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87. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Il faut surtout éviter les grandes fautes de langage : elles décèlent une profonde ignorance des principes de notre langue, et par-là même une éducation négligée, qui ne peut donner qu’une idée peu favorable de l’homme qui écrit. […] Si l’on se sert du mot respect, on doit mettre simplement, je suis : mais avec toute autre expression, on met, j’ai l’honneur d’être, etc., je suis avec un profond respect − j’ai l’honneur d’être avec la plus parfaite estime, avec la plus parfaite considération.

88. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Un de nos contemporains a heureusement exprimé cette sensibilité profonde qui était un des traits de son caractère et qui est un des charmes de son talent : c’est M. […] C’est, à mon gré, le plus hardi, le plus profond, le plus étonnant que la passion ait jamais inspiré.

89. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

14° Pensées fortes, frappantes et énergiques La pensée est forte, frappante et énergique, lorsqu’elle laisse une profonde impression dans l’âme : elle unit la vivacité à la force, et s’exprime par peu de mots, dont chacun renferme un sens précis, tranché, étonnant. […] 18° Pensées sublimes Les pensées sublimes consistent en une idée, ou une suite d’idées les plus grandes et les plus profondes que l’on puisse concevoir, qui nous saisissent et nous frappent tellement qu’elles nous arrachent un cri d’admiration.

90. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Le soleil seul, dans le sein de Téthys4, jouissait d’un profond repos ; mais ensuite, quand il fut obligé de remonter sur son char attelé par les Heures et devancé par l’Aurore qui sème son chemin de roses, il aperçut tout l’Olympe couvert de nuages ; il vit les restes d’une tempête qui avait effrayé les mortels pendant toute la nuit. Les nuages étaient encore empestés de l’odeur des vapeurs soufrées qui avaient allumé les éclairs et fait gronder le menaçant tonnerre ; les vents séditieux, ayant rompu leurs chaînes et forcé leurs cachots profonds, mugissaient encore dans les vastes plaines de l’air ; des torrents tombaient des montagnes dans tous les vallons.

91. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

La rhétorique embrasse les possibles ; l’éloquence s’attache à l’objet qu’elle se propose, aux faits qui lui sont présentés : et c’est ainsi que ce premier instinct de l’éloquence naturelle est devenu le plus savant, le plus profond de tous les arts. […] Ces ouvrages ont cela de particulier qu’ils ne méritent ni le cours prodigieux qu’ils ont pendant un certain temps, ni le profond oubli où ils tombent lorsque, le feu et la division venant à s’éteindre, ils deviennent des almanachs de l’autre année. […] Remarquez encore que la plupart des gens qui n’apprennent point par cœur ne se préparent pas assez : il faudrait étudier son sujet par une profonde méditation, préparer tous les mouvements qui peuvent toucher, et donner à tout cela un ordre qui servit même à mieux remettre les choses dans leur point de vue. […] Mais aussi toutes les nations conviennent avec nous qu’il a déployé un très-grand génie, un sens profond, une force d’esprit supérieure dans Cinna, dans plusieurs scènes des races, de Pompée, de Polyeucte, dans la dernière scène de Rodogune. […] C’est un grand malheur, il faut l’avouer, que dans un livre71 rempli d’idées profondes, ingénieuses, et neuves, on ait traité du fondement des lois en épigrammes.

92. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Les grands écrivains de l’antiquité sont remarquables par une sensibilité profonde. […] Vous produirez surtout une impression profonde en montrant la vertu malheureuse et opprimée. […] Cette objection a du vrai : néanmoins, la distinction d’Aristote a des motifs solides et des racines profondes. […] Cette division est moins profonde et moins complète que celle d’Aristote : moins profonde, puisqu’au lieu de s’appuyer sur la nature de l’éloquence, elle porte sur une circonstance purement extérieure, sur le lieu où l’on parle ; moins complète, parce qu’elle n’indique même pas l’éloquence des écrivains. […] Après avoir accompli l’œuvre de Dieu sans y croire, il disparut, cette œuvre achevée, et se coucha comme un astre éteint dans les eaux profondes de l’océan Atlantique.

93. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Déjà l’ennui dégénérait en une mélancolie profonde et allait amener la consomption ; il perdait l’appétit, le sommeil. […] Au milieu du plus profond silence, le prélat prend la parole. […] Après la mort de son fils, il vécut trois ans dans une profonde retraite ; puis il se croisa contre les Sarrasins. […] Elle renonce pour jamais au monde ; elle veut s’ensevelir dans cette profonde retraite, dans ce hameau écarté où son existence restera ignorée. […] Don Pèdre vécut dans un isolement profond, et ne voulut pas communiquer avec son père.

94. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Il est bien essentiel d’ajouter qu’il doit avoir une connaissance profonde du cœur humain, pour en développer les replis les plus secrets, pour démêler les détours artificieux des passions criminelles que l’homme se cache souvent à lui-même ; en un mot, pour le découvrir tout entier, et faire voir ce qu’il est et ce qu’il doit être21. […] Massillon, prêtre de l’Oratoire, et ensuite évêque de Clermont ; logicien exact, mais moins instruit, moins profond que Bourdaloue, il raisonne avec justesse, avec méthode, et possède de plus l’art de tourner ses preuves en sentiment. […] Le passage où il rappelle la mort si subite et si imprévue de la duchesse d’Orléans, et la stupéfaction profonde où elle plongea les Français, en peut donner la preuve. […] Quoi qu’il en soit, et en admettant que l’orateur du barreau soit toujours persuadé du bon droit de son client, pour faire son office avec la dignité et l’utilité convenables, il doit joindre à la sagacité, à la justesse et à l’élévation du génie, une connaissance étendue et profonde des lois, des différentes coutumes, de la jurisprudence ancienne et moderne, des arrêts, des ordonnances, etc.

95. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

» III ulysse Cette figure d’Ulysse m’attire : elle est l’expression la plus vraie de ce caractère grec composé de ruse et de courage, de patience et d’audace, d’héroïsme et de bon sens, ennemi en tout de l’excès et toujours réglé, même dans ses écarts, par un culte profond du beau et un amour inné de la proportion. […] Ils trouvent ; sans les chercher, tantôt de belles images, tantôt des comparaisons familières que le peuple répète et qui deviennent des proverbes, tantôt des mots profonds qui font entrer leur pensée, comme un coin, dans les intelligences les plus rebelles. […] Certes, voilà bien des siècles que s’est éteinte cette grande voix, la plus forte peut-être qui ait jamais remué les entrailles humaines ; il ne reste plus des passions qui l’ont inspirée qu’un écho vague et lointain ; et cependant, tel est l’empire de la vraie éloquence, qu’aujourd’hui même où ces événements sont si loin de nous, nous ne pouvons lire sans une émotion profonde ce sublime plaidoyer. […] Cette époque marque une scission profonde entre les deux partis qui, auparavant, dit Plutarque, n’étaient pas séparés par l’épaisseur d’une feuille.

96. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

Des peuples vaincus d’avance, engourdis depuis longtemps dans les chaînes du despotisme, étaient incapables de sortir tout à coup de ce profond abattement, pour renaître à des sentiments dont leurs âmes flétries n’étaient plus susceptibles.

97. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre III. Idée de l’Éloquence des Saints-Pères. »

À une connaissance profonde du cœur de l’homme, il joint l’art de s’en rendre maître quand il veut, et d’imprimer à tous ses mouvements le degré de force et de chaleur nécessaire.

98. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Rochefoucauld 1613-1680 » pp. 18-21

L’écrivain est supérieur ; fin, poli, profond, il excelle par la science du monde, le persiflage élégant, la raillerie délicate, l’épigramme mordante, et la concision expressive.

99. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Au bout de quatre-vingts hivers, Dans mon obscurité profonde, Enseveli dans mes déserts, Je me tiens déjà mort au monde. […] Un profond calme, un stupide silence, Succède au bruit de leur impertinence : Chacun redoute un honnête entretien ; On veut penser, et l’on ne pense rien.

100. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

La pire pauvreté, la misère profonde Est celle qu’on promène en frac noir dans le monde1. […] L’impression fut profonde.

101. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

., et de lire : Τὸ μὲν οὖν ἐπɩσϰοπɛĩν παρέχɛɩ ἢδη ἡ τραγῳδία, τοĩς ɛìδόσɩ ίϰανῶῶς ἢ οὐ αὐτὸ τɛ ϰαθ’ αὐτὸ ϰρĩναɩ ϰαì προς τὰ θέατρα, ἄλλος λόγος, ce qu’il traduit par : « Spectandi quidem facultatem jam præbet tragœdia, utrum iis qui satis sciant nec ne ipsum perse respectuque theatri judicare, nihil attinet. » Nous traduisons simplement le texte des mss. peu modifié, sans affirmer qu’il ait précisément le sens profond que lui prête De Raumer dans son Mémoire sur la Poétique d’Aristote (Berlin, 1829).

102. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

Sous ses idées fixes et ses paradoxes, il y a du trait, du mordant, des vues hardies ou profondes, et l’accent d’une voix vibrante qui porte au loin.

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