Désormais, le français peut suffire à tous les besoins de la pensée.
Ce n’est plus pour Diphile un agréable amusement ; c’est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire.
Il suffit d’être bon et pur pour entendre son infaillible parole.
Pourtant j’avoue que cet ouvrage a pensé me tuer1 J’entends quelques frelons qui bourdonnent autour de moi ; mais si les abeilles y cueillent un peu de miel, cela me suffit, et je me résigne au destin de tous les gens modérés, que le grand Cosme de Médicis comparait à ceux qui habitent le second étage des maisons : ils sont incommodés par le bruit d’en haut, et par la fumée d’en bas2.
Si l’action languit, tout est perdu : quelques belles situations ne suffiront pas pour faire vivre la pièce.
Peu d’exemples suffiront pour nous faire sentir le défaut d’harmonie et surtout les hiatus réunis à plaisir dans la phrase suivante : Il alla à Alby, à là Arles, et de là à Avignon.
Il a suffi aux plaisirs et à l’enseignement des plus raffinés comme des plus simples.
Cependant après le travail opiniâtre d’une semaine entière, un peu de repos leur suffit.
Tes principes ne sont-ils pas gravés dans tous les cœurs ; et ne suffit-il pas, pour apprendre tes lois, de rentrer en soi-même, et d’écouter la voix de sa conscience dans le silence des passions ?
C’est en cela que consiste la sévérité du style ; c’est aussi ce qui en fera l’unité et ce qui en réglera la rapidité ; et cela seul aussi suffira pour le rendre précis et simple, égal et clair, vif et suivi.
Cardinal De Retz (1613-1679) Né en 1613 à Montmirail, Jean-François-Paul de Gondi, qui devint plus tard cardinal de Retz, joua pendant la Fronde un rôle prépondérant, et nous a laissé de cette époque le tableau le plus vivant, dans ses célèbres Mémoires, qui suffisent à le faire placer au nombre de nos plus grands écrivains. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes574, et que ce nous soit une gloire d’être sorti d’un sang noble lorsque nous vivons en infâmes ? […] Il suffit de dire qu’il a pratiqué tout ce que la tyrannie peut inventer en matière d’imposition. […] Ce n’est plus pour Diphile un agréable amusement ; c’est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire.
Le cardinal de Retz, entre tous, se distingue par la vivacité et l’originalité piquante de son style, qui a suffi pour en faire un des auteurs immortels du xviie siècle, malgré des négligences ou, si on l’aime mieux, de véritables fautes dont la noblesse se piquait un peu à cette époque.
Croyez-vous qu’il suffit d’être sorti de moi ?
Ainsi la plupart des hommes, occupés d’eux seuls dans leur jeunesse, corrompus par la paresse ou par le plaisir, croient faussement, dans un âge plus avancé, qu’il leur suffit d’être inutiles ou dans l’indigence, afin que la république3 soit engagée à4les placer ou à les secourir ; et ils profitent rarement de cette leçon si importante : que les hommes devraient employer les premières années de leur vie à devenir tels5 par leurs études et par leur travail, que la république elle-même eût besoin de leur industrie6 et de leurs lumières ; qu’ils fussent comme une pièce nécessaire à tout son édifice, et qu’elle se trouvât portée par ses propres avantages à faire leur fortune ou à l’embellir.
Mais ces courtes réflexions suffiront pour nous faire juger qu’un esprit vaste, ferme et pénétrant ; une raison saine et lumineuse ; un jugement droit, solide et profond ; en un mot, un génie heureux, soutenu d’un goût exquis, enrichi d’une infinité de connaissances, et joint à toutes les qualités du cœur, qui distinguent le parfait honnête homme, sont absolument nécessaires à l’écrivain qui veut obtenir dans ce genre des succès non moins durables que brillants.
Le seul honneur du monde suffit pour faire crever l’orgueil de dépit et de rage, quand on se voit si imbécile2.