Il doit surtout les développer et les appuyer par un grand nombre d’exemples choisis ; c’est le plus sûr moyen d’en faire sentir la justesse, la nécessité et les avantages ; de former même le jugement et le goût de ceux à qui il donne des leçons.
N’a-t-il pas dit lui-même, en parlant des violents qu’il voulait pacifier : « Le moyen que je prends pour rabattre leur frénésie, c’est de leur faire sentir l’inanité de l’homme, de leur faire baisser la teste et mordre la terre soubs l’autorité et révérence de la majesté divine. » Voilà pourquoi il mérita d’être un des maîtres de Pascal.
Si l’on pouvoit écrire tous les jours, je m’en accommoderois fort bien ; je trouve même quelquefois le moyen de le faire, quoique mes lettres ne partent pas ; mais le plaisir d’écrire est uniquement pour vous ; car à tout le reste du monde on voudroit avoir écrit, et c’est parce qu’on le doit.
Clodius a souvent eu recours à la force ; Milon a toujours dédaigné un pareil moyen.
Mais quel moyen de prévoir ces orages, et de conjurer la tempête ?
Enfin, pour ne rien omettre de ce qui peut empêcher les jeunes gens de confondre ces deux espèces de verbes, voici un moyen facile et sûr de les distinguer. […] Il est venu à bout, par ses flatteries, de captiver sa bienveillance : ici par marque le moyen.
Le Suisse V. » Puisque le sujet nous y invite, citons, chemin faisant, une belle page du général Foy sur l’armée française : « Demandez à un Anglais, à un Allemand, à un Russe, quels sont les meilleurs soldats du monde, chacun dira : Les nôtres, et ensuite les Français, A nombre égal de la même quantité de moyens matériels pour agir, il n’est donné à aucune armée de balancer, en campagne, la supériorité d’une armée française composée d’éléments nationaux, et commandée d’après la désignation populaire.
Le sujet est-il proportionné aux moyens de l’auteur : aussitôt il trouve sous sa plume l’expression juste, la clarté, et l’ordre, cet ordre lumineux, dont le mérite et la grâce consistent, je ne crois pas me tromper, à dire d’abord ce qui doit d’abord être dit, et à différer les détails pour les placer au moment favorable. […] Car enfin le vrai moyen de se poser en grand poëte, c’est de ne confier jamais au rasoir de Licinus une tête que ne guérirait pas l’ellébore de trois Anticyres.
Le moyen le plus sûr et le plus facile, pour se former au nombre et à l’harmonie, c’est de l’étudier dans les grands maîtres : dans Tacite, dans Tite-Live, Salluste, Quinte-Curce, etc. ; mais surtout dans Cicéron, surnommé à juste titre le père de l’éloquence chez les Latins. […] C'est le moyen le plus facile de se familiariser avec le génie de cette langue, et de donner au style la force, la grâce, la noblesse qui lui conviennent.
Il est aisé de concevoir que le poète emploie les mêmes moyens avec le même succès.
Lorsque la bourgeoisie, dans les rangs de laquelle se recrutaient les curiales, eut été réduite à la misère, ou même à l’esclavage, par la nécessité de percevoir les impôts aux dépens de sa fortune privée qui en était responsable, l’anéantissement de la classe moyenne fit disparaître toute culture, et le latin vulgaire gagna le terrain envahi par la barbarie.
Qui veut la fin veut les moyens.
Où le sang a manqué si la vertu l’acquiert, Où le sang l’a donné le vice aussi le perd2 Ce qui naît d’un moyen périt par son contraire : Tout ce que l’un a fait, l’autre le peut défaire3 ; Et dans la lâcheté du vice où je te voi, Tu n’es plus gentilhomme, étant sorti de moi.
Ce qui naît d’un moyen périt par son contraire : Tout ce que l’un a fait, l’autre peut le défaire3 ; Et, dans la lâcheté du vice où je te voi, Tu n’es plus gentilhomme, étant sorti de moi.
Quel est le moyen d’assortir le style au sujet ?
Cestuy Lyon, plus fort qu’un vieil verrat, Veit une foys que le Rat ne sçavoit Sortir d’ung lieu, pour autant qu’il avoit Mengé le lard3, et la chair toute crue : Mais ce Lyon (qui jamais ne fut grue) Trouva moyen, et maniere, et matiere D’ongles et dentz, de rompre la ratiere, Dont maistre Rat eschappe vistement ; Puis meit à terre ung genouil gentement, Et en ostant son bonnet de la teste, A mercié mille foys la grand beste, Jurant le dieu des souris et des ratz Qu’il luy rendroit. […] Et là comme espiant avec beaucoup d’ennuy Le moyen sans fascher de parler bien à luy, Souvent vous rougissez vers le Prince, pour faire Plaisir à mil et mil dont vous n’avez affaire. […] « Laisse-moy, pauvre sot, ceste science folle ; Hante-moy les palais, caresse-moy Bartolle, Et d’une voix dorée au milieu d’un parquet Aux depens d’un pauvre homme exerce ton caquet, Et fumeux et sueux213, d’une bouche tonnante Devant un president mets-moy ta langue en vente214 ; On peut par ce moyen aux richesses monter, Et se faire du peuple en tous lieux bonneter215… « Ou bien si le desir genereux et hardy, En t’eschauffant le sang, ne rend accouardy216 Ton cœur à mespriser les perils de la terre, Pren les armes au poing, et va suivre la guerre, Et d’une belle playe en l’estomac ouvert, Meurs dessus un rempart de poudre tout couvert. « Pour menace ou prière217, ou courtoise requeste Que mon pore me fist, il ne sceut de ma teste Oster la poësie ; et plus il me tansoit, Plus à faire des vers lai fureur me poussoit.