/ 171
2. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

On fera un repos très court au signe un repos plus long au signe — Le point indique naturellement le repos complet. […] De l’hémistiche, du repos et de la césure. […] Tantôt le repos sera long, tantôt court, quelquefois il sera à peine sensible. Cette variété dans les repos, délasse et récrée. […] Boileau a-t-il voulu dire : Suspende le repos, marque le repos du repos.

3. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

La césure est un repos plus ou moins sensible dans l’intérieur du vers. Ce repos, dans l’alexandrin, se fait au milieu, après la sixième syllabe : il partage le vers en deux parties qu’on nomme hémistiches (demi-vers). Boileau donne ainsi le précepte et l’exemple : Que toujours, dans vos vers | le sens coupant les mots Suspende l’hémistiche, | en marque le repos. […] La fin de chaque vers doit aussi être marquée par un repos. […] Le mot stance veut dire repos.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Il appelle et repousse le repos ; il a comme des visions dans le délire. […] Ce n’est pas ici le lieu du repos : redisons-nous cela sans cesse. […] Si vous saviez comme je demande à Dieu, pour vous, un peu de repos et de paix vers la fin de votre carrière si laborieuse et si agitée ! Je dis un peu, car le vrai repos, la paix parfaite est ailleurs, et n’est point ici. […] Et puis le repos, la joie, l’éternelle vis on de tout bien.

5. (1852) Précis de rhétorique

Sur quoi se calculent les repos de la voix ? […] De l’hémistiche, du repos et de la césure. […] Tantôt le repos sera long, tantôt court, quelquefois il sera à peine sensible. Cette variété dans les repos délasse et récrée. […] Boileau a-t-il voulu dire : suspende le repos, marque le repos du repos.

6. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

On appelle césure un repos momentané et moins marqué que le repos final, introduit dans ces vers pour en faciliter la prononciation et en augmenter le rythme. […] Les stances sont des groupes composés de vers semblables, revenant dans le même nombre et dans le même ordre, présentant un sens complet, et coupés à l’intérieur par des repos semblablement espacés. […] Chez nous, au contraire, le repos à la fin de la stance, et par conséquent le sens terminé ou au moins suspendu à la fin de chaque, groupe, est une condition indispensable.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

La Flèche, ou quelque autre maison qu’il plaise au supérieur sera le lieu de mon repos. […] Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. […] Voici un petit sermon de Madame de Sévigné sur la Providence : « Qui m’ôterait la vue de la Providence m’ôterait mon unique bien ; et si je croyais qu’il fût en nous de songer, de déranger, de faire, de ne pas faire, de vouloir une chose ou une autre, je ne penserais pas à trouver un moment de repos.

8. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Faut-il que des projets de richesse et d’ambition vous coûtent la perte de votre repos et de votre santé ? […] Vous avez du bien et du repos : tout le reste n’est qu’un jouet d’enfant. […] On n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois : alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on a aussi une solide consolation, et la paix au fond du cœur au milieu des plus grandes peines.

9. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Ils ont à la sixième syllabe une césure : c’est un repos que le sens doit autoriser, et qui coupe le vers en deux parties, dont chacune s’appelle hémistiche. […] Ainsi les mots captivité, charnier, succès, travail, repos, sommeil, obtenir, puissant, rendu, etc., pourraient être mis à la fin d’un vers masculin. […] L’e muet seul, accompagné d’une ou de plusieurs consonnes, n’ayant qu’un son sourd et imparfait, ne peut jamais terminer le repos ; soit que cet e muet forme la sixième syllabe du vers, soit qu’il forme une syllabe surabondante. […] Ainsi, les mots plaisir, repos, candeur, rimeront, non seulement avec désir, dispos, froideur, mais encore avec soupir, berceaux, douleur. […] Mais fastueux, courroux, voix, repos, quoiqu’au singulier, rimeront avec jeux, bijoux, exploits, coteaux, au pluriel.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Permettez-moi de vous le dire, par l’intérêt que je prends à votre repos et à votre instruction : méprisez de vaines clameurs par lesquelles on cherche moins à vous faire mal qu’à vous détourner de bien faire. […] Enfin, après avoir fait encore quelques tours dans mon jardin, ou chanté quelque air sur mon épinette, je trouvais dans mon lit un repos de corps et d’âme cent fois plus doux que le sommeil même. […] Mais ces efforts n’ont jamais eu pour but que la retraite et le repos dans ma vieillesse ; et comme ils n’ont été que par secousse, comme ceux d’un paresseux, ils n’ont jamais eu le moindre succès. […] Cependant, si rapide qu’il soit, il se fait sentir à nos facultés comme une satisfaction qui produit le repos, et à juger de lui par cette courte apparition qui nous le révèle, nous pouvons le définir : le repos de l’être dans l’entière et inépuisable satisfaction de toutes ses facultés. » 1. […] Il disait encore : « L’oisiveté que j’aime est à la fois celle d’un enfant qui est sans cesse en mouvement pour ne rien faire, et celle d’un radoteur dont la tête bat la campagne sitôt que ses bras sont en repos.

11. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

et encore n’a-t-on pas la tête bien nette après ces six heures de repos ! […] Lorsque l’Ame est tranquille, toutes les parties du visage1sont dans un état de repos ; leur proportion, leur union, leur ensemble, marquent encore assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l’intérieur ; mais lorsque l’âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d’énergie, où chaque mouvement de l’âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère, dont l’impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle, et rend au dehors par des signes pathétiques2 les images de nos secrètes agitations. […] Il dit : « Paris est un gouffre où se perdent le repos et le recueillement de l’âme ; la vie n’est plus qu’un tumulte importun.

12. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

Il apprit aux dépens de son repos et de sa santé que si la littérature est le plus ravissant des loisirs, elle sera toujours la plus impitoyable des professions. […] Errante d’exil en exil, ou enchaînée à des soucis inférieurs, sa belle intelligence ne trouva le repos que dans le dernier sommeil. […] Mon Dieu, comment se fait-il que mon repos soit altéré par ce qui se passe dans l’air, et que la paix de mon âme soit ainsi livrée au caprice des vents ?

13. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Lorsque satisfait de mes faibles soins pour le repos de ta vieillesse cassée, tu verses des larmes de joie ; lorsque tournant tes regards vers le ciel, tu me donnes ta bénédiction d’un air content, ah ! […] Le poète y fait quelquefois une comparaison de nos travaux, de nos vices, de notre condition, avec les plaisirs, le repos et l’innocence des bergers. […] C’est au repos d’esprit que nous aspirons tous Mais ce repos heureux doit se chercher en nous. […] Savez-vous pour la gloire oublier le repos, Et dormir en plein champ le harnois sur le dos ? […] Dans le sein de la mort ses noirs enchantements               Vont troubler le repos des ombres.

14. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lamennais 1782-1854 » pp. 243-246

Il faut que les pluies et les glaces de l’hiver, les chaleurs de l’été et ses orages passent sur ce grain à peine germé ; et puis viendra le jour de la moisson, jour plein d’allégresse et de paix, jour des espérances satisfaites, des joies et du repos éternel. […] Et puis le repos, la joie, l’éternelle vision de tout bien.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Moins entreprenant que laborieux, moins courageux que résigné, pieux, soumis, indulgent, modeste, soucieux avant tout du repos et de la paix, aussi pressé de fuir la gloire que d’autres le sont de la rechercher, il se vit emporté malgré lui dans l’orageuse destinée de ses amis, et la fortune prit comme un malin plaisir à le jeter dans les controverses d’une polémique qui répugnait à son caractère. […] Quelle espérance de vivre en repos si tous ces défauts nous ébranlent, nous troublent, nous renversent et font sortir notre âme de son assiette ?

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Il est vrai qu’à cette heure du repos des campagnes, l’air ne retentit plus de chants bucoliques, les bergers n’y sont plus ; mais on voit encore les grandes victimes du Clytumne, des bœufs blancs ou des troupeaux de cavales demi-sauvages, qui descendent au bord du Tibre et viennent s’abreuver dans ses eaux. […] Auprès, tout aurait été silence et repos, sans la chute de quelques feuilles, le passage d’un vent subit, le gémissement de la hulotte ; au loin, par intervalles, on entendait les sourds mugissements de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert et expiraient à travers les forêts solitaires1. […] Si tout est silence et repos dans les savanes, de l’autre côté du fleuve, tout ici1, au contraire, est mouvement et murmure : des coups de bec contre le tronc des chênes, des froissements d’animaux qui marchent, broutent ou broient entre leurs dents les noyaux des fruits ; des bruissements d’ondes, de faibles mugissements, de sourds beuglements, de doux roucoulements, remplissent ces déserts d’une tendre et sauvage harmonie. […] M. de Lamartine a dit : Des empires détruits je méditai la cendre ; Dans ses sacrés tombeaux Rome m’a vu descendre ; Des mânes les plus saints toublant le froid repos, J’ai pesé dans mes mains la cendre des héros : J’allais redemander à leur vaine poussière Cette immortalité que tout mortel espère.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Les uns ne semblent être sur la terre que pour y jouir d’un indigne repos, et se dérober par la diversité des plaisirs à l’ennui qui les suit partout à mesure qu’ils le suient ; les autres n’y sont que pour chercher sans cesse dans les soins d’ici-bas des agitations qui les dérobent à eux-mêmes. […] Il apporte, pour toute marque de vocation à un ministère d’humilité, des vues d’élévation et de gloire ; à un ministère de travail et de sollicitude, des espérances de repos et de mollesse ; à un ministère de désintéressement, de modestie et de charité, des projets de luxe, de profusion et d’abondance ; et, comme cet infidèle Héliodore, il ne vient dans le temple que parce qu’il a toujours ouï dire qu’il y trouverait des richesses immenses, et les dépouilles saintes des peuples. […] Tel prend le parti des armes, et suit une route d’où mille raisons de tempérament, de goût, de conscience, d’intérêt même, l’éloignent, parce que, né avec un nom, il n’oserait se borner aux soins domestiques, et que le monde regarderait ce repos comme une indigne lâcheté.

/ 171