On fait bien faire aux jeunes gens, dans nos collèges, de mauvais vers latins pendant plusieurs années. En faisant comprendre aux élèves que de mauvais vers français ne sont pas de la poésie, on les garantirait peut-être pour toujours de la manie de rimer ; ils auraient plus d’oreille, plus de goût, et moins de prétentions.
J’aurais cependant fort souhaité de pouvoir être témoin de votre conduite ; je m’attends que vous m’en rendrez compte ; car, sans cela, au lieu de prospérités, je vous souhaite les jalousies réciproques, l’incompatibilité d’humeur, une belle-mère acariâtre, des beaux-frères querelleurs, des belles-sœurs ennuyeuses et aimant lire de mauvais romans, de la fumée en hiver, des moustiques en été, des fermiers qui payent mal, de fâcheux voisins, des procès à foison, des valets qui vous volent, un méchant cuisinier, une femme de chambre maladroite, un carrosse mal attelé, un cocher ivrogne, de l’eau trouble, du vin vert, du pain de Beauce2, des créanciers impatients, un bailli3 chicaneur, des lévriers au coin du feu, des chats sur votre lit, un curé qui prêche mal et longtemps, un vicaire mauvais poëte.
Les mauvaises nouvelles viennent en foule, le ciel est couvert de tous côtes. […] C’est une justice de traiter les gens selon leurs bons ou mauvais services. […] — Qu’il est mauvais, répond Anthime. — Qu’il est mauvais ? […] On y remarque une critique sûre, judicieuse et innocente, s’il est permis du moins de dire de ce qui est mauvais, qu’il est mauvais. […] Il n’y en a aucun ; point de bons almanachs pour prédire ce mauvais temps.
Ainsi, au lien de dire au laboureur en langage ordinaire qu’il n’aura qu’une mauvaise récolte, s’il néglige certains soins de culture, il lui annonce ainsi le sort qui le menace : Heu ! […] Quel est le devoir du poète satirique quand il attaque les mauvais ouvrages ? […] La religion, parlant au nom du ciel, possède seule une autorité assez puissante pour flétrir les mauvaises mœurs et arrêter les débordements des passions. […] Le poète qui préconise la vertu et qui attaque en général les mauvaises mœurs, mérite sans doute les plus grands éloges. […] …………………………………………………………………… Ils ne savent donc pas ces vulgaires rimeurs, Quelle force ont les arts pour corrompre les mœurs : Ils ne savent donc pas que leurs plumes grossières Referment les sillons tracés par les lumières, Combien il est affreux d’empoisonner le bien, Et de porter le nom de mauvais citoyen.
Je suis las De tes mauvais discours ; et tes impertinences… Hector, à part. […] « On dit dans le style comique, remarquent les auteurs du Dictionnaire de Trévoux, incaguer le destin, incaguer la fortune, pour braver, défier le destin, la fortune. » Toutefois Molière n’a pas fait usage de ce mot, qui est complétement tombé en désuétude. — Le substantif incagade désignait une bravade et aussi le mauvais succès d’une entreprise. […] A ces mauvaises raisons de son valet, Valère ajoute quelques bonnes promesses et finit par congédier ainsi ses créanciers.
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » Le goût des spéculations générales, la profondeur et la gravité des maximes, des vues supérieures, des leçons éloquentes sur la part qui revient à chacun dans la bonne ou la mauvaise fortune des sociétés, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole. […] Dans les plus mauvais jours, quand il avait à se défendre de sa propre tristesse, il disait : « Je ne puis pas ne pas espérer et croire que le bon sens du peuple prévaudra à la fin sur ses préjugés… Je ne saurais penser que la Providence ait tant fait pour rien… Le grand souverain de l’univers nous a conduits trop longtemps et trop loin sur la route du bonheur et de la gloire, pour nous abandonner au milieu. Par notre folie et notre mauvaise conduite, nous pouvons de temps en temps nous égarer ; mais j’ai cette confiance qu’il reste en nous assez de bon sens et assez de vertu pour que nous rentrions dans le droit chemin avant d’être entièrement perdus. » Et plus tard, lorsque de cette France, qui l’avait si bien soutenu pendant la guerre, lui arrivent, pendant sa présidence, des embarras et des périls plus redoutables que la guerre, lorsque l’Europe bouleversée pèse sur lui comme l’Amérique, et étonne son esprit, il sait croire et se confier encore.
