Quant à l’emploi de certains mots redondants en apparence, mais qui ajoutent réellement à l’énergie de la phrase : Saisissez-moi ce petit vaurien, je vous le traiterai de la belle manière ; Prends-moi le bon parti, laisse-là tous les livres, etc.
Depuis lors, ce mot emporte l’idée de manières insinuantes et insidieuses.
De maniere que3, ayant aymé, plus que toute aultre chose, feu4 monsieur de La Boëtie, le plus grand homme, à mon advis, de nostre siecle, je penserois lourdement faillir à mon debvoir, si, à mon escient5, je laissois esvanouïr et perdre un si riche nom que le sien, et une memoire si digne de recommandation6, et si je ne m’essayois, par ces parties là7, de le ressusciter et le remettre en vie.
Les personnes qu’ils ont commencé de connaître dans ce temps leur sont chères ; ils affectent quelques mots du premier langage qu’ils ont parlé : ils tiennent pour l’ancienne manière de chanter et pour la vieille danse ; ils vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages ; ils ne peuvent encore désapprouver des choses qui servaient à leurs passions, qui étaient si utiles à leurs plaisirs, et qui en rappellent la mémoire : comment pourraient-ils leur préférer de nouveaux usages, et des modes toutes récentes où ils n’ont nulle part, dont ils n’espèrent rien, que les jeunes gens ont faites, et dont ils tirent à leur tour de si grands avantages contre la vieillesse ?
Elle me sera toujours chère, de quelque manière qu’elle paie mes services.
Partout, à côté du sens littéral, se présente le sens mystique ; et ce voile allégorique est partout si facile à percer, les événements obscurément indiqués ou clairement prédits ont si complètement justifié le prophète, ou plutôt le génie qui l’inspirait, qu’il ne reste pas plus de doute sur le fond même des choses, que sur la manière sublime dont elles sont annoncées.
Ces tours et ces formes font saisir d’une manière plus vive que les formes positives et les tours habituels, le mouvement de l’âme et la vue de l’esprit.
Ce qu’on peut dire avec vérité, c’est que généralement inférieur à Corneille pour la grandeur des idées et des caractères autant que pour la fécondité de l’invention, Racine lui est, en revanche, supérieur par la manière dont il traite la passion et par l’emploi des images dans le style, où il est avec Boileau, notre modèle le plus soutenu.
Elle n’agit pas seulement sur les manières, mais sur l’esprit et le cœur ; elle rend modérés et doux tous les sentiments, toutes les opinions et toutes les paroles.
Si j’osais vous donner un conseil, ce serait de songer à être simple, à ourdir votre ouvrage d’une manière bien naturelle, bien claire, qui ne coûte aucune attention à l’esprit du lecteur.
Régnez donc, incomparable princesse, d’une manière toute nouvelle ; que votre génie vous assujettisse tout ce qui n’est pas soumis à vos armes ; régnez par le droit de la naissance durant une longue suite d’années, sur tant de triomphantes provinces ; mais régnez toujours par la force de votre mérite sur toute l’étendue de la terre.
Quant à l’orthographe, elle n’est pas fixée : on trouve le même mot écrit de vingt manières différentes, parfois dans le même manuscrit.
Que m’importe, ô grande rivière qui regorges de toutes parts, en quelles manières et par quels détours ses eaux ont coulé en ton sein ?
Il y a cent mille manières d’y réussir : c’est une entreprise comme une autre ; elle ne suppose pas même une haute ambition.
III) ; — Étienne Forcadel, de Béziers, poète mythologique, comme Marot en sa première manière, et, à sa suite, poète de Blasons ; François Habert, qui traita presque tous les mêmes sujets que Marot qui reçut de Henri II le titre de poète royal, et dont un recueil de fables lues et imitées par La Fontaine doit sauver le nom ce l’oubli avec ceux de Heudent et de Guéroult, fabulistes comme lui ; — Roger de Collerye, qui, comme Marot, sut parler gaiement de « Plate bourse » et popularisa le nom de Roger Bon Temps, qu’il se donnait ; — Victor Brodeau, que Marot appelait son fils ; — le sieur de La Borderie, qu’il appelait son mignon ; — Bonaventure des Périers (mort vers 1544), qui fut comme lui valet de chambre de Marguerite, qui eut quelquefois de la grâce dans ses vers (voyez infra, Poés. […] Cestuy Lyon, plus fort qu’un vieil verrat, Veit une foys que le Rat ne sçavoit Sortir d’ung lieu, pour autant qu’il avoit Mengé le lard3, et la chair toute crue : Mais ce Lyon (qui jamais ne fut grue) Trouva moyen, et maniere, et matiere D’ongles et dentz, de rompre la ratiere, Dont maistre Rat eschappe vistement ; Puis meit à terre ung genouil gentement, Et en ostant son bonnet de la teste, A mercié mille foys la grand beste, Jurant le dieu des souris et des ratz Qu’il luy rendroit. […] Secouru m’as fort lyonneusement, Or secouru seras rateusement. » Lors le Lyon ses deux grands yeulx vertit Et vers le Rat les tourna un petit, En luy disant : — « O povre verminiere, Tu n’as sur toy instrument ne maniere, Tu n’as cousteau, serpe-, ne serpillon, Qui sceust coupper corde ne cordillon, Pour me jecter de ceste etroicte voye ! […] C’est une lourde et longue maladie De troys bons moys, qui m’a toute eslourdie31 La povre teste, et ne veult terminer, Ains me contrainct d’apprendre à cheminer32 Tant affoibly m’a d’estrange maniere, Et si m’a faict la cuisse heronniere33, L’estomach sec, le ventre plat et vague… Que diray plus ? […] On, trouvera dans l’édition de Malherbe de la Collection des grands Écrivains de la France, tome IV, ses Remarques sur les Œuvres de Desportes : il a, à l’exception des Psaumes, tout corrigé « d’une horrible manière », dit, dans une lettre à Conrart, Balzac qui a possédé le manuscrit.
Quelquefois même nous rions de notre propre image en la reconnaissant, pour faire bonne contenance et cacher aux autres ce que nous cherchons à nous cacher à nous-mêmes : de toutes manières, l’effet moral est médiocre.