise de reprocher au goût français l’oubli où il était tombé, et signala à radmiration de l’Europe celui que ses compatriotes n’admiraient et ne connaissaient même plus. — Depuis que Sainte-Beuve l’a remis en lumière en 1828 (Tableau de la Poésie française au xvie siècle), ses bizarreries grotesques : le soleil, « grand duc des chandelles », les vents, « postillons d’Eole » (dès le quatrième vers de la Création), Dieu, « archer du tonnerre » et « grand maréchal de camp », les monts, « enfarinés de neige éternelle », — j’en passe et des moins bonnes, — toutes ces « vilaines et sales métaphores » que lui reprochait le cardinal du Perron, lui ont peut-être fait plus tort que ses qualités ne lui ont fait honneur. […] « Tel est en cet estat le tableau de l’eglise ; Elle a les fers aux pieds, sur la gehenne467 assise, A sa gorge la corde et le fer inhumain, Un pseaume dans la bouche, et un luth en la main.
Lorsqu’il ne s’agit que d’exposer un fait, de tracer un tableau rapide, de s’abandonner à un sentiment, dans certaines questions même politiques ou judiciaires, il arrive quelquefois que les développements se présentent à l’imagination en même temps que l’idée première, et marchent de front avec elle, ou en découlent tout naturellement. […] Il y aurait, sans doute, inhabileté et maladresse à prétendre utiliser par la suite toutes ces esquisses, et les faire entrer de gré ou de force dans des tableaux réels. […] De l’énumération relève tout l’artifice des descriptions, des tableaux, des portraits, des parallèles, une grande partie de la narration, de la confirmation et de la réfutation oratoires, j’ai presque dit toute l’invention de détail.
Villemain, en traçant le tableau du dix-huitième siècle, s’est naturellement beaucoup occupé de Voltaire ; car aucun homme n’a exercé, en bien comme en mal, plus d’influence sur l’esprit français : on peut voir surtout ses 4e, 7e, 8e, 9e, 10e et 25e leçons. […] Il y a de plus, dans ce tableau d’une nature paisible et heureuse, opposé aux scènes de douleur et de guerre qui suivent, un contraste d’un effet puissant sur l’imagination. […] « Ce vieillard, dit La Harpe, sortant des cachots où il a langui vingt ans, ce dernier rejeton d’une race de héros français, rappelant ses antiques exploits et ses longues infortunes, reconnaissant la voix d’un de ses anciens compagnons d’armes, forme un tableau plein d’un intérêt de religion et de chevalerie absolument neuf sur la scène française lorsque Voltaire l’y produisit. » 2.
J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules38 malgré leur qualité ; de ces gens qui décident-toujours et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits et ne branleront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau ou écoutant un concert de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier et de les mettre hors de place. hé ! […] Ce sont des tableaux de Léonard de Vinci qu’on aime encore avoir à côté des Paul Véronèse et des Titien366. […] Lorsque l’âme est tranquille, toutes les parties du visage sont dans un état de repos ; leur proportion, leur union, leur ensemble, marquent encore assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l’intérieur : mais lorsque l’âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant, où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d’énergie, où chaque mouvement de l’âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère, dont l’impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle, et rend au dehors, par des signes pathétiques, les images de nos secrètes agitations. […] Ces tableaux, où l’on ne retrouvait plus l’empreinte de la main d’Eschyle ni de celle de Sophocle, soulevèrent d’abord les esprits : on disait qu’on ne devait, sous aucun prétexte, souiller le caractère ni le rang des héros de la scène ; qu’il était honteux de tracer avec art des images indécentes, et dangereux de prêter aux vices l’autorité des grands exemples. […] « J’ajoute à ces tableaux la peinture effroyable « De leur concorde impie, affreuse, inexorable, « Funeste aux gens de bien496, aux riches, au sénat, « Et, pour tout dire enfin, de leur triumvirat ; « Mais je ne trouve point de couleurs assez noires « Pour en représenter les tragiques histoires.
Tableau des arguments I La forme principale du raisonnement, celle dont toutes les autres dérivent, c’est le syllogisme. […] Voyez dans Rousseau (Discours sur l’influence des lettres et des arts) le passage qui commence par ces mots : — Opposons à ce tableau celui des mœurs du petit nombre de peuples, etc.
3° L'apostrophe, par laquelle on s'adresse directement à un objet animé ou inanimé : cette figure est propre à passer brusquement d'une idée à une autre : O terre, quels tableaux décorent tes campagnes ! […] L'églogue veut plus d'action et de mouvement ; l'idylle, plus de récits et de tableaux : l'églogue met en scène ses bergers, l'idylle se borne à décrire leurs jeux, leurs querelles, etc., ou traite un autre sujet ; car tout ce qui se rattache aux jouissances paisibles de la campagne peut être de son domaine. […] Un tableau présente les détails les plus intéressants que pouvait offrir un objet. […] L'histoire naturelle est un tableau abrégé des objets que renferme le monde ; elle se rattache à la physique. […] Le roman est une fiction ingénieuse qui offre un tableau de la vie humaine.
S’il ne nous offre pas le tableau d’une vie réelle, que ce tableau, du moins, ait quelque chose de vraisemblable. […] Mais le dernier trait est le plus frappant du tableau. […] On trouve encore de magnifiques modèles de descriptions poétiques dans les batailles d’Homère et dans les tableaux que fait Milton des demeures célestes et des régions infernales. […] Aussi, pour apprécier la vérité de ses tableaux, il est nécessaire de nous placer dans la situation où il se trouvait lui-même. […] À l’affreux tableau d’une ville livrée pendant la nuit aux flammes et au pillage, se mêlent avec art des incidents touchants et pathétiques.
