Voilà un de ces passages où Montesquieu à l’éloquence de Tacite, et parle comme la conscience de l’histoire. […] Rapprochez ce passage de La Bruyère sur le Bibliomane : « Mais quand il ajoute que les livres en apprennent plus que les voyages, et qu’il m’a fait comprendre par ses discours qu’il a une bibliothèque, je souhaite de la voir ; je vais trouver cet homme, qui me reçoit dans une maison où dès l’escalier je tombe en faiblesse d’une odeur de maroquin noir dont ses livres sont tous couverts. […] Comparez ce passage au Nouvelliste, de La Bruyère 2.
Non moins frappant est ce passage de l’éloge de Duguay-Trouin par Thomas, où il s’agit d’une bataille sur mer. […] Veut-on juger de son importance, on n’a, comme on vient de le faire, qu’à prendre quelques passages de nos meilleurs écrivains anciens ou modernes. […] Opposons à ce passage les vers suivants, où le grand poète nous peint l’éloquence de Nestor coulant comme un fleuve de miel (Il. […] Racine, dans le passage suivant, peint, à grands traits, l’irrésolution de Phèdre. […] De quel effet n’est-elle pas dans ce passage de la tragédie de Zaïre par Voltaire !
« Ajoutez, dit Quintilien, que la nature leur a donné des larmes, qui s’ouvrent impétueusement un passage dans la douleur et coulent doucement dans la joie : ils ont un grand pouvoir quand ils sont immobiles, ils en ont bien davantage quand ils sont en mouvement. […] Massillon, quel était son meilleur sermon : « C’est celui que je sais le mieux, répondit-il. » Et effectivement, la mémoire s’embarrasse-t-elle au milieu du plus beau discours, au milieu d’un passage éloquent, l’orateur devient un tourment pour son auditoire ; tandis qu’une mémoire sûre d’elle-même débite des choses ordinaires, mais avec assurance, avec aisance, et tous les auditeurs admirent des paroles qui paraissent couler de source.
Il est curieux de comparer à ce passage ce que dit Fénelon sur l’éloquence de saint Paul dans ses Dialogues sur l’éloquence, au commencement du dialogue III. […] On le voit encore par le passage où Bossuet, dans son Discours sur l’histoire universelle, rappelle les victoires remportées par le roi d’Epire sur les Romains : « Les éléphants de Pyrrhus les étonnèrent. […] En signalant ce passage comme l’un des plus distingués du livre par la clarté et l’analyse, M. de Barante fait observer « qu’aucun métaphysicien n’a raisonné sur cette question d’une manière aussi remarquable ». — Ce qui crée en philosophie, de même qu’en tout autre genre, l’originalité suprême de Bossuet, c’est, dirons-nous avec M. […] De ce passage on peut rapprocher les graves considérations de Buffon sur la différence absolue qui sépare l’instinct de l’animal et l’intelligence de l’homme.
Nous indiquerons, comme exemples, les deux passages suivants de la fable Les animaux malades de la peste : Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi, etc., et : J’ai souvenance qu’en un pré de moines passant… L’exagération, au contraire, augmente, amplifie les choses en bien ou en mal. […] C’est un de ces hauts ornements, qui ne peuvent convenir que dans les passages les plus animés d’une composition ; et la même on ne doit s’en servir qu’avec une grande discrétion. […] Boileau a admirablement surmonté des difficultés de ce genre dans son Épître au roi sur le passage du Rhin. […] Voici ces passages où l’on trouve à la fois, comme dans les deux poètes imités, le précepte et l’exemple : Que le style soit doux, lorsqu’un tendre zéphyre A travers les forêts s’insinue et soupire. […] Ou plus de magnificence, d’éclat et d’harmonie, comme dans ce passage de Bossuet : Des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant.
Une scholie de Venise donne une interprétation plus simple que celle d’Aristote : « la seule des constellations nommées dans ce passage d’Homère. » Δίδομεν δέ οί.] […] Sur son procédé d’imitation, voyez le passage classique de Cicéron, De l’Invention, II, 1, commenté par Victorinus, p. 119 des scholiastes de Cicéron, éd.
