On doit seulement éviter d’en mettre une au cinquième pied, et par conséquent de finir le vers par un mot de quatre syllabes29. […] On rencontre, chez les bons poètes, quelques vers hexamètres où le quatrième pied est un dactyle, le cinquième et le sixième sont des spondées. […] Les vers qui ont deux césures, l’une au second pied, l’autre au quatrième, offrent une heureuse harmonie. Seulement il faut faire en sorte que le troisième pied soit un dactyle suivie d’une césure. Rien ne serait plus désagréable à l’oreille qu’un vers où il y aurait, après la césure du deuxième pied, un mot de quatre syllabes dont la dernière formerait la césure du quatrième pied, comme dans ce vers d’Horace : Lectorem delectando pariterque monendo.
La réunion de plusieurs syllabes brèves et longues forme ce qu’on appelle un pied. On distingue six pieds principaux : les uns de deux syllabes, les autres de trois syllabes. […] Le dactyle et le spondée sont les pieds les plus usités. On distingue, dans les pieds qui composent un vers, la césure et l’élision. […] Une césure, placée après le troisième pied, suffit, quand celle du second est effacée par les enclitiques que, ve ou ne.
Il faut donc, avant tout, se livrer à la recherche de ces deux derniers pieds. […] Si de tels mots s’y trouvent, on commencera par les écrire à la fin du vers, en faisant de la première syllabe la fin du cinquième pied, et le sixième pied des deux autres syllabes : ……. fĕr | ēbānt. […] Quand on aura disposé ainsi les deux derniers pieds, il faudra chercher dans la matière de quoi faire un pied et demi, depuis la césure du troisième pied, jusqu’au dactyle du cinquième. […] La raison de ces trois divisions que nous venons d’indiquer, savoir : la fin du vers qui comprend les deux derniers pieds, le milieu qui renferme un pied et demi, et le commencement, deux pieds et demi, c’est d’abord la difficulté que présentent les deux derniers pieds, dont l’un doit être dactyle ; c’est ensuite la césure qui doit se trouver au commencement du troisième pied. S'il n’était pas possible de mettre une césure au troisième pied, il en faudrait nécessairement deux dans le vers, l’une au second pied, et l’autre au quatrième, comme on le voit dans le vers suivant.
On distingue les vers par le nombre de ces syllabes ou par le nombre de leurs pieds, en prenant régulièrement deux syllabes pour un pied. Le vers de douze syllabes a donc six pieds ; celui de dix syllabes, cinq ; celui de huit syllabes, quatre ; celui de sept syllabes, trois pieds et demi, etc. Enfin, le vers de quatre pieds s’appelle souvent petit vers ; celui de cinq pieds, vers commun ; et celui de six pieds, grand vers ou vers alexandrin. Les vers de cinq et de six pieds ont une césure. […] Les stances de huit, neuf et dix vers sont le plus souvent en vers égaux, de trois pieds et demi, ou quatre pieds.
D’autres vers ont dix pieds : on les appelle communs ; et ils ont la césure après le quatrième. Il y en a qui ont huit pieds : ces vers n’ont point de césure, non plus que ceux dont le nombre des pieds est au-dessous de huit. […] Vers féminin de huit pieds. […] Vers féminin de six pieds. […] Ce couplet de Panard nous en fait voir de cinq, de quatre, et d’un seul pied.
3° L'hexamètre et le phalisque, qui en contient les quatre derniers pieds. […] 9° Le grand archiloquien, de sept pieds, et le trimètre iambique imparfait, de cinq pieds et demi. […] 10° Le trochaïque dimètre catalectique, de trois pieds et demi, et l’iambique trimètre catalectique, de cinq pieds et demi. […] La deuxième, qui est la plus belle et la plus fréquente parmi les odes d’Horace (il y en a trente-sept de ce genre), comprend deux alcaïques, un iambique dimètre redondant (de quatre pieds et une syllabe) et un petit alcaïque (deux dactyles et deux trochées).
