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42. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Il n’y a point d’ouvrage si accompli qui ne fondît tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs, qui ôtent chacun l’endroit qui leur plaît le moins… Quelle prodigieuse distance entre un bel ouvrage et un ouvrage parfait ou régulier ! […] Afin qu’un ouvrage soit véritablement beau, il faut que l’auteur s’y oublie et me permette de l’oublier. […] Un ouvrage peut donc être sans grâce, sans que cet ouvrage ait le moindre désagrément. […] N’ayez point d’esprit, peignez avec vérité, et votre ouvrage sera charmant. […] Se peut-il qu’un livre à la fois si sublime et si simple soit l’ouvrage des hommes ?

43. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Son domaine s’étend à tous les genres en prose ou en vers, soit qu’il s’agisse de composer, soit qu’il s’agisse d’apprécier des ouvrages d’esprit. On entend encore par littérature la connaissance des productions littéraires elles-mêmes, ainsi que l’ensemble des ouvrages d’un peuple, d’un siècle, ou d’un genre quelconque. […] Le goût en matière littéraire, que Quintilien et les Latins appelaient discernement, jugement, judicium, est un sentiment exquis du bon et du beau, un discernement vif et délicat, net et précis des beautés et des défauts que renferme un ouvrage d’esprit. […] Mais aussi lorsqu’on a acquis de l’expérience en ce genre, le goût s’éclaire et devient plus sûr ; il discerne non seulement le caractère général de l’ouvrage, mais les beautés et les défauts de chaque partie ; il voit des qualités distinctes, il connaît ce qui est digne de louange et ce qui doit être repris. […] Dans les belles-lettres, la critique n’est autre chose que l’art de juger un ouvrage d’esprit, pour en connaître les beautés et en signaler les défauts.

44. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Vous voulez savoir, par exemple, quelles règles peuvent déterminer l’étendue d’un ouvrage et des parties qui le composent. […] L’exorde d’un discours, l’exposition d’un récit ou d’un drame doivent être dans un juste rapport d’étendue avec l’argumentation et le corps de l’ouvrage. […] Tout ouvrage qui n’est qu’une collection de sentences et de traits d’esprit a toujours quelque chose de décousu ; il semble composé non de membres joints l’un à l’autre, mais de pièces et de morceaux, e singulis non membres, sed frustis collata, dit Quintilien. […] Disposez donc votre ouvrage de manière à y faire contraster les idées et les formes. […] Tout ce que nous avons dit jusqu’à présent de la disposition peut s’appliquer à l’ensemble de l’ouvrage.

45. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Celui-là réussira le mieux dans l’art d’écrire, qui aura lu le plus souvent et avec le plus de fruit un petit nombre d’excellents ouvrages, et moins d’ouvrages médiocres. Il faut rechercher, non les ouvrages les plus amusants, mais les plus utiles. […] Les bons ouvrages ne manquent pas. […] Choisissez de préférence les ouvrages historiques ; vous apprendrez à y connaître les hommes et les peuples, et en même temps à vous connaître vous-même. […] Son devoir n’est pas seulement de blâmer les défauts, mais aussi de faire ressortir les beautés d’un ouvrage.

46. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

C’est à dater de Voltaire seulement, que les discours de réception des académiciens devinrent des ouvrages vraiment utiles et vraiment éloquents. […] C’est un grand peintre qui va parler de coloris, qui avait fait d’avance tout ce qu’il va nous conseiller, et dont les ouvrages offraient des modèles, bien avant qu’il songeât à donner des préceptes. […] « Pourquoi, continue Buffon, les ouvrages de la nature sont-ils si parfaits ? C’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais. […] L’ouvrage étonne, mais c’est l’empreinte divine dont il porte les traits qui doit nous frapper.

47. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Par là, en donnant à son grand ouvrage l’immortalité du style, il se plaça au nombre des quatre hommes dont l’influence et le nom dominent le dix-huitième siècle : aussi admiré que Voltaire, que Rousseau, que Montesquieu, moins discuté que celui-ci, plus respecté que les deux autres. […] Même ouvrage : oiseaux. […] Même ouvrage : ibid. […] Par là il a mérité ce jugement de La Harpe, qui a placé ses ouvrages entre les titres de la gloire nationale : « Il est du petit nombre des écrivains originaux qui ont donné à l’idiome qu’ils maniaient le caractère de leur génie, en même temps qu’ils l’appropriaient à des sujets nouveaux. » 1. […] On sait quelle impulsion l’étude des sciences naturelles a reçue de cet ouvrage ; à Buffon l’on a dû peut-être Cuvier.

48. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

C’est pour l’éducation du grand Dauphin, confié à ses soins, qu’il a composé plusieurs de ses immortels ouvrages : jamais il n’écrivit que pour remplir un devoir. […] Même ouvrage, chap.  […] Et tu dis : Je n’ai rien à faire, quand l’ouvrage du salut des hommes est en partie entre tes mains ! […] Aussi a-t-on vu par vos ouvrages qu’on peut, en parlant français, joindre la délicatesse et la pureté attique à la majesté romaine. […] Cet ouvrage est aussi désigné par un autre titre, celui d’Introduction à la philosophie.

49. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Ce n’est que par une extension assurément excessive du mot genre qu’on fait, des lettres que s’écrivent deux ou plusieurs personnes, sous le nom de genre épistolaire, une classe particulière d’ouvrages. […] Elles peuvent rouler sur tout, prendre tous les langages, n’être que d’une ligne, former des volumes, s’adresser à un ou à plusieurs particuliers, quelquefois au public ; et, pour tout dire en un mot, des lettres ne sont pas un ouvrage : elles sont plusieurs ouvrages. […] Il est bien entendu, d’ailleurs, que cette différence dans le moyen employé peut entraîner des différences dans la forme des ouvrages mêmes et dans l’expression ; mais la nature en est, au fond, la même, et il est inutile de chercher pour ce qu’on écrit d’autres règles que celles qui ont été données précédemment pour les diverses situations où se trouvent ceux qui ont à parler. […] Les premières sont des ouvrages destinés, la plupart du temps, au public, et qui sont naturellement soumis aux règles convenables à ces ouvrages mêmes.

50. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Quels sont les ouvrages de littérature qui réclament le style simple ? Quels sont les ouvrages qui réclament le style tempéré ? Quels sont les ouvrages qui réclament le style sublime ? […] (Voyez l'ouvrage qui a pour titre : Difficultés de la syntaxe. […] (Voyez, dans les ouvrages de grammaire du même auteur, les règles de la versification.)

51. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

L’éloge qu’il nous a laissé de ce grand orateur est surtout remarquable par l’originalité piquante, qui fait le caractère spécial des ouvrages du sage de Samosate. […] Mais si sa vie n’a été qu’une suite non interrompue de belles actions et de beaux ouvrages, de grandes vertus et de talents supérieurs, les circonstances de sa mort sont encore au-dessus ; et pour le prouver, Thersagoras propose à Lucien de lui communiquer un ouvrage que lui seul possède, et qui renferme le récit des exploits d’Antipater, et les derniers moments de Démosthène. La proposition est acceptée, et Lucien se retire chez lui avec cet ouvrage ; il le parcourt avec avidité, et la seconde partie de l’éloge de Démosthène n’est que le texte prétendu de ce livre précieux, dont Lucien veut bien faire part à ses lecteurs.

52. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Il est donc probable que nous aurions également la poétique de l’élégie, si Aristote et Horace eussent trouvé le véritable type de ce genre de poésie, dans les ouvrages de leurs contemporains ou de leurs devanciers. […] Mais si dans l’un de ses plus beaux ouvrages, dans celui qu’il a peut-être le plus soigné, il est resté cependant si inférieur à son modèle, par les efforts même qu’il fait pour s’en rapprocher, il faut bien qu’il y ait une raison de cette différence. […] Ce ton de simplicité douce annonce bien heureusement celui qui va régner dans le reste de l’ouvrage. […] En vain lui voudrait-on opposer Lebrun, dont les ouvrages sont le combat perpétuel du bon et du mauvais principe poétique. […] Gérard, qui désira, en mourant, qu’elle fût mise au concours, et destinait aux pauvres les fruits de sa victoire, dans le cas où l’académie aurait couronné son ouvrage.

53. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Ils y sont d’un plus fréquent usage que partout ailleurs ; mais on les emploie dans toutes sortes d’ouvrages en prose et dans la poésie même. […] Tout ouvrage doit avoir, s’il est entier, un commencement, un milieu et une fin. […] Sans ces précautions, l’ouvrage serait comme ces monstres dont la tête est plus grosse que le reste du corps. […] Cette éloquence comprend ; entre autres ouvrages, les sermons, les panégyriques, les oraisons funèbres. […] On peut remarquer des divisions aussi exactes que celle-ci dans les autres ouvrages du même genre qui sont regardés comme excellents.

54. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Sans cela le meilleur écrivain s’égare ; au milieu de couleurs brillantes, de détails admirables, on reconnaît que l’ouvrage n’est point construit, et on accuse l’auteur de manquer d’invention. […] Les ouvrages de la nature ne sont si parfaits que parce que chacun d’eux est un tout, et qu’elle travaille sur un plan dont elle ne s’écarte jamais. […] Si vous ne remplissez pas cette loi de l’intérêt, votre ouvrage deviendra froid, et la curiosité faisant place à l’indifférence, celle-ci amènera bientôt le dégoût qui tue les productions de l’esprit. […] L’utilité doit être le principal but d’un écrivain, et tout ouvrage, pour être utile, doit contenir une morale instructive, conforme aux principes des hommes vertueux. […] Nos grands orateurs sacrés avaient peut-être cette conviction : car il n’est pas rare de les voir recourir aux plus grands efforts du pathétique ; leurs ouvrages en offrent de fort beaux modèles.

55. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

iii de notre ouvrage, en parlant du sublime dans les compositions littéraires. […] Un écrivain du plus grand mérite, l’auteur du Génie du Christianisme, a rapproché plusieurs morceaux d’Homère et de la Bible, et cet endroit n’est pas le moins intéressant de son ouvrage. […] On a pu relever, sans doute, quelques défauts dans ce bel ouvrage : pour nous, qui l’avons lu comme il a été composé, avec l’âme seulement,et qui n’avons pas le malheur de chercher à raisonner ce qui ne doit être que senti, nous y avons trouvé une imagination brillante, et plutôt au-delà qu’au-dessous de son sujet, une intarissable fécondité de sentiments tendres ou sublimes, de réflexions pieuses ou touchantes ; et quelques taches nous ont facilement échappé, perdues au milieu de tant de beautés d’un ordre si nouveau et d’un rang si supérieur. […] Voilà des traits qui ne varient point, et c’est du plus ou moins de fidélité à nous les reproduire, que dépendent le mérite de l’ouvrage, et le plaisir que nous en peut faire la lecture. […] Il est certain que les poètes hébreux ont fait ce que font, ce que doivent faire les écrivains qui transportent dans leurs ouvrages la nature telle qu’elle s’offre à leurs yeux, et font, dans ce qui les environne, le choix des accidents les plus heureux, des rapports les plus harmoniques.

56. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Aussi quand Louis XVI, en 1792, le nomma, à la place de Buffon, intendant du Jardin des Plantes, il lui adressa ces paroles simples et vraies : « J’ai lu vos ouvrages ; ils sont d’un honnête homme » L’intendance fut supprimée l’année suivante, et Bernardin de Saint-Pierre, retiré à Essonnes, put s’y soustraire aux persécutions de cette sanglante époque. […] Même ouvrage (étude Xe). […] Même ouvrage, II. […] donnez à ces travaux d’un homme1, je ne dis pas la durée, mais la fraîcheur du moindre de vos ouvrages ! […] Bernardin de Saint-Pierre parle de l’ouvrage même dont cette page est la préface éloquente.

57. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Quintilien est sans contredit le meilleur ouvrage que l’on puisse mettre entre les mains d’un jeune homme. […] Mais il faut remarquer que ce ne sont pas les écarts de Shakspeare qui font admirer ses ouvrages : ils possèdent des beautés en harmonie avec les vrais principes, et la puissance de ces beautés a été si grande, que ses ouvrages ont triomphé de la censure. […] Bien des ouvrages n’exigent rien de plus. […] Ce n’est que dans les ouvrages de Démosthène et de Cicéron qu’on trouvait des modèles de cette espèce d’éloquence. […] Cependant l’avocat peut encore tirer de l’étude des ouvrages de ce grand maître d’immenses avantages.

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