Ce roman est une vraie création originale, que nous trouvons chez tous les peuples d’origine germanique ; il remonte, sans nom d’auteur, au onzième siècle, et circule partout, dans toutes les classes de la société, tant il est profondément national : c’est l’œuvre de tout le monde, c’est la peinture de la vie humaine, analyse fine et narquoise, tableau grossier, naïf, plein de naturel et de vérité. […] C’est là qu’il trouve le principe de l’Individualité ; il le puise à la fois dans l’indépendance germanique et dans la réflexion intérieure ; il s’y empreint fortement de l’esprit d’observation et d’analyse intime ; il peint le cœur humain en pénétrant dans tous ses replis les plus cachés ; il affectionne les tableaux de famille, il entre dans tous les détails et les effets des passions.
Il esquisse en se jouant des tableaux frais et souriants. […] Ces vers font tableau : le trait est sobre, net et précis.
Aprés un tableau rapidement esquissé de l’état de la langue française avant Corneille, l’orateur continue : « La langue française restait donc à jamais dans la médiocrité, sans un de ces génies faits pour changer et pour élever l’esprit de toute une nation : c’est le plus grand de vos premiers académiciens, c’est Corneille seul qui commença à faire respecter notre langue des étrangers, précisément dans le temps que le cardinal de Richelieu commençait à faire respecter la couronne. […] Ce ne sont point ici de ces leçons rebattues, prises partout et répétées jusqu’à satiété, depuis que l’on parle goût et littérature : ce sont des traits hardis détachés du grand tableau de la nature, et présentés dans toute leur force primitive, par l’homme qui a le mieux lu dans ce grand livre, et qui en a traduit avec tant de succès les pages les plus intéressantes pour nous.
quel tableau ! […] Tel est l’effet du tableau. […] C’est un tableau d’un autre genre, mais tout aussi imposant et grandiose. […] Tous ces détails forment autant de tableaux séparés que le talent de l’écrivain place les uns à côté des autres pour faire un tableau général. […] Regardez donc mon tableau avec attention.
Voilà ce que ne me paraissent pas avoir senti ceux qui, en touchant à ces grandes plaies de l’humanité, n’ont pas connu quel baume ils devaient y verser ; et combien la présence consolante d’un Dieu contribuait efficacement à adoucir le tableau des misères humaines. […] Florian, qui a laissé très peu de vers, qui est presque sans nom en poésie, nous a donné, dans son églogue de Ruth, le modèle le plus accompli de ce genre d’écrire, le tableau le plus touchant de l’innocence des mœurs patriarchales, et l’imitation enfin la plus heureuse de la candeur, de la simplicité sentimentale du style sacré, admirable partout, mais au-dessus de nos éloges quand il peint les douces affections de l’âme. […] Il manquerait quelque chose à ce tableau divin, si le bonheur de la bonne Noémi n’en terminait agréablement la perspective.
Dans la poésie grecque, les idées rapprochées par la comparaison ne cadrent souvent que d’un seul côté ; le reste est là comme ornement au tableau, pour délasser l’esprit, pour varier le ton. […] L’art de l’écrivain est de saisir cette harmonie : il faut qu’on aperçoive dans son style ce ton qui plaît dans un beau tableau. » Aujourd’hui enfin l’on demande encore mieux. […] Veut-il peindre les orages des passions qui grondent dans le cœur du jeune homme, à l’approche de la puberté, « Ulysse, s’écrie-t-il, ô sage Ulysse, prends garde à toi ; les outres que tu fermais avec tant de soin sont ouvertes ; les vents sont déjà déchaînés ; ne quitte plus un moment le gouvernail, ou tout est perdu. » Et dans son cinquième livre, quel charme n’ajoute pas l’allusion au tableau de la visite de Sophie dans l’atelier du menuisier où travaille Emile ?
La définition suffit pour donner une idée d’un sujet simple ; mais si le sujet est complexe, s’il prête au développement, on peut le détailler et en faire un tableau par l’énumération des parties qui le composent. […] Sous la plume d’un écrivain habile, les circonstances se développent avec art ; elles s’animent pour offrir un tableau pittoresque : la composition prend de la chaleur et de la vie.
La main se réfléchit sur les meubles vernis ; Nul tableau sur les murs ne fait briller l’image D’un pays merveilleux, d’un grand homme ou d’un sage ; Mais, sous un cristal pur, orné d’un noir feston, Un billet en dix mots qu’écrivit Washington8. […] J’éprouve sa durée en vingt ans de silence1, Et toujours d’âge en âge encor, je vois la France Contempler mes tableaux et leur jeter des fleurs.
Des objets que nous ne verrions qu’avec peine, s’ils étaient réels, des bêtes hideuses, des cadavres, nous les voyons avec plaisir dans un tableau, lors même qu’ils sont rendus avec la plus grande vérité. […] Celui-ci excellait dans la peinture des mœurs : on n’en voit point dans les tableaux de Zeuxis. […] De même donc que, dans les animaux et dans les autres corps naturels, on veut une certaine grandeur qui toutefois puisse être saisie d’un même coup d’œil ; de même, dans l’action d’un poème, on veut une certaine étendue, mais qui puisse aussi être embrassée tout à la fois et faire un seul tableau dans l’esprit. […] La troisième espèce est par le souvenir ; lorsqu’à la vue d’un objet on éprouve quelque affection marquée : comme dans les Cypriens de Dicéogène, où le héros, voyant un tableau, laisse échapper des larmes ; et, dans l’apologue d’Alcinoüs, Ulysse entend le joueur de cithare : il se rappelle un souvenir, et pleure ; ce qui le fait reconnaître. […] Cet exemple apprend aux poètes combien ils doivent travailler les endroits faibles, qui ne fournissent ni tableau de mœurs ni pensées.