il n’y a chose si innocente où les hommes ne puissent porter du crime, point d’art si salutaire dont ils ne soient capables de renverser les intentions, rien de si bon en soi qu’ils ne puissent tourner à de mauvais usages. […] J’avoue qu’il y a des lieux qu’il vaut mieux fréquenter que le théâtre ; si l’on veut blâmer toutes les choses qui ne regardent pas directement Dieu et notre salut, il est certain que la comédie en doit être, et je ne trouve point mauvais qu’elle soit condamnée avec le reste ; mais, supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens qu’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie. […] De quel œil, à votre avis, pensez-vous que je puisse voir cet amas d’actions indignes dont on a peine, aux yeux du monde, d’adoucir le mauvais visage, cette suite continuelle de méchantes affaires qui nous réduisent, à toute heure, à lasser les bontés du souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis ! […] Conduite, manière de vivre, en mauvaise part, au pluriel. […] — Qu’il est mauvais, répond Anthime, qu’il est mauvais ; qu’il est tel, continue-t-il, que ce n’est pas un livre, on qui mérite du moins que le monde en parle — Mais l’avez-vous lu ?
Jouir 4 Il jouit d’une mauvaise santé Il a une mauvaise santé. […] On ne jouit point d’une mauvaise chose. […] Pire signifie plus mauvais.
Par conséquent, qui saura ce que c’est qu’une bonne ou une mauvaise tragédie, saura de même ce que c’est qu’une épopée. […] Être au moment d’achever avec connaissance et ne pas achever, est la plus mauvaise de toutes ces manières. […] Les mœurs sont bonnes, quand le dessein est bon ; elles sont mauvaises, quand le dessein est mauvais. Cette bonté de mœurs peut être dans tout sexe et dans toute condition : une femme peut être bonne, même un esclave ; quoique d’ordinaire les femmes qu’on met sur les théâtres soient plus mauvaises que bonnes, et que les esclaves soient toujours mauvais. […] C’est Agathon qui a donné ce mauvais exemple.
je les ai relues dans de bien mauvaises heures, à la veille et au lendemain de ces émotions populaires qui menaçaient notre société d’un affreux cataclysme ! […] On y trouve et on y a relevé avec bien de l’amertume quelques traits vaniteux dont la naïveté même est une grâce de plus ; on n’y trouve pas un sentiment mauvais ! […] Dans sa correspondance avec Atticus, on le voit sans doute quelquefois abattu, découragé, ne sachant quel parti prendre entre César entouré de tous les mauvais sujets de Rome, et Pompée affectant des airs de Sylla. […] Cicéron a plaidé quelquefois de mauvaises causes, je le crois ; il n’a jamais exprimé que des pensées droites et honnêtes. […] Jamais ils ne tendent de piége à leur lecteur, jamais ils ne le flattent par de belles paroles pour surprendre son âme et y allumer une mauvaise passion ou y introduire une idée fausse.
Pour me faire croire ignorant, vous avez tâché d’imposer aux simples, et, de votre seule autorité, vous avez avancé des maximes de théâtre dont vous ne pourriez, quand elles seraient vraies, déduire les conséquences que vous en tirez ; vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes ou n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché les vers de ma pièce, jusqu’à en accuser un manque de césure : si vous eussiez su les termes de l’art, vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche. […] Elle fut imprimée et vendue publiquement ; elle est si mauvaise, qu’elle ne mérite pas la peine d’être rapportée. Plusieurs mauvais auteurs affectionnés à Claveret firent, dans ce même temps, de méchantes pièces, qui ne servirent qu’à faire éclater davantage le mérite du Cid et de son auteur. Corneille en voulait à Claveret, parce qu’il avait distribué une pièce intitulée l’Auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français, dans laquelle on prétendait montrer que le dessein et le meilleur de la tragédie du Cid avaient été pillés de l’espagnol ; et cette pièce, quoique mauvaise, avait causé beaucoup de chagrin à Corneille.
