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85. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XV. » pp. 109-111

On a souvent induit de ces ressemblances, qu’Horace lisait et imitait l’ouvrage d’Aristote  rien n’est moins démontré. […] Ouvrages déjà publiés.] […] Mais on ne sait pas à quel ouvrage se rapporte cette allusion.

86. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

Il faut donc revenir sur son ouvrage, le corriger, le polir, le limer avec le plus grand soin : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. […] Il ne faut pourtant pas tomber dans l’excès contraire, et corriger sans cesse de manière à enlever à un ouvrage son animation, son naturel, sa facilité : il y a des bornes à tout. […] Ce qui rend admirable les œuvres du Créateur, c’est l’unité harmonieuse qui y brille : cherchons à reproduire cette harmonie dans nos ouvrages, et nous parviendrons à la beauté.

87. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IX. » pp. 98-101

Il a pour maxime très-nécessaire en son art, de ne suivre jamais pas à pas la vérité, mais la vraysemblance et le possible : et sur le possible et sur ce qui peut se faire, il bastit son ouvrage, laissant la véritable narration aux Historiographes qui poursuivent de fil en esguille, comme on dit en proverbe, leur subject entrepris du premier commencement jusques à la fin. » (Ronsard, Préface de la Franciade.) […] Nous eûmes beaucoup de ces ouvrages du temps du cardinal de Richelieu  c’était son goût, ainsi que celui des Espagnols  il aimait qu’on cherchât d’abord à peindre les mœurs et à arranger une intrigue, et qu’ensuite on donnât des noms aux personnages, comme on en use dans la comédie : c’est ainsi qu’il travaillait lui-même, quand il voulait se délasser du poids du ministère. […] L’anecdote est copiée presque mot à mot dans la compilation de Récits merveilleux qui figure parmi les ouvrages d’Aristote, § 156 (ou 167)  le compilateur met seulement οûν au lieu de γάρ dans la remarque qui suit.

88. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Je laisse aux lecteurs judicieux le soin d’apprécier un pareil paragraphe : ils y reconnaîtront sans peine le principe et le terme en même temps du succès de certains ouvrages, élevés par l’esprit de parti bien au-dessus de leur valeur littéraire, et dont je ne sais quelle hardiesse, qu’il eût été facile de qualifier d’un autre nom, faisait à peu près tout le mérite. […] Le sujet même de l’ouvrage, le cadre très heureux sous certains rapports, que l’orateur avait adopté, le personnage principal du tableau, tout amenait naturellement ici, ce qui eût été fort déplacé partout ailleurs ; mais l’auteur n’abuse-t-il pas quelquefois des facilités même que lui donnait son plan à cet égard ; et n’y trouve-t-on pas encore sur la liberté, l’égalité, la propriété, la vie et la mort, beaucoup trop de ces tirades ambitieuses et déclamatoires, où percent à travers le masque d’Apollonius la véritable intention de propager les idées nouvelles et d’opérer, dans les têtes, la révolution qui ne tarda pas à se manifester dans les choses ? […] Le tableau de la mort de Marc-Aurèle termine l’ouvrage de la manière la plus imposante. […] Quel effet, dit avec raison La Harpe, produirait sur la toile le tableau qui termine l’ouvrage, si le pinceau d’un grand artiste l’y transportait. […] Voyez sur La Harpe et ses ouvrages la Note A, à la fin du volume.

89. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Nous ne doutons point que ce changement si considérable n’ait été l’ouvrage de l’éloquence, si nous nous formons une juste idée du pouvoir qu’elle a sur les esprits et sur les cœurs. […] Mais est-il bien vrai, dira-t-on sans doute, que l’Orateur doive éprouver les sentiments qu’il veut faire passer dans l’âme de ses auditeurs, puisqu’il y a tant d’écrivains qui n’avaient assurément pas les vertus qu’ils font aimer par leurs ouvrages ? […] Mais il est impossible que ces sortes de traits soient en bien grand nombre dans un Ouvrage : ils n’y paraissent que rarement et par intervalles. […] Dans un bon ouvrage, les endroits où règne l’éloquence proprement dite, sont comme ces objets que la nature seule a produits avec toute la beauté dont ils étaient susceptibles. […] Avant de traiter cette seconde Partie de mon Ouvrage, je vais faire quelques remarques sur le style épistolaire.

90. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Lisez quelques passages de Platon, de la République ou des Lois, des Lois surtout, ce délicieux ouvrage de sa vieillesse, tranquille et doux comme une belle soirée. […] Ailleurs M. de Sacy juge ainsi Cicéron : « Son traité sur les devoirs, De Officiis, restera l’ouvrage de morale civile et politique le plus parfait qui soit sorti de la main des hommes. […] Enfin un ouvrage unique dans son genre, et dont l’antiquité ne nous offre pas un autre modèle, ce sont ces lettres si précieuses pour l’histoire, plus précieuses encore, selon moi, par les rapports qu’elles établissent entre l’âme de celui qui les lit et la belle et excellente âme de Cicéron. […] Par cette mort il a confirmé toute sa vie, imprimé à ses ouvrages le sceau de la vérité ; il a fini comme devait finir l’homme qui, trente ans plus tôt, s’écriait dans ses Verrines, avec une sensibilité si profonde : O doux nom de liberté ! […] Il nous reste du moins leurs ouvrages, où ils ont déposé l’immortelle empreinte de leur âme et de leur génie.

91. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

• Des ouvrages historiques de Voltaire. (21 novembre 1882). […] Buffon s’étend sur la nécessité du plan dans les ouvrages de l’esprit, et a pratiqué trop peu son précepte. […] Il me sera impossible de l’imiter en cela ; en revanche, je crois que je ferai bien d’égayer l’ouvrage plus qu’il n’a fait. […] Partout d’ailleurs, dans votre ouvrage, on remarque un goût sûr, une critique fine et profonde, une science que votre modestie cherche vainement à dissimuler. […] Ce ne sera pas là le moins admiré de vos ouvrages.

92. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

La moindre de ses fables a une tournure qui fera toujours le désespoir de ceux qui ne sont pas nés, comme lui, avec cette simplicité ingénue, ce goût exquis, cette facilité qu’on voit dans ses ouvrages. […] Le champ de l’épître étant aussi illimité que nous venons de le dire, on a cherché à y introduire une division quelconque qui permît de rapporter tous les ouvrages de ce genre à certaines catégories. […] Français, connaissez votre image : Des modes vous êtes l’ouvrage ; Leur souffle incertain vous conduit. […] Je dis qu’on suppose, parce qu’aujourd’hui et depuis bien longtemps les poètes lyriques ne chantent pas du tout leurs ouvrages. […] Il est, du reste, bien rare qu’un tel ouvrage soit excellent.

93. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Après lui, Tarquin l’Ancien, pour se faire des créatures, augmenta le nombre des sénateurs jusqu’au nombre de trois cents, où ils demeurèrent fixés durant plusieurs siècles, et commença les grands ouvrages qui devaient servir à la commodité publique. […] Cette précieuse qualité se fait particulièrement découvrir dans les ouvrages où elle règne ; dès que nous rencontrons un style naturel, nous nous sentons à notre aise, et il nous semble que l’ouvrage ait coulé de source, et qu’il n’ait coûté aucune peine à son auteur. […] Beaucoup d’entre eux en France ont été comblés de cette faveur, et la lecture des ouvrages où elle règne plonge l’âme dans un ineffable ravissement. […] L’un des auteurs les plus remarquables en ce genre est Paul Scarron, et les ouvrages burlesques qu’il a composés sont les huit premiers chants de l’Énéide et le Télémaque de Fénelon. […] Que ce style jamais ne souille votre ouvrage.

94. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Hâtez-vous lentement ; et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez : Ajoutez quelquefois ; et souvent effacez. […] (Voir notre ouvrage De la Rime d’après Boileau et Racine.) […] De tant d’objets divers le bizarre assemblage Peut-être du hasard vous paraît un ouvrage : Moi-même quelque temps, honteuse de ma peur, Je l’ai pris pour l’effet d’une sombre vapeur. […] Voir notre ouvrage De la Rime d’après Boileau et Racine. […] Voilà le dessein de cet ouvrage.

95. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

L’Éternel lui-même s’est fait un jeu d’abandonner un moment son ouvrage à la puérilité de leurs discussions : Tradidit mundum disputationi eorum (Ecc.) […] L’auteur de ce dernier ouvrage ne s’est occupé que de la recherche et de la démonstration d’une seule vérité, qui, il est vrai, devient le principe de beaucoup d’autres. […] Aussi est-il, sous plus d’un rapport, l’homme le plus étonnant peut-être de toute l’antiquité ; et nous a-t-il laissé, dans ses seuls ouvrages, des modèles achevés de plus d’un genre de poésie, des préceptes infaillibles en matière de goût, et un cours de morale d’autant plus utile, d’autant plus susceptible de le devenir, que toute l’amertume des leçons y est heureusement déguisée par la douceur du style et les grâces de l’enjouement. […] C’est l’âme de son beau poème des nuits ; c’est cette touche d’originalité divine qui en a fait un ouvrage à part, qui n’avait point de modèles, et qui ne trouvera point de rivaux : c’est enfin le génie de l’immortalité chrétienne qui inspirait Young, comme c’est le sentiment et le désir de la gloire qui inspire les autres poètes. […] Delille et ses ouvrages la Note C, à la fin du volume.

96. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Sans doute, vous vous rappelez bien des périphrases pour rendre ces mots : il fait nuit ; comparez-les ensemble, et, si elles appartiennent à de vrais écrivains, vous remarquerez comment elles se modifient d’après l’analogie des idées, d’après la nature des sentiments, et enfin d’après le caractère des ouvrages ; car ce sont là les trois influences auxquelles doit obéir la périphrase. Vous souvenez-vous, par exemple, du commencement de cette charmante petite comédie de Molière, le Sicilien, ou l’Amour peintre, le seul ouvrage peut-être en vers blancs qu’ait produit le xviie  siècle ? […] Si la périphrase ne sert pas à caractériser la pensée ou le sentiment d’après les lois de la liaison des idées et le ton de l’ouvrage, point de périphrase ; je préfère le mot propre, toutes les fois du moins que les bienséances ne s’y opposent pas ; et quand je dis les bienséances, j’entends les réelles et les vraies, et non celles des précieuses ou des classiques exagérés, ce qui est tout un. […] Souvent même la difficulté de trouver un équivalent convenable vous obligera à remanier toute la pensée ; tant mieux ; il est rare qu’on se repente d’avoir ainsi remis son ouvrage sur le métier pour le polir et le corriger. […] Le goût, l’intelligence du génie de la langue et le tou de l’ouvrage sont les seuls guides à suivre dans ces infractions aux lois ordinaires.

97. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Ce brillant caractère me frappe d’abord dans tous les ouvrages marqués au coin de la vraie philosophie : je sens un génie supérieur qui m’enlève au-dessus de ma sphère ; et qui, m’arrachant aux petits objets, autour desquels ma raison se traînait lentement, me place tout d’un coup dans une région élevée, d’où je comtemple ces vérités premières, auxquelles sont attachées, comme autant de rameaux à leur tige, mille vérités particulières ; dont les rapports m’étaient inconnus : il me semble alors que mon esprit se multiplie et devient plus grand qu’il n’était. […] Mais cette esquisse rapide n’en offre pas moins un riche et vaste répertoire d’idées fécondes en résultats profonds et lumineux ; mais cette ébauche imparfaite d’un grand ouvrage, n’en contient pas moins des pages achevées, que le cri seul de l’admiration peut louer d’une manière digne d’elles. […] « Si j’osais dire que le génie des beaux-arts est tellement ennemi de l’esprit philosophique, qu’il ne peut jamais se réconcilier avec lui, combien d’ouvrages immortels où brille une savante raison, parée de mille attraits enchanteurs, élèveraient ici la voix de concert, et pousseraient un cri contre moi ? […] Il faut que la philosophie, quand elle veut nous plaire dans un ouvrage de goût, emprunte le coloris de l’imagination, la voix de l’harmonie, la vivacité de la passion : les beaux-arts, enfants et pères du plaisir, ne demandent que la fleur, et la plus douce substance de votre sagesse.

98. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

L’ouvrage de M.  […] L’ouvrage entier, publié en 1802, eut un succès éclatant. […] Je plains et dédaigne les rédacteurs d’un pareil ouvrage. […] Les ouvrages de M.  […] L’ouvrage de M. 

99. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Nous distinguerons d’abord, dans les écrivains sacrés, l’emploi judicieux des figures qui contribuent le plus à rendre la diction vraiment poétique ; et nous nous arrêterons spécialement à celles que nous avons fait connaître dans le cours de notre ouvrage, et que nous avons appuyées des exemples les plus célèbres dans les poètes anciens. […] Aussi, bien loin de nous choquer, ces sortes de comparaisons nous plaisent-elles dans leurs ouvrages ; et nous les regardons avec raison comme un de ces ornements indispensables, sans lesquels La poésie est morte ou rampe sans vigueur. […] En supposant, ce qui n’est pas, ce qui ne saurait pas être, les beautés d’ailleurs égales, il y aurait toujours, en faveur des poètes sacrés, une raison constante de supériorité que les autres ne leur disputent que par intervalle : c’est ce ton de sentiment et d’onction qui se fait remarquer partout, et qui indique à chaque instant le génie divin qui a présidé à l’ouvrage, animé l’esprit et dirigé la plume de l’écrivain. […] Il serait difficile de trouver dans toute l’antiquité, si riche cependant en fictions morales, une prosopopée plus heureuse, plus noble et plus belle, sous tous les rapports, que celle de la Sagesse, personnifiée par Salomon, et si souvent introduite dans ses ouvrages. […] Ils avaient lu, ils sentaient le mérite de pareils traits, les écrivains qui nous les ont si heureusement reproduits dans leurs ouvrages.

100. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

Cet éloge, qui nous paraît aujourd’hui fort exagéré, était si bien dans l’opinion commune au xviie  siècle, que Lancelot, à la fin de son Traité de versification française, n’hésite pas à dire : « Il n’y a guère d’ouvrages en vers qui soient plus beaux que le sonnet, ni aussi plus difficiles. […] « Tout, dit Domairon, doit être exact, poli ; châtié dans ce petit ouvrage. […] Les mains d’un artisan71, au labeur obstinées, D’un pénible travail font en plusieurs années Un portrait qui ne peut ressembler qu’un instant ; Mais toi, peintre brillant, d’un art inimitable Tu fais sans nul effort un ouvrage inconstant, Qui ressemble toujours et n’est jamais semblable.

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