Corneille, et il se disait, à raison de l’état de ses pères, sorti de la poudre du greffe. […] ……………………………………………………………………………………………… Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice, Et qu’enfin votre livre aille, au gré de vos vœux, Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux : Que vous sert-il qu’un jour l’avenir vous estime, Si vos vers aujourd’hui vous tiennent lieu de crime, Et ne produisent rien, pour fruit de leurs bons mots, Que l’effroi du public et la haine des sots ? […] Aussitôt de longs clous il prend une poignée : Sur son épaule il charge une lourde cognée ; Et derrière son dos, qui tremble sous le poids, Il attache une scie en forme de carquois : Il sort au même instant, il se met à leur tête. […] Que du pupitre sort une voix effroyable. […] Dans son hardi projet toutefois il s’obstine, Lorsque des flancs poudreux de la vaste machine L’oiseau sort en courroux, et, d’un cri menaçant, Achève d’étonner le barbier frémissant : De ses ailes dans l’air secouant la poussière, Dans la main de Boirude il éteint la lumière.
seigneur, dès ce jour, sans sortir de l’Épire, Du matin jusqu’au soir, qui vous défend de rire ? […] L’âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage2, Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir. […] Je lis encore dans Régnier : L’âge au soin se tournant, homme fait il acquiert Des biens et des amis, si le temps le requiert ; Il masque ses discours comme sur un théâtre, Subtil, ambitieux, l’honneur il idolâtre ; Son esprit avisé prévient le repentir, Et se garde d’un lieu difficile à sortir. […] Le feu sort de vos yeux pétillants et troublés. […] Racine a consacré au docteur Arnauld les vers suivants : Sublime en ses écrits, doux et simple de cœur, Puisant la vérité jusqu’en son origine, De tous ses longs combats Arnauld sortit vainqueur, Et soutint de la foi l’antiquité divine ; De la grâce il perça les mystères obscurs, Aux humbles pénitens traça des chemins sûrs, Rappela le pécheur au joug de l’Évangile.
Le premier trait que j’en vois sortir, c’est l’esprit de réflexion, le génie d’observation ; caractère plus grand et plus singulier qu’il ne semble d’abord, et qu’on doit regarder comme la racine même du talent de penser, comme le germe unique de la vraie philosophie ». […] Les philosophes d’un génie vulgaire sont toujours noyés dans les détails : incapables de remonter aux principes d’où l’on voit sortir les conséquences, comme une eau vive et pure de sa source, ils se fatiguent à suivre le cours de mille petits ruisseaux qui se troublent à tout moment, qui les égarent dans leurs détours, et les abandonnent ensuite au milieu d’un désert aride. […] « La sagesse incarnée n’est pas venue défendre à l’homme de penser, et elle n’ordonne point à ses disciples de s’aveugler eux-mêmes : aussi réprouvons-nous ce zèle amer et ignorant qui crie d’abord à l’impiété, et qui se hâte toujours d’appeler la foudre et l’anathème, quand un esprit éclairé, séparant les opinions humaines des vérités sacrées de la religion, refuse de se prosterner devant les fantômes sortis d’une imagination faible et timide à l’excès, qui veut tout adorer, et, comme dit un ancien, mettre Dieu dans les moindres bagatelles. […] » Libre et hardi dans les choses naturelles, et pensant toujours d’après lui-même ; flatté depuis longtemps par le plaisir délicat de goûter les vérités claires et lumineuses qu’il voyait sortir, comme autant de rayons, de sa propre substance, ce roi des sciences humaines se révolte aisément contre cette autorité, qui veut captiver toute intelligence sous le joug de la foi, et qui ordonne aux philosophes mêmes, à bien des égards, de redevenir enfants : il voudrait porter dans un nouvel ordre d’objets sa manière de penser ordinaire : il voudrait encore ici marcher de principe en principe, et former de toute la religion une chaîne d’idées générales et précises que l’on pût saisir d’un coup d’œil ; il voudrait trouver, en réfléchissant, en creusant en lui-même, en interrogeant la nature, des vérités que la raison ne saurait révéler, et que Dieu avait cachées dans les abîmes de sa sagesse ; il voudrait même ôter, pour ainsi dire, aux événements leur propre nature, et que des choses dont l’histoire seule et la tradition peuvent être les garants, fussent revêtues d’une espèce d’évidence dont elles ne sont point susceptibles ; de cette évidence toute rayonnante de lumière qui brille à l’aspect d’une idée, pénètre tout d’un coup l’esprit, et l’enlève rapidement.
Environné de lumière, Il entre dans sa carrière Comme un époux glorieux, Qui, dès l’aube matinale, De sa couche nuptiale Sort brillant et radieux1. L’univers, à sa présence, Semble sortir du néant. […] Apprends que la seule sagesse Peut faire les héros parfaits ; Qu’elle voit toute la bassesse De ceux que ta faveur a faits ; Qu’elle n’adopte point la gloire Qui naît d’une injuste victoire Que le sort remporte pour eux ; Et que, devant ses yeux stoïques, Leurs vertus les plus héroïques Ne sont que des crimes heureux. […] Montrez-nous, guerriers magnanimes, Votre vertu dans tout son jour : Voyons comment vos cœurs sublimes Du sort soutiendront le retour.
