/ 249
56. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Il se trouble, il regarde, et partout sur ses rives, Il voit fuir à grands pas ses Naïades135 craintives, Qui toutes accourant vers leur humide roi, Par un récit affreux redoublent son effroi. […] Sa fureur, de sang avide, Poursuit partout l’innocent. […] Les vices sont des montres hideux : l’Envie est dévorée de serpents : la Vengeance est aimée de poignards : la Colère agitée de mouvements convulsifs, a sans cesse l’écume dans la bouche : la Calomnie se traînant dans l’ombre, répand partout le fiel et le poison.

57. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Cependant, la papauté, dont les domaines s’étaient agrandis, devenait ou prétendait devenir l’arbitre de l’Europe ; ses milices, répandues partout, faisaient la loi au clergé séculier ; Boniface VIII allait bientôt proclamer qu’il tenait légitimement les deux glaives, et pouvait à son gré disposer des couronnes. […] On y voit partout foisonner les sermons, les romans et ces fabliaux dérimés qui vont s’appeler Contes et nouvelles. […] Le schisme est alors partout, dans l’art comme dans les croyances, dans les esprits comme dans les cœurs.

58. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Partout il faut franchir des arbres abattus, sur lesquels s’élèvent d’autres générations d’arbres. […] À peine découvrez-vous quelques arbres, mais partout s’élèvent des ruines d’aqueducs et de tombeaux. […] Le paysage placé immédiatement sous vos yeux n’a rien de bien rare, on peut le trouver partout ; mais suivez la perspective : elle vous conduit à travers des campagnes florissantes, une belle rivière, des ruines, des montagnes qui dominent ces ruines, et vous vous perdez dans des lointains infinis.

59. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Je l’ai fait, j’ai porté cet habit dans les chaires de Paris, de Bordeaux, de Nancy ; j’ai traversé la France six fois sous ce costume ; je lui ai obtenu partout le respect ; je l’ai gardé malgré les poursuites officielles du ministère : c’est un fait acquis. […] La curiosité seule tiendra la haine immobile, et l’audace même touchera ceux qui ne voudraient pas être touchés ; la France a un instinct de l’honneur qui la charme partout où elle en trouve l’ombre. […] « C’était dans le Liban, il est vrai, mais vous, c’est partout.

60. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

De jeunes esprits sont rebutés par la sécheresse de ces sommaires qui traînent partout et n’ont aucune empreinte personnelle ; or l’ennui sera toujours un mauvais professeur. […] partout votre raison demeure arrêtée ! partout, ou elle gauchit539, ou elle s’égare, ou elle succombe ! […] Une princesse ne doit être d’aucun parti, mais établir partout la paix. […] Cependant mille voix confuses font retentir des acclamations d’allégresse, et l’on entend partout ces paroles : Il sera les délices de ce peuple.

61. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

Il y a de l’éloquence partout où le style s’anime et prend l’empreinte de l’émotion de l’écrivain. […] Nous croyons inutile d’entrer dans le détail de ces différentes sortes d’éloquence ; elles se rattachent à celles qui précèdent, et ce que nous avons dit plus haut suffit pour que l’homme de goût et de sentiment puisse apprécier l’éloquence partout où elle se trouve.

62. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Les auteurs aussi ignorants que les spectateurs, la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance, point de mœurs, point de caractères4 ; la diction encore plus vicieuse que l’action, et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement ; en un mot, toutes les règles de l’art, celles mêmes de l’honnêteté et de la bienséance, partout violées. […] Partout on peut constater, ce qui est le caractère des hommes de génie, que Louis XIV ne négligeait aucun détail, qu’il voulait tout voir et tout savoir, et qu’il y réussissait.

63. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Le style C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres ; il demeure donc dans la perplexité ; mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile1 ; la chaleur naître de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur, et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. Rien ne s’oppose plus à la chaleur que le désir de mettre partout des traits saillants ; rien n’est plus contraire à la lumière qui doit faire un corps et se répandre uniformément dans un écrit, que ces étincelles qu’on ne tire que par force en choquant les mots les uns contre les autres, et qui ne nous éblouissent pendant quelques instants, que pour nous laisser ensuite dans les ténèbres.

64. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Partout où la nature, en dépit de notre art, La fait naître en passant, et la jette2 au hasard, Avec le même charme, aimable en toute chose, Elle parle ou se tait, agit ou se repose. […] Joignez à cela des promenades très-agréables dans les montagnes, et où l’on découvre à chaque pas les points de vue les plus pittoresques ; partout le mélange de la nature sauvage et de la nature cultivée : des montagnes qui sont des jardins, et d’autres hérissées de roches, entrecoupées de pins et de cyprès, et, dans l’éloignement, la cime des Alpes couverte de neiges. » 1.

65. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Ce sont des choses simples : la nature se montre partout ; partout l'art se cache soigneusement. […] Oui, je la connais ; on la trouve partout. […] On voit partout une grande âme, une âme éloquente, qui exprime ses sentiments d’une manière noble et touchante. […] Les barbares qui inondèrent l'empire romain mirent partout l’ignorance et le mauvais goût. […] Si jamais homme n’a eu qu’un style, c’est lui ; c’est partout Télémaque.

66. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Il est, à part quelques heureuses exceptions, sec et prosaïque partout où il s’inspire de la Réforme. […] Quelque isle plus barbare où les flots equitables Te porteront en proye aux tigres, tes semblables, Le ventre des poissons, ou quelque dur rocher, Contre lequel les flots te viendront attacher, Ou le fons de ta nef, aprés qu’un trait de foudre Aura ton mas, ta voile et ton chef mis en poudre, Sera ta sepulture, et mesmes en mourant, Mon nom entre tes dents on t’orra308 murmurant, Nommant Didon, Didon, et lors, toujours presente, D’un brandon infernal, d’une tenaille ardente, Comme si de Megere on m’avoit fait la sœur, J’engraveray ton tort dans ton parjure cœur : Car, quand tu m’auras fait croistre des morts le nombre, Partout devant tes yeux se roydira mon ombre. […] Partout son style, encore qu’un peu traînant parfois, a une grâce piquante dans ses Idillies, une grande franchise d’allure dans ses Satyres, d’heureuses rencontres dans son Art poétique. […] D’Aubigné (1550-1630) Notice Dans cette existence complexe, agitée et fougueuse de Théodore Agrippa d’Aubigné (voir sa notice dans nos Prosateurs), où nous trouvons un enfant condamné à mort à dix ans, un élève de Théodore de Bèze, un duelliste, un soldat, un compagnon et un censeur d’Henri de Navarre, un historien, un pamphlétaire et un romancier, il y a eu place pour deux poètes : un poète de cour, tout aux amours, aux mascarades et aux carrousels du Louvre sous Henri III, — véritable intermède de plaisirs et d’oubli entre son passé et son avenir de huguenot militant, — qui écrit, sous le nom de Printemps, odes, sonnets et chansons ; et un poète sectaire, qui écrit en prison » sous la tente, dans la retraite, partout, l’épopée satirique et vengeresse des Tragiques. […] Sa douceur, sa délicatesse, sont gâtées par l’afféterie, ce que Malherbe appelle « drôlerie italienne », et, brutalement, « imagination prise de l’italien et sotte partout ».

67. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

La poésie, revêtue d’un langage mesuré, précède partout la prose, comme l’art précède l’industrie : la cause en est que l’imagination et le sentiment parlent chez l’homme avant la raison. […] Cette pensée de Pascal : « L’univers est une sphère infinie dont le centre est partout, et la circonférence nulle part11.

68. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Et ne t’afflige pas si les leurs sont si courts : Toute plante en naissant déjà renferme en elle D’enfants qui la suivront une race immortelle2 ; Chacun de ces enfants, dans ma fécondité, Trouve un gage nouveau de sa postérité. »     Ainsi parle la terre ; et, charmé de l’entendre, Quand je vois par ces nœuds que je ne puis comprendre Tant d’êtres différents l’un à l’autre enchaînés, Vers une même fin constamment entraînés, A l’ordre général conspirer tous ensemble, Je reconnais partout la main qui les rassemble, Et d’un dessein si grand j’admire l’unité Non moins que la sagesse et la simplicité. […] « C’est, a dit Pascal (d’après Empédocle), une sphère infinie, dont le centre est partout, la circonférence nulle part. » 4.

69. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Le président se répandait1 beaucoup, allait partout, voyait tout, interrogeait, causait, et le soir tenait registre des observations qu’il avait faites. […] La guerre civile régna parfois au camp des philosophes : Diderot et Rousseau se brouillèrent, après avoir été fort amis : un mot du maréchal de Castries, conservé par Chamfort, nous montre combien cette querelle occupait le public : « Mon Dieu, disait le maréchal, partout où je vais, je n’entends parler que de ce Rousseau et de ce Diderot.

70. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

II, p. 361)1 Au major de Mauvillon Fragment de lettre C’est avoir entrepris une fière et difficile2 tâche que de gravir au bien public sans ménager aucun parti, sans encenser l’idole du jour, sans autres armes que la raison et la vérité1, les respectant partout, ne respectant qu’elles, n’ayant d’amis qu’elles, d’ennemis que leurs adversaires, ne reconnaissant d’autre monarque que sa conscience, et d’autre juge que le temps. […] Son parti était partout, dans le peuple, dans l’assemblée, dans la cour même ; dans tous ceux enfin auxquels il s’adressait dans le moment.

71. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Ils y sont d’un plus fréquent usage que partout ailleurs. […] Horace dit d’un homme que le chagrin suit partout, et qui, pour se distraire, monte à cheval ; « Le noir chagrin est assis derrière le cavalier ». […] Mais que les grands, que les heureux du monde, à qui tout rit, et que les joies et les plaisirs accompagnent partout, prétendent tirer de leur félicité même un privilège qui excuse leurs chagrins bizarres et leurs caprices ? […] C’est cette nature, qui est toujours et partout la même, qu’Aristote a parfaitement connue, puisqu’en peignant ses contemporains, il a peint les hommes des siècles postérieurs, et ceux du siècle présent. […] On les raconte partout : le Français qui les vante, n’apprend rien à l’étranger, et quoi que je puisse aujourd’hui vous en rapporter, toujours prévenu par vos pensées, j’aurai encore à répondre au secret reproche que vous me ferez d’être demeuré beaucoup au-dessous.

/ 249