Il faudra donc prononcer plus distinctement dans un vaste local que dans un salon. […] La déclamation est l’art de faire sentir ce que l’on prononce. […] On fait un parallèle quand on rapproche deux portraits pour les comparer et se prononcer sur le mérite de chaque sujet dépeint. […] Elle comprend les panégyriques civils et les discours d’apparat prononcés dans les solennités classiques et scientifiques. […] La harangue, en général, est un discours peu étendu, prononcé devant une assemblée, un prince, ou dans une cérémonie publique.
C’est pour fuir le bruit et le tracas des affaires ; et (ce qui caractérise surtout l’égoïsme le mieux prononcé), pour se dérober philosophiquement à la fatigue de faire quelque chose pour ses semblables. […] Il n’est grêle, ni vent, ni froidure qui tienne, Et puis sitôt que j’ai prononcé sans retour Ce grand mot, dont je dois me repentir un jour, Il faut fendre la presse et s’entendre maudire.
Mais s’agit-il de prononcer sur le mérite de l’exécution : ici commence la fonction du jugement, qui rapproche la copie de l’original.
Toujours environné de ces censeurs rigoureux, et plein d’un saint respect pour le tribunal devant lequel il doit paraître, il voudrait, suivant le souhait d’un ancien orateur, qu’il lui fût permis non seulement d’écrire avec soin, mais de graver avec effort les paroles qu’il y doit prononcer.
Vaugelas, qui parlait et surtout écrivait fort bien, prononçait mal.
On peut cependant assigner à ce genre les sermons qui se prononcent dans nos temples, puisqu’ils ont pour but ordinaire d’inspirer l’amour de la vertu et l’horreur du vice. […] Il raconte le jugement que ce monarque prononça sur lui-même au milieu des revers de ses dernières années. […] Quelque éloquentes qu’elles soient, ou plutôt parce qu’elles sont pour la plupart des chefs-d’œuvre d’éloquence, ils n’y voient que le fruit de l’imagination de l’auteur, plus occupé à montrer son génie qu’à nous transmettre les discours réellement prononcés. […] Il est temps de prononcer leur arrêt, et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. […] Voilà, dans Massillon, les premières paroles de l’Éloge de Louis XIV : c’est un beau mot que celui-là, prononcé en regardant le cercueil de Louis le Grand147.
Le roi Louis XVI venait de prononcer un discours de conciliation dans la séance royale du 23 juin 1789.
» L’expérience d’une longue vie, leurs propres fautes, la fourberie des autres hommes rendent les vieillards irrésolus, timides, circonspects, difficiles, réservés à prendre des engagements, à compter sur rien, à prononcer affirmativement sur la moindre chose. […] ni la garde qui veille à la sûreté publique, ni la crainte du peuple, ni ton arrêt déjà prononcé dans le cœur de tous les gens de bien, ni le respect dû à ce lieu sacré, ni l’aspect de ces augustes sénateurs n’ont pu ébranler ton insolente audace ! […] « Si vous n’avez pas frémi, en m’entendant prononcer ces paroles, les plus terribles, sans doute, qu’on lise dans nos divines écritures : je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché ; je ne vois plus de vérités dans la religion, capables de vous toucher ». […] Vous, magistrats, et sur les raisons que vous venez d’entendre, et sur celles que suppléera votre sagesse, prononcez en faveur de la patrie un jugement, tel que l’exacte justice le prescrit, et que l’utilité publique le demande ».
Les premiers mots qu’il prononce sont ceux de père et de mère… mots charmants, qui expriment, qui inspirent le plus pur amour ; ces premiers accents payent le sein maternel de toutes ses douleurs, et font naître dans le cœur d’un père les plus vives et les plus joyeuses espérances. […] Boileau, pour exprimer la fatigue que la Mollesse a éprouvée d’avoir prononcé quelques paroles, à la suite desquelles elle se replonge dans le sommeil, la suit dans tous ses mouvements jusqu’au moment où elle s’endort : La Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée ; Et lasse de parler, succombant sous l’effort, Soupire… étend les bras… ferme l’œil… et s’endort.
Si l’on en excepte quelques discours prononcés dans les divers parlements, et quelques écrits éloquents où l’on discutait des questions de politique, nous n’avions absolument rien en ce genre.
Le seul Jésus-Christ a pouvoir de conclure et de prononcer, et sa seule doctrine nous peut mettre l’esprit en repos.
Vous n’avez point sans doute oublié que ce même Nicias, sur le sort duquel vous allez prononcer, est celui qui plaida votre cause dans rassemblée des Athéniens, et qui employa tout son crédit et toute son éloquence pour les détourner de vous faire la guerre. Une sentence de mort, prononcée contre ce digne chef, est-elle donc une juste récompense du zèle qu’il a témoigné pour vos intérêts ? […] Nous ne saurions citer un meilleur exemple pratique que le brillant Discours de Buffon sur le style, prononcé le jour de sa réception à l’Académie française.
Allusion à ce début de l’épître de Voltaire à Boileau : Boileau, correct auteur de quelques bons écrits… Mais on sait qu’un autre jour Voltaire, mieux inspiré, a prononcé un mot dont eût dû profiter Marmontel : « Ne disons pas de mal de Nicolas (c’était le prénom de l’illustre satirique) : cela porte malheur. » 2.
Après avoir monstré derechef congnoissance qu’elle avoit de ses pechés pour en demander pardon à Dieu, et la certitude qu’elle avoit de son salut, mettant sa confiance en un seul Jesus, et ayant3 à luy tout son refuge, sans estre incitee de nul4, elle commença à prononcer le Miserere, comme nous le chantons à l’Église, à haulte voix et forte, non sans grand peine, mais elle pria qu’on lui permist de continuer.
Jourdain ; Le Légat, qui prononce en italien un manifeste macaronique ; le cardinal de Pellevé, un sot solennel dont les tirades bariolées de latin rappellent les coq-à-l’âne du Malade imaginaire ; M. de Lyon et le Recteur Rose, avec une emphase furibonde qui représente au vif les mystiques et cyniques prédications de la Ligue ; enfin, le député de la noblesse, le jeune de Rieux, gentilhomme d’aventure, coupe-jarret, matamore et bandit, breteur et pourfendeur digne de finir par la corde.
notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter se malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuis : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée » Carême, iv.