On peut rapprocher ce passage d’un morceau de La Rochefoucauld, intitulé « de la Conversation », et que nous avons donné dans ce recueil, page 16. […] Suard a cité et analysé ce bel apologue « pour donner à la fois, dit-il, par un seul passage, une idée du grand talent de Bruyère et un exemple frappant de la puissance des contrastes dans le style ». […] Helleu, dans l’édition citée, page 90, rapproche judicieusement ce célèbre passage de quelques lignes tirées de la Politique selon les Ecritures de Bossuet (livre III) : « Dieu a choisi David, et l’a tiré d’après les brebis pour paître Jacob son serviteur, et Israël son héritage.
Pour bien faire comprendre ce que doit être le style de l’histoire, il n’y a peut-être rien de mieux que de citer un passage où se trouvent les défauts qui y sont les plus opposés. J’emprunte ce passage à l’Histoire philosophique, de l’abbé Raynal, historien constamment déclamateur, et presque toujours faux. Il l’est, en particulier, dans le passage que je cite ici, et dans l’appréciation qu’il fait des hommes ; mais indépendamment de la fausseté des idées, qui ne doit pas nous occuper ici, n’est-ce pas un historien insupportable que celui qui néglige ou écarte les faits pour barder son récit de réflexions philosophiques ou de dissertations comme celle-ci, sur la gloire : La gloire est un sentiment qui nous élève à nos propres yeux, et qui accroît notre considération aux yeux des hommes éclairés. […] Réduit à se contenter des superbes monuments qu’il laissa sur les bords de l’Araspe, il ramena son armée par une autre route que celle qu’il avait tenue, et dompta tous les pays qu’il trouva sur son passage. […] Donnons ici, comme exemple du charme que peut offrir ce genre d’histoire, un court passage tiré de l’Éloge de Marivaux par d’Alembert.
Vous courez à l’endroit d’où ils sont partis, et vous n’y trouvez que quelques plumes, seules marques de leur passage, et que le vent a déjà dispersées. […] Auprès, tout aurait été silence et repos, sans la chute de quelques feuilles, le passage d’un vent subit, le gémissement de la hulotte ; au loin, par intervalles, on entendait les sourds mugissements de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert et expiraient à travers les forêts solitaires1. […] M. de Lamartine dit : « Le poëte est semblable aux oiseaux de passage qui ne bâtissent point leurs nids sur le rivage, qui ne se posent pas sur les rameaux des bois ; nonchalamment bercés sur le courant de l’onde, ils passent en chantant loin des bords ; et le monde ne connaît rien d’eux que leurs voix. » 2.
Au reste, on pardonnera au pauvre Hermann la barbarie inintelligible de son langage, si on en rapproche la traduction française des mêmes passages faite en 1671 par de Norville (p. 24, 25 et 28). […] Ce passage est fort obscur.
Que de douces matinées m’ont fait passer les Lettres de Sénèque à Lucilius, si spirituelles, si fortes, malgré l’exagération de quelques passages, et beaucoup moins entachées qu’on ne le dit de faux brillant et de sophismes ! […] Lisez quelques passages de Platon, de la République ou des Lois, des Lois surtout, ce délicieux ouvrage de sa vieillesse, tranquille et doux comme une belle soirée. […] Il faut les aimer, avoir leur image dans le cœur comme on a leurs noms dans la bouche, et se faire d’eux une société tendre et familière. » Je rencontre encore ce passage si vivement senti : « Honneur à ceux qui conservent le culte des choses de l’esprit et qui l’entretiennent dans les autres !
L’imitateur a mieux réussi dans le passage suivant : « Vultum ipsius Annibalis, quem armati exercitus sustinere nequeunt, quem horret populus Romanus, tu sustinebis » ? […] Attendris malgré eux du spectacle de ce départ, ou plutôt de cette fuite douloureuse, les soldats courent, les uns au-devant d’Agrippine, pour lui fermer le passage, et la conjurer de rester au milieu d’eux ; les autres, auprès de Germanicus, pour l’engager, par leurs instances, à rappeler son épouse. […] On y remarque, entre autres, un passage sur l’immortalité de l’âme, qui prouve que les belles âmes et les esprits bien faits n’ont eu, dans tous les temps, qu’un sentiment à cet égard ; et qu’il n’appartenait qu’à la frivolité moderne de traiter ces grands principes de la morale universelle, avec une légèreté qui est du moins ridicule, quand elle ne devient pas dangereusement exemplaire. […] Cicéron, qui faisait de Xénophon le plus grand cas, et comme écrivain et comme philosophe, a traduit du discours de Cyrus tout ce magnifique passage sur l’immortalité de l’âme.