(Il sort.) […] (Le philosophe se jette sur eux, et tous trois le chargent de coups, et sortent en se battant.) […] (Ils sortent.) […] Il y avait déjà quelque temps qu’ils étaient sortis d’Abbeville, et qu’ils couraient dans un profond silence. […] Enfin, j’aperçois la porte, je viens à bout de sortir du temple, et je m’en éloigne comme la première fois, bien résolu de n’y jamais rentrer seul qu’en plein jour.
L’amiral de Coligny est en présence des assassins qui vont lui ravir la vie : Compagnons, leur dit-il, achevez votre ouvrage, Et de mon sang glacé souillez ces cheveux blancs, Que le sort des combats respecta quarante ans ; Frappez, ne craignez rien, Coligny vous pardonne ; Ma vie est peu de chose et je vous l’abandonne J’eusse aimé mieux la perdre en combattant pour vous ! […] Après son départ, le tiers État resta dans la salle commune, et quand le grand-maître des cérémonies vint le sommer de se retirer, Mirabeau, alors député du tiers, s’écria au nom de ses collègues : Vous qui n’avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes ! […] Une fatale révolution, une rapidité que rien n’arrête, entraîne tout dans les abîmes de l’éternité ; les siècles, les générations, les empires, tout va se perdre dans ce gouffre, tout y entre et rien n’en sort : nos ancêtres nous en ont frayé le chemin, et nous allons le frayer dans un moment à ceux qui viennent après nous.
Sans toi, jouets éternels du sort, nous passerions dans les pleurs les Longs instants de cette courte vie. […] Sortez du temps et du changement, aspirez à l’éternité, la vanité ne vous tiendra plus asservis. […] Rousseau a si bien exprimé dans ces deux vers : Le riche et l’indigent, l’imprudent et le sage, Sujets à même loi subissent même sort. […] Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles humains. […] Mais parle ; de son sort qui t’a rendu l’arbitre ?
L’enfer s’émeut au bruit de Neptune en furie : Pluton sort de son trône, il pâlit, il s’écrie : Il a peur que ce Dieu, dans cet affreux séjour, D’un coup de son trident ne fasse entrer le jour ; Et, par le centre ouvert de la terre ébranlée, Ne fasse voir du Styx la rive désolée, Ne découvre aux mortels cet empire odieux, Abhorré des mortels, et craint même des dieux5. […] Mais sort de son trône, est faible, quand il s’agit de s’élancer, et quand le grec le disait expressément. […] Tout ce qui sort de la nature, tout ce que l’expression rend avec plus de fracas que de force véritable, voilà l’enflure. […] Leapt from his throne, vaut assurément mieux que sort de son trône, qui est froid et languissant.
Jusqu’au fond de leur sein lentement répandus, Dans leurs veines errants, à leurs pieds descendus, On les en voit enfin sortir à pas timides ; D’abord faibles ruisseaux, bientôt fleuves rapides. […] Impétueux enfants de cette longue chaîne, Le Rhône suit vers nous le penchant qui l’entraîne ; Et son frère emporté par un contraire choix2, Sorti du même sein, va chercher d’autres lois. […] La pensée, éclatante lumière, Ne peut sortir du sein de l’épaisse matière3. […] Que ne puis-je prétendre à votre illustre sort, O vous dont les grands noms sont exempts de la mort ?
Vous voyez çà et là sortir du flanc caverneux de ces montagnes des fleuves de lumière qui se précipitent en lingots d’or et d’argent sur des récifs de corail. […] La terre se fendait de toutes parts ; l’herbe était brûlée, des exhalaisons chaudes sortaient du flanc des montagnes, et la plupart de leurs ruisseaux étaient desséchés. […] Les sommets des montagnes les rassemblaient autour d’eux, et de longs sillons de feu sortaient de temps en temps de leurs pitons embrumés. […] Des torrents écumeux se précipitaient le long des flancs de cette montagne ; le fond de ce bassin était devenu une mer ; le plateau où sont assises les cabanes, une petite île ; et l’entrée de ce vallon, une écluse par où sortaient pêle-mêle, avec les eaux mugissantes, les terres, les arbres et les rochers.