Près du chevet du lit, selon le sacré rite, Un rameau de buis sec trempait dans l’eau bénite ; Ma main avec respect le secoua trois fois, En traçant sur le corps le signe de la croix ; Puis je baisai les pieds et les mains. […] L’œil fixé sur mon toit sans bruit et sans fumée, J’approchais, le cœur gros, de ma porte fermée, Là, quand mon pied poudreux heurta mon pauvre seuil, Un tendre hurlement fut mon unique accueil ; Hélas ! […] Le chien seul en jappant s’élança sur mes pas, Bondit autour de moi de joie et de tendresse, Se roula sur mes pieds enchaînés de caresse, Léchant mes mains, mordant mon habit, mon soulier, Sautant du seuil au lit, de la chaise au foyer, Fêtant toute la chambre, et semblant aux murs même, Par ses bonds et ses cris, annoncer ce qu’il aime ; Puis, sur mon sac poudreux à mes pieds étendu, Me couva d’un regard dans le mien suspendu1. […] Aussi, pauvre animal, quoique à terre couché, Jamais d’un sot dédain mon pied ne t’a touché ; Jamais, d’un mot brutal contristant ta tendresse, Mon cœur n’a repoussé ta touchante caresse. […] Mes pieds mêmes ne se font pas à ces marches neuves, ils vont suivant leur coutume, et font des faux pas où ils n’ont point passé tout petits.
On le représente avec des brodequins aux pieds et des ailes aux épaules, couvert quelquefois d’un manteau. […] Assez souvent aussi, on le représente sur un tonneau, la tête ceinte d’une branche de lierre, un verre à la main, et des cothurnes aux pieds. […] Il n’en était pourtant pas moins orgueilleux ; car un jour étant entré chez Platon, il se mit à deux pieds sur un beau tapis, en disant : Je foule aux pieds le faste de Platon. – Oui, répliqua celui-ci, mais par un autre faste. […] Les poètes ont feint qu’elle était sortie, armée de pied en cap, du cerveau de Jupiter. […] Aussitôt quatre de ses gentilshommes passent la mer, et vont assassiner le saint archevêque au pied de l’autel, l’an 1170.
Souvent le pied ingrat du passant la foule et la fait périr. […] De sanglants éperons arment ses pieds nerveux. […] vois à tes pieds leur foule consternée Te demander le prix des travaux de l’année. […] Sa hauteur perpendiculaire est de cent quarante-quatre pieds. […] » À ce moment, ses clercs se réfugièrent aux pieds des autels : il n’en resta que trois auprès de lui, entre lesquels Edouard Grim, le porte-croix.
Grand Dieu, dont la seule présence soutient la nature et maintient l’harmonie des lois de l’univers ; vous qui du trône immobile de l’empyrée voyez rouler sous vos pieds toutes les sphères célestes sans choc et sans confusion ; qui du sein du repos reproduisez à chaque instant leurs mouvements immenses, et seul régissez dans une paix profonde ce nombre infini de cieux et de mondes ; rendez, rendez enfin le calme à la terre agitée ! […] À peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide. […] « Nous montions donc, ravis de notre jeunesse, émus du spectacle qui grandissait à tout moment sous nos pieds ; mais, à mesure que nous montions, légers et joyeux, quelque chose de la nature s’évanouissait devant nous. […] Car le plus grand plaisir que reçoivent les hommes de guerre, c’est de fourrager le plat païs, voler les païsans, brusler les villages, assiéger, battre, forcer, saccager les villes, massacrer les bons et méchants, jeunes et vieux, tous âges et tous sexes ; se laver au sang des meurtris, souiller les choses sacrées, raser les temples, blasphémer le nom de Dieu et fouler aux pieds tout droit divin et humain. […] Il a bel aller au pied, dit-on, qui mène son cheval par la bride.
Henri, fils du duc de Lorraine, était venu la joindre avec mille chevaux et deux mille hommes de pied ; le duc de Parme y avait envoyé quatre cents chevaux et douze cents hommes de pied wallons ; Christophe de Bassompierre, qui, longtemps avant la mort de Henri III, était allé faire des levées en Allemagne, y avait amené trois cornettes de reîtres ; Jacques Colalte, au service du roi d’Espagne, deux régiments de lansquenets et quelque cavalerie allemande ; le duc de Nemours, trois mille fantassins et la plus belle gendarmerie que l’on eût su voir ; et Balagny, les meilleures troupes qu’il avait pu tirer du Cambrésis : tellement que toutes ces forces jointes ensemble faisaient près de quatre mille chevaux et plus de quinze mille hommes de pied. […] Et quand même il n’y aurait point d’autre sûreté pour votre sacrée personne que la fuite, je sais bien que vous aimeriez mieux mille fois mourir de pied ferme que de vous sauver par ce moyen.
