An entier est insupportable, et ne le cède qu’au vers de Lamotte : Et le mien incertain encore… Tout en reconnaissant quelque exagération dans la sentence de Boileau : Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée Ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée, il faut avouer du moins que l’oubli des lois de l’harmonie nuit aux meilleures choses76.
Andrieux fait remarquer, l’occasion de ce passage, combien Boileau savait relever par un tour noble et délicat le prix de ses éloges.
Les joies de l’art sont rares et austères2 : ce n’est que le plus noble de tous les travaux imposés à la race d’Adam.
Eux, en hommes animés envers la patrie des plus nobles et des plus généreux sentiments, se chargèrent, sans hésitation, sans retard, de l’exécution. […] Papirius, chevalier romain, homme noble, riche et vertueux ? […] Depuis ce jour, s’agissait-il de demander aux villes des matelots, des rameurs ou du blé, il taxait toujours Ségeste au-dessus des autres villes, souvent même au-delà de ses forces ; il mandait les magistrats, faisait venir les plus vertueux et les plus nobles, les promenait par toutes les villes où les fonctions de sa charge l’obligeaient de se transporter : il disait à chacun en particulier qu’il ferait le malheur de leur cité ; et il les menaçait de sa destruction. […] Je craignais d’ailleurs, si je témoignais le désir de voir les registres, d’être arrêté par les intrigues des femmes les plus nobles et les plus belles de la ville, qui avaient gouverné Verrès pendant les trois années de sa préture, et par leurs maris, qui s’étaient montrés si soumis et si généreux envers lui. […] L’épouse de Cléomène le Syracusain, qui était noble, et celle d’Eschrion, d’une naissance au-dessus du commun, souffrirent impatiemment que la fille du comédien Isidore fût admise dans leur compagnie ; mais notre Annibal, qui croyait que le mérite, et non la noblesse, devait donner la supériorité dans son camp, s’attacha tellement à cette Tertia, qu’il l’emmena de la province avec lui.
Il serait difficile de trouver dans toute l’antiquité, si riche cependant en fictions morales, une prosopopée plus heureuse, plus noble et plus belle, sous tous les rapports, que celle de la Sagesse, personnifiée par Salomon, et si souvent introduite dans ses ouvrages.
Est-il une science aussi noble, aussi utile, aussi précieuse ?
Le calcul est l’ouvrier du génie, le serviteur de l’âme ; mais s’il devient le maître, il n’y a plus rien de grand ni de noble dans les vues de l’homme.
Le génie du poëte consiste à amuser l’imagination par des images qui, au fond, se réduisent souvent à une seule pensée présentée sous une forme plus étendue, plus gracieuse ou plus noble. […] Fléchier nous offre un bel exemple de cette espèce de prosopopée dans l’oraison funèbre du duc de Montausier, dont le caractère dominant fut toujours une noble franchise. […] Fari a quelque chose de plus noble que loqui et dicere. — Loqui (de λογος), parler avec intelligence. […] Hor. — Incessus exprime une démarche fière et noble.
Quelle noble et belle chose qu’un navire avec sa carène, sa proue, sa poupe, ses antennes, ses voiles, ses mâts ! […] Il va jusqu’à nous donner la théorie des mouvements du corps : — « Que la pose soit noble et virile ; qu’elle rappelle non l’attitude du comédien, mais celle du guerrier dans le combat et de l’athlète dans la palestre ; que la main n’ait rien d’affecté, qu’elle suive la parole, sans vouloir l’expliquer ; que le bras soulevé soit tendu en avant comme pour lancer le trait de l’éloquence ; que le pied marque en frappant la terre le commencement et la fin des luttes animées. » Tout, chez les anciens, justifiait cette pantomime violente et passionnée : les mœurs, les traditions, l’ampleur du costume, les vastes dimensions de la tribune, la présence de la multitude.
Il résulte de la définition même de la métaphore qu’elle doit être vraie, c’est-à-dire fondée sur une ressemblance réelle et non point équivoque ou supposée ; lumineuse, en sorte que cette vérité et cette justesse de rapports frappent l’esprit à l’instant, et n’y laissent jamais la moindre ambiguïté ; noble, qu’on ne la tire point d’objets bas, dégoûtants, inconvenants, de façon à déparer le discours qu’elle doit orner ; naturelle, qu’elle ne soit ni péniblement recherchée, ni multipliée sans mesure et sans besoin ; préparée, quand le terme substitué n’a pas une analogie assez sensible avec celui qu’on rejette, qu’il soit amené par d’autres qui ménagent la transition entre l’expression propre et l’expression figurée ; soutenue enfin, c’est-à-dire que, si la métaphore se prolonge, elle soit toujours d’accord avec elle-même et que ses termes ne semblent pas s’exclure mutuellement.
La Bruyère disait sur le même sujet : « Quand une lecture vous élève l’esprit, et qu’elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. » 5.
Ainsi, après que le fils de Dieu a épousé la pauvreté, bien qu’on y recule, bien qu’on en murmure, elle est noble et considérable par cette alliance.
Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très-grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits1.
Certes, j’admire le patriotisme des beaux âges de la grande république ; je l’admire comme la source d’où sont sortis les plus grands caractères et les plus nobles actions qu’il ait jamais été donné à aucun peuple de produire pour l’exemple des hommes ; mais ce patriotisme a je ne sais quoi de dur et d’austère qui étonne et ne touche pas.
Tout marque, dans sa personne, sa supériorité Il se soutient droit et élevé — … Son visage, miroir de l’âme — … Sa nature, ses traits, son port, sa démarche — … Il touche à peine la terre — … Ses bras et ses mains ne sont destinés qu’à de nobles usages — … Lorsque l’âme est tranquille, toutes les parties du visage sont dans un état de repos… Lorsqu’elle est agitée, quels mouvements variés ! […] Vous détaillerez en finissant le premier paragraphe, les usages les plus nobles des mains et des bras. […] Mais un hiver rigoureux survint : la noble plante pencha sa tête appesantie par les semences précieuses auxquelles un meilleur sol devenait nécessaire. […] demande le héraut d’armes — … Je suis noble et chevalier, et je viens combattre pour Rébecca à outrance avec l’aide de Dieu et de Notre-Dame — … Malvoisin un ii des chevaliers présents, s’oppose à ce qu’on admette un inconnu à l’honneur du combat — … Eh bien ! […] Le héros d’Athènes est désigné par les dieux pour protéger les nobles projets que tu pourras encore former, il se souviendra de l’hospitalité qui nous unit.
Par exemple, s’il est mieux et plus noble d’agir avec bravoure qu’avec prudence, la bravoure est aussi préférable à la prudence, et il s’ensuit, pareillement, que le fait d’être brave vaut mieux que celui d’être prudent. […] Sont plus grands aussi les biens plus dignes de louange, car ils sont plus nobles. […] Les choses sont belles qui appartiennent en propre à tous les individus de chaque classe, et toutes celles qui sont les signes de ce qu’on loue dans chaque classe d’individus ; par exemple, la chevelure est une marque noble à Lacédémone, car c’est un signe de liberté ; en effet, il n’est pas facile, avec toute sa chevelure, de remplir un emploi de mercenaire. […] Chapitre XV Des mœurs des nobles. […] C’est ce qui arrive souvent aux nobles ; beaucoup d’entre eux ont une mince valeur.