L’ouvrage est-il bon ou est-il mauvais ? […] A voir les choses d’un peu haut, il n’y a ni bons ni mauvais sujets, mais de bons et de mauvais écrivains. […] Il ne s’agit pas de dire à un auteur : votre ouvrage est mauvais ; il faut ajouter le pourquoi ; et le choix du sujet est un des plus puissants éléments de ce pourquoi.
Mort ou malade, que vous importe ; puisque, s’il n’était plus, vous vous feriez bientôt un autre Philippe par votre mauvaise conduite ? […] Il s’exprime ainsi : Les temps sont mauvais ; chacun souffre ; et n’est-il pas alors de la prudence de penser à l’avenir et de garder son revenu ? […] Mais, encore une fois, je le veux, les temps sont mauvais. […] Est-ce donc bien raisonner de dire que vous avez droit de retenir votre superflu, parce que les temps sont mauvais, puisque c’est justement pour cela même que vous ne pouvez le retenir sans crime, et que vous êtes dans une obligation particulière de le donner. […] C’est ainsi que l’ombre d’Arcésius termine son discours à Télémaque ; il lui parle du châtiment des mauvais rois : Crains donc, mon fils, crains une condition si périlleuse : arme-loi de courage contre toi-même., contre les passions et contre les flatteurs.
Si3 gaigna le devant4 et se jetta en franchise dedans une eglise5, avant que les autres le peussent atteindre, excepté un jeune homme nommé Alcander, lequel n’estoit point au demourant6 de mauvaise nature, sinon qu’il estoit un peu prompt à la main7, et cholere ; et poursuivant Lycurgus de plus près que les autres, ainsi comme8 il se cuida9 retourner devers luy, il luy donna un coup de baston sur le visage, dont10 il lui creva un œil. […] Les maladies, les debtes, les mauvais mesnages avec leurs propres femmes, sont plus tost incogneus à ceux à qui ils touchent3, que non pas4 de l’ennemy ; mais principalement s’atache il aux fautes, et est5 ce que plus6 il recherche à la trace. Et tout ainsi que les vaultours volent à la senteur7 des corps pourris et corrompus, et n’ont aucun sentiment8 de ceux qui sont sains et entiers9, aussi les parties de nostre vie qui sont mal saines, mauvaises, et gastees, sont celles qui plus emeuvent nostre ennemy : c’est là que sautent incontinent ceux qui nous haïssent, c’est ce qu’ils harassent10 et qu’ils deschirent. […] Jeune homme de mauvais caractère.
Les mauvais livres gâtent le cœur et le goût : ils n’apprennent rien ; ils égarent l’imagination et faussent le jugement. […] Si la comparaison est fausse ou forcée, l’image est obscure ou mauvaise. […] Il peut y avoir diversité dans le goût sans qu’il soit mauvais : ce qui dépend d’une faculté aussi mobile que le sentiment ne peut être soumis à une règle absolue, mathématique ; la beauté peut revêtir différents aspects, sans cesser d’être la beauté ; on ne la confondra jamais avec la laideur. Le goût peut donc varier sans être essentiellement mauvais. […] 1° Consultons le sentiment intérieur et spontané de notre âme : s’il n’est pas gâté par une mauvaise éducation, ce sera un bon juge, mais non infaillible. 2° Examinons si l’objet en question est conforme à la nature, type de tout art d’imitation : si le rapprochement est possible, ce sera un excellent moyen de juger avec goût. 3° Enfin, le guide le plus sûr, c’est l’admiration générale : ce qui est regardé comme beau par tous les hommes doit l’être infailliblement ; le nier, ce serait nier la lumière.
En effet, la bizarrerie est, pour ainsi dire, un mauvais geste de l’âme, qui, comme les mauvais gestes dont le corps prend involontairement l’habitude, déplaît vite, parce qu’il est toujours le même. […] Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir. […] Un mauvais mot, une expression bizarre m’en ont quelquefois plus appris que dix belles phrases.