Des manœuvres étaient couchés avec indifférence au pied de la statue, ou taillaient des pierres en sifflant. […] Nous étions assis sur quatre pierres rongées de mousse ; un torrent coulait à nos pieds ; le chevreuil paissait à quelque distance parmi les débris d’une tour, et le vent des mers sifflait sur la bruyère de Cona. […] Atala était couchée sur un gazon de sensitives ; ses pieds, sa tête, ses épaules et une partie de son sein étaient découverts. […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans le bois, tour à tour reparaissait brillante des constellations de la nuit, qu’elle répétait dans son sein.
Là-dessus j’entrerais facilement en composition, pourvu qu’il me fût permis de la parcourir à mon aise ; mais en être venu si près, et n’y pouvoir mettre le pied, n’est-ce pas pour enrager ? […] Au pied de la hauteur coule un torrent rapide, qu’il faut passer pour arriver sur l’autre montée : partie de la file est déjà dans l’eau, partie en deçà, au delà. […] a un pied brisé4. […] Car il y a beaucoup d’arbustes, dont les uns, plantés fort épais, font comme une espèce de pépinière coupée par de jolies allées ; les autres tapissent les murs, et du pied de la maison montent en rampant jusqu’au faîte. […] Je m’approchais pour la lire, écartant ces plantes, cherchant à poser le pied sans rien fouler, quand M. d’Agincourt, que je n’avais pas vu : « C’est ici, me dit-il, l’Arcadie du Poussin, hors qu’il n’y a ni danses ni bergers ; mais lisez, lisez l’inscription. » Je lus ; elle était en latin, et il y avait dans la première ligne : Aux dieux mânes ; un peu au-dessous, Fauna vécut quatorze ans trois mois et six jours ; et plus bas, en petites lettres : Que la terre te soit légère, fille pieuse et bien-aimée !
Le jeune homme s’était mis en marche vers la fin de l’hiver de 1709 ; le Rhin était glacé à plusieurs pieds de profondeur. […] Les têtes de colonnes, en se rencontrant à Martigny, s’arrêtent, étonnées, aux pieds de ces gigantesques boulevards. […] Cette forêt a sous ses pieds de gras pâturages dans la pente de la montagne ; c’est là qu’on voit errer les troupeaux qui mugissent. […] Enfin on voit au-dessous de ces pâturages le pied de la montagne, qui est comme un jardin : le printemps et l’automne y règnent ensemble, pour y joindre les fleurs et les fruits. […] J’étais l’œil de l’aveugle et le pied du boiteux : j’étais le père des pauvres : je brisais les mâchoires de l’injuste, et je lui arrachais sa proie d’entre les dents.
Dunois fit sonner la retraite et les troupes abandonnèrent le pied du boulevard. […] Il attendit l’animal de pied ferme. […] Tout-à-coup son pied rencontre un léger obstacle. […] Vers de quatre pieds ; rimes croisées, neuf strophes. […] Cinq strophes de quatre vers, dont les trois premiers de cinq pieds et le quatrième de quatre pieds, rimes croisées.
C’est dans les Bergeries, le plus renommé de ses ouvrages au xvie siècle, le pied sur un perron, le coude sur un balustre, qu’il regarde, respire et chante les abeilles et les roses. […] « Tel est en cet estat le tableau de l’eglise ; Elle a les fers aux pieds, sur la gehenne467 assise, A sa gorge la corde et le fer inhumain, Un pseaume dans la bouche, et un luth en la main. […] Ne partiront jamais du throsne où tu te sieds Et la Mort et l’Enfer qui dorment à tes pieds ? […] Ils se rassemblent au pied du trône de Dieu Rayonnans de saincte majesté. […] — On recognoist les dieux, ainsi que dit Homere, Au mouvement des pieds, qu’ils tournent en arriere : Mon procés prend plaisir à tousjours reculer.