» Leur âme basse et petite, occupée de minuties, susceptible de frayeur, est toujours ouverte aux soupçons et à la défiance ; ce qui les rend sujets à prendre les choses, même les plus innocentes, en mauvaise part, et à ne former aucun attachement bien solide et durable. […] Rarement se repaissent-ils d’espérances : le long usage du monde et des affaires, les mauvais succès qu’ils ont éprouvés, ou dont ils ont été témoins, le peu de fond qu’il y a à faire sur les apparences les plus spécieuses, les ont prémunis contre les illusions dont se paye la jeunesse. […] Ainsi les passions sont bonnes, lorsqu’elles nous portent à quelque chose d’honnête ; mauvaises, lorsqu’elles nous portent à quelque chose de vicieux, ou même à quelque chose d’honnête d’une manière vicieuse. […] Mort ou malade, que vous importe ; puisque s’il n’était plus, vous vous feriez bientôt un autre Philippe par votre mauvaise conduite ? […] Celle de la harangue pour Milon, accusé d’avoir fait assassiner le tribun Clodius, homme de mauvaises mœurs, est un vrai chef-d’œuvre.
Le Tasse et l’Arioste1 vous rendront plus de services que moi, et la lecture de nos meilleurs poëtes vaut mieux que toutes les leçons ; mais puisque vous daignez de si loin me consulter, je vous invite à ne lire que les ouvrages qui sont depuis longtemps en possession des suffrages du public, et dont la réputation n’est point équivoque2 : il y en a peu, mais on profite bien davantage en les lisant3, qu’avec tous les mauvais petits livres dont nous sommes inondés. […] Chapuis m’apprend que votre santé est bien mauvaise ; il faudrait la venir rétablir dans l’air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches, et brouter de nos herbes1. […] Vous vivez au milieu d’une nation égarée qui est à table depuis quatre-vingts ans, et qui demande sur la fin du repas de mauvaises liqueurs, après avoir bu au premier service d’excellent vin de Bourgogne7. […] D’Argenson disait en parlant de Voltaire, âgé de quarante ans (1734) : « Plaise au ciel que la magie de son style n’accrédite pas de fausses opinions et des idées dangereuses ; qu’il ne déshonore pas ce style charmant en prose et en vers, en le faisant servir à des ouvrages dont les sujets soient indignes et du peintre et du coloris, que ce grand écrivain ne produise pas une foule de mauvais copistes, et qu’il ne devienne pas le chef d’une secte à qui il arrivera, comme à bien d’autres, que les sectateurs se tromperont sur les intentions de leur patriarche !
Les hommes sont mêlés de bonnes et de mauvaises qualités. […] Enfin il faut considérer qu’il est aussi ridicule de se mettre en colère pour les fautes et bizarreries des autres que de s’offenser de ce qu’il fait mauvais temps ou de ce qu’il fait trop froid ou trop chaud, parce que notre colère est aussi peu capable de corriger les hommes que de faire changer les saisons.
Accumuler des adjectifs qui n’ajoutent rien au substantif, c’est faire un mauvais choix d’épithètes. […] Le mauvais choix d’épithètes. — 8. […] L’écueil ici est de tomber dans l’excès et de faire une caricature ; ce serait du plus mauvais ton. […] Ces rimes sont mauvaises. […] Quoiqu’il ne soit pas interdit dans la prose, il y fait presque toujours un mauvais effet.
Les poètes sont les auteurs de poèmes : eu égard à la forme de langage qu’ils emploient, c’est-à-dire à ce qu’ils s’expriment en vers, ce sont des versificateurs ; mais ce mot est souvent pris en mauvaise part, pour désigner l’homme qui a le talent de bien tourner des vers, mais qui n’a ni l’invention nécessaire, ni le génie propre à composer des poèmes durables. […] Mais il est bien essentiel d’observer qu’un ouvrage où cette vertu ne serait pas respectée, réunît-il, d’ailleurs, toutes les autres qualités requises, serait à juste titre regardé comme mauvais, parce que, si l’on a eu raison de dire : rien n’est beau que le vrai, on doit dire avec plus de raison encore : rien n’est beau que l’honnête.
