Vous saurez d’un d’eux que les accusations ont été les délices des républiques, et que la médisance est la félicité des oreilles. […] Prêtez l’oreille, messieurs ; elle a quelque chose de miraculeux. […] Tous au contraire sont en leur place, demeurent dans l’ordre qui leur est prescrit, suivent la route qui leur est marquée, et si paisiblement à notre égard, que personne n’a l’oreille assez fine pour les entendre marcher, et que le vulgaire ne sait pas s’ils sont au monde. […] Il fit couper les pieds, le nez et les oreilles à Callisthène, ordonna qu’on le mît dans une cage de fer, et le fit porter ainsi à la suite de l’armée. […] Prêtez-moi, Ladislas, le cœur avec l’oreille.
Quoique moins longue que celle de la fin du vers, il faut cependant qu’elle soit sensible à l’oreille. […] Je crois ce principe démenti et par les lois de notre prosodie, et par l’expérience de toute oreille bien exercée17. […] Cela prouve qu’il y a dans le retour des mêmes sons quelque chose qui plaît à l’oreille de presque tous les hommes, et si quelqu’un, après avoir lu la Boucle de cheveux enlevée de Pope, ou l’Épître d’Héloïse à Abailard, n’avoue pas que notre rime et la variété de nos césures ajoutent à l’élégance et à la douceur de notre poésie, on peut dire que son oreille est organisée d’une manière toute particulière. […] Les accents de la joie n’arrivent point jusque-là ; mes oreilles ne sont frappées que par les cris aigus et répétés du grillon, et par la voix du guet qui écarte de nos maisons les crimes qu’enfantent les ténèbres. […] Il s’en faut de beaucoup que l’on y trouve cette correction, cette régularité d’expression auxquelles les poètes modernes ont accoutumé nos oreilles.
« Le poëte doit observer toutes ces choses et prendre garde surtout de ne rien faire qui choque les sens qui jugent de la poésie, c’est-à-dire les oreilles et les yeux : car il y a plusieurs manières de les choquer, j’en ai parlé dans d’autres discours où je traite de cette matière. » (Trad. de Racine.)
En faisant comprendre aux élèves que de mauvais vers français ne sont pas de la poésie, on les garantirait peut-être pour toujours de la manie de rimer ; ils auraient plus d’oreille, plus de goût, et moins de prétentions.
Lorsqu’elle est trop haute, elle fatigue les oreilles ; trop basse, les paroles sont confuses et les auditeurs font des efforts pour saisir le sens du discours ; trop rapide, elle ne laisse point le temps de comprendre ; trop lente, elle fait bâiller et endort.
Dans le cours de la harangue populaire la plus animée, il ne faut jamais perdre de vue ce qu’on doit de respect et de ménagement à l’oreille des auditeurs.
Ce miracle d’adresse nous valut ce langage, « eslu, formé des mots les plus doux, les plus propres, qui sonneront le mieux à l’oreille, plus coutumièrement en la bouche des bien parlants ». […] Des formes archaïques et de l’orthographe au XVIe siècle S’il est utile de pratiquer nos modèles antiques, pour apprendre d’eux le parler franc, énergique, pittoresque et coloré, il serait puéril de faire dévier cette étude vers un pastiche artificiel qui étonnerait l’oreille ou les yeux, sans profit pour l’expression ou le sentiment. […] Le même calcul modifia le groupe latin gn qui, originairement, perdait le g, (benin de benignus, poin de pugnus) ; ces mots et leurs pareils donnèrent donc bening, poing, etc. — Tandis que les premiers âges changeaient en n l’m latin appuyé sur une consonne, (songe de somnium, conter de computare), les contemporains de la Renaissance adoptèrent compter. — Le d qui disparaissait toujours devant une consonne (avenir d’advenire) fit de nouveau son apparition dans advenir. — Ignorant que ct latin se métamorphose en it, et est représenté par i dans trait (de tractum), et fait (de factum), les réformateurs nous déchirerent les oreilles par traict et faict. — Ils allèrent plus loin.
Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement.
Il sait que les apparences trompent, qu’il n’est rien de stable sous le soleil ; au lieu donc de s’aventurer à penser encore ce qu’il avait toujours pensé jusque-là, ce qui était certain pour lui comme pour tout le monde, il s’approche modestement du régulateur de sa raison législative7, se penche à son oreille, puis dresse les siennes pour recueillir sans en rien perdre la réponse à cette question profonde et délicate : Monseigneur, qu’est-ce qui est vrai aujourd’hui ?
Fuyez des mauvais sons le concours odieux : Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée Ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée. […] Elle s’adapte bien au développement des idées, plaît par la cadence, le nombre, et charme l’oreille quand elle est harmonieuse. […] Tantôt elle frappe l’oreille par des sons (onomatopée), tantôt elle peint l’idée ou l’objet par les mots qu’elle emploie. […] Outre ces principaux caractères, ces conditions et ces qualités essentielles, la poésie a besoin d’une langue musicale, harmonieuse, presque toujours rythmée, qui charme l’oreille en touchant le cœur. […] Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l’oreille.
Ses yeux, ses oreilles, ses lèvres, tous ses sens sont fermés. […] Tout à l’heure il descendra l’escalier paternel, il paraîtra dans la place publique ; son oreille entendra le choc douloureux des ambitions qui se heurtent, des idées qui se repoussent, et, comme une feuille tombée dans les flots d’une mer émue, il s’étonnera pour la première fois du prix que coûte la vie et des mystères qu’elle contient.
À cette lecture, l’image des supplices m’environne de toutes parts, et mes oreilles sont remplies de voix plaintives et de lamentations. […] La poésie prodigue volontiers les épithètes ; elle les admet sans trop de scrupule, pourvu qu’elles fassent image et qu’elles flattent l’oreille. […] Ce dernier mot, si bien placé à la fin de la phrase, ne fait-il pas retentir à votre oreille le ranz des vaches et le son lointain de la cornemuse ? […] Ce point est fort important, car supposez les mots les plus sonores et les mieux choisis : s’ils sont mal arrangés, la phrase sera désagréable à l’oreille. […] La jeunesse doit fermer l’oreille à toute parole qui ne représente pas une idée, et une idée utile et raisonnable.
Avec intention, parce que pour le plaisir et le charme de l’oreille, qu’ils recherchent presque tous, la fiction leur paraît moins sévère que la vérité.
Cette rime était bonne au dix-septième siècle, pour l’oreille comme pour les yeux, à raison de la prononciation semblable des deux mots françois et lois. — Voyez la citation dans le premier chant de l’Art poétique.
La nuit s’était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer ; et, prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai ces propres mots du mari : « Eh bien !
Les dernières paroles de sa sœur retentissaient sans cesse à ses oreilles, et il lui semblait entendre un oracle fatal, inévitable, qui lui demandait du sang, et du sang innocent.