Il avait conservé dans l’inflexibilité de son caractère cette timidité qu’on nomme mauvaise honte ; il eût été embarrassé dans une conversation, parce que, s’étant donné tout entier aux travaux et à la guerre, il n’avait jamais connu la société2. […] monsieur, il les fait détestables. — Cela est fort commun, madame ; mais que peut un ambassadeur de France contre la rage de faire de mauvais vers ? […] Chapuis m’apprend que votre santé est bien mauvaise ; il faudrait la venir rétablir dans l’air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches et brouter de nos herbes1. […] Vous attendez d’eux votre première sentence ; ils vous jugent ; ils se chargent enfin de votre pièce : il ne faut plus qu’un mauvais plaisant dans le parterre pour la faire tomber. […] Ce que je vous écrivais, il y a près d’un an, est bien vrai ; les artifices sont, pour les gens de lettres, la plus mauvaise des armes ; l’on se croit un politique, et on n’est que méchant.
- Qu’il est mauvais, répond Anthime. -Qu’il est mauvais ? […] Voilà la fausse éloquence qui ressemble à la mauvaise musique. […] C’est l’avantage des bonnes vues sur les· mauvaises. […] Une mauvaise traduction ne l’aurait pas inspiré.
Je la compte seulement parmi celles-ci, parce qu’il n’est aucun genre d’écrits auquel ne s’applique le précepte de Boileau : Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Boileau vous dit : Fuyez les mauvais sons ; mais il ne vous dit pas ce que c’est qu’un mauvais son. Le rhéteur vous répond pour lui : Un mauvais son est celui qui blesse l’oreille, et tout son blesse l’oreille, dès qu’il fatigue en quoi que ce soit l’organe appelé à l’émettre. […] Prenez donc garde également à la rencontre des consonnes rudes ou sifflantes, comme les r, les dentales, les gutturales : Quintilien proscrivait avec raison exercitus Xerxis, arx studiorum, etc. ; à la répétition des mêmes finales dans les nombres voisins l’un de l’autre : Du destin des Latins expliquant les oracles… ; au retour trop multiplié des mêmes articulations : Apprends-lui qu’il n’est roi, qu’il n’est né que pour eux… dans la Henriade de Voltaire, et dans Lemierre, au commencement du second acte de Guillaume Tell : Oui, seigneur, c’est ici ; c’est du moins vers ces lieux, Non loin de ce château, sous ces rocs sourcilleux77… ; fuyez enfin tout concours de mauvais sons, toute cacophonie.
Il en serait de même si l’on concluait que tout est bon dans un ouvrage, parce que presque tout y est bon ; ou qu’au contraire tout y est mauvais, parce que presque tout y est mauvais. L’homme sans prévention fait le départ du bon et du mauvais, et assigne à chaque partie sa qualité, quelle que soit celle de la partie voisine. […] Si la chose est bonne, il faut la vouloir hardiment et n’en faire point de façon ; si elle est mauvaise, pourquoi vouloir qu’elle fût faite et ne pas vouloir qu’on la fasse ? […] Ce n’est pas le vrai honneur ; c’est une mauvaise honte qui me retient.
Fixé à Lyon, où il figure en 1536 comme médecin du grand hôpital2, il fut bientôt compromis dans un procès d’hérésie, mais s’abrita sous la pourpre d’un prélat qui le sauva de ce mauvais pas. […] Tout en regrettant que le cynisme de ce Shakespeare jovial justifie trop le mot de la Bruyère, disant : « Où il est mauvais, il passe bien au-delà du pire ; c’est le régal de la canaille », rappelons pourtant qu’« où il est bon, il va jusqu’à l’exquis et l’excellent, qu’il peut être le mets des plus délicats ». […] Ce mot, qui se prend maintenant en mauvaise part, signifiait homme du peuple, domestique, soldat. […] A reculorum, sous-entendu parle : mauvais latin, qui signifie abandonné. […] Ribaud ne se prit pas d’abord en mauvaise part.
Cela posé, il en résulte, nécessairement, que l’adoption des choses bonnes est bonne elle-même, ainsi que le rejet des choses mauvaises. […] Est bonne toute chose dont le contraire est mauvais. […] Toutes ces questions reviennent à celle de savoir s’il a été accompli un acte injuste et mauvais, ou un acte non injuste. […] En effet, les injustices inspirées par un désir passionné ont pour origine une mauvaise intention. […] Tel est aussi le cas de nos relations anciennes quand elles n’ont donné lieu à aucune mauvaise action de notre part.