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] Celui-ci1 passe Juvénal, atteint Horace, semble créer les pensées d’autrui et se rendre propre tout ce qu’il manie ; il a, dans ce qu’il emprunte des autres, toutes les grâces de la nouveauté et tout le mérite de l’invention ; ses vers forts et harmonieux, faits de génie quoique travaillés avec art, pleins de traits et de poésie, seront lus encore quand la langue aura vieilli, en seront les derniers débris ; on y remarque une critique sûre, judicieuse et innocente, s’il est permis du moins de dire de ce qui est mauvais qu’il est mauvais. […] De la conversation Il y a un parti à prendre dans les entretiens entre une certaine paresse qu’on a de parler, ou quelquefois un esprit abstrait qui, nous jetant loin du sujet de la conversation, nous fait faire ou de mauvaises demandes ou de sottes réponses, et une attention importune qu’on a au moindre mot qui échappe pour le relever, badiner autour, y trouver un mystère1 que les autres n’y voient pas, y chercher de la finesse et de la subtilité, seulement pour avoir occasion d’y placer la sienne. […] Se faire valoir par des choses qui ne dépendent point des autres ; mais de soi seul, ou renoncer à se faire valoir : maxime inestimable et d’une ressource infinie dans la pratique, utile aux faibles, aux vertueux, à ceux qui ont de l’esprit, qu’elle rend maîtres de leur fortune ou de leur repos ; pernicieuse pour les grands et qui diminuerait leur cour, ou plutôt le nombre de leurs esclaves ; qui ferait tomber leur morgue avec une partie de leur autorité, et les réduirait presque à leurs entremets et à leurs équipages ; qui les priverait du plaisir qu’ils sentent à se faire prier, presser, solliciter, à faire attendre ou à refuser, à promettre et à ne pas donner ; qui les traverserait dans le goût qu’ils ont quelquefois à mettre les sots en vue, et à anéantir le mérite quand il leur arrive de le discerner ; qui bannirait des cours les brigues, les cabales, les mauvais offices, la bassesse, la flatterie, la fourberie ; qui ferait d’une cour orageuse, pleine de mouvements et d’intrigues, comme une pièce comique ou même tragique, dont les sages ne seraient que les spectateurs ; qui remettrait de la dignité dans les différentes conditions des hommes, de la sérénité sur leurs visages ; qui étendrait leur liberté ; qui réveillerait en eux, avec les talents naturels, l’habitude du travail et de l’exercice ; qui les exciterait à l’émulation, au désir de la gloire, à l’amour de la vertu ; qui, au lieu de courtisans vils, inquiets, inutiles, souvent onéreux à la république, en ferait ou de sages économes ou d’excellents pères de famille, ou des juges intègres, ou de bons officiers, ou de grands capitaines, ou des orateurs, ou des philosophes ; et qui ne leur attirerait à tous nul autre inconvénient que celui peut-être de laisser à leurs héritiers moins de trésors que de bons exemples1.
Il nous dit qu’il fallait qu’il y eût de mauvaises nouvelles de Meudon ; que monseigneur le duc de Bourgogne venait d’envoyer parler à l’oreille à M. le duc de Berry, à qui les yeux avaient rougi à l’instant ; qu’aussitôt il était sorti de table ; que, sur un second message fort prompt, la table où la compagnie était restée s’était levée avec précipitation, et que tout le monde était passé dans le cabinet. […] n’approchez pas, nous sommes pestiférés. » Je n’ai point su quel mouvement fit le roi, qui ne l’embrassa point à cause du mauvais air. […] Dans la galerie et dans ce salon, il y avait plusieurs lits de veille, comme dans tout le grand appartement, pour la sûreté, où couchaient des Suisses de l’appartement et des frotteurs, et ils y avaient été mis à l’ordinaire avant les mauvaises nouvelles de Meudon.
De jeunes esprits sont rebutés par la sécheresse de ces sommaires qui traînent partout, et n’ont aucune empreinte personnelle ; or l’ennui sera toujours un mauvais professeur. […] Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si l’on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre, par une direction tout ensemble libérale et sévère, à séparer le mort du vif, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais, ou du médiocre.
De jeunes esprits sont rebutés par la sécheresse de ces sommaires qui traînent partout et n’ont aucune empreinte personnelle ; or l’ennui sera toujours un mauvais professeur. […] Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre par une direction tout ensemble libérale et sévère à séparer le mort du vit, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais ou du médiocre.
Lorsqu’un homme a commis quelque faute de conduite, soit dans les affaires de sa famille, ou dans le gouvernement d’un Etat ou le commandement d’une armée, ne dit-on pas toujours : « Un tel a fait un mauvais pas dans une telle affaire ? […] Et faire un mauvais pas peut-il procéder d’autre chose que de ne savoir pas danser ?