Magnin, se plaisent, dans leurs jeux, à sortir d’eux-mêmes, à imiter les grandes personnes, à jouer les rôles de père, de général, de roi ; ces peintures imparfaites de la société et des passions humaines les intéressent souvent plus vivement que leurs jeux favoris, la course en plein air, les exercices corporels. […] Nous savons que ce but n’est pas souvent atteint, et que l’on sort rarement du théâtre, corrigé et amélioré ; c’est que les auteurs dramatiques cherchent plus souvent à plaire qu’à instruire, et que, pour avoir du succès, ils flattent les passions au lieu de les réprimer. […] Il met en jeu les passions humaines ; il représente le vice aux prises avec la vertu ; celle-ci sort triomphante de la lutte ; mais au fond de notre cœur, l’impression du mal reste plus vive que celle du bien, et c’est une semence qui porte de tristes fruits. […] Mais il ne doit jamais sortir de la nature : là est la vérité éternelle, là est la source du plaisir dramatique. […] Le dénouement est l’événement qui termine l’action ; il doit être préparé de loin, mais sans être prévu : l’intérêt ne se soutient que par l’incertitude qui plane sur le sort des personnages et sur l’intrigue.
je meurs content et mon sort est rempli. […] Ainsi lorsque Athalie adresse cette question au jeune Joas : Où dit-on que le sort vous a fait rencontrer ? […] Qui a dit au soleil : « Sortez du néant, et présidez au jour » ? […] Trouverez-vous des généraux qui veuillent se charger du commandement de vos armées à condition de ramener à Rome tous tps soldats qui en seraient sortis sous leur conduite ? […] Henri de Bourbon est auprès de lui, et Valois lui annonce que peut-être le même sort lui est réservé.
Il y aperçoit une pauvre cabane, il y frappe ; il en sort un vieux hernouten à barbe blanche. « Mon père, lui dit l’officier, montrez-moi un champ où je puisse faire fourrager mes cavaliers. — Tout à l’heure », reprit l’hernouten. […] De sourds gémissements semblent sortir de ses flots. […] Une vapeur qui sort de la terre est le foyer ordinaire de leur plaisir ; mais souvent une sombre hirondelle traverse tout à coup leur troupe légère et avale à la fois des groupes entiers de danseurs.
Un salon Après dîné, l’indolente Glycère5 Sort pour sortir, sans avoir rien à faire ; On a conduit son insipidité Au fond d’un char, où montant de côté, Son corps pressé gémit sous les barrières D’un lourd panier qui flotte1 aux deux portières ; Chez son amie au grand trot elle va, Monte avec joie, et s’en repent déjà, L’embrasse, et bâille, et puis lui dit : « Madame, J’apporte ici tout l’ennui de mon âme ; Joignez un peu votre inutilité A ce fardeau de mon oisiveté. » Si ce ne sont ses paroles expresses2, C’en est le sens. […] Ils vont trottant des bords de la Charente, De ceux du Lot, des coteaux Champenois, Et de Provence, et des monts Francs-Comtois, En botte, en guêtre, et surtout en guenille1, Tous assiégeant la porte de Crémille2, Pour obtenir des maîtres de leur sort Un beau brevet qui les mène à la mort. […] « Il entre souvent dans la poésie, mais il en sort aussitôt. […] L’Adour sort des Pyrénées, traverse la vallée de Campan, et va se jeter dans le golfe de Gascogne. […] Que de fois n’avons-nous pas vu nos fantassins, presque engloutis dans les marais et les fondrières, s’encourager à en sortir, en se disant les uns aux autres les motifs de la marche forcée, motifs que le chef était intéressé à tenir secrets, et que leur perspicacité avait devinés !
Mécontent de son sort, sur les autres fortunes Un homme promenait ses désirs et ses yeux, Et de cent plaintes importunes Tous les jours fatiguait les dieux. […] La Vérité toute nue Sortit un jour de son puits. […] seigneur, dès ce jour, sans sortir de l’Épire, Du matin jusqu’au soir qui vous défend de rire ? […] Ce petit poème, en effet, qu’on avait inventé pour déplorer les malheurs et se plaindre des rigueurs du sort, était, dans son origine, uniquement destiné aux larmes, aux gémissements, et à l’expression de la douleur ; mais bientôt on y fit entrer des sentiments de tendresse et même de joie. […] adieu, je succombe ; Votre deuil me prédit mon sort, Et dans chaque feuille qui tombe Je vois un présage de mort.
Sa fille en comprend la cause et se résigne à son sort avec : courage. […] Une jeune fille le sortit un jour d’Athènes par une belle matinée d’été ; elle arrive dans un bois sacré, et s’arrête au bord d’une onde pure, Là, elle se penche sur l’eau limpide, et contemple sa beauté. […] Quelques instants après, une naïade sort de l’eau, et s’adressant à la jeune éplorée, lui conseille d’attendre que l’eau redevienne calme pour qu’elle puisse retrouver ses traits dans ce miroir. […] Madame de Sévigné écrit dans une de ses lettres : « J’ai beau frapper du pied, rien ne sort qu’une vie triste et uniforme. » Allusion aux paroles de Pompée, qui, dans sa rivalité avec César, croyait qu’il n’avait qu’à frapper du pied la terre, et qu’il en ferait aussitôt sortir des légions de guerriers.