Il leur déroba des marches, occupa des passages avantageux, sacrifia quelque cavalerie pour donner le temps à son infanterie de se retirer en sûreté. […] Nulle part notre langue n’a plus de prestesse et d’agilité ; nulle part on ne trouve mieux ce vif et clair langage que le vieux Caton attribuait à la nation gauloise au même degré que le génie de la guerre. » Quant au passage que nous avons choisi, il suffira de rappeler que Montesquieu, qui jugeait Voltaire avec beaucoup de sévérité, trouvait cependant admirable le récit de la retraite de Schullembourg : c’est, disait-il, « l’un des morceaux les plus vifs qui aient jamais été écrits ».
On prétend que l’un de ses disciples, Aristoxène de Tarente, chef de l’école musicale qui porte son nom, en conçut une basse jalousie contre Aristote ; mais un passage relevé par nous dans les Éléments harmoniques d’Aristoxène nous a permis, dès 1857, de reléguer ce fait parmi les légendes. […] Sur la question de l’élocution, nous ne pouvons mieux faire, pareillement, que de reproduire le passage suivant du même auteur : « Aristote nous apprend que jusqu’à lui la doctrine de l’élocution n’avait été qu’ébauchée. […] x, § 7), dit simplement : « Céphisodote appelait les trières des moulins ornés. » L’explication de ce passage, à laquelle Spengel a renoncé (éd. de 1867, t. […] Dareste a bien voulu consacrer quelques-uns de ses rares loisirs à la lecture, la plume à la main, de cette traduction et rectifier les passages où nous avions remplacé, par un mot impropre, le terme technique que réclamait le texte d’Aristote. […] La reconnaissance, c’est, comme son nom l’indique, le passage de l’état d’ignorance à la connaissance, ou bien à un sentiment d’amitié ou de haine entre personnages désignés pour avoir du bonheur ou du malheur.
Villemain, qui a établi entre elle et la Pharsale de Lucain un curieux parallèle, est une suite de beaux passages plutôt qu’un beau poëme ; mais le style y est en plus d’une rencontre admirable de facilité et de richesse ; et la versification de cette œuvre, au jugement de La Harpe, qui l’a analysée avec beaucoup de soin et généralement bien appréciée, la place parmi les monuments les plus remarquables de la poésie française. […] Naudet l’a éditée (1813), en recueillant les passages des écrivains anciens et modernes qui présentent avec elle des points de comparaison. […] Malgré la critique précédente, ce passage où Voltaire se montre touché des beautés de la nature doit être remarqué à son éloge : car c’est chose trop rare chez lui.
Cependant, on a vu des critiques qui, faisant un parallèle entre les deux maîtres de notre scène tragique, n’ont pas craint de ne citer que des passages médiocres de Corneille, d’y opposer les plus beaux qu’ils avaient pu trouver dans Racine, et de se prévaloir de ces exemples pour donner une préférence exclusive à ce dernier : c’est là évidemment manquer, en fait de critique, à toutes les règles de l’équité. […] Pour ne citer ici que les auteurs ou les ouvrages les plus connus, et qui roulent sur les matières purement littéraires, nous avons à compter l’Académie française, dans les Sentiments sur le Cid ; Corneille lui-même, dans ses examens de ses pièces ; Boileau, dans ses Réflexions critiques ; Voltaire, dans une multitude de passages et d’articles ; La Harpe, dans son Lycée ou Cours de littérature ; Clément (de Dijon), dans ses Essais de critique ; Chénier, dans son Tableau de la littérature ; enfin, les rédacteurs des journaux de critique et de littérature qu’on avait autrefois, et qui ont gardé jusqu’ici leur ancienne réputation. […] Ce passage est curieux et mérite d’être cité.