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36. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

De plus, cette philosophie ne s’enferme plus dans l’école ; elle prend une forme populaire pour pénétrer partout. […] Là s’est manifesté plus vivement que partout ailleurs l’inévitable conflit entre l’esprit de tradition et l’esprit d’innovation, utiles tous les deux pour se faire équilibre et se tempérer. […] On nous reçoit agréablement partout ; on nous loge, on nous nourrit, et l’on ne nous demande pour cela que des prières. […] M. le maréchal de Villeroy est aujourd’hui son ancien et le précède partout : il ne peut donc plus demeurer gouverneur du Roi, sous la surintendance de M. du Maine. […] Partout où je me plais, j’y reste.

37. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Ce fameux cavalier, non moins habile qu’orgueilleux, non moins avide de gain que de renommée, devenait un des héros de l’hôtel de Rambouillet, et voyait ses madrigaux et ses concetti cités partout avec honneur et imités avec émulation. […] Enfin le style et le dialogue sont partout dignes de Molière. […] Aussi c’est avec raison que Racine a pu dire qu’il n’avait point fait de pièce dans laquelle la vertu fût plus mise à jour que dans Phèdre, où les passions ne sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause, où le vice est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr toute la difformité. […] S’il excelle à peindre l’homme générique, toujours et partout le même, il ne peint pas moins bien, suivant la pensée de M.  […] Voilà mes gens aussitôt en courroux ; Ils se moquent de moi, qui, plein de ma lecture, Vais partout prêchant l’art de la simple nature.

38. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Voilà ce qu’est Fontenelle, quand son sujet l’exige, et qu’il veut commander à la démangeaison de prodiguer partout ce qu’il croit de l’esprit. […] Ainsi, quoiqu’il y ait des principes généraux, dont on ne saurait trop recommander l’observation, il se trouve néanmoins dans le style, comme partout ailleurs, des beautés et des défectuosités purement relatives : c’est à les distinguer que s’attache la saine critique, et à les sentir que le goût doit s’exercer.

39. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

c’est que la religion est dans Massillon ce qu’elle devrait être partout, et ce qu’on la trouve en effet, quand on la considère dans le véritable esprit de ses maximes ; c’est qu’il n’est pas une classe de la société, pas une circonstance dans la vie, où l’on ne puisse faire ce que nous prescrit cette religion par la bouche de l’orateur : tous les devoirs qu’il nous impose, en son nom, se trouvent si essentiellement liés à notre félicité temporelle, que l’on court volontiers au-devant d’un joug qui n’a rien d’effrayant dans la perspective, rien de pénible dans la pratique. […] Partout Massillon persuade, parce que l’intérêt de ses auditeurs est le seul qui l’occupe ; parce qu’il semble n’être monté en chaire que pour les prévenir du danger qui les menace ; et ce danger, il en est lui-même si pénétré, il le peint de couleurs si vraies, soutenues de preuves si convaincantes, toujours puisées dans la nature et dans le cœur de l’homme, que l’on ne peut pas ne pas rester convaincu avec lui de la réalité et de l’importance des vérités qu’il annonce. […] « Rien n’est plus ordinaire que de vous entendre justifier vos animosités, en nous disant que cet homme n’a rien oublié pour vous perdre ; qu’il a fait échouer votre fortune ; qu’il vous suscite tous les jours des affaires injustes ; que vous le trouvez partout sur votre chemin, et qu’il est difficile d’aimer un ennemi acharné à vous nuire.

40. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

Mais partout où nous retrouvons le vrai, nous retrouvons aussi notre sensibilité émue ; Achille, Andromaque, Priam, Hector, Didon, Hécube, etc., ne manquent jamais de nous intéresser toutes les fois qu’ils sont ce que nous sommes, qu’ils éprouvent et expriment ce que nous avons éprouvé cent fois nous-mêmes, et ce que notre nature nous met dans le cas d’éprouver tous les jours. […] La Judée, par exemple, dont il est question ici, ne présente partout qu’un sol aride, coupé de ravins, hérissé de rochers : pendant les chaleurs de l’été, la terre était impitoyablement dévorée de l’ardeur du soleil ; la privation d’eau y était donc le plus grand malheur que l’on eût à redouter, et la découverte d’une source ou d’un peut ruisseau changeait pour un moment la face entière de la nature, et ramenait aux idées douces de plaisir et de bonheur.

41. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIV. Genre historique. »

Sans amener continuellement des réflexions philosophiques et morales, l’historien doit donner aux faits leur vrai caractère, et montrer partout l’expression d’une âme honnête et vertueuse ; le récit n’en devient que plus sympathique et plus intéressant : c’est là ce qui fait de Tacite un historien admirable et complet. […] Polybe et Bossuet nous en offrent de beaux modèles : le premier donne pour centre à son Histoire générale l’agrandissement de la puissance romaine ; le second, dans son Histoire universelle, montre partout le doigt de la Providence dirigeant les évènements humains d’après ses desseins éternels : on croit sentir en le lisant qu’il a vu dans les cieux les secrets qu’il révèle à la terre.

42. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Si je ne puis raconter tant d’actions, je les découvrirai dans leurs principes ; j’adorerai le Dieu des armées, j’invoquerai le Dieu de paix, je bénirai le Dieu des miséricordes, et j’attirerai partout votre attention, non pas par la force de l’éloquence, mais par la vérité et la grandeur des vertus dont je suis engagé de vous parler. » 3° Narration. […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. […] « Que cet homme, dominé naturellement par un tempérament vif, emporté par l’excès de son zèle, aigri par les contradictions sans cesse renaissantes, poussé par l’indignation que devaient exciter tant de crimes réunis, se soit laissé aller à des plaintes amères et à des reproches violents ; qu’il ait fait entendre, qu’il ait fait tonner dans toute sa force la voix de cette vérité toujours si effrayante pour les coupables ; qu’il les ait accablés de menaces dont malheureusement il n’a jamais exécuté aucune ; que parmi ces coupables, quelques-uns l’nient été moins, en effet, qu’ils ne lui ont paru l’être ; qu’accoutumé à se voir trompé de toutes parts, à rencontrer partout l’hypocrisie et la scélératesse, il en était presque venu au point de ne pas croire à la vertu dans ces affreux climats ; qu’il ait confondu le citoyen indolent et incapable avec le citoyen perfide et dangereux ; qu’il n’ait pas toujours eu assez de patience avec l’un, assez de dissimulation avec l’autre : qu’il ait été ou trop prompt ou trop franc dans quelques-uns de ses jugements, ou trop indiscret ou trop dur dans quelques-unes de ses expressions ; que dans ces instants de trouble et d’amertume où tout conspirait à le plonger, il lui ait échappé quelque démarche imprudente dont il n’est jamais résulté de préjudice public, quelque résolution désespérée qui n’a jamais eu d’effet ; qu’enfin, il faille dire de lui, si l’on veut, ce que Tite-Live disait du grand Camille : Que les génies les plus supérieurs, que les plus grands hommes savent mieux vaincre que gouverner, était-ce donc là de quoi le condamner à perdre la tête sur un échafaud ?

43. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

Partout s’offre l’orgueil, et le luxe, et l’audace. […] D’abord, comme un prodige, on le prône partout : Il nous vante !

44. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

L’enfer est partout où je suis, moi-même je suis l’enfer… Ô Dieu, ralentis tes coups ! […] Il ne fonda point des institutions libres ; il ne soumit point sa volonté au contrôle et au concours nécessaire de forces indépendantes ; il s’appliqua, au contraire, à la rendre partout présente et partout souveraine. […] Son tribunal le suivait partout où il allait. […] lui partout ! […] L’œil même qui te fuit te retrouve partout.

45. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Relisez cette belle description du cheval : C’est partout une harmonie soutenue, un choix d’expressions où préside le goût le plus pur. […] C’est le goût qui doit guider ici comme partout ; et le goût, ainsi que le sentiment de l’harmonie, s’acquiert par l’étude des bons modèles. […] La belle méditation de Lamartine, intitulée Bonaparte, nous offre presque partout une admirable réunion de ces trois qualités du style : Sur un écueil battu par la vague plaintive, Le nautonier, de loin, voit blanchir sur la rive Un tombeau, près du bord par les flots déposé ; Le temps n’a pas encor bruni l’étroite pierre ; Et, sous le vert tissu de la ronce et du lierre,              On distingue… un sceptre brisé. […] Partout où le génie se manifeste, il marque son passage de l’empreinte du sublime. […] lui partout !

46. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Partout il réduit ses auditeurs au silence, ne leur laisse ni excuse, ni prétexte, et les force à goûter la raison dont il est le plus fidèle organe. […] Celles qu’on fait entrer finement dans le corps du récit, de manière qu’elles paraissent essentielles au récit même, y font un meilleur effet que partout ailleurs. […] Bourdaloue, respirent partout l’édification et la piété. […] Partout il montre un esprit également sage, solide et brillant. Partout il réunit la force et la grâce, et va jusqu’au cœur par des charmes qui lui sont naturels, et auxquels il joint toutes les finesses et tous les agréments de l’art.

47. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Partout, lorsqu’il s’est conduit avec sagesse, il a suivi les leçons de la nature, profité de ses exemples, employé ses moyens, et choisi dans son immensité tous les objets qui pouvaient lui servir ou lui plaire. […] La fauvette à tête noire est de toutes les fauvettes celle qui a le chant le plus agréable et le plus continu : il tient un peu de celui du rossignol, et l’on en jouit plus longtemps ; car, plusieurs semaines après que ce chantre du printemps s’est tu, l’on entend les bois résonner partout du chant de ces fauvettes ; leur voix est facile, pure et légère, et leur chant s’exprime par une suite de modulations peu étendues, mais agréables, flexibles et nuancées : ce chant semble tenir de la fraîcheur des lieux où il se fait entendre ; il en peint la tranquillité, il en exprime même le bonheur : car les cœurs sensibles n’entendent pas sans une douce émotion les accents inspirés par la nature aux êtres qu’elle rend heureux.

48. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

C’est qu’il faut quelque chose d’agréable aujourd’hui que partout on s’amuse, et nous voulions faire notre mardi gras au soleil, en plein air, en promenade. […] Partout ta place sans t’y voir… Ces jeunes filles, ces jeunes gens, nos parents, nos voisins, qui remplissent en ce moment le salon, qui sont autour de toi mort, t’entoureraient vivant et joyeux ; car tu te plaisais avec eux, et leur jeune gaieté t’égayait.

49. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Les détails de cet élan d’estime publique sont partout. […] Il y a partout beaucoup de rochers de granit. […] courons, cher Arcas, Le plus affreux péril n’a rien dont je pâlisse, J’irai partout… Mais, dieux ! […] Je veux que, d’ennemis partout enveloppée, Rome rappelle en vain le secours de Pompée. […] Je te suivrai partout, et mourrai si tu meurs.

50. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IX. De quelques autres figures qui appartiennent plus particulièrement à l’éloquence oratoire. »

Je vous représenterois ce fidèle sujet marchant sur les traces de son maître, qui étaient des pas de géant, et le surpassant par la nouvelle ardeur que lui inspirait l’exemple de ce monarque ; vous le verriez dans un corps usé de travaux, rallumant tout le feu de ses premières années, combattre à la tête de nos troupes, défaire les trois formidables armées de l’Empereur, de l’Espagne et de la Hollande ; partout s’immolant et se sacrifiant ; mais partout triomphant, et remplissant la mesure de cette glorieuse réputation qu’il faisait à la France Mais un objet plus intéressant m’oblige de me taire sur ses triomphes profanes, pour ne parler que de ses victoires sacrées ».

51. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Les réponses qu’on y oppose sont presque partout les mêmes. […] Enfin la tyrannie exercée même sur les consciences a achevé de porter partout l’horreur et la désolation. […] Partout où j’ai été en ambassade, les envoyés de Philippe ont-ils eu quelque avantage sur moi ? […] Plusieurs prédicateurs ont adopté ce jargon, quoiqu’il soit encore plus déplacé dans la chaire que partout ailleurs. […] Dans le style élevé, comme partout ailleurs, évitez la profusion des images.

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